samedi 8 février 2014

Chronique d'un redoublement : 69. Deux fausses alertes et un sursis inespéré... mais provisoire !

SUITE 68 

Deux bulletins mensuels consécutifs très acceptables, pour ne pas dire bons, plus d'un mois et demi sans fessée, en d'autres moments, cela m'aurait remise en confiance, et souvent poussée à moins me méfier.
Mais, j'avais souvenir que ce deuxième trimestre de l'année scolaire avait démarré en fanfare pour mon bas du dos, m'offrant l'honneur d'avoir reçu la première tannée de l'année et, moins de deux semaines après, une autre encore plus mémorable pour avoir caché une punition scolaire à Maman.
Evidemment la remontée de mes notes, la régularité plus grande de mon travail, et autres signes d'apaisement, pouvaient me faire croire que j'étais à l'abri de nouvelles chaudes explications maternelles, mais les rappels fréquents de ce que je risquais ne m'ôtaient pas de la tête que mon tour reviendrait.
Et puis, il y avait, dans nombre de conversations que Maman pouvait avoir en famille ou avec des proches, la fréquente référence à l'année précédente, du genre : "Oui, ça va mieux avec Christine, mais je veille au grain, pour ne pas m'apercevoir que c'est trop tard, comme l'an passé... C'est maintenant qu'il ne faut pas relâcher sa vigilance..."





  Même si je venais de ramener deux bulletins mensuels plutôt satisfaisants,
je savais bien que Maman ne relâchait pas la pression,
persuadée que ses fessées avaient servi à m'assagir,
et que ce n'était surtout pas le moment de faiblir...

De même, je sentais bien que la satisfaction (relative) de Maman devant mes résultats en hausse était analysée à sa manière, et qu'elle se félicitait intérieurement d'avoir usé de la bonne méthode, et que, chaque jour de répit supplémentaire pour mon bas du dos, elle l'attribuait à l'efficacité de son action...

Moins focalisée sur mes notes, devenues meilleures, et sur mes devoirs que je continuais à faire de façon plus appliquée, les regards de Maman se portaient davantage sur les choses de la vie courante, et les remarques ou les occasions de hausser le ton se faisaient plus exigeantes, moins patientes.

Même si je me rassurais en pensant qu'il y aurait vraisemblablement un troisième bulletin plutôt positif à la fin mars, je n'étais pas tranquille du tout, car les petites remontrances mises bout à bout faisaient que Maman démarrait de plus en plus vite dans la menace...

"Oh, toi, Christine, si tu cherches les ennuis, tu vas les trouver..." avertissait Maman de plus en plus souvent. Ou, "Continue comme ça, et je vais te calmer à ma manière". Quand ce n'était pas plus clair encore comme : "Ah, il y a des fessées qui se perdent... mais peut-être plus pour longtemps..."

C'était comme l'image de la goutte d'eau qui fait déborder le vase : je sentais bien que le niveau était à ras bord, et qu'un prochain écart, un prochain grief risquait de déclencher mon retour sur les genoux maternels...


"Ah, il y a des fessées qui se perdent... mais peut-être plus pour longtemps...",
menaçait parfois Maman, et cela me faisait retomber dans l'angoisse,
et je broyais du noir, m'imaginant de retour sur les genoux maternels... 

J'aurais pu être fataliste, me dire que j'avais déjà gagné plus d'un mois et demi de tranquillité, mais, à chaque menace maternelle, je commençais à angoisser presque autant que si j'avais à montrer un zéro doublé de deux heures de colle... 
A force de s'éloigner de la dernière fois où cela m'était arrivé, le souvenir au lieu de s'estomper devenait comme de plus en plus prégnant, comme si je me faisais tout un monde de retourner à la case fessée...  


