samedi 17 avril 2010

Mes soeurs aussi (Suite 11) : L'angoisse à nouveau reine...

(SUITE 11)

Les mots ne voulaient pas sortir...


Il a bien fallu sortir de la chambre à l'heure du dîner. Un peu plus d'une heure s'était passé depuis cette nouvelle déculottée qui m'avait laissée comme prostrée, abattue par ce retour à la case fessée, cette nouvelle spirale qui semblait m'emmener vers de chaudes explications à répétition...
J'avais séché mes larmes, mais je n'avais envie de voir personne et il a fallu un troisième appel de Maman, d'une voix qui avait monté d'un ton, pour que je me décide à descendre vers la cuisine.
Maman et mes soeurs étaient déjà à table et me regardaient approcher. J'avais la tête basse et cherchais à fuir les regards.
"Ah, ce n'est pas trop tôt, Christine... J'aimerais bien que tu obéisses plus vite à l'avenir... Allez, viens à table. Mais, avant, je voudrais que tu demandes pardon à ta soeur et que tu lui fasses un bisou."
Je restai quelques secondes sans rien dire. "Allez, dépêche-toi, Christine", relança Maman.
Je voulais y échapper et je tentai de plaider : "Mais, Maman, tu sais, elle se moquait de moi et elle m'embêtait..."
Maman me coupa : "Christine, je ne veux pas le savoir. Je te confie la garde de tes soeurs, ce n'est pas pour retrouver une foire d'empoigne. Même si tu avais de bons motifs, ce n'est pas à toi de lever la main sur tes soeurs. Tu n'avais qu'à m'attendre et m'en parler et on aurait tiré les choses au clair... Allez, demande pardon à ta soeur, tout de suite, si tu ne veux pas de nouveaux ennuis..."
La menace avait éclairé la figure des petites et je sentais bien que je n'aurais pas gain de cause...
J'ai balbutié : "Euh, c'est pas juste, euh". Puis devant les yeux noirs que me lançait Maman, j'ai dit à mi-voix : "Euh, par... pardon Aline". J'ai rejoint la table en m'asseyant à côté de ma soeur et en effleurant sa joue d'une bise furtive. Heureusement, cela suffit à Maman qui n'en commenta pas moins : "Et que je ne vous reprenne pas à vous bagarrer ou à vouloir faire justice vous-même. Ici, c'est moi qui donne les claques et aussi les fessées... Christine l'avait semble-t-il oublié... Je lui ai rappelé ce qu'il en coûtait... Alors, ne vous avisez pas de recommencer ou alors préparez vos fesses... Comme Christine tout à l'heure..."
Inutile de dire que je n'avais guère d'appétit et surtout hâte de pouvoir retourner dans ma chambre, loin de ces rappels maternels, loin de ces clins d'oeil en douce que décochaient mes soeurs, visiblement ravies qu'après avoir occupé plusieurs semaines le devant de l'actualité, ce soit au tour de leur grande soeur, à mon tour d'être la vedette involontaire du moment...
Avec une angoisse qui commençait à me prendre, à me dévorer, à hanter mes cauchemars éveillés, celle de se dire qu'il fallait surtout éviter à tout prix que ne se réalise le proverbe : Jamais deux sans trois...

(A SUIVRE)

vendredi 9 avril 2010

Mes soeurs aussi (Suite 10) : Un retour aux dures réalités...

 J'avais finalement plutôt bien dormi. Calmée par la fessée, et pas tellement étonnée de l'avoir prise, depuis le temps que je tendais le dos et qu'elle me tournait autour...
Le jour suivant avait été calme également. Comme souvent au lendemain d'une correction exemplaire qui avait tendance à modérer les esprits des trois filles en même temps...
Tata Jacqueline était revenue prendre le café et j'avais entendu Maman et elle discuter. La réunion des parents d'élèves des petites avait été assez rassurante. "Il va falloir quand même que je fasse travailler Aline, car elle a plus de mal que ses soeurs. Quant à Diane, son institutrice est assez satisfaite. Elle la trouve assez douée, comme l'était Christine. Je devrai toutefois faire attention qu'elle ne profite pas de ses facilités pour n'en faire que le minimum, à l'image de Christine régulièrement. Mais je sais comment m'y prendre".
Tata était revenue sur la scène de la veille, demandant à Maman si c'était le même cas de figure. Elle avait acquiescé : "Exactement. Tu vois, Christine était nickel depuis plusieurs semaines, et puis d'un coup, elle décroche, se remet à chahuter, ou à ne pas apprendre ses leçons. Et je suis obligée d'intervenir à nouveau... C'est comme si elle avait besoin, de temps à autre, d'une bonne fessée pour la remettre dans le droit chemin..."

