vendredi 30 octobre 2009

Moments cruciaux : L'annonce faite devant Anne

Maman tenait le courrier du collège dans sa main...


Je recevais peu de copines à la maison. Surtout dans mes périodes "difficiles"... Je préférais aller jouer chez elles, mais bien sûr cela se faisait quand même dans les deux sens.
Un soir, Anne, une camarade de classe, qui habitait à quelques rues de chez nous, était venue pour un exposé que nous devions préparer à deux. Nous étions dans ma chambre en train de travailler quand Maman est rentrée après avoir relevé la boite aux lettres...
Il y avait un courrier de la prof d'anglais qui se plaignait de ma conduite en classe. J'avais chahuté une fois de plus au lieu d'écouter et le contrôle surprise fait en fin de cours avait bien prouvé que je n'avais rien retenu. D'où un zéro pointé avec un courrier de cette terrible Mlle Paule qui m'avait déjà valu beaucoup d'ennuis...
Maman est entrée dans la chambre en tenant la lettre du collège : "Christine, peux-tu m'expliquer ce qui s'est encore passé avec Mlle Paule ?"
J'ai balbutié : "Euh, Maman, euh, oui je t'expliquerai, mais pas maintenant. On est en train de finir notre exposé. On en reparlera tout à l'heure..."
De fait, nous avions fini et Anne qui avait compris que cela sentait le roussi dit : "On a juste à relire et c'est terminé."
Maman acquiesça : "Bon, je vous donne cinq minutes, et après, Anne, tu rentres chez toi, j'ai à parler avec Christine".
J'essayai de gagner du temps : "Euh, Maman, je voulais montrer à Anne mes nouveaux livres aussi".
Elle haussa le ton : "Christine, ta copine reviendra un autre jour. Ce soir, ce n'est pas le moment. On a un compte à régler toutes les deux..."
J'avais le visage blême, cette menace maternelle devant Anne me paralysait. J'aurais tant voulu que ma copine ne comprenne pas...
J'insistai : "Maman, s'il te plait, encore un petit quart d'heure, et Anne repart après".
Je n'aurais pas dû car la réponse de Maman ôta toute équivoque : "Non, non Christine, je connais trop tes manoeuvres. Je comprends que tu n'aies pas envie que l'on se retrouve toutes les deux pour discuter de ta conduite en classe. Mais cela ne sert à rien d'essayer de gagner du temps. Je vous laisse cinq minutes pour que vous relisiez votre exposé, puis Anne va gentiment rentrer chez elle et nous allons avoir notre petite discussion ma chérie... Et je te prie de croire que tu vas avoir ce que tu mérites, ma fille..."
Maman est ressortie et nous avons vaguement relu notre brouillon, mais je n'avais plus la tête à travailler. Anne non plus qui était curieuse de savoir ce qui m'attendait... "Elle va te disputer, dis ?" me demanda-t-elle, mais je ne voulais pas répondre.
Cinq minutes plus tard, Maman est revenue : "Allez, Anne, rentre chez toi". Ma copine a rangé ses affaires et m'a dit au revoir. Avant de sortir de ma chambre pour raccompagner Anne jusqu'à la remise du jardin où elle avait garé son vélo, Maman vit les livres et cahiers éparpillés sur le lit et me lança : "Puisque tes devoirs sont finis, range-moi tes affaires. Je veux que tout soit en ordre quand je reviens. Ce n'est pas le moment de me fâcher davantage, Christine. Tu sais très bien ce qui t'attend, alors n'en rajoute pas. Allez, je reconduis Anne à son vélo et je remonte m'occuper de tes fesses..."
Si Anne n'avait pas encore compris, cette fois, elle n'avait plus le moindre doute et je suis passée de pâlotte à pivoine... Avant que, quelques minutes plus tard, je ne rougisse également du bas du dos !!!

vendredi 23 octobre 2009

Moments cruciaux : Derniers mots d'une vaine plaidoirie...

Je perds mes moyens devant son petit sourire en coin...



