jeudi 22 mars 2018

Chronique d'un redoublement : 128. De la curiosité de Diane à des cauchemars nocturnes...

SUITE 127

J'étais gênée, bien sûr, que Tata ait eu droit aux confidences maternelles sur cette tannée mémorable... Mais, je me doutais bien qu'elle aurait su un de ces prochains jours...
Toutefois, d'un autre côté, j'appréciais qu'elle ait cherché à me réconforter, et qu'elle m'ait confié son ressenti.
Elle qui était souvent ma meilleure avocate, avec Mamie, me faisait prendre conscience de l'importance de ma faute. Ce n'était pas une simple imitation de signature... Dès l'instant où je m'en étais servie volontairement, que j'avais réussi à tromper la vigilance d'une prof, on était dans le domaine du "faux et usage de faux", comme on dit en droit. Il n'y avait pas que l'intention d'agir pour s'éviter une fessée, mais j'avais bien réfléchi au moyen, je m'étais exercé à imiter le paraphe maternel, j'avais signé la copie, et j'avais nié jusqu'au dernier moment, même en ayant la copie sous le nez et en essayant de faire douter Maman...


Tata me parla longuement, me faisant prendre conscience
que j'avais dépassé les bornes, et m'expliquant qu'elle ne pouvait
que donner raison à Maman de m'avoir punie de manière exemplaire...
Elle me conseilla de faire profil bas, me confiant que Maman était encore
bien remontée contre moi. Mieux valait que je ne cherche de nouveaux ennuis... 


Et ça, même une Tata complice et compréhensive habituellement ne pouvait pas l'admettre en tant que tel. Cette fois, ma chère tante donnait raison à sa soeur aînée, et admettait que la fessée s'imposait pour bien me faire comprendre qu'il y a des limites à ne pas franchir...
De plus, Tata me mettait bien en garde : Maman était vraiment fâchée, et mieux valait ne pas chercher d'autres ennuis, car elle risquait d'avoir encore la main leste...
Je pris au sérieux le conseil de Tata Jacqueline. Dans d'autres circonstances, il m'arrivait parfois après une fessée d'en vouloir à la terre entière et de manifester mes états d'âme en devenant grognonne, ou de mauvaise humeur. Et cela m'avait de temps à autre valu quelques nouveaux ennuis...
Cette fois, il n'en était pas question, mon bas du dos avait eu plus que sa dose...
Alors, même si je n'en pensais pas moins, je compris qu'il valait mieux jouer profil bas... Et cela d'autant que mes soeurettes n'avaient pas assisté, ni entendu ce qui m'était arrivé, et que je savais bien que tout nouvel écart de ma part risquait d'amener Maman à rappeler, ne serait-ce que sous forme de menace, ce que j'avais subi...
Je pris donc sur moi pour ne pas m'attirer de remarques maternelles. Je demeurai même dans ma chambre le plus longtemps possible, prétextant ranger mes affaires. Il est vrai que l'école étant finie, il n'y avait que cela à faire, le premier soir des vacances étant aussi le premier sans devoirs à préparer ou leçons à réviser.


Je restai au calme dans ma chambre, préférant ne voir personne,
et surtout pas mes curieuses de soeur qui voulaient tout savoir
sur ce qui était arrivé à leur aînée...

Et, même si Maman avait annoncé qu'il y en aurait pour moi aussi, elle n'allait pas nous faire faire des devoirs de vacances dès le premier soir... C'était d'ailleurs dans les habitudes de la maison une occupation plutôt programmée les matins durant les congés.
Maman me laissa mijoter au calme de ma chambre, pendant que les petites profitaient du beau temps dans le jardin.
Toutefois, peu avant le dîner, Maman me demanda d'aller chercher une baguette à la boulangerie, le goûter avec mes soeurs et Tata ayant fait avaler tout ce qu'il restait. Je n'avais pas envie de sortir, mais j'avais conscience qu'il valait mieux ne pas faire de caprice. Je me recoiffai et vérifiai bien ma tenue, non sans remarquer que j'avais encore les yeux un peu rouges, ce qui me fit craindre que la boulangère ou sa vendeuse ne remarque quelque chose...
Diane voulut venir avec moi, mais Maman refusa, comprenant sûrement que ma petite soeur cherchait surtout à jouer les curieuses...
Effectivement, j'eus l'impression que la boulangère me dévisageait. Elle me demanda d'ailleurs par deux fois si cela allait bien, mais je répondis du tac au tac : "Oui, oui, ça va". En tout cas, elle n'en dit pas plus, il est vrai aussi que je ne m'attardai pas dans son magasin, en oubliant presque de reprendre la monnaie...


Je n'avais pas trainé sur le chemin de la boulangerie.
D'ailleurs, troublée par les regards inquisiteurs de la patronne,
j'avais failli oublier de reprendre ma petite monnaie.

Maman remarqua que j'étais revenue bien vite, contrairement à d'autres où je n'ai pas envie de rentrer, sachant ce qui m'attend...