Le raisonnement maternel était plein d'un certain bon sens, mais bien sûr, je ne pouvais l'admettre. J'enrageais de l'entendre imaginer que c'était un "besoin", alors que je faisais ce que je croyais le maximum pour éviter de me retrouver à nouveau punie.
Maman n'avait pas manqué non plus de revenir à froid sur ce qui s'était passé. C'était sa façon de faire comme un debriefing en reparlant de la scène pour faire passer son message.
Profitant d'un moment où nous étions seules au salon, elle m'avait demandé si j'avais bien rendu mes cent lignes qu'elle avait signées la veille au soir avant de s'occuper de mon bas du dos...

J'ai répondu que oui, évidemment. D'autant qu'elle n'avait pas accompagné sa signature d'un de ces petits mots à la prof pour lui demander d'excuser ma conduite, voire lui faire comprendre au passage que j'avais été punie aussi à la maison...
Je tentai de changer de sujet, en annonçant qu'au même cours j'avais eu une "bonne note", de mon point de vue, puisqu'il s'agissait de 11,5 sur 20, donc de la moyenne. Mais, Maman trouva bien sûr que c'était très moyen et que si j'étais plus attentive au lieu de bavarder en classe, je ramènerais des notes vraiment dignes de mes capacités...
Ce qu'elle accompagna de son sermon habituel :"Ah, Christine, j'espère que tu comprendras un jour. Tu sais, cela ne m'amuse pas de devoir sévir chaque fois que tu n'obéis pas ou que tu travailles mal. Mais, c'est pour ton bien. C'est mon devoir de mère. Je ne peux pas te laisser gâcher tes chances... Tu le sais très bien... Ce n'est pas moi qui céderai..."
Je connaissais ses raisonnements. Ils étaient fondés, il faut le reconnaître. Mais, ce qui m'agaçait, c'était que cela faisait que l'on reparlait de la fessée reçue et qu'elle servait à illustrer le discours maternel ou les menaces à venir.
Après un bon mois sans déculottée, je redevenais la référence, l'exemple concret de sa théorie, sans oublier que je redevenais aussi la cible des railleries de mes soeurs, qui en oubliaient qu'elles avaient eu leur dose, et à plusieurs reprises, durant l'accalmie que traversaient mes fesses, si j'ose dire...
Il fallait les voir, dès que Maman avait le dos tourné ou quand elles savaient qu'elles ne seraient pas surprises. C'était des petites piques, des allusions à ce que j'avais subi, des moqueries difficilement supportables...
Elles osaient même par moment jouer à la poupée en prenant le rôle de Maman et Christine et en mimant la fessée en riant aux éclats...



Je n'arrivais pas à le dire à Maman pour autant. J'avais honte et pas envie qu'elle me rappelle que si elles se moquaient de la grande soeur fessée, c'est que la grande soeur l'avait méritée et bien reçue...
Ma réaction était une rage intérieure et j'avais surtout l'envie qu'elles soient à leur tour punies, histoire que je ne demeure pas la dernière, celle dont on fait référence avec les petites phrases du genre : "Arrêtez les filles si vous ne voulez pas subir le même sort que Christine avant-hier..."
J'ai donc cherché durant les deux jours suivants à mettre mes soeurs à la faute, en jouant les aides zélées de Maman. Dès qu'elles chahutaient, dès qu'elles faisaient quelque chose de travers, je faisais comme elles me le faisaient souvent, en les dénonçant : "Maman, Diane fait ceci... Maman, Aline m'embête... Maman, Diane lit au lieu de faire ses devoirs..."
Mais, je crois que Maman n'était pas dupe et je n'arrivais pas à la mettre en colère contre les petites suffisamment. Aline a bien ramassé une vague gifle pour être sortie de sa chambre alors qu'elle devait être au lit, mais rien de plus.
Cela m'énervait et je cherchai d'autres moyens de provoquer des conflits. Quand Maman sortit dix minutes pour aller chercher du pain, je dus surveiller mes soeurs et elles en profitèrent pour m'ennuyer. Un moment, trop énervée, je tentai de les gifler à mon tour. Aline se prit une vraie claque qui me fit du bien, je l'avoue, mais Diane, me voyant la courser, se réfugia sous son lit en criant.
Maman, rentrant à ce moment, trouva Aline pleurnichant et Diane qui appelait à l'aide en criant à tue-tête. J'ai compris en un instant que j'étais très mal...
"Je ne peux pas vous laisser seules dix minutes que c'est la foire ici... J'en ai assez...", criait Maman. Je balbutiai deux mots, mais elle leva le bras comme si elle allait me gifler. "File dans ta chambre... J'arrive...", dit-elle d'un ton qui ne souffrait pas de contestation.
J'ai filé, les larmes aux yeux, pendant qu'elle consolait mes soeurs et redescendait pour ranger ses courses et fermer la porte qu'elle avait laissée ouverte, en entendant les cris venant du premier alors qu'elle franchissait le seuil...




