dimanche 30 mars 2014

Chronique d'un redoublement : 71. Une magistrale leçon qui fait naître une inquiétude...

SUITE 70

"Allez, assez parlé, ma grande, passons aux choses sérieuses. Je ne vais pas te faire attendre plus longtemps... Puisque l'on a l'impression que cela te manque et que tu la cherches cette fessée... C'est vrai que cela faisait un peu trop longtemps que je ne les avais pas eues sous ma main ces fesses-là... Je vais te montrer, moi, Christine, au cas où tu l'aurais oubliée, ce que c'est qu'une bonne fessée de Maman". 

Etalée en travers des cuisses maternelles, la lune largement dégagée, les fesses blanches toutes tremblantes, j'avais subi cette ultime tirade maternelle, qui prolongeait encore mon attente, en augmentant encore mon angoisse de par la détermination du discours de Maman. Avant même de s'attaquer à sa tâche correctrice, elle affirmait bien ainsi que cette fessée serait mémorable, rappelant que cela faisait longtemps, "trop longtemps" à son goût, qu'elle ne s'était pas "occupée" de mes fesses, signifiant a demi-mots son intention de rattraper ce retard.


Etalée sur les cuisses maternelles, j'avais dû subir son sermon,
et cette ultime tirade rappelant que j'avais échappé à la fessée, 
depuis trop longtemps à son goût, 
et que Maman allait s'employer à rattraper ce retard...

Autant les fessées données à mes soeurs ne donnaient guère lieu à des commentaires verbaux prolongés, surtout en préliminaire, autant je ressentais que Maman tenait à mettre des mots, à bien cadrer et qualifier son intervention, à bien me faire rentrer la leçon, à la fois par les fesses et par les oreilles.


Je crois que cela lui apportait un surcroit de motivation, qu'elle se faisait ainsi un devoir de bien faire de "bien" fesser. Sans parler du fait que sa voix haute portait jusqu'aux oreilles des petites, et que cela, dans l'esprit de Maman, devait montrer à mes soeurs ce qu'elles risquaient si elles suivaient mon exemple... Comme pour leur dire : "Vous n'aimez déjà pas quand je vous donne la fessée, alors grandissez sagement, sinon un jour ce sera à vous que je donnerai la fessée comme à Christine, une fessée de grande !"

Me sentant aussi honteuse qu'apeurée, honteuse de me faire encore déculotter comme une gamine, honteuse de montrer mes fesses qui ne demandaient qu'à rester couvertes, protégées, épargnées, j'aurais eu envie de crier : "Mais, non, Maman, tu te trompes, je n'ai pas oublié ce qu'est une "bonne" fessée, comme tu dis. Non, ce n'est pas la peine de me rafraichir la mémoire, non je sais que cela fait mal, très mal, et que je vais pleurer et pleurer encore..."

Mais, autant j'étais encline à discuter tant que je n'étais pas les fesses à l'air, autant je savais que chaque réflexion de ma part ne ferait qu'enfoncer le clou, que permettre à Maman de me rappeler que je n'allais avoir que ce que je méritais, que ce qu'elle m'avait promis, que ce que j'étais montre "attendre" dans ma chambre...

Et, c'était très dur, plus que difficile, pour celle qui cherchait toujours à gagner du temps, de devoir en quelque sorte se résigner, ne plus protester, et simplement tendre ses fesses à la première claque, comme j'avais dû aussi, la mort dans l'âme, relâcher ma main qui tentait de retenir ma culotte, pour laisser Maman la glisser vers le bas à sa guise, et ne pas risquer un supplément de fessée.

J'avais fermé les yeux, décryptant les derniers gestes de Maman, réajustant ma position et la sienne, regardant bien la cible, avant de lever enfin la main pour la première claque... pour celle qui mettait fin à une période d'impunité, dont j'aurais pu être fière, mais qui, à ce moment précis, me semblait ne pas avoir assez duré...


J'avais fermé les yeux, en attendant la première claque,
celle qui mettait fin à une longue impunité,
celle qui me ramenait au statut de grande fille fessée... 

