SUITE 29
Il ne me restait plus qu'à aller trouver refuge dans ma chambre, à en refermer la porte pour cacher mon chagrin, mon émotion. Maman ne m'avait ordonné d'aller l'y attendre, mais pour moi c'était pareil, ses phrases ayant été si claires sur ce qui m'attendait...
"Christine, ne crois pas que je vais laisser passer ça... Alors, tu peux préparer tes fesses, je te le dis. Je te promets une bonne déculottée à ma façon qui te fera réfléchir avant de bavarder à nouveau en classe".
Ses mots résonnaient encore dans ma tête alors que j'arrivais dans ma chambre. Peut-être que si mes soeurs n'avaient pas été en bas, aurais-je tenté de plaider plus longuement ma cause, mais cela aurait été en vain, surtout devant elles, Maman se devant de rester ferme.
Ses mots résonnaient encore dans ma tête alors que j'arrivais dans ma chambre. Peut-être que si mes soeurs n'avaient pas été en bas, aurais-je tenté de plaider plus longuement ma cause, mais cela aurait été en vain, surtout devant elles, Maman se devant de rester ferme.
Je me retrouvais donc à l'abri des regards, tentant de remettre mes idées en place. Moi qui, l'année passée, avait le plus souvent tenté de gagner du temps pour annoncer mes colles, joué la montre, préféré trouver le moment adéquat, quand je n'allais pas jusqu'à attendre l'arrivée par la Poste du bulletin de colle, je venais de me sentir obligée de libérer ma conscience sur le champ.
J'avais perçu que Maman me sentait mal à l'aise, et ses menaces à propos des mensonges depuis le début de l'année m'avaient fait craindre que j'aggrave mon cas en cachant la nouvelle.
Ma bonne conscience avait fait que je n'avais pas menti pour m'éviter une tannée au pire le jour d'arrivée du bulletin de colle, d'ici deux à cinq jours, mais ma franchise faisait que j'étais là dans ma chambre à attendre que Maman ne vienne me déculotter... Quelque part, dans ma petite tête de fille intelligente et rusée, j'avais l'impression de perdre au change... Je commençais à m'en vouloir presque de ne pas avoir réussi à gagner ne serait-ce qu'un jour de tranquillité postérieure...
Maman monta quelques minutes plus tard avec mes soeurs. Sans venir dans ma chambre, même si chacun de ses pas me faisait trembler.
J'étais aux aguets et j'écoutais ce qui se disait à côté. Maman s'occupait des devoirs de mes soeurs, qui se montraient d'un calme olympien comme souvent quand l'atmosphère était à l'orage.
Je tentais de mon côté de regarder mes leçons, mais mes pensées revenaient toujours à mon bas du dos encore blanc, mais plus pour longtemps...
Maman semblait pressée. Je comprenais d'après les bribes de conversation qu'on dinerait tôt, car elle voulait regarder une émission à 20 h 30. De toute manière, il y avait école le lendemain et on allait au lit, surtout les petites, de bonne heure.
En tout cas, ce détail me laissait entendre que mon cas serait réglé assez tôt...
Ayant contrôlé le travail des petites, et pendant qu'Aline continuait à apprendre une récitation, Maman poursuivit ses tâches quotidiennes, récupérant le linge sale, préparant nos affaires du lendemain, et allant mettre au four une quiche qui serait prête à 7 h et demie quand on passerait à table.
Elle fit irruption dans ma chambre, alors que je faisais semblant de travailler, et récupéra mes affaires de sport utilisées au collège durant mes deux heures d'EPS et mit aussi au sale mon pyjama à carreau.
Elle sortit un chemisier propre pour le lendemain et mit sur mon lit une chemise de nuit et une culotte pour remplacer le pyjama.
"Vas donc prendre ta douche maintenant, Christine. Je voudrais qu'on ne dîne pas trop tard. Surtout qu'on a un compte à régler toutes les deux", lança-t-elle avant de quitter la pièce.
J'avais cru en la voyant rentrer qu'elle venait pour ce fameux "compte", mais mon coeur s'était mis à battre vite pour rien.
Aller prendre sa douche, c'était logique après une journée où il y avait gym. Cela signifiait aussi que je devrais dîner en tenue de nuit, ce qui était très souvent le lot de mes petites soeurs, alors que mon statut de grande et d'autonome pour toilette et habillage m'en dispensait.