Je suis restée assise sur mon lit, effarée, l'air ailleurs, me croyant dans un mauvais rêve. Je voulais faire punir mes soeurs et je me retrouvais là, à "attendre" Maman... Je n'arrivais pas à y croire, mais je savais ce qui m'attendait. J'étais abattue de résignation... Le scénario traditionnel se profilait à l'horizon. Ce que j'attendais dans ma chambre, c'était Maman bien sûr, mais surtout, je n'en doutais pas un instant, une nouvelle fessée...


Quand j'ai entendu les pas qui montaient dans l'escalier, mon coeur s'est mis à battre plus fort. Maman est entrée d'un pas décidé, refermant la porte totalement derrière elle. Un signe qu'elle voulait être seule avec moi, ne pas être dérangée, une preuve que mes craintes étaient fondées.
"Christine, ce n'est pas possible. Je ne peux pas te confier tes soeurs un quart d'heure sans  que ce soit le cirque. Tu es grande, tu devrais savoir les calmer au lieu de les exciter davantage.", lança-t-elle.
"Maman, Maman, elles m'ont embêtée, elles se moquaient...", balbutiai-je.
"Ce n'est pas une raison, Christine. Et tu sais très bien que tu n'as pas à faire la loi. Ici, c'est moi qui punis, c'est moi qui donne les claques quand il le faut... Alors, tu iras demander pardon à Aline et je vais t'enlever l'envie de recommencer, non mais des fois..." me répondit Maman, alors qu'elle s'asseyait sur le lit et m'attirait vers elle. Dégrafée, ma jupe tomba à terre, alors que je me sentais plonger en travers des genoux maternels.
 Je n'avais même pas eu le temps de psalmodier mon "Non Maman, Nooon" que déjà elle avait baissé ma culotte à mi-cuisses...
"Ah, Christine, ah tu m'en auras fait voir... Ce n'est pas possible... Mais puisqu'il n'y a que cela qui te fasse réfléchir, Mademoiselle va encore avoir droit à la fessée... Je pensais que celle de l'autre soir t'aurait calmée, mais puisque tu veux jouer aux justicières, je vais t'apprendre moi ce que c'est qu'une tannée bien méritée..."



Maman était déterminée et énervée et la fessée tomba dru. Moins appliquée, moins grande leçon que trois jours avant, mais elle claquait fort et me fit vite crier. Je suppliais comme une gamine, mais rien n'y faisait. Je récoltais une volée des familles, une déculottée magistrale et tous mes plans de reprendre la main par rapport à mes soeurs tombaient à l'eau à au fur et à mesure que mes fesses rougissaient et que le bruit des claques résonnait et devait consoler mes soeurs autant que cela m'affligeait...


Maman m'a relâchée après une dernière longue et sonore série de claques. Elle est sortie de ma chambre en en refermant la porte, et en précisant qu'elle m'appellerait pour le dîner...
Je restai de longues minutes recroquevillée par terre, sans même remonter ma culotte, les fesses écarlates tiédissant petit à petit.
J'aurais voulu rester là et ne jamais ressortir. La grande Christine qui se targuait d'avoir passé des semaines et des semaines sans être punie, venait de retourner à la case des aînées difficiles, de celles qu'il convient de surveiller comme le lait sur le feu.
Une fessée au salon entrevue par mes soeurs, une deuxième dans ma chambre maintenant, ma moyenne remontait hélas et je me retrouvais comme avant.
Il allait même falloir demander pardon à Aline, sûrement au dîner... C'était un comble... Ma petite claque à Aline ne m'avait fait du bien au coeur que quelques instants... Elle s'était pour ainsi dire retournée contre moi puisque la petite claque s'était transformée en bonne fessée déculottée...