"Aïïïïïe !", la première claque m'arracha un cri. Elle avait atterri au milieu de la fesse droite, énergique et sonore, réveillant mes sens. La deuxième suivit au milieu de la fesse gauche, équilibrant la sensation de picotement, et me fit pousser un autre "aïe" que je tentai d'étouffer, en suppliant : "Non, Maman, nooon" !

J'avais remué entre les deux claques, glissant légèrement des genoux maternels, et Maman me rattrapa, bloquant plus sûrement encore sa prise de mon dos par son bras gauche...

Cela dura quelques secondes, et je sentais ma lune encore fraîche, sur laquelle il devait y avoir deux empreintes de la main maternelle, une sur chacune de mes jours du bas... 

Maman répondit à ma supplication : "Arrête donc de gigoter, Christine. Cela ne ferait qu'aggraver ton cas. Tu vois bien que tu vas l'avoir cette fessée. Et tu n'as qu'à t'en prendre qu'à toi : tu l'as bien cherchée depuis le temps que je te la promets... Allez, tiens... tiens, tiens..."

Je serrai les dents très forts, essayant de retenir mes cris alors que la fessée commençait vraiment. Parfaitement ceinturée, je ne bougeais plus, et exposais pleinement ma lune à la colère maternelle...

Colère n'est d'ailleurs pas le mot juste : c'était surtout sa détermination qui se ressentait. Presque calmement, dirais-je, Maman s'employait à donner une fessée exemplaire, répartissant les claques sur toute la surface à corriger. Et si je réussissais à ne pas crier, je n'en pleurais pas moins, de par la douleur de la fessée, comme de par une sorte de détresse, de sentiment de honte et de tristesse mélangées, malheureuse de me retrouver en une position que j'avais évité durant presque deux mois, et qu'il me semblait d'autant plus pénible de retrouver en ce qu'elle me ramenait à une position de gamine punie comme telle...


Maman reposa un instant son bras, le temps de respirer profondément,
de juger sûrement du degré de cuisson de mon bas du dos,
et d'en conclure à l'évidence qu'il y avait encore beaucoup à faire...

Après je ne sais combien de douzaines de claques, qui avaient transformé un bas du dos frais en deux radiateurs bien chauds, Maman reposa son bras droit. Elle respira longuement par deux fois. Je savais bien, moi, que ce n'était pas fini, mais je ne pus m'empêcher de supplier qu'elle arrête, promettant au passage de bien travailler, etc.

Maman soupira : "Bla, bla, bla, tais-toi donc, Christine. Non, je n'en ai pas fini avec tes fesses. Elles commencent à peine à être bien rouges. On va pouvoir passer aux choses sérieuses... Ne me dis pas que tu as oublié ce que c'est qu'une bonne fessée de Maman. Mais, je vais te le rappeler, moi, puisqu'il n'y a que cela que Mademoiselle comprenne..."

Aussitôt, le bras droit se releva et la fessée reprit. De plus belle. Autant la première partie, après les deux claques initiales, avait été appliquée,comme une sorte de leçon de rougissement, autant la suivante fut vive et brûlante, comme un orage qui succéderait à une pluie drue. 

Pendant la courte pause, j'avais ressenti comment mes fesses étaient devenues chaudes, retrouvant ces sensations tellement craintes mais écartées depuis presque deux mois. La partie suivante tenait de la vraie tannée, s'abattant sur un épiderme réveillé, sensibilisé, comme à vif...




La première partie avait rougi et réchauffé ma lune,
la suite devenait une véritable tannée,
et j'en oubliais la porte entrouverte, poussant de petits cris,
implorant Maman qui poursuivait inlassablement son oeuvre...

Je ne pus me retenir de pousser à nouveau des petits cris à chaque fois qu'une claque tombait avec fracas. "Aïe, ouille, aïe, Maman, non, nooooon, je, ouille, aïe, stop, ouille", même si je savais la porte de ma chambre à moitié ouverte, et deux paires d'oreilles aux aguets, je ne pouvais me retenir et laissais ma peine et ma douleur s'exprimer. A voix haute.