Parallèlement, Aline, et même Diane, occupaient le terrain, si j'ose dire, les menaces maternelles ne restant jamais longtemps sans passer des paroles aux actes. Les quatre ou cinq fessées prises en huit semaines par Aline et les deux ou trois données à Diane, ne faisaient rien pour apaiser mes craintes...
Oui, j'avoue que je n'étais pas mécontente de battre plus ou moins des records de tranquillité, oui, je bichais intérieurement en me disant que c'était bien fait pour elles, oui, j'étais contente de ne pas être celle dont on se moque en douce, celle qui n'ose pas affronter le regard de ses soeurs, mais en même temps, ma propre expérience des méthodes maternelles, domaine dans lequel j'étais de loin "la mieux placée" des trois filles Spaak, me rappelait qu'avec Maman, le balancier revient toujours à l'équilibre, voire plutôt même en défaveur de l'ainée censée donner l'exemple...


Aline, et même Diane, se retrouvaient en première ligne,
comme un juste retour des choses,
mais cela ne faisait que me rappeler combien la fessée
était l'élément principal de la méthode maternelle...

De fait, je n'étais pas tranquille, et j'en venais à m'intéresser plus que jamais au moindre événement familial de ce type... Moi qui prenais auparavant les fessées d'Aline et Diane comme un simple retour des choses, comme un non-événement presque, comme quelque chose de logique, qui servait surtout, de mon point de vue, à rabaisser le caquet des moqueuses qu'elles devenaient lorsque leur ainée était punie... Au contraire, j'en devenais plus attentive, guettant presque les scènes qui me rappelaient, ce que je n'étais pas près d'oublier, à savoir que la fessée demeurait l'arme suprême de l'arsenal maternel...

Cette attention portée aux malheurs (passagers, et toujours mérités) de mes soeurs, me faisait constater, de visu, ou du moins de par le son, que même Diane la petite, comme Aline la moyenne des filles Spaak, ne recevait la fessée que la cible dégagée, que culotte baissée... Et j'en ressentais comme une honte à l'avance quand une petite voix ne manquait pas de me répéter dans ma tête : " Si Maman les déculotte pour les punir, tu n'y échapperas pas toi non plus..."

Et puis, en guettant ce qui se passait, j'avais aussi nettement l'impression que les fessées d'Aline étaient plus longues, plus appliquées, plus démonstratives que celles de Diane. Comme s'il y avait, mais à bien réfléchir, n'est-ce pas naturel ?, comme une proportionnalité suivant l'âge, et cela contribuait à jouer avec mes nerfs...


 Je guettais depuis ma chambre l'écho des fessées de mes soeurs,
j'en devenais curieuse comme elles,
j'en étais gênée aussi de percevoir aussi bien bruits et dialogues,
imaginant que l'inverse était vrai...
et que bientôt Aline et Diane en entendrait encore plus...


Surtout que, dans ma mémoire, pas si éloignée, puisqu'il n'y avait pas encore deux mois depuis ma dernière, je gardais le souvenir que les fessées d'Aline étaient plus expédiées que les miennes... Alors que, épargnée depuis huit semaines, je trouvais en collant mon oreille contre le mur séparant nos chambres, que Maman ne ménageait pas ma soeur. Ces bruits, ces pleurs, ces supplications, ces sermons maternels ravivaient mes souvenirs, les réactualisaient, et j'en tremblais à l'avance, en ayant toujours la petite voix de la raison qui me répétait en boucle dans ma tête : "Tiens-toi à carreau, Christine, parce que ce que tu entends, c'est juste comme un brouillon de ce qui t'attend quand viendra ton tour..."

C'est vrai, cette notion de "tour", qui viendra forcément, commençait à hanter mes cauchemars, au lieu de faire des rêves roses de demoiselle travaillant mieux et gardant ses fesses intactes depuis près de deux mois. Hélas, on ne se refait pas, et je prenais la moindre remarque maternelle, le moindre incident comme un signe avant-coureur, commençant presque à préparer mes fesses à l'avance...