Mais, je n'allais pas m'arrêter à un détail si minime, et de toute manière ce n'était pas le moment de rechigner aux consignes maternelles...
J'étais aux aguets et j'écoutais ce qui se disait à côté. Maman s'occupait des devoirs de mes soeurs, qui se montraient d'un calme olympien comme souvent quand l'atmosphère était à l'orage.
Je tentais de mon côté de regarder mes leçons, mais mes pensées revenaient toujours à mon bas du dos encore blanc, mais plus pour longtemps...
Maman semblait pressée. Je comprenais d'après les bribes de conversation qu'on dinerait tôt, car elle voulait regarder une émission à 20 h 30. De toute manière, il y avait école le lendemain et on allait au lit, surtout les petites, de bonne heure.
En tout cas, ce détail me laissait entendre que mon cas serait réglé assez tôt...
Ayant contrôlé le travail des petites, et pendant qu'Aline continuait à apprendre une récitation, Maman poursuivit ses tâches quotidiennes, récupérant le linge sale, préparant nos affaires du lendemain, et allant mettre au four une quiche qui serait prête à 7 h et demie quand on passerait à table.
Elle fit irruption dans ma chambre, alors que je faisais semblant de travailler, et récupéra mes affaires de sport utilisées au collège durant mes deux heures d'EPS et mit aussi au sale mon pyjama à carreau.
Elle sortit un chemisier propre pour le lendemain et mit sur mon lit une chemise de nuit et une culotte pour remplacer le pyjama.
"Vas donc prendre ta douche maintenant, Christine. Je voudrais qu'on ne dîne pas trop tard. Surtout qu'on a un compte à régler toutes les deux", lança-t-elle avant de quitter la pièce.
J'avais cru en la voyant rentrer qu'elle venait pour ce fameux "compte", mais mon coeur s'était mis à battre vite pour rien.
Aller prendre sa douche, c'était logique après une journée où il y avait gym. Cela signifiait aussi que je devrais dîner en tenue de nuit, ce qui était très souvent le lot de mes petites soeurs, alors que mon statut de grande et d'autonome pour toilette et habillage m'en dispensait.
Mais, je n'allais pas m'arrêter à un détail si minime, et de toute manière ce n'était pas le moment de rechigner aux consignes maternelles...
Dans la salle de bains, je ressentais toutefois cette sensation étrange qui fait que si je venais me laver, comme tous les jours, et me doucher comme deux ou trois fois par semaine, j'étais aussi en train de me changer, et de revêtir la tenue de ma prochaine fessée...
Plus encore en ce cas précis même, puisque Maman venait de mettre au sale mon pyjama portée ces derniers jours, et qu'elle m'avait désigné ce que je devais mettre, comme si elle "choisissait" ma tenue de fessée. Et le fait que ce soit une chemise de nuit et non un pyjama me faisait me sentir à l'avance plus vulnérable...
Douchée et "en tenue", je suis retournée vite dans ma chambre, m'asseyant sur mon lit, la tête dans les mains, au bord des larmes, continuant à m'en vouloir, certes d'avoir bavardé et d'avoir été collée, mais surtout de me retrouver déjà dans cette situation de devoir préparer mes fesses...
Maman, à côté, faisait réciter Diane, sans guère de souci. Puis, Aline qui hésitait sur sa récitation. "Ma chérie, j'aimerais bien que tu la saches mieux. Tu ne veux pas que je me fâche contre toi aussi ?", demanda Maman. Aline se remit à apprendre, imaginant aisément à quoi Maman faisait allusion.
"Aline, tu as le temps jusqu'au dîner pour la savoir par coeur. Allez, encore un petit effort, tu la sais déjà plus qu'à moitié. Je te laisse travailler tranquille pendant que je m'occupe de Christine".
"Pendant que je m'occupe de Christine..." J'avais bien entendu et mon coeur se remit à battre la chamade. Ce ne serait donc pas après le dîner, mais avant. J'en avais eu l'intuition dès qu'elle avait parlé de son émission qu'elle voulait regarder. Il fallait que tout soit en ordre avant. Et les comptes réglés, bien sûr...