Maman ne se laissa pas attendrir pour autant : "Il fallait réfléchir avant, Christine. Tiens, tiens, tiens... Tu sais bien que je ne te laisserai pas gâcher une nouvelle année... Tiens, tiens, tiens, voilà ce qui arrive quand on désobéit, quand on ne travaille pas assez... Tiens, tiens, tiens, et tiens... Oui, ma fille, Maman donne la fessée, une bonne fessée déculottée... Tiens, tiens, tiens... "

La volée était magistrale, et je la subis en alternant des moments où je me bloquais, tentant de me cabrer, et poussant des petits cris implorants, et d'autres où, épuisée, je subissais la claquée comme un pantin, pleurant doucement.

C'est sur une de ces périodes de calme que Maman acheva cette tannée, comme si nous étions l'une et l'autre épuisées et ayant accompli notre rôle jusqu'au bout.

La claquée s'arrêta, et j'attendais que l'étau du bras gauche se desserre de mon dos, pour glisser en bas des genoux maternels. Mais, Maman regarda un instant son "oeuvre" pour ainsi dire, ajoutant : "J'espère que tu retiendras la leçon..."
Puis, comme pour dire que c'était fini, elle tapota doucement par deux fois ma lune écarlate, en accompagnant ce geste de : "...sinon, tu sais ce qui t'attend, Christine, tu sais ce qui t'attend...", manière de bien réaffirmer sa détermination.

Cela n'avait pas été deux claques de plus, après une fessée magistrale, mais une double tape presque douce, que je ressentis comme une sorte de moquerie, une manière de me dire : "Si tu recommences, c'est de cela que je m'occuperai à nouveau".


Les deux petites tapes presque douces, après la volée magistrale,
m'avaient surprise, comme vexée, et j'avais par réflexe idiot tenté
de me débattre et de descendre des genoux maternels. En vain...

Je ressentis cela comme un geste vexatoire, et il me fit réagir sans réfléchir. Je ruai des deux jambes, comme pour forcer ma libération, essayant de descendre des genoux maternels... Juste une tentative, pas longtemps, seulement deux ruades, mais c'était un réflexe idiot, surtout dans ma position...

Maman, au lieu de desserrer son étreinte, redressa son dos et renforça son blocage. "C'est quoi ce mouvement d'humeur, Christine ?", lança Maman. "Rien, Maman, rien, arrête, c'est fini", répliquai-je entre deux sanglots. "On ne se rebelle pas, Christine, tu devrais le savoir... Ni pour empêcher Maman de te déculotter, ni pour décider quand c'est fini... Sinon, on a des ennuis, Christine, des ennuis..."

Et, levant à nouveau le bras droit, Maman se mit à m'asséner une nouvelle volée de claques, plus sonores que jamais, qui me firent crier sans retenue. "Tiens, tiens, et tiens, tu comprendras mieux ainsi... Tu n'en avais peut-être pas eu assez. Voilà, puisque Mademoiselle insiste... Tiens, tiens et tiens !"

J'avais déjà le bas du dos brulant, et cette salve supplémentaire me fit ressentir chaque centimètre carré comme s'il était incandescent, me faisant haleter, hoqueter.


Me rebloquant complétement, Maman me fit payer cette ruade
par une salve ultime qui était insupportable, 
tombant sur un épiderme déjà si sensible de par la tannée précédente. 
 
Heureusement, le bras maternel, lui aussi, devait ressentir la fatigue, et la démonstration maternelle s'acheva par deux dernières claques gigantesques, une de chaque côté, là où Maman avait déposé ces deux tapes douces qui avaient entrainé mon accès de réaction inconsidérée. Deux claques espacées et précises, après une bonne douzaine de tannées démonstratives, comme pour me dire : "Si tu ne supportes pas les tapes taquines, j'ai ça à la place, si tu préfères..."


Maman me retint encore quelques secondes, comme si elle regardait son oeuvre, et cette fois, je n'osais même plus implorer qu'elle en reste là, et pleurait doucement, sans rien dire.


Certainement satisfaite, Maman desserra son étreinte qui me bloquait le dos, et je roulai par terre, me frottant les fesses, et sentant sous mes mains, combien elles étaient chaudes et sensibles.


Maman se releva et alla vers la porte en me lançant : "Allez, Christine, cache-moi donc ces fesses toutes rouges, et mets toi au lit. A moins que tu veuilles que je m'en occupe encore..."