Jusqu'au bout, j'ai toujours essayé de plaider ma cause, de trouver des arguments, d'inventer je ne sais quoi pour échapper à la fessée promise et méritée...
Mes ruses de Sioux en témoignent : j'ai souvent tenté le diable, et même aggravé mon cas dans l'espoir pourtant mince de gagner du temps ou de trouver le moment propice où Maman serait plus disposée à être indulgente ou moins sévère...
Mais, à force de jouer avec sa patience, à force de répéter les mêmes promesses rarement tenues, il y avait un moment où je savais, où je "sentais" vraiment que c'en était fini de mes espoirs... Cela fait partie de ces instants vécus qui sont autant de moments cruciaux restant gravés dans ma mémoire...
Cette photo (trouvée) illustre bien une sensation de ce genre. Je me vois en pleine discussion avec Maman installée dans le salon et qui vient de m'y appeler, ou à qui je dois amener une copie ou un carnet à signer...
Je sais que Maman ne laissera pas passer cela, j'ai en tête les épisodes précédents, et ses menaces si je recommençais, mais je tente de la persuader que cette fois c'est différent, que cette fois j'ai compris, que cette fois c'est la dernière, que je ne recommencerai plus, que j'aurai de meilleures notes, etc, etc...
Maman m'a interrompu à plusieurs reprises, me rappelant justement ses promesses, me remémorant ce que pareille note ou pareil comportement m'avait valu déjà, mais je cherche dans ma tête encore un argument, encore une promesse, encore une supplique...
Maman dodeline de la tête... Je vois bien qu'elle ne m'écoute plus... Elle a les bras croisés et les jambes aussi... Je n'ose même plus croiser son regard car l'angoisse me tétanise... Je parle en baissant la tête, attitude qui montre bien que si je plaide ma cause, je suis déjà dans une posture de coupable...
D'ailleurs, les mots se bousculent, je me répète, je redis la même chose et je m'embrouille... "Arrête, Christine, tu sais très bien ce qui t'attend..." Maman n'a même pas dit ces mots que je les entends presque...
Maman esquisse un demi-sourire qui me fait perdre définitivement mes moyens. Elle semble me dire : "Allez, Christine, assez parlé, passons aux choses sérieuses... Tes arguments ne tiennent pas debout... Tu as mérité une bonne fessée... Et tu vas la recevoir ma chérie..."
Il y a comme un instant de silence. Je me tais enfin, ne sachant plus quoi dire...
Je garde la tête baissée et mes yeux sont fixés sur les bras et les jambes croisés de Maman... Je sais qu'elle va décroiser les jambes, se ravancer un peu, poser la main sur ses genoux en tapotant instinctivement comme pour dire : "Viens ici..."
Je vais avoir un mouvement de recul, mais je me laisserai happer par le bras... Je frissonne en regardant ses genoux, là où bientôt je viendrai m'étendre... Depuis que j'ai commencé ma vaine plaidoirie, peut-être même depuis que j'ai eu ma mauvaise note ou fait ma bêtise, je sens que je vais devoir "préparer mes fesses"... Mais, là, à ce moment crucial, je ressens que ma fessée est devant moi...

Ruses de Sioux : 5. La fausse adresse de vacances...

Cela m'apprendra à me croire plus maline que les autres...