(A SUIVRE)

mardi 6 avril 2010

Mes soeurs aussi (Suite 9) : Même l'après est éprouvant...

La fessée maternelle s'acheva en fanfare... Par une série de claques vraiment appuyées, une dernière couche de couleur bien rouge sur mon épiderme déjà écarlate.
Il y avait réellement une volonté de Maman de parachever son oeuvre, de faire que cette fessée en forme de retrouvailles après un mois de quiétude postérieure soit marquante et mémorable...
Lorsqu'elle me lâcha enfin, je suffoquais et pleurais à grosses larmes, toute pantelante, comme épuisée moi aussi.
Il fallait se relever, attraper la culotte et la remonter au plus vite, pour cacher ma lune rougie, pour en quelque sorte tirer le rideau sur cet épisode dont je n'étais pas fière évidemment...
Un geste réflexe, une sensation souvent connue, mais qui fait que l'on ne supporterait pas d'être une seconde de plus les fesses à l'air, alors que l'on vient de l'être un bon moment...


Et puis, remonter dans sa chambre, ne pas faire attention aux regards moqueurs des soeurs qui guettent mon passage, pour enfin, entre les quatre murs de ma chambre, m'écrouler sur le lit et pleurer longuement ma détresse, mon chagrin, et quelque part ressentir comme une paix retrouvée. La peur s'est éteinte, la faute est pardonnée, l'épreuve était dure mais il y a une part de libération dans le fait d'avoir payé, si j'ose dire...

Il a fallu quand même réapparaître, venir dîner. Heureusement, Maman était pressée et mes soeurs sentaient bien qu'il ne fallait pas l'énerver.
J'ai quand même eu droit à quelques allusions maternelles, comme une explication de texte, une remise en situation, pour que la famille sache officiellement que Christine avait été punie en classe pour bavardage, qu'elle avait eu cent lignes à faire, mais que cela "méritait aussi une sanction à la maison"...
Maman avait précisé : "De toute manière, cela tournait autour de votre soeur depuis quelques jours et il fallait bien que cela tombe. Christine a reçu une bonne fessée et j'espère que cela va lui ôter l'envie de bavarder en classe pour un moment".
Mes soeurs n'en manquaient pas une miette et je trouvais cela insupportable, même si, tout est relatif, Maman n'avait pas trop insisté cette fois.
Il n'empêche que les larmes me remontant aux yeux quand elle évoquait cette "bonne fessée", je cachai ma honte en baissant la tête et en me bouchant les yeux et la face avec mes bras...


Le dîner avalé, je pus remonter dans ma chambre, enfin seule, alors que Maman allait se rendre à l'école des petites pour une réunion de parents.
C'est sa soeur, ma chère Tata Jacqueline, qui est venue nous garder durant ces deux petites heures où Maman était sortie.
Elle avait pour mission de nous coucher et d'éteindre à 21 h. Maman avait dû lui laisser des consignes, car elle m'a d'abord laissée tranquille, passant un moment avec les petites et faisant une petite partie d'un jeu de société avec elles, avant de les mettre au lit.
Je guettais les conversations et bien sûr, Aline et Diane ne manquèrent pas de lui dire que j'étais punie. "Maman lui a donné une grosse fessée", racontait en riant presque Diane.
Tata les laissait dire sans en rajouter. Aline tint à préciser : "Même que Maman lui a baissé sa culotte, tu sais". Et Diane de rajouter : "Et elle avait les fesses toutes rouges, toutes rouges..."
Depuis ma chambre, je bouillais littéralement.
D'autant que Tata Jacqueline pour les faire taire glissa : "Oui, je sais, ta Maman me l'a dit", une petite phrase qui ne me surprenait pas, mais me confirmait que mes exploits avaient été déjà racontés entre Maman et elle.
Heureusement, Tata ne renchérit point et mes soeurs ne purent en rajouter.