Par deux fois en particulier, j'ai d'ailleurs cru ma dernière heure de tranquillité fessière arrivée... Une fois pour avoir été surprise en train de lire une BD au lieu de réviser mes leçons. Le fait que je la cache au moment où Maman était entrée dans la chambre, avait une allure de mensonge, surtout que je tentai de faire l'innocente. 
Maman me décocha, chose rare, une gifle, et je sanglotai, en disant que je lisais parce que je savais ma leçon. Elle vérifia en disant : "Tu as intérêt à bien la savoir, Christine, sinon, tu la vois celle-là (en me montrant la paume de sa main), sinon tu peux préparer tes fesses".  
Inutile de dire que j'ai eu très peur et me suis concentrée à fond pour réciter ma leçon, regardant à chaque hésitation la main maternelle et ses genoux, et m'y voyant déjà... Heureusement, j'y échappai cette fois, mais là encore Maman conclut en me disant que j'avais de la chance, et qu'elle ne serait pas si clémente la prochaine fois...


La menace de Maman avait été claire : si je ne savais pas la leçon
par coeur, je pouvais préparer mes fesses...
Je la récitai en tremblant à l'avance
pensant que j'allais y avoir droit cette fois...
Le regard inquiet, les genoux flageolants, je craignais son verdict...


L'autre fois fut plus angoissante encore. Ce jour-là, j'ai fait un caprice dans un magasin, me montrant à la limite de l'impolitesse, en n'étant pas d'accord avec Maman sur un vêtement à acheter, un sujet qui était parfois une source de conflit, la demoiselle que je devenais commençant à avoir des goûts plus précis...
Maman était rentrée dans la cabine d'essayage, m'avait attrapée par l'oreille pour que je la regarde en face, et avait été claire : "Christine, ça suffit. C'est moi qui décide ce que j'achète. J'en ai assez de tes caprices. Il est temps de te réapprendre les bonnes manières. On réglera ça tout à l'heure à la maison".

La menace a transformé la capricieuse en petit agneau. J'ai blêmi, n'ai pas osé protester un instant, et j'ai retrouvé dans les yeux de Diane qui nous accompagnait (Aline étant à la gymnastique) ce regard pétillant qui semblait dire : "Il va y avoir de l'animation ce soir..."

Je suis rentrée à la maison, marchant entre Maman et Diane, comme une automate, au bord des larmes. Ma petite soeur était tellement guillerette qu'elle gambadait et faillit par deux fois bousculer des passants, s'attirant une double remarque maternelle. Le contraste était saisissant entre la grande angoissée et la petite joyeuse comme si on lui avait promis qu'elle irait au spectacle le soir...


Diane était enjouée et gambadait, plus pressée de rentrer que sa grande soeur...
Maman semblait tellement déterminée que je trainais les pieds
imaginant la déculottée qui m'était promise... 

Arrivée chez nous, je continuai à filer doux, à mettre la table sans rechigner, à ne rien faire pour énerver davantage Maman qui restait visiblement contrariée. Elle s'absenta un quart d'heure pour aller chercher Aline au gymnase, me demandant de veiller sur Diane. Je le fis en prenant garde qu'elle ne fasse pas de bêtises, et je dus supporter ses petits regards en coin, ses sourires entendus, ses moments où elle se forçait à pouffer comme si elle imaginait ce que je craignais...

Aline avait un devoir à finir qu'elle n'avait pas fait avant la gym, et cela ne plaisait guère à Maman, surtout que Diane, vraie pile électrique de par son imagination fertile, je pense, perturbait le travail de sa soeur. Bref, rien ne semblait aller bien, et cela sentait l'orage...

De plus, le diner n'était pas prêt, il restait du repassage à faire, et je craignais de payer pour tout le monde, ayant bien conscience que chacun énervait un peu Maman. Mais, finalement, elle nous fit diner rapidement, dans une ambiance tendue, où même Diane se montra discrète, évitant les moqueries.
A la fin du repas, Maman nous envoya dans nos chambres, en disant qu'elle allait venir nous coucher, ajoutant qu'elle ne voulait pas entendre de bruit, et que ce n'était pas le moment de l'énerver davantage... Et, comme c'était vers moi qu'elle regardait en précisant cela, j'en ai traduit que cela voulait dire : "Christine,tu sais que je vais venir m'occuper de tes fesses, alors ce n'est pas le moment d'aggraver ton cas..." 

Je n'ai pas protesté, ni demandé de précisions, étant déjà heureuse que Maman n'ait pas profité du repas pour rappeler son intention et redonné à Aline et Diane l'occasion d'observer, le sourire en coin, le regard angoissé de leur ainée...