Comme je l'ai évoqué dans des souvenirs précédents, le système d'heures de colle (à effectuer le samedi matin au bahut ou qui était parfois remplacé par des devoirs supplémentaires) qui régnait dans mes années collège était à l'origine de bien de mes déboires postérieurs...
Maman ne supportait pas ces punitions et comme les motifs étaient difficilement défendables (chahut, bavardage, triche, inattention, leçons non sues, etc), chaque fois que je prenais deux ou quatre heures de colle au collège, cela s'accompagnait d'une fessée à la maison...
Le bulletin de colle avisant la famille arrivait par le courrier du mercredi matin en général. Je le savais à l'avance, car le lundi après-midi, un surveillant passait dans les classes et demandait à celles et ceux qui étaient collés d'amener au plus tard mardi après-midi une enveloppe timbrée au secrétariat du surveillant général.
Quand le pion entrait et disait mon nom, j'avais déjà en ce lundi après-midi la confirmation de ce qu'un prof m'avait punie et la quasi certitude que j'allais récolter une nouvelle volée le surlendemain quand Maman recevrait l'enveloppe du collège...
J'aurais pu certes me confier dès le lundi soir ou le mardi à Maman, mais je préférais gagner du temps, même si elle sentait bien souvent que j'avais un drôle d'air...
Mais, pour moi, tant que l'enveloppe n'était pas à la maison, je gardais l'espoir... D'où parfois certaines manoeuvres... J'ai raconté comment j'avais une fois réussi à subtiliser l'enveloppe dans la boite et tenté de la brûler...
J'ai usé d'autres stratagèmes aussi...
Ainsi, un lundi soir où le pion m'avait demandé une enveloppe timbrée, j'ai eu l'idée de mettre une autre adresse sur l'enveloppe... Mais, en réfléchissant, j'ai pensé que si nous avions déménagé cela se serait su dans notre petite ville. Donc, j'ai imaginé un changement d'adresse temporaire, comme si Maman était partie en vacances ou en cure (ce que venait de faire ma grand-mère en faisant suivre son courrier le mois d'avant).
J'ai donc écrit sur l'enveloppe : Famille Spaak, Hôtel des flots bleus, Mimizan (Landes). Et je l'ai donnée au secrétariat du collège.
J'étais contente de mon coup, me disant que l'enveloppe ne reviendrait jamais puisque nous n'étions pas là-bas.
C'était sans compter sur la perspicacité de la secrétaire du surveillant général que cette grosse ficelle n'a pas trompé...
S'étant renseignée, elle a refait une enveloppe et a expédié le bulletin de colle à notre domicile, non sans y inclure mon enveloppe fantaisiste et un petit mot d'explication...
Moi qui rentrais guillerette et le coeur léger à la maison le mercredi soir après mon cours de danse, j'ai eu la surprise de voir Maman m'accueillir avec son oeil noir et les bras croisés, m'apostrophant : "Alors, Christine, Tu as envie de vacances ? Est-ce qu'il fait beau à Mimizan ?"
J'ai piqué un fard et ai balbutié : "Euh, Maman, euh, qu'est-ce que tu dis, euh !"
Mais l'enveloppe qu'elle tenait dans la main m'a incité à ne pas nier l'évidence...
J'ai tenté de dire : "Euh, bah, je vais, euh, je vais t'expliquer, euh..."
Mais, c'était inutile... "Tais-toi Christine. Il n'y a rien à expliquer... N'ajoute pas de mensonges à tes manoeuvres stupides... C'est moi qui t'expliquerai ce que j'en pense... On en reparlera après le diner, mais tu peux préparer tes fesses..."
Je suis montée dans ma chambre déposer mes affaires avant de redescendre pour le diner. Maman y a multiplié les allusions à mon entourloupe et je ne pouvais que baisser les yeux et me taire...
Puis, le souper avalé, elle m'a demandé d'aller me mettre en pyjama pendant que mes soeurs qui étaient déjà douchées et en tenue débarrassaient la table.
J'attendais Maman dans ma chambre, mais c'est elle qui du bas m'a demandé de la rejoindre dans le salon... Aline et Diane y étaient assises dans le canapé et lisaient sans dire un mot, mais en me guettant l'oeil brillant, sentant bien que l'heure était à l'orage.
Je suis entrée dans le salon et Maman m'a passé un sermon maison : "Ah, Christine, tu n'en louperas pas une... Ah, si tu mettais autant d'imagination à faire tes devoirs... Ah, tu croyais échapper à la fessée que tu mérites..."
J'ai supplié, promis de ne plus recommencer, imploré Maman de me pardonner, mais je savais que je n'avais aucune chance de la convaincre. Non seulement j'allais recevoir la fessée, mais en plus elle allait être exemplaire et donnée devant mes soeurs...
Quand Maman m'a demandé de venir auprès d'elle, j'ai protesté : "Non, Maman, non, je t'en prie. Pas la fessée, ou pas ici, pas devant elles..."
Mais, cela faisait partie de sa volonté de marquer le coup : "Oh si, tu vas la recevoir ici, Christine... Pour qu'Aline et Diane voient ce qui arrive aux intrigantes et à celles qui essaient d'échapper à ce qu'elles méritent..."
Déjà, elle m'avait attrapé par le bras et basculé en travers de ses cuisses... Mon pantalon de pyjama a vite été baissé en bas de mes cuisses et mes fesses tremblantes n'attendaient plus que leur dû...
Maman très remontée me gratifia d'une fessée magistrale, se permettant par instants de rajouter des commentaires ironiques... "Ah Christine, tu voulais m'envoyer en vacances pour que je ne sache pas tes bêtises... Eh bien, Mademoiselle va être servie... Elle va avoir des coups de soleil, mais ce sera sur les fesses.... Tiens, tiens et tiens..."
Et au fur et à mesure qu'elle poursuivait sa claquée, elle se remotivait en se remémorant mon forfait : "Ah, Christine, au lieu d'avouer que tu étais collée, il faut que tu en rajoutes... Tu croyais échapper à la fessée... Eh bien non, tiens, tiens et tiens... Tu vois, tu avais presque raison, ici c'est comme à l'hôtel de cet été, après le diner, il y a spectacle... Mais tu n'imaginais pas que tu en serais la vedette... Tiens, tiens et tiens..."
Une fois encore, ma ruse de Sioux n'avait pas marché... Et c'était moi qui devenait "peau-rouge" avec ma lune écarlate... Et mes joues aussi, empourprées de honte de me retrouver ainsi exposée devant mes moqueuses de soeurs...

mardi 13 octobre 2009

Mes ruses de Sioux : 4. La signature au dernier moment...

Je n'ai pas envie de rentrer...