En sortant de la chambre des petites, Maman ouvrit ma porte. "Ca y est, tu es prête, Christine ? Alors, j'arrive, ma fille, j'arrive..."
Je me relevai et me réfugiai près de la fenêtre qui était entrouverte, et que je refermai, comme pour étouffer de futurs bruits...
Maman était redescendue vérifier la cuisson tranquille de sa quiche, avant de s'en occuper d'une autre... Je guettais son retour. Elle ne remonta pas tout de suite, demeurant au moins cinq bonnes minutes en bas, mais pour moi qui mijotais, cela semblait une éternité. Même si je n'avais aucune envie qu'elle arrive et que je frissonnais à l'avance...
En sortant de la chambre des petites, Maman ouvrit ma porte. "Ca y est, tu es prête, Christine ? Alors, j'arrive, ma fille, j'arrive..."
Je me relevai et me réfugiai près de la fenêtre qui était entrouverte, et que je refermai, comme pour étouffer de futurs bruits...
Maman était redescendue vérifier la cuisson tranquille de sa quiche, avant de s'en occuper d'une autre... Je guettais son retour. Elle ne remonta pas tout de suite, demeurant au moins cinq bonnes minutes en bas, mais pour moi qui mijotais, cela semblait une éternité. Même si je n'avais aucune envie qu'elle arrive et que je frissonnais à l'avance...
Enfin, elle reprit l'escalier, arriva au palier, lança un "Soyez sage, les filles", à mes soeurs, et entra dans ma chambre, en repoussant la porte derrière elle, sans la fermer complètement. Comme si elle voulait entendre si mes soeurs chahutaient, mais laissant aussi notre "petite discussion" plus audible de la chambre voisine, voire du couloir où à pas de loup deux petites curieuses seraient peut-être tentées de venir épier la scène...
Maman s'est assise sur mon lit, bras croisés, le regard sombre, semblant excédée de devoir à nouveau "s'occuper" de son aînée...
"Allez, Christine, viens ici que je t'apprenne ce qu'il en coûte de bavarder en classe...", dit-elle en décroisant ses jambes pour me présenter ses genoux...
Je restais bloquée à deux pas d'elle, l'air suppliant : "Maman, non, s'il te plait, je ne recommencerai plus. Non, pas la fessée, Maman, non..."
Elle soupira : "Il est trop tard pour discuter, Christine. Tu le sais bien..."
Je repris mon air implorant : "Maman, je t'en prie. Pardon. C'est la première colle de l'année, laisse-moi une chance, je ne recommencerai plus. Je veux pas, non, pas la fessée..."
Mon argument tomba à plat. Pire, Maman haussa le ton : "La première de l'année, mais je rêve ! Heureusement que c'est la première de l'année. Après seulement quelques semaines de cours. Cela ne va pas recommencer comme l'an passé. Tout ce que je vois, ma fille, c'est que tu as récolté deux heures de colle pour bavardage, et que cela mérite une bonne fessée, voilà tout..."
En disant cela, Maman s'était levée et était venue m'attraper par le bras, me tirant vers le lit, où elle se rassit et me fit plonger en travers de ses genoux...
Je chignais, psalmodiais un "Non, non, non..." qui était plus un réflexe qu'un espoir de convaincre.
Ma chemise de nuit était remontée dans la manoeuvre, et je n'avais plus que ma culotte comme seul rempart. Je tentai à peine de l'agripper, mais la détermination maternelle était telle que je n'osais pas lutter vraiment.
A mes "non, non", elle répondit avec une voix redevenue calme : "Si, si, Christine, oh que si que je vais te la donner cette fessée pour ces deux heures de colle... Et justement parce que c'est la première, comme tu dis, parce que je veux que tu saches ce que cela rapporte deux heures de colle, avant de m'en ramener d'autres..."
Ma chemise de nuit avait été bien remontée, et ma culotte descendue à mi-cuisses, pendant que Maman proférait ses menaces.
J'éclatai en gros sanglots dès les premières claques. J'étais à bout de nerfs, et la fessée allait me calmer. Je murmurais : "Non, je veux pas, c'est pas juste, non..."