J'étais de toute manière épuisée, calmée par cette tannée magistrale, et presque paisible, à ceci près que j'avais au fond de moi une rancoeur à l'encontre de mes soeurs, étant en quelque sorte comme vexée qu'elles aient pu espionner ma déculottée comme j'avais réussi à le faire pour les leurs précédemment.
Mais, ce que, de mon côté, je trouvais normal et dont je tirais une certaine fierté secrète, me semblait à l'inverse insupportable, dès l'instant où ce n'étaient pas mes yeux mais les leurs, et plus leurs petites lunes, mais mes fesses toutes exposées...
Après avoir éteint aux petites, Tata vint me souhaiter bonne nuit. Elle se montra comme attendrie de me voir toute calme, avec quelques traces de larmes séchées sur le visage. J'avais peur qu'elle soit taquine et ironique. Elle fut au contraire consolante : "Ma pauvre Christine... Tu as encore été punie... Ah, quand est-ce que tu deviendras vraiment sage ?"
J'ai dit à Tata que ce n'était pas complétement de ma faute, que c'était ma voisine qui parlait plus que moi, comme si je voulais plaider à nouveau.
Mais, elle m'a vite interrompu : "Oui ma chérie, je suis sûre que tu as de bonnes raisons, et que tu les as expliquées à ta Maman. Mais, tu sais, elle ne t'a pas donné la fessée pour rien. C'est que tu devais la mériter, tu le sais bien, Christine."
Elle me serra dans ses bras et me dit bonsoir. "Allez, dors bien, ma puce. Ce n'est pas si grave que ça. Fais de beaux rêves".
Je crois qu'effectivement, je me suis endormie très vite. Comme si la fessée enfin venue avait remis quelque part les pendules à l'heure...

A SUIVRE

vendredi 2 avril 2010

Mes soeurs aussi (Suite 8) : Fessée majuscule et regards discrets...

C'était arrivé. Comme s'il "fallait" que cela arrive... Comme si c'était écrit... Le matin même, je fanfaronnais presque dans mon nouveau costume de grande fille à l'abri de tout cela. J'y croyais presque vraiment, même si une partie de ma petite tête avait bien conscience qu'à force de jouer avec le feu, on se brûle un jour...
Et puis, il y a eu cette dégringolade en cascade. Ce bavardage où je n'étais qu'à moitié fautive, cette sanction de la prof qui tombe et ne me laisse aucun doute sur la suite des événements. Puis le fait qu'elle me donne des lignes à copier au lieu des habituelles heures de colle. Que ce soit à signer le soir même au lieu d'attendre l'avis postal du collège. Que Maman doive ressortir et décide de ne pas attendre pour régler la question...
Oui, il y avait tout cela, mis bout à bout, et la guillerette du matin se retrouvait gémissante du soir...
Mais, j'avais tellement craint l'avant-veille et combien d'autres fois durant ce mois, que finalement j'étais en situation de quasi-acceptation, comme ces gens qui grattent des tickets de loterie instantanée, et qui constatent qu'ils ont perdu et n'en sont même pas étonnés car la surprise aurait été le contraire.
Voilà qui explique ma semi-passivité au moment où Maman m'a allongée en travers de ses cuisses...


Ma jupe avait remonté dans le mouvement et, comme par un réflexe de survie, ma main droite avait tenté de la redescendre alors que je chignais mon refrain habituel : "Non, Maman, non..."
Elle n'avait pas tardé, en me ré-empoignant par les hanches et en visant ma main, à me faire lâcher prise déversant quelques claques sur le fond de ma jupe...


Comme je ne tentais plus de me protéger avec mes mains, Maman entreprit de dégager parfaitement ma jupe en la remontant sur le bas de mon dos... Je continuais à grogner, à supplier doucement en serrant les fesses...


"Non, non, Maman, nooon", mes plaintes manquaient d'imagination.
"Arrête de te plaindre, Christine. Tu n'as que ce que tu as mérité, ma fille. Et je crois même que tu as de la chance d'y avoir échappé ces derniers jours... Alors, je n'ai pas l'intention de plaisanter..."
Elle s'était arrêtée un instant devant ma culotte encore bien en place, dernier rempart, dont je sentais la protection, fragile mais si pudiquement importante...
Maman sentait bien en voyant mes fesses se tendre, se serrer, que mes "Non, non, non" étaient une supplique.
Pour elle, au contraire, baisser cet ultime obstacle faisait partie intégrante de la sanction, de la démonstration...
Elle s'y employa presque lentement. En tout cas pas d'un coup vif comme dans certains souvenirs de punition sur le champ, mais de manière posée et appliquée, si j'ose dire...
Ce n'était peut-être qu'une sensation dans ma tête, mais j'avais l'impression que la scène se déroulait au ralenti... Il est vrai que je la craignais depuis plus d'un mois et que sa venue n'en était que plus marquante...
 