L'un des stratagèmes que j'employais était de tenter de trouver le moment propice pour m'éviter les ennuis ou pour en minimiser la portée. Hélas, cela ne marchait pas souvent, même si j'essayais toujours de trouver de nouvelles manières d'échapper à ce qui m'attendait. Cette photo me fait penser à un souvenir précis. Un jour où je m'étais dit que parler d'un sujet qui fâche au moment où l'on n'a plus de temps pouvait être une manière d'écourter les explications...
Ce matin, juste avant de partir en cours, j'avais montré mon carnet de notes à Maman en lui demandant de le signer. Un carnet orné de deux zéros pointés et d'une moyenne générale en baisse de deux points par rapport au mois dernier...
J'espérais qu'elle allait le signer et que j'allais être débarrassé de ce problème quitte à subir une engueulade maison rapide à cause de l'heure. Mais, ma manoeuvre n'a pas fonctionné. Maman a refusé de signer le carnet à la hâte...
"Tu te fiches de moi, Christine. Tu aurais dû me le donner hier soir en rentrant qu'on ait le temps d'en discuter... Mais je me doute bien que tu n'étais pas fière de toi et que tu savais ce qui t'attendait... Pas question de voir cela juste entre deux portes. Je ne le signerai pas. On en reparlera au calme ce soir quand tu rentreras...."
J'ai tenté de protester, de faire croire qu'il fallait ramener le carnet le jour-même, mais Maman n'a pas cédé : "Si la directrice te réclame le carnet, eh bien dis lui de m'appeler, je lui expliquerai pourquoi j'ai besoin d'en parler ce soir avec toi... Je lui dirai de quelle manière on va régler nos comptes toutes les deux..."
Je n'ai pas insisté, me contentant de plaider ma cause : "Maman, je vais t'expliquer pour mes notes..."
Elle n'a rien voulu entendre et m'a envoyé au collège en regardant l'heure : "Bon, il est temps de partir. J'espère bien que tu as de bonnes explications... Tu as toute la journée d'ailleurs pour les préparer... Mais, avec deux zéros et une moyenne en baisse, il y autre chose que tu peux préparer ma fille... Ce sont tes fesses... Car, crois-moi, je prendrai le temps qu'il faudra ce soir pour te donner ce que tu mérites..."
J'avais imaginé être débarrassée du problème en cinq minutes... Je me retrouvais au contraire avec une épée de Damoclès au dessus des fesses et une journée à penser à ce qui m'attendait...
Inutile de dire que j'ai fait la tête durant tout ce temps et que je n'avais pas l'âme à jouer avec les copines. Ni surtout envie de leur confier mes angoisses...
En cette fin d'après-midi, je rentre donc vers la maison. Lentement... J'ai le moral à zéro, l'angoisse au corps et des frémissements en bas du dos... J'ai beau essayer de me rassurer, je n'y crois plus. Je sais que mes pas me conduisent vers les genoux maternels, je sais que ma petite robe bleue et ma culotte blanche vont bientôt ne plus protéger mes fesses...
J'ai envie de pleurer déjà sur mon sort. Je me suis arrêtée à cent mètres de la maison et je reste ainsi assise plusieurs minutes. Je me tortille les mains et je suis sur le point de sangloter...
Je ne peux rester là trop longtemps car mon retard inquiéterait Maman. Mais je n'ai vraiment pas envie d'accomplir les derniers pas...
Quelle idiote je fais, me dis-je... Si j'avais donné mon carnet hier soir, ce serait déjà fini... J'aurais presque oublié... Mais, ma ruse de Sioux n'a fait que retarder l'échéance, qu'énerver davantage Maman... Elle aussi sait qu'elle doit s'occuper de moi... Elle m'a promis qu'elle prendrait le temps qu'il faudrait pour régler nos comptes... Je sais que la fessée qui m'attend sera mémorable...

samedi 10 octobre 2009

Moments cruciaux : un constat douloureux...

Oser regarder le résultat...





Que j'ai reçu ma fessée dans ma chambre, ou qu'elle m'ait été donnée dans une autre pièce de la maison, les premiers gestes que je faisais dès que Maman me relâchait, c'était bien évidemment de me rhabiller tant bien que mal, de remonter ma culotte dans la précipitation, de cacher ce bas du dos copieusement claqué et de filer pleurer sur mon lit, d'aller verser mes larmes dans le moelleux de mon oreiller, recroquevillée et sanglotante, me voilant la face comme pour fuir tous les regards, même s'il n'y avait personne dans ma chambre...
J'étais honteuse, bouleversée, toute retournée et profondément émue, non sans être comme soulagée que cela soit fini... J'étais remuée, touchée dans ma fierté d'ainée qui venait d'être une fois encore punie comme une gamine, et j'avais besoin de pleurer longuement pour aller au bout de mon émotion et comme pour vider mes nerfs...
Car, aussi éprouvante fut-elle, j'avais conscience que cette fessée n'était pas moins méritée que les précédentes... Elle avait en ce sens un aspect curatif, une sorte de pouvoir d'effacer les fautes et de passer à autre chose...
Il n'empêche que la claquée maternelle m'avait copieusement rougi le bas du dos, m'avait tanné les rondeurs jumelles, m'avait intensément chauffé la lune...
Quand j'avais déversé mes plus grosses larmes la tête enfoncée dans l'oreiller, je reprenais mes esprits doucement. Il allait falloir revenir à la vie quotidienne, soit se coucher ce qui était le moins stressant et permettait de continuer à chigner dans le noir, soit descendre bientôt diner, soit repartir au collège, soit je ne sais quoi encore.
Je devais alors me refaire un visage présentable, effacer les traces de larmes, rajuster mes vêtements, etc. L'image que me renvoyait la glace de mon armoire était difficile à voir. Elle me renvoyait le portrait d'une demoiselle venant d'être punie, d'une donzelle plus du tout fière d'elle...
Parfois, quand je me savais vraiment tranquille, quand Maman n'était plus à l'étage, quand mes soeurs n'étaient pas dans la chambre d'à côté, je me regardais devant la glace et cherchait en me retournant à voir mes fesses rougies...
Je le faisais avec l'angoisse d'être surprise. Avec la crainte que Maman ne me voit faire, imaginant qu'elle aurait alors mal réagi... Mais, j'étais un peu curieuse de voir le résultat de la tannée reçue...
J'avais le coeur qui battait la chamade en voyant mes fesses encore écarlates... Je posais la main dessus et ressentais leur chaleur... Le seul contact de ma paume me faisait frissonner et remonter quelques sanglots... Un moment d'émotion secrète que je m'empressais de stopper là, tant il me renvoyait le souvenir, les images, les bruits, les sensations de la fessée que je venais de recevoir... Vite, je me devais de me rhabiller et de tourner la page...

Les gestes marquants : la main qui menace...