Cela ne fit qu'accroitre la fougue maternelle : "C'est moi qui décide ce qui est juste ou pas, Christine. Et je t'ai assez prévenue que, cette année, je ne tolérerais aucune histoire de discipline au collège. Les chahuts, les bavardages t'ont coûté ton redoublement l'an passé. Je ne te laisserai pas recommencer. Alors, oui, Christine, première colle, première fessée, et si tu m'en ramènes une deuxième, ça sera la même déculottée, Christine. Tu le sais, et à toi d'y penser quand tu as envie de bavarder au lieu de travailler..."
Et au fur et à mesure qu'elle argumentait son discours, sa main déversait des claques de plus en plus brulantes pour mon pauvre épiderme fessier qui tournait à l'écarlate.
Ce n'était pas la tannée des grands soirs, pas un déferlement mû par la colère, mais une fessée très appliquée, très méthodique, très "porteuse de sens", comme pour bien me faire assimiler le message, pour le faire rentrer à la fois par mes oreilles et par mes fesses...
J'avais déjà reçu deux fessées pour des mauvaises notes depuis la rentrée, celle-là était la première pour des motifs de discipline. Jamais deux sans trois, pourrait-on dire. Comme les précédentes, elles étaient parfaitement dans la logique maternelle, dans ce qui avait été dit, dans ce qui m'avait été promis. Presque des fessées "ordinaires", prévisibles, attendues, craintes, données, reçues, pour bien montrer que cette année, il en serait ainsi, sans faiblir.
Quand Maman arrêta son bras, après une dernière salve longue et crépitante, en final qui réveilla mes cris, et qu'elle accompagna d'ultimes menaces de nouvelles déculottées si je m'avisais de recommencer, elle me laissa en larmes et je me roulai sur mon lit, alors qu'elle quittait la chambre en précisant qu'on allait bientôt dîner...
Je pleurai longuement, en ayant toujours dans la tête ces mots "C'est pas juste", que j'avais à peine prononcé durant la fessée, mais qui, au fond, ne remettait pas en cause le fait que je devais quand même la mériter cette fessée...
Ce que j'aurais voulu dire et crier à Maman, c'était : "C'est pas juste de me donner déjà la fessée. J'aurais pu ne rien dire, j'aurais pu mentir. J'aurais pu attendre que l'avis arrive à la maison..."
Quelque part, au fond de moi, sans l'avouer, je m'en voulais d'avoir les fesses rouges pour ne pas avoir tenu ma langue...
Mais, je savais bien que si j'avais dit ce fond de ma pensée, Maman aurait hurlé en me faisant comprendre que si j'avais menti, cela aurait été pire, et j'avais souvenir de colles non avouées qui m'avaient amenée dans le salon sur les genoux de Maman devant mes soeurs...
Sauf que, lorsque l'on se trouve comme je venais de l'être en train de piailler, culotte baissée, en recevant une fessée magistrale, on se met parfois à penser fortement : "Ah si j'avais pu gagner du temps, cacher ma faute un jour ou deux, je n'aurais pas les fesses à l'air, je ne serais pas en train de pleurer et de supplier..." Car, se dire : "Heureusement que je prends ma fessée maintenant, parce que demain cela aurait été pire", je n'imagine personne pouvoir le penser vraiment.
Je pleurai longuement, en ayant toujours dans la tête ces mots "C'est pas juste", que j'avais à peine prononcé durant la fessée, mais qui, au fond, ne remettait pas en cause le fait que je devais quand même la mériter cette fessée...
Ce que j'aurais voulu dire et crier à Maman, c'était : "C'est pas juste de me donner déjà la fessée. J'aurais pu ne rien dire, j'aurais pu mentir. J'aurais pu attendre que l'avis arrive à la maison..."
Quelque part, au fond de moi, sans l'avouer, je m'en voulais d'avoir les fesses rouges pour ne pas avoir tenu ma langue...
Mais, je savais bien que si j'avais dit ce fond de ma pensée, Maman aurait hurlé en me faisant comprendre que si j'avais menti, cela aurait été pire, et j'avais souvenir de colles non avouées qui m'avaient amenée dans le salon sur les genoux de Maman devant mes soeurs...
Sauf que, lorsque l'on se trouve comme je venais de l'être en train de piailler, culotte baissée, en recevant une fessée magistrale, on se met parfois à penser fortement : "Ah si j'avais pu gagner du temps, cacher ma faute un jour ou deux, je n'aurais pas les fesses à l'air, je ne serais pas en train de pleurer et de supplier..." Car, se dire : "Heureusement que je prends ma fessée maintenant, parce que demain cela aurait été pire", je n'imagine personne pouvoir le penser vraiment.
