jeudi 24 décembre 2015

Chronique d'un redoublement : 94. Quand mes camarades apprennent des détails gênants...




SUITE 93

Corinne n'avait pas tardé de faire savoir à Babette et Brigitte qu'elle possédait des informations susceptibles de les intéresser... Au surlendemain des confidences de Diane et au lendemain de mon 9,5 ma presque mauvaise note, Corinne avait distillé quelques confidences à ses deux amies sans aller cependant jusqu'à tout raconter, afin que l'origine de ses informations ne soit pas divulguée. Et puis, Corinne se doutait bien que d'autres détails lui parviendraient via Charline à qui Diane se ferait un malin plaisir de rapporter mes prochaines mésaventures...

En tout cas, Corinne était amusée de voir deux filles de Cinquième tenter de l'amadouer pour obtenir le moindre renseignement sur les malheurs de sa camarade de classe de l'année dernière.



Corinne s'amusait de la curiosité de Babette et Brigitte,
et elle se plaisait à montrer ce qu'elle connaissait
des méthodes de Maman Spaak
en leur faisant des confidences à mi-voix
dans un coin de la cour de récréation...

Babette, qui avait bénéficié des confidences indirectes de sa mère lorsqu'elle avait menacé sa fille d'une fessée, en justifiant sa sévérité du fait que Mme Spaak fessait encore régulièrement sa fille, était la plus pressante, voulant des détails supplémentaires...

Corinne lui fit donc dire tout ce qu'elle savait sur le sujet, et confirma : "Bah, oui, évidemment que c'est vrai. Christine se prend une fessée à chaque mauvais carnet ou à chaque heure de colle. C'était comme ça quand j'étais avec elle en Sixième et en Cinquième. Et ça n'a pas changé, moi, je le sais, hé hé !"

Babette et Brigitte poussaient Corinne à en dire plus : "J'ai bien vu hier quand Christine repartait chez elle avec son 9 et demi. Elle avait la trouille que sa mère s'occupe de son cas en arrivant", dit Brigitte.

Corinne montra une fois de plus sa science : "Oh, un 9,5 elle ne risquait peut-être pas quand même grand-chose, alors que si cela avait été un zéro c'était la déculottée assurée, je vous le dis..."

Babette était fascinée par les propos de la grande de Quatrième : "Je comprends que Christine ne soit pas pressée de rentrer parfois. Si c'est pour se prendre en arrivant une dégelée maternelle..."

Corinne se fit un point d'honneur à apporter quelques précisions : "En arrivant, c'est surtout les premières explications, et c'est là qu'elle sait si elle va s'en prendre une... C'est plutôt le soir après le dîner quand elle est en pyjama dans sa chambre que sa mère vient lui rougir les fesses..."

Brigitte n'en croyait pas ses oreilles : "Mais tu es sûre ? Comment tu sais ? Et si c'est dans sa chambre, personne ne peut voir."

Corinne prit une pose énigmatique : "Vous pouvez ne pas me croire, mais alors je ne vous dis plus rien du tout... Vous savez, on a été deux ans dans la même classe, et je sais plein de choses, sauf que je ne vous dirai pas comment, c'est tout... Bon, allez, au revoir".

Corinne avait fait semblant de couper court, et c'est Babette qui la rattrapa : "Si, si, moi je te crois. Ca ressemble à ce que la Maman de Christine a raconté à la mienne... Raconte encore..."

Flattée de l'insistance des deux de Cinquième, Corinne reprit les confidences : "D'accord, je vous en raconterai d'autres, mais vous devez me promettre que personne ne saura que cela vient de moi, promis, juré ?"

Babette et Brigitte s'exécutèrent, assez excitées de partager des secrets. La récréation se terminait, et Corinne laissa ses deux complices en leur distillant une dernière confidence de taille : "Vous savez, la Maman de Christine laisse souvent la porte de sa chambre ouverte quand elle lui donne la fessée, le soir après le diner... Et puis, je peux vous dire que ça peut être pire quand c'est plus grave... Vous n'êtes pas obligées de me croire, mais la dernière fessée reçue par Christine, sa Maman lui a donné dans le salon, culotte baissée, devant ses petites soeurs... Mais, je ne vous ai rien dit, hein ?"







Forte des confidences de Corinne,
Babette et Brigitte imaginaient déjà la scène
d'une de mes fessées observées en douce
derrière la porte laissée entrouverte...