"Tu la vois, celle-là ?"





Maman est rentrée dans ma chambre. Elle avait un de ces regards qui vous fait baisser les yeux...
Sa main, paume ouverte, était levée et elle avait un mouvement caractéristique...
"Tu la vois celle-là, Christine ? J'en ai assez... Si tu ne veux pas qu'elle s'occupe de tes fesses, tu as intérêt à ranger ta chambre... Si ce n'est pas nickel à l'heure du dîner, gare à toi... Je ne le répéterai pas..."
L'irruption maternelle n'a duré que quelques secondes, mais elle a suffit à me faire changer d'attitude... La Christine paresseuse qui se prélassait au milieu d'une chambre en foutoir s'est transformée en fée du logis, en Mademoiselle Propre... Maman n'a pourtant pas insisté, mais je savais trop bien que lorsque les menaces s'accompagnent de ce petit geste très évocateur, mieux vaut obéir...
Cette paume menaçante, nous la connaissions bien, mes soeurs et moi. Elle remplaçait parfois de longues phrases et était comprise immédiatement...
Il en était ainsi parfois dans des cadres extérieurs, quand une d'entre nous se distinguait, répondait mal, faisait un caprice, ou désobéissait... Faute de pouvoir avoir une explication détaillée avec la fautive, ou simplement pour ne pas le faire trop explicitement devant des tiers, Maman avait parfois ce petit geste, accompagné de quelques mots à l'oreille du style : "On en reparlera quand nous serons rentrées à la maison". Ou bien : "Toi, tu ne perds rien pour attendre..." Le signe fait de la main annonçait une suite que l'on devine aisément et qui allait être aussi "chaleureuse" que "claquante" !

Moments cruciaux : Un ultime regard en forme de prière...

Implorer et implorer encore...




Jusqu'à ce que la première claque ne s'abatte sur ma lune, je ne pouvais me résigner, je ne pouvais croire que tout espoir était vain...
Et pourtant, quand le sermon maternel s'achevait et que Maman m'attirait pour me basculer en travers de ses cuisses, je voulais toujours croire que ce n'était qu'un mauvais rêve, qu'elle allait se raviser...
C'était le moment des suppliques, des implorations, des "Non, Maman, non, non, nooon..."
Je ne cherchais pas à me débattre comme une forcenée, sachant que la rébellion n'aurait fait qu'aggraver mon cas. Mais, je gigotais un peu, remuais les jambes, et tentais de protéger mon bas du dos avec une main.
Ces gestes en forme de réflexe d'auto-défense de la future punie que j'étais, ne dérangeait pas vraiment Maman qui était entrée dans la phase active, dans le processus de passage à l'acte, d'application de sa bonne vieille méthode, d'exécution de cette fessée promise, annoncée, méritée et désormais inéluctable...
Maitrisant parfaitement la situation, elle savait placer la punie en bonne position, et dégager jupe, robe short ou pantalon, avant de s'attaquer à l'ultime protection, au déculottage...
Je me doutais bien que mes suppliques étaient inutiles à ce moment-là, mais elles sortaient encore de ma bouche, et le "Non, Maman, pas la fessée, pas la fessée", alternait avec le "Non, non, pas déculottée" qui était presque une forme de dernière transaction, comme si j'avais été prête à accepter une fessée pour peu que Maman me laisse ma culotte...
Or, je n'étais pas en mesure de négocier quoi que ce soit et mes "Non, Maman, non, promis, je serai sage, promis, je ne recommencerai plus" ne changeaient rien.
Ils ne servaient qu'à donner l'occasion à maman de se justifier : "Oh, ça, ma chérie, je l'espère bien que tu seras sage et cette bonne fessée va t'enlever l'envie de recommencer, j'en suis sûre... Ah, tu l'as bien méritée..."
Sa main se posait alors sur ma culotte pour en attraper l'élastique du haut et la faire glisser vers le bas...
Me redressant en me cabrant désespérément, je tournais la tête pour lancer un dernier regard plaintif, suppliant à Maman, un ultime regard en forme de prière...
Mais elle ne cédait pas et commençait à dégager ma lune, provoquant en moi un frisson qui se luait en gros sanglot...
Je baissais à nouveau la tête et je fermais les yeux comprenant en cet instant précis que mon dernier et infime espoir s'était envolé... L'heure n'était plus aux supplications, mes fesses tremblantes et nues allaient une fois encore recevoir leur dû !

mardi 6 octobre 2009

Mes ruses de Sioux : 3. Un calcul qui tombe à l'eau

En tournant la tête, j'aperçois mes soeurs...