En me mettant en pyjama, résignée, je retrouvais les gestes et sensations
d'une Christine attendant sa fessée,
le reflet de la glace me montrant une lune blanche,
épargnée par la main maternelle depuis près de deux mois...


Finalement, très fataliste, je suis montée dans ma chambre, et je quittai mécaniquement mes vêtements, comme si j'étais dans la peau d'une condamnée, et je me mis en pyjama retrouvant les gestes et les sensations d'une Christine attendant sa fessée... Non sans jeter un oeil, en frissonnant, sur l'image de ma lune bien blanche que renvoyait la glace de mon armoire... Comme pour constater cette blancheur immaculée dont j'étais certaine qu'elle n'allait pas durer...

Je tremblai quand j'entendis le pas maternel dans l'escalier, et je tendis l'oreille quand Maman éteint aux petites. Je ne perçus pas de petites phrases du style : "Je vais aller régler mes comptes avec Christine" mais il est vrai que les petites, conscientes qu'elles avaient aussi énervé Maman, étaient moins tentées de poser des questions sur ce qui m'attendait, comme Diane en était assez coutumière...

Je m'étais couchée et mise sous les couvertures, comme un jour normal, petite tactique que j'employais parfois pour faire comme si de rien n'était, à l'inverse de l'attitude plus classique, où j'allais me réfugier dans un coin de la chambre, de préférence le plus éloigné du lieu où Maman allait s'asseoir et m'inviter à rejoindre ses genoux...

Maman pénétra dans ma chambre, laissant la porte grand ouverte derrière elle, ce qui ne fit qu'augmenter mon angoisse, persuadée que j'étais que cela allait faire entendre encore mieux la scène qui se préparait... 

Je n'avais que le haut du corps qui dépassait de dessous les draps, que je serrais comme pour me protéger, persuadée que Maman allait me demander de sortir de là en quatrième vitesse... J'étais sur le point de supplier : "Non, Maman, noooon, s'il te plait, pardon, etc..."


Allongée sous les draps, comme protégée, je m'apprêtais à supplier Maman
qui allait, j'en étais sûre et certaine,
 m'extraire du lit pour m'allonger sur ses genoux...


Mais, à ma grande surprise, Maman s'assit sur le côté du lit, dans la position, non pas de la fesseuse, mais de celle qui dit "Bonne nuit" et dépose un baiser sur le front de ses enfants !

Et ce qu'elle dit m'enleva un poids immense :"Bon allez, Christine, je vais te laisser dormir... Tu as de la chance que j'ai encore beaucoup à faire ce soir. Tu mériterais une bonne fessée, car je n'aime pas les caprices, et que tu cherches les ennuis vraiment. Je veux bien passer cette fois-ci, puisque tu t'es rattrapée depuis, mais c'est la dernière fois, Christine, la dernière fois.... A force de chercher la fessée, tu vas la trouver, Christine... Je te préviens, ma fille, la prochaine fois que j'ai à me plaindre de toi, ça va barder, crois moi..."  

J'étais comme sous le choc, n'en croyant pas mes oreilles. Je murmurai : "Oui, Maman, je serai sage, j'obéirai", mais j'avais envie de sauter de joie, de crier : "Youpi !" J'aurais presque embrassé Maman en disant  : "Merci, merci. Oui, oui, la fessée, la prochaine fois, je suis d'accord, mais pas ce soir, ça c'est super !"

Je connais deux paires d'oreilles, dont surtout celles de Diane, qui avait été témoin de la promesse maternelle à mon encontre, qui ont dû être déçues, mais sur le moment je prenais cette "non-fessée" comme un cadeau inespéré.

En y réfléchissant maintenant, je pense que Maman ayant été énervée aussi par mes soeurs, a préféré avoir la paix en nous couchant, alors qu'elle avait encore pas mal de choses à faire dans la maison, plutôt que de devoir "s'occuper" sérieusement du cas de son ainée. Le fait d'avoir aussi des griefs contre les petites, devait "relativiser" ceux qu'elles me reprochaient, car pour être juste, il aurait presque fallu punir les trois à la suite

Et puis, après cette longue période où j'avais été épargnée, elle ne pouvait pas se contenter de quelques claques vite distribuées. Donc, en reculant, mais en reportant en quelque sorte ce passif sur "la prochaine fois", c'était une manière aussi de trouver pour cette prochaine fois, une motivation encore plus forte pour ce qui serait alors une fessée mémorable...