 Elle sortit pour aller éteindre à mes soeurs, et je me relevai en titubant à moitié, empêtrée dans le bas de pyjama et ma culotte qui entravaient mes jambes. Je remontai l'ensemble, voyant au passage dans la glace de mon armoire, ma lune écarlate, dont la couleur tranchait avec la pâleur observée quand je m'étais mise en pyjama. 
J'avais imprimé dans ma tête l'image d'une lune épargnée depuis près de deux mois, je recevais comme un choc celle de deux fesses écarlates et savamment tannées...





En me rhabillant, regardant dans la glace de mon armoire,
je reçus comme un choc l'image de ma lune écarlate...
Si rouge, peu de temps après avoir été si blanche...
Y posant le dos de ma main, je ressentais la chaleur qui s'en dégageait...
 
Maman ne s'attarda pas avec mes soeurs, malgré les questions faussement anodines de Diane, qui aurait bien aimé que Maman lui raconte ce qui venait de se passer...


Puis, je l'entendis revenir vers ma chambre, où je venais juste de sauter dans les draps, encore larmoyante, et comme épuisée.


Maman me borda et s'assit au bord de mon lit. Quand elle mit sa main dans mes cheveux pour me caresser la tête un instant, en disant : "C'est bien, tu es couchée, j'espère que tu vas bien dormir... Et que cela te servira de leçon..."
Sur le coup de l'émotion, je ravalai trois sanglots, mais fus submergée par le quatrième, ne trouvant qu'à dire : "Oui, Maman, oui, je travaillerai mieux..."
Elle acquiesça, satisfaite de ma réponse qui semblait valider sa méthode. "J'en suis sûre, Christine, j'en suis sûre. Parce que tu sais que Maman ne cédera pas, ma grande, et que si tu ramènes encore de mauvaises notes, eh bien, Maman te donnera encore une bonne fessée, Christine, tu le sais bien..."

J'entendais ces menaces alors que m'étant mise sous les draps et les couvertures, la chaleur de ma lune écarlate remontait et me faisait comme un petit radiateur en bas du dos. Je répondis encore : "Oui, Maman, oui", pour ne pas la contrarier, pour qu'elle achève son sermon qu'elle tenait à voix haute, et dont mes soeurs devaient profiter sans aucun doute.

"Allez, dors vite, ma chérie. Il y a classe demain.Et, réfléchis à ce que Maman t'a dit. Tu l'avais bien cherchée, cette fessée. Et, depuis le temps que tu n'en avais plus reçue, ce n'est qu'un juste retour des choses... Je suis sûre que cela va te faire du bien... Pour un moment du moins... Mais tu as intérêt à tenir tes promesses, sinon je n'attendrai sûrement pas aussi longtemps pour m'occuper à nouveau de tes fesses, crois moi.."
    
Le message était clair et avait été prononcé calmement. Chacun de ses mots résonnait en moi, et je savais que Maman était déterminée et passerait ses paroles aux actes sans hésiter...


Maman m'avait serrée dans ses bras avant de quitter la chambre,
me laissant dans le noir, 
où ses sermons et ses menaces devaient hanter ma nuit. 
 
Elle m'avait laissée en me déposant un baiser sur le front et me disant "bonne nuit", après m'avoir serrée dans ses bras un instant. C'était réconfortant, comme pour me prouver son amour, pour me dire que c'était pour mon bien qu'elle se devait de me punir. Mais, une fois dans le noir, je mis un peu de temps à me tourner et retourner pour trouver la bonne position, ne pouvant rester sur le dos, du fait d'une lune chaude et sensible.


Mais, je m'endormis quand même, me sentant épuisée moi aussi au sortir d'une séance mêlant la douleur physique et une foule de ressentiments dans la tête et le coeur. La fessée m'avait pour ainsi dire mis les nerfs à plat, et me remettait en quelque sorte à ma place de fille qui n'avait eu que ce qu'elle méritait. Tout cela n'est pas simple à exprimer, mais le fait de battre presque des records d'impunité m'avait à la fois satisfaite, mais avait aussi augmenter mon angoisse, faisant que, jour après jour, je me préparais de plus en plus à ce que je savais inévitable...