"Il n'y a pas de non, non, non qui tienne, Christine. Je t'ai promis une bonne déculottée, et tu sais très bien que Maman, elle, tient ses promesses..."
 


"Ah, je vais t'apprendre ce qui arrive aux désobéissantes, à celles qui bavardent en classe, à celles qui ne font que des bêtises..." C'était parti. La fessée pouvait commencer vraiment et la détermination maternelle était palpable. Les claques se mettaient à pleuvoir sur ma lune totalement dégagée, ma culotte ayant été descendue jusqu'à mes genoux...
La cible était en parfaite position et je continuais à être en partie pétrifiée. Etait-ce l'attente depuis tous ces jours, était-ce le cadre pas vraiment habituel, était-ce en partie une sorte de sentiment que je m'en sortais moins mal que cela aurait pu être ? Je ne sais pas, mais je prenais cette fessée avec une espèce de dignité.
Je crois aussi que la motivation maternelle en arrivait à rendre inutile mes réactions. Je pense que Maman avait depuis des jours et des jours la certitude croissante qu'il était nécessaire de sévir, de me ramener dans le droit chemin...
L'autre soir, elle était décidée à me donner cette fessée qui me pendait au nez depuis des semaines. Et puis, le coup de fil à Tata aidant, l'heure, l'espoir que la menace me ferait réfléchir avaient eu raison de sa détermination.
Mais, je crois que depuis, elle pensait avoir eu tort et imaginait que si je faisais de nouvelles bêtises, c'était justement parce qu'elle n'avait pas mis le holà à temps...
D'où cette détermination ce soir, cette volonté de ne surtout pas retarder l'échéance, cette volonté aussi d'être démonstrative, de faire passer la leçon.
Je devais le sentir et comprendre que toute tentative d'entrave, de lutte, n'aurait fait qu'empirer les choses.
Maman me donnait une fessée magistrale, une fessée majuscule et si elle me tirait des flots de larmes, elles étaient presque apaisées, presque acceptées.


Ma lune était écarlate, je pleurais tout mon saoul, et la tannée touchait à sa fin quand Maman arrêta un instant son bras. Je me laissai aller, imaginant qu'elle allait me lâcher et que c'en était fini. Mais, elle me garda bloquée, et lança : "Qu'est-ce que j'entends ? Aline et Diane, je ne vous ai pas demandé de sortir de votre chambre... Que je ne vous vois pas en bas, sinon ça pourrait barder..."
A ces mots, on entendit nettement des petits pas furtifs qui remontaient vite fait à l'étage, avec deux petits rires étouffés... En tentant de me redresser, et en tournant la tête, je voyais la porte grande ouverte et la pénombre du couloir qui avait pu servir de poste d'observation. J'eus l'impression que ma fessée devenait honteuse et insupportable d'un coup. J'étais bien placée pour savoir qu'en approchant à pas de loup on pouvait ne pas manquer grand chose d'un tel spectacle.
La réaction de Maman faisait cesser cette menace de regards d'espionnes en herbe, mais en même temps, en ne faisant que les renvoyer dans leur chambre, elle ne leur en tenait pas rigueur vraiment... Alors que, de mon côté, je ressentais cela comme un coup de poignard.
Je leur en voulais terriblement et j'aurais eu envie de les courser et de leur arracher les yeux. Mais, Maman ayant attendu que les pas aillent jusqu'à la chambre, serra à nouveau son étreinte de son bras gauche en bas de mon dos. Et, la fessée reprit de plus belle. Comme un long feu d'artifice final, une claquée très sonore qui devait résonner dans toute la maison. Cette fois, émue et troublée, je tentai de gigoter, de m'opposer, mais Maman avait la situation bien en main et elle poursuivit son oeuvre correctrice par un final brulant, sonore, et m'arrachant de petits cris que je tentais d'étouffer par honte de savoir mes soeurs les écoutant.
J'avais attendu longtemps, j'avais parfois passé mon tour, mais Maman cette fois tenait ses promesses... Je n'avais pas "préparé" mes fesses pour rien...

(A SUIVRE)