Je n'avais pas repéré le trio qui s'était isolé au fond de la cour, en partie derrière un arbre. Je n'avais donc pas vu le manège de Corinne. Mais, dès le retour en classe, les yeux moqueurs de Babette et Brigitte fixés sur moi, me firent grimacer. Le mot n'était pas encore à la mode, mais je pense que je ressentais comme une forme de harcèlement.

Lors de la dernière heure, le prof de géo nous fit faire un petit contrôle sur table, que j'aurais rempli à l'aise en temps normal, mais les petites mimiques de Brigitte en se retournant deux ou trois fois avec un air entendu, me déstabilisaient. Il fallut que je me relise plusieurs fois, pour corriger une paire de fautes idiotes sur des choses que je savais par coeur.






Pendant l'interrogation de géo, Brigitte s'était retournée plusieurs fois
avec un petit air moqueur, qui semblait dire :
"J'espère que réponds bien, sinon gare à toi à la maison..."
De quoi me rendre nerveuse et me faire perdre une partie de mes moyens...

Le prof ayant donné les bonnes réponses après avoir ramassé nos feuilles, je compris que j'aurais une assez bonne note, mais je suis sûre que, sans les manoeuvres de Babette et Brigitte, j'en aurais eu une très bonne...

En sortant du cours, c'est Babette qui me glissa : "Alors, Christine, j'espère que tu as bien su... Sinon, ta Maman va encore se fâcher quand on aura les résultats.."

Je rétorquai : "Pff, je savais presque tout par coeur. J'aurai une bonne note, j'en suis sûre..." Je m'en mordis les lèvres car, une fois encore, je rentrais dans le jeu de Babette en lui répondant et accréditant par là ses thèses...

Brigitte fit semblant de me féliciter : "C'est chouette, si tu as une bonne note... Ta Maman te félicitera peut-être alors..." J'esquissai un sourire confiant en entendant sa phrase, mais sûre de son effet, elle reprit une respiration et ajouta avec un petit air entendu : "Oui, c'est chouette. C'est mieux que d'attendre en pyjama dans ta chambre que ta Maman vienne te donner la fessée".

Je rougis comme une pivoine, et détournai la tête, en grommelant : "Pff, c'est même pas vrai. Tu dis n'importe quoi". Et je filai sans me retourner, le coeur battant.

De toute manière, tout autre réponse n'aurait fait qu'amplifier mon malaise, en m'obligeant à mentir...






J'avais nié l'évidence quand Brigitte m'avait décrit
la scène de mon attente en pyjama dans ma chambre
préparant mes fesses à la déculottée maternelle.
J'étais bouleversée et rentrai à la maison
avec une mine angoissée que Maman remarqua...

J'étais bouleversée en rentrant à la maison, et Maman crut même que j'avais une mauvaise nouvelle à annoncer ou que je lui cachais quelque chose. Elle insista : "Oh, toi je te connais trop... J'espère me tromper pour une fois, mais quand je te vois avec cette tête et ce regard fuyant, cela ne me dit rien de bon qui vaille... Tu n'as pas intérêt à me fâcher ce mois-ci, tu le sais, Christine. Sinon, gare à tes fesses... Et tu sais qu'avec moi, ce ne sont pas des promesses en l'air..."

Et je dus mettre bien du mien pour la convaincre du contraire, non sans qu'elle m'ait répété que j'avais intérêt à ne pas faire d'entourloupe, sinon cela irait mal pour mes fesses...

Décidément, je me sentais comme coincée, comprenant qu'il fallait que j'évite absolument le pire, que je garde surtout ma lune blanche...





Je me sentais coincée, 
troublée par ce que semblaient savoir mes camarades,
prête à tout pour éviter de fâcher Maman, mais en même temps
je partais presque perdante dans ma tête,
impressionnée par la détermination maternelle,
et imaginant que je n'échapperais pas à une prochaine,
voire très proche déculottée...


Une fois dans ma chambre, j'eus du mal à retrouver mon calme, troublée que mes copines de classe connaissent ces détails de mon éducation. Je comprenais mal, me demandant comment elle pouvaient savoir ça, mais dans ma réflexion, je pensais davantage à des confidences de ma mère à celle de Babette, à qui elle avait déjà dit bien des choses sur ses méthodes...

dimanche 8 novembre 2015

Chronique d'un redoublement : 93. Quand "presque" une fessée fait craindre la "prochaine fois" !

