mardi 13 octobre 2009

Mes ruses de Sioux : 4. La signature au dernier moment...

Je n'ai pas envie de rentrer...


L'un des stratagèmes que j'employais était de tenter de trouver le moment propice pour m'éviter les ennuis ou pour en minimiser la portée. Hélas, cela ne marchait pas souvent, même si j'essayais toujours de trouver de nouvelles manières d'échapper à ce qui m'attendait. Cette photo me fait penser à un souvenir précis. Un jour où je m'étais dit que parler d'un sujet qui fâche au moment où l'on n'a plus de temps pouvait être une manière d'écourter les explications...
Ce matin, juste avant de partir en cours, j'avais montré mon carnet de notes à Maman en lui demandant de le signer. Un carnet orné de deux zéros pointés et d'une moyenne générale en baisse de deux points par rapport au mois dernier...
J'espérais qu'elle allait le signer et que j'allais être débarrassé de ce problème quitte à subir une engueulade maison rapide à cause de l'heure. Mais, ma manoeuvre n'a pas fonctionné. Maman a refusé de signer le carnet à la hâte...
"Tu te fiches de moi, Christine. Tu aurais dû me le donner hier soir en rentrant qu'on ait le temps d'en discuter... Mais je me doute bien que tu n'étais pas fière de toi et que tu savais ce qui t'attendait... Pas question de voir cela juste entre deux portes. Je ne le signerai pas. On en reparlera au calme ce soir quand tu rentreras...."
J'ai tenté de protester, de faire croire qu'il fallait ramener le carnet le jour-même, mais Maman n'a pas cédé : "Si la directrice te réclame le carnet, eh bien dis lui de m'appeler, je lui expliquerai pourquoi j'ai besoin d'en parler ce soir avec toi... Je lui dirai de quelle manière on va régler nos comptes toutes les deux..."
Je n'ai pas insisté, me contentant de plaider ma cause : "Maman, je vais t'expliquer pour mes notes..."
Elle n'a rien voulu entendre et m'a envoyé au collège en regardant l'heure : "Bon, il est temps de partir. J'espère bien que tu as de bonnes explications... Tu as toute la journée d'ailleurs pour les préparer... Mais, avec deux zéros et une moyenne en baisse, il y autre chose que tu peux préparer ma fille... Ce sont tes fesses... Car, crois-moi, je prendrai le temps qu'il faudra ce soir pour te donner ce que tu mérites..."
J'avais imaginé être débarrassée du problème en cinq minutes... Je me retrouvais au contraire avec une épée de Damoclès au dessus des fesses et une journée à penser à ce qui m'attendait...
Inutile de dire que j'ai fait la tête durant tout ce temps et que je n'avais pas l'âme à jouer avec les copines. Ni surtout envie de leur confier mes angoisses...
En cette fin d'après-midi, je rentre donc vers la maison. Lentement... J'ai le moral à zéro, l'angoisse au corps et des frémissements en bas du dos... J'ai beau essayer de me rassurer, je n'y crois plus. Je sais que mes pas me conduisent vers les genoux maternels, je sais que ma petite robe bleue et ma culotte blanche vont bientôt ne plus protéger mes fesses...
J'ai envie de pleurer déjà sur mon sort. Je me suis arrêtée à cent mètres de la maison et je reste ainsi assise plusieurs minutes. Je me tortille les mains et je suis sur le point de sangloter...
Je ne peux rester là trop longtemps car mon retard inquiéterait Maman. Mais je n'ai vraiment pas envie d'accomplir les derniers pas...
Quelle idiote je fais, me dis-je... Si j'avais donné mon carnet hier soir, ce serait déjà fini... J'aurais presque oublié... Mais, ma ruse de Sioux n'a fait que retarder l'échéance, qu'énerver davantage Maman... Elle aussi sait qu'elle doit s'occuper de moi... Elle m'a promis qu'elle prendrait le temps qu'il faudrait pour régler nos comptes... Je sais que la fessée qui m'attend sera mémorable...

3 commentaires:

  1. ha... faire signer son carnet de notes à la dernière minute, ça me rappelle moi aussi quelques mauvais souvenirs...

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  2. Très jolis tes textes... Un ton à part dans les récits de fessée, puisque ce sont souvent les avant-fessées que tu décris (très bien...)
    Vivement le prochain... ;-)

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  3. Bjr Christine. Pour ma part, j'avais rarement le temps d'angoisser à l'avance. Déjà, je recevais rarement une fessée pour une mauvaise note. C'était plutôt pour ma conduite, j'étais un enfant turbulent.
    Et je recevais ma fessée sur-le-champ. Avantage : pas le temps d'angoisser, de trembler, puisque la fessée arrivait très vite. Inconvénient : du fait de cette instantanée, la fessée arrivait n'importe quand, et surtout n'importe où : dans la rue, dans le jardin (donc devant les voisins), devant des invités...
    louis3901
    gallie050753@yahoo.fr

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