Au diner, je n'ouvris guère la bouche pour parler. J'étais éteinte, contrairement à mes soeurs qui étaient prolixes et toutes en joie d'être en vacances. Aline faillit même renverser un verre et s'attira une réflexion maternelle : "Du calme, Aline, si tu ne veux pas que je te calme toi aussi à ma manière, si tu vois ce que je veux dire..."
Diane immédiatement, sans qu'on lui demande, avait traduit ce que tout le monde avait compris : "Oui, fais attention, ou bien Maman va te donner une fessée comme Christine a eu..."Je rougis et cachai mon trouble en baissant le regard, le nez dans mon assiette.
Maman rétorqua : "Ca suffit, Diane. Pas besoin de tes explications de texte... Pour ne pas faire de jalouses, je pourrais bien m'occuper de tes fesses à toi aussi..."



Maman avait menacé Aline qui avait failli casser un verre.
Diane la mit en garde lui prédisant une fessée "comme Christine a eu" !
J'enrageai, mais Maman en menaçant à son tour Diane, 
ne fit en fait que confirmer que j'avais bien pris une déculottée maison... 

Diane arrêta de rire et baissa aussi la tête. Mais, elle n'était au fond pas mécontente d'elle-même, ayant bien entendu Maman dire "à toi aussi" ce qui confirmait que son aînée avait bel et bien vu sa mère "s'occuper" de ses fesses...
Plus tard au moment du coucher, Diane chercha encore à en savoir plus, venant dans ma chambre l'air compatissant, me donnant du "ma pauvre Christine" et essayant de me faire dire au moins pourquoi j'avais été punie...
Elle faillit en savoir plus quand le téléphone sonna et que Maman eut Mamie au bout du fil. Diane et Aline, du haut des escaliers, tendirent l'oreille, Maman répondant à sa mère que cela allait "mise à part Christine qui a encore fait des siennes". Mais Maman n'en dit guère plus, concluant par : "Ce n'est pas le moment, il faut que j'aille les coucher. Je te raconterai demain" !
Sûr que cette parole n'était pas tombée dans l'oreille d'une sourde...
Maman ne s'attarda guère à dire bonsoir aux petites. Moi, je m'étais mise sous les draps avant même qu'elle ne pénètre dans ma chambre. J'avais juste regardé un infime instant le reflet de mon bas du dos dans la glace en me mettant en pyjama. Il avait retrouvé toute sa blancheur ou presque, mais je ne voulais pas le regarder davantage, trop encore marquée par les déculottées de cet après-midi là...
Maman avait repoussé la porte de ma chambre pour éviter les oreilles indiscrètes, et s'est assise au bord de mon lit. Je compris que j'allais avoir droit à un sermon... Ce fut le cas, Maman ayant retrouvé son calme, apparent du moins...
Elle me dit espérer que j'avais "compris la leçon", me rappelant combien ce que j'avais fait était "grave" et expliquant que cela "méritait bien" une sanction "exemplaire". Et que j'avais "aggravé" mon cas, en ne "reconnaissant pas ma faute", en "mentant jusqu'au dernier moment"... 



Je m'étais vite mise sous les draps à l'heure du coucher,
mais Maman savait que je ne dormais pas et en profita
pour revenir sur les événements de la journée...
Elle me fit une leçon de morale, expliquant que je n'avais eu 
que ce que j'avais mérité. Puis, elle me souhaita bonne nuit, avec un geste tendre
mais en me rappelant que je n'avais pas intérêt à recommencer...


Et de me dire qu'elle "espérait" que j'avais "compris la leçon" et que je n'avais "pas intérêt" à recommencer, ni même à la "fâcher davantage" ces prochains jours...
Je promis de ne jamais recommencer, d'être sage, etc., etc. Et, l'émotion remontant, les larmes revinrent et je pleurai doucement... Maman me caressa la tête un moment, le temps que je ne pleure plus. Puis, elle me fit me moucher, avant de m'essuyer les yeux, et de me déposer un baiser sur le front, en me disant : "Allez, bonne nuit, Christine, dors vite "! 

J'eus toutefois du mal à m'endormir, surtout que dès que je fermais les yeux, me revenaient des scènes de l'après-midi. Il fallut une bonne heure pour que le sommeil l'emporte, et encore, au milieu de la nuit, je me réveillai en nage, ayant fait un cauchemar où j'étais au coin dans le salon, les fesses écarlates devant toute la famille et même la voisine et la boulangère... 







Je fis un cauchemar, m'imaginant envoyée au coin,
déculottée et montrant mes fesses écarlates à toute la famille
qui jasait sur mes exploits et félicitait Maman. 
Il y avait même la voisine et la boulangère...

N'arrivant pas à me rendormir, j'allai boire un verre d'eau et faire pipi. A
pas de loup, ne voulant surtout pas croiser Maman, pour m'éviter de repenser trop à mes plongées en travers de ses genoux...


A SUIVRE