SUITE 92

Bien évidemment, Diane s'était bien gardée de se vanter de ce qu'elle avait raconté sur les épisodes les plus claquants de mes rapports avec Maman...
Méfiante, et sûrement consciente que cela me fâcherait, elle n'avait même pas confié cela à Aline qui, de par sa position médiane, même si elle était plutôt classée dans les "petites", savait parfois se liguer avec moi contre la plus jeune de la famille.
Je ne sais pas non plus quand Corinne a bien pu commencer à rapporter ce qu'elle avait appris à Babette et Brigitte, en en gardant certainement une partie pour mieux attiser la curiosité de mes camarades de classe, mais toujours est-il que dès le lendemain de ce retour du cours de danse, je constatai que Babette et Brigitte recommençaient à me regarder en riant sous cape, et qu'elles s'isolaient parfois dans la cour avec d'autres élèves en se faisant des messes basses prolongées.
Cela commençait à me perturber et j'avais la tête qui bouillonnait en me demandant ce qui se tramait derrière mon dos...


Babette et Brigitte continuaient les apartés,
en me regardant de loin et pouffant de rire,
et cela me perturbait
jusqu'à m'empêcher de me concentrer en classe...
Ce qui risquait de se retourner contre moi... 

Voilà d'ailleurs pourquoi j'eus du mal à me concentrer lors de l'exercice de français que la prof nous fit faire sur place en dernière heure de la matinée. Babette, en sortant de la classe, me glissa dans l'oreille : "C'était assez dur ce devoir. J'espère que tu n'auras pas une mauvaise note... Ta Maman ne serait pas contente, si tu vois ce que je veux dire..."
J'avais hélas trop bien compris, et je fanfaronnai : "Non, ce n'était pas trop dur. J'aurai la moyenne, je suis sûre..."
Cette insistance de Babette commençait à m'agacer gravement. Et, en y réfléchissant, je m'apercevais que je me défendais mal. J'aurais dû répondre de façon détachée, en jouant la fille tranquille qui ne risquait rien, ou qui avait passé l'âge d'être punie comme une gamine.
Or, là encore, je venais surtout d'affirmer que j'aurais la moyenne, ce qui accréditait bien le fait que c'était important de l'avoir, et donc revenait à dire que je craignais les conséquences qu'aurait une mauvaise note...
Cela me rendait irritable, et je montrai quelques signes d'énervement le soir même à la maison, notamment vis à vis de mes soeurs. Maman me fit une ou deux remarques, rappelant que ce n'était "vraiment pas le moment de chercher des histoires", sinon j'allais les trouver...  La menace accompagnée d'un geste effectué de la main droite suffit à me faire comprendre de quelles "histoires" il s'agirait...


"Ce n'est vraiment pas le moment de chercher des histoires, Christine !",
me rappela Maman avec un index menaçant...
Je me doutais bien que, pour Maman, la première occasion 
de mettre ses menaces à exécution serait la bonne...

Je me réfugiai dans ma chambre et me remis à réviser mes leçons, tentant de me calmer, en me répétant dans ma petite tête que pour supporter les moqueries des copines, la meilleure, pour ne pas dire la seule solution était d'éviter toute nouvelle fessée...
Le problème étant que, comme lorsque l'on fait attention à ne pas tomber, plus on y pense et plus la peur monte, et souvent plus vite la chute se produit...
J'eus du mal à m'endormir ce soir-là. Même si j'avais assez confiance en mon contrôle de français, j'avais une appréhension, la peur d'avoir fait des erreurs d'inattention, celle que la prof soit dans un mauvais jour où elle aurait le crayon rouge facile. J'en eus une fois de plus des visions de cauchemar, des rêves moitié éveillés où Babette me voyait sur les genoux maternels et allait à son tour raconter la scène à Corinne...



J'étais si peu sûre de moi que je cauchemardai à nouveau,
me voyant sur les genoux de Maman,
qui me déculottait largement,
pour me donner la fessée devant Babette...