Enervée par ses trois filles, Maman n'avait certainement pas voulu
"bâcler" mon retour sur ses genoux... 
Cela ne faisait qu'accroitre mon passif, et j'en comprenais
que la prochaine fessée n'en serait que plus mémorable...

De fait, y échapper ce soir-là ne faisait que retarder l'échéance, et en quelque sorte ne pouvait qu'aggraver mon cas. Il devenait évident que Maman n'attendrait pas longtemps, que le motif n'aurait pas besoin d'être très important pour qu'elle veuille "solder mon compte", si j'ose dire...

Il n'empêche que, sur l'instant, je n'en avais pas conscience, trop heureuse d'y échapper, et ressentant cette sensation particulière de celle qui vient de gagner du temps... 
J'en étais presque incrédule, tellement persuadée que j'étais que je n'y échapperais pas, tellement j'avais retrouvé dans la montée vers ma chambre, dans la mise en pyjama, dans l'attente, un lot de sensations, de peurs, d'angoisse profonde de celle qui, en quelque sorte, "préparait" ses fesses...

J'en eus du mal à m'endormir, la tête comme toute en joie, et les nerfs demeurant à fleur de peau, n'ayant pas été "calmée" comme une tannée en règle calmait et laissait la punie épuisée...

Je serais presque allée à pas de loup dans la chambre des petites pour leur dire : "Remballez vos moqueries... Votre grande soeur n'a pas été déculottée... Maman m'a pardonnée, moi..." Je ne l'ai pas fait, bien sûr, mais l'idée m'a traversé l'esprit... Une preuve de la douce euphorie qui me traversait à ce moment-là.

Quelque peu électrisée par ce rebondissement inattendu, je ne trouvai le sommeil qu'après de longs moments où je repensais à ce qui était arrivé, et aussi à ce qui n'était pas arrivé...

Je me réveillai même par deux fois au milieu de la nuit, en cauchemardant, mon imagination débordante et mes souvenirs pas si lointains mettant des images sur ce qui avait failli m'arriver. Cette fessée à laquelle j'avais échappé de justesse, au moins deux fois, durant cette nuit, je l'imaginai dans des cauchemars plus vrais que nature...




Les nerfs en pelote, heureuse d'y avoir échappé, mais n'ayant pas été "calmée" 
par la fessée attendue, je fis des cauchemars plus vrais que nature...
Je m'y retrouvais sur les genoux maternels, au milieu du salon,
culotte baissée devant Aline et Diane pour une tannée mémorable... 


Au réveil, heureusement, le lendemain matin, je pus au moins me consoler en constatant que ce n'était que des cauchemars, que ma lune avait bien été épargnée, et qu'un jour de plus s'était ajouté à mon compteur de jours sans fessée...

Toutefois, dès le petit-déjeuner, à la suite d'une remarque assez bénigne, à mon sens du moins, Maman s'empressa de remettre les choses en place. Et de m'avertir clairement : "Fais bien attention, Christine. Tu sais que tu as intérêt à te tenir à carreau... Tu as échappé, hier soir, à une fessée que tu aurais bien méritée... Mais, cela ne se reproduira pas, crois moi... Mieux vaudrait donc que je n'ai rien à redire, sinon... Sinon, tu peux préparer tes fesses, ma grande..."


Mes soeurs avaient un sourire qui en disait long...
Elles comprenaient bien que la chance insolente de leur ainée
allait vite tourner, et que Maman
passerait bientôt des paroles aux actes... 

D'un seul coup, la guillerette que j'étais a baissé la tête, gênée, et le regard d'Aline et Diane s'est remis à pétiller... Je comprenais bien que la clémence de la veille n'était en fait qu'un sursis... Et qu'il ne durerait plus très longtemps...

A SUIVRE