Je tourne en rond depuis que je suis rentrée du collège, ce midi. J'ai mon carnet de notes à faire signer et je crains le pire... La moyenne est plus basse encore que la dernière fois et je me souviens de la déculottée maison que cela m'a valu le mois dernier...
En fait, je l'ai depuis hier dans mon cartable, mais je n'ai pas trouvé le courage de le montrer à Maman, car hier soir, elle était très énervée après mes soeurs.
Mais, il va falloir qu'elle le signe aujourd'hui, car je dois le rendre demain matin...
Après le déjeuner, comme on n'a pas cours cet après-midi, j'ai cru le moment propice et je suis descendue avec mon carnet voir Maman. Mais, là encore, j'ai reculé...
L'après-midi passe et Maman sent bien que je ne suis pas dans mon assiette... J'hésite encore...
Une idée me vient : à 17 h 30, mes soeurs vont à leur cours de danse... Je resterai seule avec Maman, si elle ne va pas faire de courses, et ce sera sûrement le bon moment...
17 h 35 : ça y est, elles sont sorties. Je prends mon courage à deux mains et je descends voir Maman.
"Euh, dis, M'man, faut que, euh, que tu..." Je balbutie en cherchant à capter son intention. Elle me coupe : "Christine, tu vois bien que ce n'est pas le moment de me déranger. Je suis en train de préparer une tarte... Va donc réviser tes leçons, je n'en ai pas pour longtemps..."
Dépitée, je remonte dans ma chambre, moitié embêtée par ce contre-temps alors que j'étais enfin décidée, moitié soulagée de gagner finalement un peu de temps...
18 h : Maman monte et entre dans sa chambre pour y ranger du linge... Je me dis qu'elle va venir me voir et je patiente, les jambes en coton...
18 h 15 : elle est toujours à côté. Le temps commence à presser. Il ne faudrait pas que les petites reviennent avant que je n'ai pu lui parler... Je me décide et vais la retrouver dans sa chambre. Elle est en train de recoudre un vêtement que Diane a déchiré. Je reste un instant devant elle, sans trouver les mots...
"Qu'y a-t-il, Christine ? Je vois bien que tu es bizarre. Quelle catastrophe as-tu encore à m'annoncer ?" Maman a évidemment compris ma gêne. Je ne sais pas quoi dire et tête basse, je lui donne le carnet de notes... Elle soupire : "Je m'en doutais, et au vu de ta tête, je pense que cela ne doit pas être fameux..."
En effet, et Maman pousse des hauts cris en découvrant des notes encore plus basses que le mois dernier...
"Mais, ce n'est pas vrai, Christine. Tu m'avais pourtant promis..." Et j'en passe, le sermon maternel commence et se poursuit par l'examen de chaque note... Je m'accroche aux rares bons résultats, je plaide pour ma cause et je tente d'expliquer à ma façon les mauvais résultats...
Maman prend son temps, tout son temps. Nous ne sommes que toutes les deux, alors j'ai le droit à une leçon de morale grandeur nature, à ses ritournelles sur mon rôle d'ainée qui devrait donner l'exemple au lieu de me distinguer dans l'autre sens...
Les minutes passent et je sens l'issue arriver... Je la connais... Maman me rappelle d'ailleurs ce qui s'était passé la dernière fois : "Tu m'avais pourtant promis de mieux faire, Christine. C'était promis, juré... Et, hop, le mois suivant, c'est pire encore... C'est à croire que tu as oublié la bonne fessée que je t'ai flanquée pour m'avoir ramené un tel carnet..."
J'ai les larmes aux yeux et je tente de plaider encore ma cause : "Non, Maman, non, je n'ai pas oublié, je t'assure, je n'ai pas oublié, et je t'assure que cette fois c'est certain, je vais faire mieux la prochaine fois".
Maman arrive à son point d'ébullition. Ma défense toujours inchangée l'exaspère : "Ca suffit avec tes promesses, c'est toujours quand tu as peur que tu les fais. Mais, moi, je ne fais pas que des promesses, je les tiens... Et je ne vais pas attendre pour te le montrer..."
Je recule en tremblant : "Non, Maman, je t'en prie, je travaillerai mieux, non, s'il te plait, pas la fessée, pas la fessée..."
Cela fait presque sourire Maman : "Eh bien, Christine, je vois qu'au moins, tu te souviens bien de mes promesses... Je t'ai prévenue, ma fille. Si tu me ramenais un aussi mauvais bulletin, tu savais ce qui t'attendait à la maison... Allez, viens ici qu'on en finisse..."
J'aurais bien voulu essayé d'argumenter encore, mais Maman se dirigeait déjà vers moi pour m'attraper le bras... Et puis, je savais que l'heure tournait et que, quitte à devoir recevoir cette volée promise et méritée, mieux valait ne pas jouer la montre et éviter le retour des petites...
Je n'ai pas résisté quand Maman m'a trainée par le bras vers le petit fauteuil placé près du bas de son lit. Ni quand elle s'est assise et m'a allongée en travers de ses genoux. Ma jupe a vite été remontée et j'ai à peine protesté quand Maman a baissé ma culotte...
Maman a même pris mon calme pour une acceptation : "Eh bien Christine, puisque tu n'as pas oublié mes promesses, je vais les tenir, ma fille..."
Je suppliais comme à chaque fois : "Non, Maman, non..."
Mais, rien ne pouvait y faire... Et Maman de poursuivre son raisonnement : "Oh, mais si, mais si, Christine... Tu le sais bien... Et tu le savais bien... Je l'ai lu dans ton regard quand tu m'as tendu ton carnet de notes... Tu savais que tu allais recevoir la fessée... Et bien tu vas être servie..."
Et sa main s'est abattue sur mes fesses encore blanches et tremblantes, commençant une danse claquante qui allait être mémorable...
A bout de nerfs et nous sachant seules dans la maison, je ne retins pas mes larmes et mes cris, ni mes supplications pendant que Maman s'efforçait de me flanquer une tannée magistrale, une déculottée maison grand format...
Les claques succédaient aux claques quand un instant Maman arrêta et releva la tête. La porte de la chambre qui était restée entrouverte laissait apparaître deux têtes... Aline et Diane étaient rentrées...
En tournant la tête, je les aperçus qui regardaient le spectacle bouche bée. Je poussai un long gémissement pendant que Maman les renvoyait : "Filez dans votre chambre et rangez vos affaires de danse. On va bientôt diner. Allez, ouste, et fermez la porte derrière vous, petites curieuses. Je finis de m'occuper de votre soeur et j'arrive..."
J'étais désespérée. J'avais fait toutes ces manoeuvres pour éviter que mes soeurs le sachent, du moins ne l'entendent à travers la cloison de leur chambre... Mais, ma ruse de Sioux avait échoué et, en prime, elles venaient de me voir déculottée, les fesses rouges, piaillant sous les claques maternelles...
Je me demandais même si, la porte refermée, elles ne devaient pas tendre l'oreille...
"Maman, ça suffit, ça suffit", dis-je en suppliant.
Mais, la petite pause involontaire avait reposé un instant son bras, et l'éclat de mes fesses rouges avait dû pâlir un peu...
"Christine, c'est moi qui décide quand ça suffit... Je t'ai promis une bonne fessée pour que tu t'en souviennes bien... Et je pense que ces fesses-là méritent d'être encore rougies... Elles ont l'habitude avec toutes les bêtises que tu fais... Tiens, tiens, tiens et tiens, ça t'apprendra à ne pas travailler... Et, tu as intérêt à augmenter ta moyenne, parce que sinon ca sera direct la déculottée, la fessée, Christine, la fessée... Tiens, tiens, tiens et tiens..."
Ah, c'est sûr, j'allais m'en souvenir, et je m'en souviens encore de cette ruse de Sioux ratée !

