vendredi 24 juillet 2009

Des larmes de désespoir et des frissons anticipateurs...

J'EN PLEURE A L'AVANCE...



A la fin du diner, j'ai joué les filles modèles, aidant Maman à débarrasser et cherchant à gagner du temps, à repousser le moment où je devrais monter dans ma chambre...
Maman me laisse l'aider mais elle n'est pas dupe de mon manège... Mes soeurs, elles aussi, sont bien calmes ce soir. Elles ont évidemment compris qu'il y avait de l'orage dans l'air...
"Allez, Christine, maintenant, file dans ta chambre. Je mets les petites au lit et j'arrive... Tu sais que nous avons à parler, toutes les deux..." Les mots de Maman sont sans équivoque, pour moi du moins. Ils pourraient paraitre anodins, mais il n'en est rien.
Alors que je quitte sans me presser la cuisine, Maman rajoute : "Christine, n'oublie pas de reprendre ton carnet qui est sur la table basse du salon. On va en discuter..."
Eh oui, ce carnet, ce fameux carnet de notes qu'elle doit signer avant demain, et qui est comme elle l'a dit en le découvrant tout à l'heure "catastrophique"...
Et c'est de cela qu'il va falloir parler... On va en "discuter" comme elle dit... Mais, je sais très bien comment cela finira...
Je ne le qualifierais pas de catastrophique, mais c'est vrai qu'il n'est pas bon. Une fois encore, une fois de plus... De toute manière, ma moyenne a encore baissé... malgré mes bonnes intentions, malgré mes promesses faites le mois dernier pour tenter en vain d'éviter l'inévitable... J'avais évidemment promis de travailler, de m'appliquer, de progresser pour tenter d'échapper à la déculottée promise... Mais, Maman n'avait voulu rien savoir et cette fessée, je l'avais reçue le soir même.
Un mois plus tard, la situation se répète... Et elle n'en est donc que plus grave aux yeux de Maman...
Je suis désespérée, effondrée, angoissée...
Je ne vais pas jouer les surprises... Je sais trop bien que je vais y avoir encore droit, je sais trop bien que je vais me retrouver sur les genoux maternels à piailler en recevant ce qui m'a été promis, ce que je ne dois qu'à mon inconstance en classe, ce que je "mérite" comme va le dire Maman.
Mais cette attente est un enfer...
Maman est en train de mettre les petites au lit dans la chambre d'à côté... Elle leur a lu une histoire et va éteindre la lumière. Aline demande si elle peut lire encore un peu au lit. Maman accepte : "Oui, juste un petit quart d'heure, mais sans bruit. Je ne veux rien entendre... Ce n'est pas le moment de m'énerver... J'ai assez à faire avec Christine... Alors, pas de chahut, sinon ça finira mal ici aussi..."
La maison est si calme que j'entends distinctement leurs paroles... Comme je suis sûre que les petites entendront la "discussion" entre Maman et moi...
"Sinon, ça finira mal ici aussi". Les mots de Maman à Aline sont une preuve de plus de la détermination maternelle. Elle annonce déjà la couleur.... et elle sera rouge pour mon bas du dos...
"Ca finira mal ici aussi", a-t-elle dit. Cela va donc finir mal dans ma chambre, comme je le sais hélas, comme je le sens, comme je l'attends...
Ces mots tournent dans ma tête et font monter en moi des larmes et des frissons...
Je suis étalée sur le lit, la tête dans le couvre-lit, sanglotant, broyant du noir, alors que les pas de Maman se rapprochent et que la porte de ma chambre s'ouvre...

2 commentaires:

  1. Pauvre Christine, c'est une bonne fessée qui s'annonce ! Et vos petites soeurs, si sage dans la maison silencieuse, vont tout entendre !
    Charmante photo !

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  2. Vous comprenez donc mon désarroi, ma peur mêlée de honte, en sachant que l'issue est inéluctable, et que, même si elle n'ont pas l'image, mes soeurettes vont bénéficier de la bande son de l'explication entre Maman et leur soeur ainée...

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