Maman était allée faire réciter Aline, avant que l'on passe à table. Cette fois, elle connaissait la fable par coeur, ce qui plut à Maman, qui comprenait que la fessée de l'aînée était même profitable aux plus petites...
La quiche étant cuite à point, Maman nous appela à table, expliquant aux petites qu'elles se mettraient en pyjama après.
Il fallut un deuxième appel, au ton plus ferme, pour que je quitte ma chambre en séchant mes larmes avant de rejoindre la table familiale.
J'étais en chemise de nuit, la seule de la tablée prête pour la nuit, et je me sentais comme si j'étais la gamine et non la grande.
Un quart d'heure à peine après que j'aie quitté les genoux maternels, je devais supporter le regard de mes soeurs, et les allusions de Maman. Les deux autres fois, j'avais pu m'endormir sans les revoir. Cette fois, ce dîner était comme une épreuve de plus à passer.
J'avais des picotements en bas du dos dans cette position assise qui me faisait penser que j'étais assise sur une planche brulante.
Heureusement, Maman n'a pas trop joué de cette gêne, ni de ce qui venait de se passer. C'était comme si l'affaire était entendue, comme si la "bonne fessée" effaçait ma faute.
Pourtant, j'eus droit à divers rappels par la suite. J'entendis deux ou trois fois Aline ou Diane filer droit quand Maman les menaçait du genre : "Si vous voulez une bonne fessée comme celle de Christine l'autre soir, continuez les filles, continuez..."
L'enveloppe contenant l'avis de colle n'est arrivée que cinq jours plus tard, provoquant les quatre premiers jours des réflexions de Maman s'étonnant que le courrier ne soit pas là.
Quand elle arriva, le motif exact sur l'avis était : "A continué à bavarder malgré plusieurs rappels à l'ordre", ce qui faillit faire à nouveau exploser Maman. J'avais expliqué que c'était une punition collective, qui nous avait surprises mes camarades et moi. Le motif indiquait que j'avais dû être avertie plusieurs fois au préalable.
"Tu as de la chance, Christine, que je ne me fâche pas à nouveau. Mais, je pense que tu as enjolivé les choses l'autre soir... Je vais être gentille pour cette fois, parce que tu as déjà reçu une bonne fessée pour cette colle. Mais que je ne t'y reprenne pas de me dire les choses qu'à moitié, parce que si je m'écoutais, ma fille, j'en connais une qui pourrait se retrouver vite fait sur mes genoux..." La menace maternelle me fit trembler, même si, dans une certaine mesure, elle semblait dire que j'échappais à de nouveaux ennuis parce que j'avais été (à peu près) franche l'autre soir...
Peu après, Tata Jacqueline qui était de passage à la maison, apprit que je venais de recevoir un bulletin de colle, et s'excusa presque d'être là, lançant à Maman : "Si c'est cela, je ne vais pas vous déranger plus longtemps. S'il y a de l'orage dans l'air, je vous laisse régler vos comptes. Mais, ne sois pas trop dure avec Christine. Elle fait des efforts, je crois".
Maman rassura Tata, non sans dire que cette histoire avait déjà été réglée par une bonne fessée déculottée. Moi qui rapportais dans mon cartable un joli 15 en maths, je n'avais même plus l'envie de le montrer le soir-même me doutant bien que Maman aurait commenté du genre : "Eh bien, tu vois quand tu travailles au lieu de bavarder, tu as de bons résultats. La bonne fessée de l'autre soir a dû te faire réfléchir..."
Première colle, première fessée, presque ordinaire disais-je plus haut, mais finalement cinq jours plus tard, on continuait à en parler, et j'y repensais sans arrêt. Il y avait même cette terrible petite voix qui me disait, tentatrice : "Si tu n'avais rien dit, si tu avais attendu l'arrivée du bulletin de colle, tu aurais eu les fesses tranquilles jusqu'à ce soir, et en plus tu avais une bonne note à montrer pour tenter d'apaiser la colère maternelle..."
Et c'est vrai que cette petite voix à laquelle j'obéissais souvent l'année précédente avait là des arguments bien tentants...
A SUIVRE