Evidemment, je venais de subir une séance magistrale, de prendre une volée très appliquée, de vivre des sensations et des moments que j'appréhendais plus que tout, mais en même temps je n'étais plus la Christine à la sagesse record et donc presque suspecte, redevenant simplement la fille aux fesses écarlates, la demoiselle que Maman avait fessée une fois de plus, et j'en rentrais presque dans le rang, dans la normalité.


Bien sûr, demain, mes soeurs auraient des yeux moqueurs, mais je me demandais presque si je ne préférais pas ces yeux amusés et compatissants d'après la fessée, que leurs pupilles toutes excitées en sachant que Grande soeur allait en recevoir une...


Je dormis plutôt pas trop mal, juste réveillée une ou deux fois par des visions cauchemardesques, où j'étais à nouveau en mauvaise posture...


Il y avait surtout cette ultime phrase de Maman qui me revenait : " je n'attendrai sûrement pas aussi longtemps pour m'occuper à nouveau de tes fesses, crois moi.."
Et, il me fallait bien convenir qu'elle avait sûrement raison. Si ces presque deux mois sans fessée pouvaient me sembler un titre de gloire, j'avais a contrario conscience qu'il n'y avait donc guère de chances que j'améliore cette durée de répit. Et que prochaine fessée, il y aurait, et que ce serait à coup sûr avant deux mois...

Un délai large, vu ainsi, sauf que, connaissant Maman, et en ayant nombre d'exemples en tête, je savais qu'il faudrait aussi se tenir à carreau, surtout dans les premiers jours, la ou les premières semaines, car après une fessée magistrale comme celle reçue ce soir, je me doutais bien que Maman serait particulièrement aux aguets, et prendrait un manquement ou une faute relativement minime comme la preuve que je n'avais pas forcément bien compris la leçon... Quitte à me faire retrouver ses genoux...


Ayant du mal à sécher mes larmes, prise encore par moments par de gros sanglots, 
au creux de mon lit, je repensais à la phrase maternelle : " Je n'attendrai sûrement pas aussi longtemps pour m'occuper à nouveau de tes fesses, crois moi.."  Et, je ne pouvais m'empêcher d'entendre une petite voix en moi qui me disait : "Connaissant Maman,
sûr qu'il faudra, bien vite, à nouveau, préparer tes fesses..."



Le choix allait être donc : être un ange et bien travailler ou risquer une nouvelle déconvenue... Cela me tarabustait déjà... Et c'était une drôle de sensation, qu'être sous les draps avec les fesses encore tièdes, et se dire déjà qu'il va falloir se tenir à carreau. 
Maman avait d'ailleurs trop dit et répété durant cette soirée que cela faisait "bien longtemps" qu'elle ne s'était "pas occupée de mes fesses", que c'était "un juste retour des choses", que cela allait "me faire du bien", pour que mon petit doigt ne me souffle à l'oreille : "Je ne voudrais pas être un oiseau de mauvais augure, Christine, mais quelque chose me dit que Maman ne te passera rien, et que, te connaissant, je ne serais pas rassurée du tout, et que j'ai bien peur que tu ne doives bien vite, à nouveau, préparer tes fesses..."

Et, comme souvent, mon petit doigt ne se trompait pas, j'avais de quoi être inquiète...

A SUIVRE 


samedi 1 mars 2014

Chronique d'un redoublement : 70. Une note qui tombe mal et met fin au sursis...

SUITE 69

L'avertissement maternel prononcé à l'heure du petit-déjeuner devant ses trois filles réunies, n'a fait que conforter mes pensées de la nuit précédente, celles qui m'avaient conduite à cauchemarder. 
L'épisode de la veille au soir n'était en rien une absolution, c'était juste une rémission, un sursis très provisoire. 
Ces phrases prononcées en fronçant les sourcils, je les avais bien imprimées dans ma tête. Elles résumaient bien la situation : "Fais bien attention, Christine. Tu sais que tu as intérêt à te tenir à carreau... Tu as échappé, hier soir, à une fessée que tu aurais bien méritée... Mais, cela ne se reproduira pas, crois moi... Mieux vaudrait donc que je n'ai rien à redire, sinon... Sinon, tu peux préparer tes fesses, ma grande..."