lundi 5 octobre 2009

Les moqueuses avaient hélas raison...

"Oh la la, elle va avoir bobo... "


Lorsque je suis rentrée du collège, Maman était au salon en train de choisir des produits de vente par correspondance dont Mme Martin, une dame du quartier, était la représentante. J'ai dit bonjour à cette dame et à Maman, mais l'accueil maternel sentait l'orage. Je voulais aller voir une copine avant le dîner, sous le prétexte de lui rendre un livre, mais Maman n'a pas voulu : "Pas question que tu ressortes, Christine. Tu ferais mieux d'aller travailler tes maths et ton anglais. Prends ton goûter qui sur la table de la cuisine et file dans ta chambre, on a un petit compte à régler toutes les deux... Je finis avec Mme Martin, et j'arrive..."
Les mots de Maman m'ont laissée sans voix... Je ne comprenais pas ce qui se passait, mais le ton de Maman ne souffrait pas de discussion et je n'avais pas envie qu'elle donne des détails devant Mme Martin...
En allant vers l'escalier pour monter aux chambres, j'ai entendu les pas de mes soeurs qui devaient avoir guetté mon arrivée et épié notre dialogue... Si elles étaient à l'affût, c'est qu'elles en savaient plus que moi...
Je l'ai bien vu en passant devant la porte de leur chambre commune. Aline et Diane avaient l'air moqueur...
J'ai posé mes affaires dans ma chambre et me suis demandée ce qui motivait cette réaction maternelle... J'avais bien quelques bêtises cachées et mensonges non découverts, mais j'avais envie de savoir pour préparer mes arguments quand Maman viendrait pour "régler nos comptes"...
Je me suis décidée à interroger mes soeurs... Sortant à pas de loup de ma chambre, je suis allée dans la leur, demandant si elles savaient pourquoi Maman semblait en colère...
Diane, comme fière de pouvoir renseigner sa soeur, a dit : "Oui, je sais, je sais. Maman a rencontré Mlle Paule au supermarché..."
C'était comme si le ciel me tombait sur la tête. Cette fichue prof qui m'a dans le collimateur et que je déteste... C'est vraiment pas de chance... Surtout que j'ai depuis deux jours la copie de mon dernier contrôle que je dois faire signer à Maman et que je n'ai pas osé lui montrer... Et, en plus, comme j'ai chahuté lors du dernier cours, elle est capable de me donner deux heures de colle supplémentaires...
Je comprends que si Maman a appris tout cela, non pas de la bouche de sa fille avec des mots choisis, mais de celle de la prof qui a dû en rajouter, j'imagine déjà que je peux préparer mes fesses...
J'essaie d'en savoir plus et questionne Aline : "C'est tout ce qu'elle a dit ?" L'ainée de mes petites soeurs jubile intérieurement avec les yeux qui pétillent : "Oui, c'est tout, mais quand Mme Martin est arrivée avec son catalogue, Maman lui a dit que tu avais eu un zéro en anglais et que tu lui avais caché..."
Par réflexe, je nie : "Pff, c'est même pas vrai".
Mais Aline en rajoute une couche : "On verra bien si c'est pas vrai... Parce que Maman elle a dit à Mme Martin qu'elle allait t'apprendre à lui mentir et que ça allait barder pour toi..."
Même si cela ne fait que confirmer mon intuition, je marque le coup et fais la grimace...
Diane et Aline qui me sentent touchée en rajoutent... En se levant, elles se mettent à entamer une sorte de danse. Elles me tournent le dos et me montrent leur culotte en se tortillant et en mettant la main devant leur bouche comme si elles étaient gênées...
"Oh, pauvre Christine, tu vas être punie... Oh la la, elle va avoir bobo... Elle va avoir la fessée, oh la la, la bonne fessée, la culotte baissée... Ouille, ouille, ouille, ça va claquer fort..."
Ce manège est insupportable. Abasourdie un instant en les voyant faire leur danse moqueuse, je réagis enfin et m'avance pour les faire taire...
Mais je n'ai pas le temps de les atteindre que Diane crie déjà : "Maman, Maman, Christine est dans notre chambre, elle nous embête".
Du bas, la voix maternelle gronde : "Mais, ce n'est pas vrai. J'ai dit dans ta chambre, Christine. Tu cherches vraiment les ennuis... Mais, ne t'inquiète pas, j'arrive bientôt..."
Je suis dans une trop mauvaise position pour me défendre et accuser mes soeurs. Ce n'est pas le moment vraiment... Je fais donc demi-tour et rentre dans ma chambre... Avec dans la tête la danse insolente de mes soeurs...
Hélas, comme la danse des Indiens qui faisait venir la pluie, la danse de mes soeurs était prémonitoire... Les moqueuses avaient plus que raison... Une demi-heure plus tard, Maman me rejoignait dans ma chambre et nos explications suivies de son sermon ont eu l'épilogue que je craignais et que mes soeurs annonçaient... Maman m'a donné une fessée magistrale, une bonne déculottée que je n'étais pas près d'oublier...
Et, mes soeurs, depuis leur chambre, pouvaient entendre combien "ouille, ouille, ouille, cela claquait fort..." comme dans leur danse infernale...