Le lendemain matin, on avait cours de français après la récréation de 10 h. Babette au moment où l'on allait se remettre en rang, me lança : "Ah, moi, j'espère qu'on va avoir nos notes de l'interro d'hier. Sûrement pas toi, Christine ? Tu as peut-être peur du résultat ?" 
Je fis semblant de ne pas entendre, mais je croisais vraiment les doigts en souhaitant que je n'aie pas une mauvaise note.
De fait, Babette récolta 11 sur 20, Brigitte 10, et moi 9,5. Je fus soulagée sur le moment, étant bien consciente que 9,5 ou 10, c'était presque pareil.
Babette et Brigitte riaient pourtant sous cape en me regardant, la copie dans les mains, essayant surtout de cacher la moindre réaction négative.
A la fin des cours, à midi, les deux moqueuses se vantèrent : "Nous, on a la moyenne, na, na na ! Et pas toi !"
Je rétorquai en me forçant à sourire : "Je l'ai presque. 9,5, ce n'est pas une mauvaise note".
Babette répliqua : "Presque la moyenne, c'est pas la moyenne. Tu verras bien ce que dira ta mère. Je ne sais pas si cela la fera rire..."
Et Brigitte ironisa à son tour : "Oui, hi, hi, tu verras bien ta Maman si elle fait la différence entre une fessée et "presque" une fessée, hi, hi..."
Je sentis les larmes me monter aux yeux et je détournai la tête, m'éloignant des moqueuses pour ne surtout pas leur montrer mon émotion.
En revenant vers la maison, j'étais de moins en moins sûre de moi, me demandant si Babette n'avait pas raison. Surtout en cette période charnière du dernier mois, où Maman claironnait à qui voulait l'entendre qu'elle serait intransigeante...


Même avec un 9,5 sur 20, j'étais toute penaude
en rentrant à la maison, pas vraiment rassurée,
surtout après les menaces maternelles répétées...

Au déjeuner, Maman demanda si on avait eu des notes le matin. Diane annonça un 15 en histoire, et j'hésitai avant de répondre, ce qui fit que Maman devina mon embarras et reposa la question. Cette fois, je préférai ne pas rajouter de mensonge et je pris une respiration pour avoir l'air tranquille en répondant : "Oh, si, on a eu le résultat d'un petit contrôle en français. J'ai eu 9,5 sur 20, mais il n'y a pas eu beaucoup de copies au dessus de 10.
En fait, la moitié de la classe avait eu la moyenne, mais mon argument un peu exagéré servait à relativiser mon 9,5.
Maman fit la moue, réagissant de suite : "9,5 en français, il n'y a pas de quoi être fière, Christine. Surtout dans une de tes meilleures matières. Tu files vraiment un mauvais coton..."
Je ne répondis rien, afin de ne pas envenimer les choses. Maman qui savait que l'on était pressées à midi, servit le dessert, rajoutant seulement : "Tu me montreras ta copie. On en reparlera ce soir..."
Cette dernière petite phrase ne me rassura pas, même si la réaction de Maman était restée calme par rapport à bien d'autres fois où l'annonce d'une note avait immédiatement reçu en écho l'annonce d'une fessée...

Je retournai au collège, en jouant les guillerettes, et je décidai de ne pas attendre les moqueuses, me dirigeant dès mon arrivée vers Babette à qui je dis : "Eh bien, Maman ne m'a même pas grondée. Elle a juste dit que ce n'était pas terrible, mais c'est tout".
Babette se demandait si je ne mentais pas, mais n'insista pas, me répondant juste : "Tant mieux pour tes fesses, Christine. Mais ce sera pour la prochaine fois..."
Là, encore, je préférai ne pas répondre, me rendant bien compte que je venais encore d'accréditer les théories de Babette et Brigitte. En allant de suite fanfaronner que je n'avais pas été "grondée", comme si c'était exceptionnel, cela revenait plus ou moins à leur avouer qu'en situation plus classique pour ne pas dire habituelle, j'aurais dû préparer mes fesses...
Mais, je n'arrivais pas à simuler l'indifférence, à jouer les non concernées, sur un sujet qui me touchait si profondément...
Surtout que, dans mon for intérieur, je pensais bien que Babette n'avait pas tort quand elle prédisait que ce serait "pour la prochaine fois" !
Et, encore, me trottait dans la tête la petite phrase de Maman au déjeuner : "On en reparlera ce soir", une expression qui avait souvent été utilisée pour annoncer qu'elle "s'occuperait" de mes fesses le soir-même.
Je n'étais d'autant moins rassurée que la fameuse copie du 9,5 en français était annotée par la prof d'un "Trop de fautes d'étourderie. J'espérais mieux de Christine !"  Et j'enrageais en lisant cela, car je savais bien que je n'avais pas fait ce contrôle dans de bonnes conditions, ayant en tête les moqueries de mes camarades.
Quand Maman vint contrôler mes devoirs, avant le dîner, l'annotation de la prof la fit sortir de ses gonds : "Des fautes d'étourderie, ce n'est pas vrai ! Franchement, Christine, tu n'en loupes pas une... Tu sais pourtant combien ce dernier mois est important. Tu mériterais encore une bonne fessée pour t'apprendre à faire attention. D'ailleurs, je me demande si je ne vais pas t'en donner une ce soir pour la peine..."