Elles disaient clairement : Christine, tu as de la chance de ne pas avoir reçu la fessée, hier soir, mais tu la méritais bien... Ce n'est en sorte que partie remise, mais sache bien que la prochaine occasion sera la bonne... 
Une manière d'expliquer à l'avance que mon compteur était comme crédité d'une fessée, et que je n'y couperais pas, et qu'assurément, la prochaine remarque rattraperait ce retard, et solderait le compte...


L'avertissement maternel énoncé clairement au petit-déjeuner
devant mes soeurs me précisait bien que la clémence de la veille
n'était qu'un sursis et que cette fessée méritée
arriverait à la prochaine remarque...
J'en avais presque les larmes aux yeux...

 


J'étais évidemment heureuse d'y avoir échappé la veille au soir, mais j'avais vécu ma montée dans la chambre, ma mise en pyjama, et l'attente de l'arrivée de Maman, comme si c'était "pour de vrai", comme on disait gamines. J'avais angoissé, j'avais ressenti cette peur, j'avais pour ainsi dire véritablement "préparé mes fesses". 

Et je comprenais maintenant que le soulagement de la veille n'était que partie remise, et que j'allais sans aucun doute, tout à l'heure, ce soir ou demain, mais certainement bientôt devoir ressentir à nouveau tous ces sentiments d'angoisse et de préparation mentale. Sauf que, cette fois, ce serait bel et bien la bonne...

Ayant pris dans la distribution des fessées ces dernières semaines une large avance sur moi, mais qui, en fait, n'était qu'un peu de retard rattrapé, Aline et Diane avaient bien compris la situation. Nul n'était besoin de leur faire un dessin : leur grande soeur était dans la ligne de mire, et elles avaient du mal à cacher leur joie...

Et l'une, comme l'autre, de jouer les petites filles modèles, de se montrer serviables, et de veiller à bien être toujours à portée d'oreilles lorsque j'étais près de Maman. Je pense que cette dernière devait n'être pas dupes, mais elle n'allait pas disputer mes soeurs pour le zèle qu'elles démontraient. D'ailleurs, à la limite, cela renforçait encore les convictions de Maman et sa foi en sa méthode. Car, il apparaissait que les dernières punies qu'étaient les petites étaient obéissantes et sages, contrairement à l'ainée, puisque, forcément, en de telles circonstances, je n'étais pas joyeuse, que j'avais tendance à être plutôt renfermée, angoissée et grognonne, ce que Maman pouvait traduire par : on voit bien que Christine a besoin d'être remise dans le droit chemin...





Mes soeurettes jouaient les petites filles modèles,
mais je voyais bien qu'elles riaient sous cape
et se réjouissaient que mon tour revienne bientôt
de me retrouver sur les genoux maternels... 

Après ce petit-déjeuner où j'avais presque les larmes aux yeux, il avait fallu filer en classe, et je n'étais pas mécontente de quitter Maman et mes soeurs pour quelques heures. J'avais passé ma matinée au collège à essayer de penser à autre chose, mais je n'y étais guère arrivée, et mes copines les plus proches sentaient bien que j'étais soucieuse. Mais, jamais, je ne me serais confiée, ni n'aurais dit mes peurs précisément...

A midi, ce fut un retour à la maison en version automate, et le déjeuner vit Aline et Diane monopoliser la conversation, et moi la tête ailleurs et les pensées sombres...
Heureusement, le sujet qui m'angoissait ne fut pas abordé directement, si ce n'est dans une réflexion à Diane qui avait failli renverser son verre, et à qui Maman lança : "Du calme, Diane. Tu veux que je te fasse la même promesse qu'à Christine ? Fais attention à toi, ça pourrait barder aussi..."

Au moment de repartir, les petites vers l'école, et moi vers le collège, Maman vérifia comme toujours notre tenue et que l'on oubliait rien. Elle nous souhaita bon après-midi : "Travaillez bien les filles, et à tout à l'heure", ajoutant à mon encontre : "Et, ne traine pas en route, Christine. Tu sais ce que je t'ai promis si j'ai quelque chose à redire..."
Bien sûr, que je n'avais pas oublié ses promesses, mais il avait fallu qu'elle les rappelle, devant mes soeurs encore, et avant que je n'aille au collège, une fois de plus avec tout cela en tête, avec cette idée qu'inéluctablement les genoux maternels m'attendaient pour bientôt...