Mes ruses de Sioux : 2. Le bulletin de colle (mal) brûlé...

Le preuve était flagrante...



Que ce soit les bulletins de colle ou les bulletins trimestriels, voire certains courriers que la principale ou un prof envoyait, mes soucis postérieurs passaient souvent par la case postale...
La plupart du temps, j'en étais avertie en classe par la prof ou par le secrétariat du collège, mais je ne m'en vantais pas le soir-même. Je ne me voyais pas rentrer et dire à Maman : "Demain tu recevras une lettre ou un bulletin de colle pour telle ou telle bêtise que j'ai faite..."
Cela aurait été comme si j'arrivais la bouche en coeur en annonçant que je méritais la fessée...
Je préférais garder cela pour moi, quitte à angoisser jusqu'au lendemain, ce que Maman devinait plus ou moins...
J'espérais une grève de la Poste ou je ne sais quel courrier perdu, ce qui n'arrivait hélas jamais...
Pourtant, je cherchais le moyen d'intercepter le courrier ou de le détourner, ce qui n'était pas facile car j'étais le plus souvent en cours quand le facteur passait.
Un jour pourtant, Maman ayant dû aller consulter un spécialiste, c'est Jacqueline, sa soeur qui nous a fait manger à midi à la maison.
Et, par chance, elle n'avait pas relevé la boite aux lettres, ce que je me suis empressée de faire, y trouvant au milieu du courrier la lettre du collège annonçant mes deux heures de colle pour un chahut en classe.
J'ai escamoté la lettre la mettant dans ma poche en douce.
Puis, avant de repartir en classe, je suis allée au fond du jardin, derrière la cabane à outils, avec l'intention de bruler le courrier...
J'ai craqué une allumette et mis le feu à l'enveloppe puis au bulletin de colle. Il flambait bien quand Tata Jacqueline m'a appelée pour repartir au collège.
J'ai couru avant qu'elle ne vienne voir ce que je faisais là. Et je suis retournée au collège, guillerette et heureuse de mon coup "fumant" en quelque sorte.
Le soir après les cours, je suis revenue à la maison en chantonnant... Le coeur léger !
Maman qui était revenue, était en train de faire goûter mes soeurs, et je l'ai embrassée toute joyeuse. Mais, elle, ne l'était pas du tout...
"Ah te voilà, Christine... Peux-tu aller voir sur la table du salon ? La voisine est passée tout à l'heure me rapporter quelque chose qui te concerne..."
J'étais surprise et je suis vite allée dans le salon, le coeur battant...
Sur la table basse se trouvait une demi-feuille de papier que j'ai reconnue tout de suite. C'était le bulletin de colle que j'avais voulu bruler... La voisine qui se reposait dans son jardin, voisin du nôtre, avait aperçu mon manège. Intriguée par l'odeur du brulé, elle était venue voir dès que j'avais quitté les lieux, et trouvé le bulletin de colle mal consumé que j'avais laissé sur place...
J'étais prise la main dans le sac pour ainsi dire... Avec deux heures de colle pour un chahut plus une ruse de Sioux ratée pour tenter d'échapper à ce que je savais mériter... inutile de dire que j'étais mal... et que la soirée s'est achevée pour moi par une fessée magistrale !