"On en reparlera ce soir", avait dit Maman, et la petite phrase
m'avait tourné dans la tête tout l'après-midi...
Puis, en découvrant l'annotation de la prof, elle avait menacé
de me donner "une fessée pour m'apprendre à faire attention".
Je l'écoutais, anéantie, croyant mon heure arrivée...
 
 Mon coeur se mit à battre la chamade, et je suppliai : "Non, Maman, je t'en prie, non. C'est juste que la prof ne nous a pas laissé le temps de bien relire avant de ramasser les copies. Mais, j'aurais vu sans ça... Tu peux m'interroger, je suis sûre que j'aurai tout bon..."
Je dus être assez convaincante car Maman vérifia en me posant cinq ou six questions, correspondant à mes fautes du contrôle. Je répondis bon à toutes, euh enfin, sauf une. Il faut dire que j'avais eu le temps de bien mémoriser le corrigé fait en classe.
Maman se calma, tout en regrettant : "Tu vois, Christine, quand tu veux, tu peux bien faire. Cela me désole de voir comment tu peux gâcher tes chances... Si tu t'appliquais, au lieu d'être distraite, de rêver ou de bavarder, tu serais parmi les meilleures... Ne compte pas sur moi pour te laisser faire... Je veux bien passer pour cette fois, mais ce sera la seule... Je ne veux plus la moindre remarque de ce genre sur une de tes copies... Gare à tes fesses, la prochaine fois..."
J'étais toute penaude en entendant les menaces maternelles. Je me disais surtout que j'avais eu chaud, que j'avais bien fait de réviser le corrigé de ma copie, et que j'avais eu raison de craindre le pire...
Au diner, Aline et Diane qui se chamaillaient eurent droit à une menace maternelle : "Calmez-vous ou ça va mal finir... Christine a déjà failli prendre une fessée tout à l'heure... Alors, ne m'énervez pas davantage, je ne suis pas d'humeur..."
De toute manière, mes soeurettes n'avaient rien loupé de la discussion entre Maman et moi, dans ma chambre à la porte laissée ouverte.
Quand Maman nous renvoya dans nos chambres après le dîner, je sentis un soulagement, puisque cela n'était pas accompagné d'un "File te mettre en pyjama et attends-moi dans ta chambre. Je viens de m'occuper de toi".
Non, il n'y avait pas de fessée au programme de la soirée, et j'appréciais que mes peurs ne se soient pas concrétisées. Mais, que ce soit quand Maman vint me dire bonsoir, tout en rappelant ses menaces, ou après en essayant de trouver le sommeil, je repensai souvent à mes camarades et à leurs moqueries. 
Finalement, sans le savoir, Brigitte avait eu raison : je venais d'avoir "presque une fessée" ! Et, plus angoissant encore, Babette s'était montrée "devin" en employant avant même Maman cette expression qui me faisait frissonner, rien que d'y penser : "la prochaine fois" !
Et cette prochaine fois, je l'imaginais aisément, une foule d'images se bousculant dans ma tête...



J'eus du mal à m'endormir. J'aurais pu positiver, puisque j'avais
échappé au pire, à cette déculottée "presque" méritée...
Mais, une petite voix me répétait que je n'y échapperais pas,
que "la prochaine fois" serait la bonne...
De quoi faire bien des mauvais rêves... 

 
Bien sûr, j'avais l'intention de faire le maximum pour l'éviter cette "prochaine fois", mais elle était conditionnée à "la moindre remarque de ce genre" d'un prof, et j'avais beau essayé de m'en persuader, une petite voix me répétait dans ma tête que ce n'était guère réaliste d'imaginer qu'il n'y aurait pas de "prochaine fois" et que j'allais bientôt devoir préparer mes fesses...
A SUIVRE