L'après-midi se déroula normalement, et je veillai à être studieuse, consciente que ce n'était pas le moment de faire un pas de travers... Le soir, je fis mes devoirs en m'appliquant également, mais malgré cela, je sentais bien que Maman m'avait particulièrement à l'oeil et ne laisserait rien passer. A l'heure du coucher, je me rappelai la peur de la veille, mais j'enfilai mon pyjama plus confiante, presque satisfaite d'avoir déjà gagné 24 heures... 
Mais, en venant me dire bonsoir, Maman trouva quand même le moyen de rappeler son état d'esprit, en me glissant : "Christine, dis-toi bien que ma patience a des limites, et que nous avons des comptes à régler. Et la fessée que tu n'as pas eue hier pourrait bien te tomber dessus plus vite que tu ne penses..."
On comprend que, moi qui me couchais un rien rassurée, j'ai à nouveau fait des cauchemars, dans lesquels Maman tenait ses promesses, et déculottait son ainée...

    
 Dans mon cauchemar, Maman me disait :  
"Allez, prépare tes fesses", Christine, et viens ici !",
et je devais baisser ma culotte et venir m'allonger moi-même

Ces cauchemars ont perturbé mon sommeil, et je me suis levée un peu sur les nerfs, sans trop de moral, comme si, au lieu de me féliciter de ces 36 heures déjà de gagnées, je pressentais que ce deuxième jour finirait mal. Aline et Diane, au contraire, étaient toujours aussi enjouées, se permettant même d'être assez remuantes, et s'attirant quelques remarques maternelles, dont un "Ne commencez pas à m'énerver comme votre soeur", qui me semblait bien injuste, moi qui me tenais à carreau depuis 36 heures, mais remarque qui prouvait bien que je restais en première ligne dans le collimateur maternel, comme si je gardais le numéro un dans la file d'attente des prochaines fessées...

La matinée au collège en fut plutôt morose, le déjeuner de midi à la maison n'étant guère apaisant, puisqu'au moment de partir les conseils de Maman à ses filles n'avaient pas changé, en espérant que nous serions sages et travaillerions bien, etc., etc. Et, comme Maman, comme la veille ajoutait : "Et, surtout toi, Christine, ne traine pas en route", cela me confortait dans cette sensation de condamnée en sursis...

Le pressentiment du matin même, me revint quand, en deuxième heure de l'après-midi, la prof de français donna les notes obtenues par chaque élève à la rédaction faite en classe trois jours avant.  Je fis la grimace. "Christine, 8,5 sur 20. Vous m'avez habituée à mieux", glissa l'enseignante.

C'est vrai que traditionnellement, j'avais mes meilleures notes en maths et en français, délaissant davantage les autres matières.
8,5 en anglais chez ma bête noire, ou 8,5 en d'autres cas, notamment l'année précédente, Maman ne m'aurait pas félicitée, bien sûr. Mais 8,5 ce n'était pas très loin de la moyenne et je m'en serais sortie avec une simple remarque plus ou moins vive.
Sauf qu'aujourd'hui, dans ma situation de redoublante, chaque note en dessous de la moyenne prenait des allures de faute sérieuse, même si j'aurais pu faire admettre que le sujet de la rédaction n'était pas passionnant, etc., etc.
Et, sauf qu'aujourd'hui surtout, j'étais dans la position d'une personne au bord du gouffre, sachant que le moindre faux pas allait me faire plonger dans une position tant redoutée...

Je tentai de me persuader que cela allait pouvoir passer sans anicroche, mais cela tournait dans ma tête et je restai le moment de la récréation seule dans mon coin, songeuse et soucieuse, très soucieuse...


Je restai seule et songeuse pendant la récréation,
inquiète en pensant à cette note décevante,
et surtout aux promesses de Maman...

En rentrant en cours, pour la dernière heure, qui se trouvait être une nouvelle heure de français, nous découvrîmes sur nos tables ladite copie de rédaction, dont la prof n'avait communiqué, dans l'heure d'avant, que les résultats secs, avant de profiter de l'intercours pour les distribuer à la place de chaque élève.

Le 8,5 m'apparut alors beaucoup moins défendable, la prof ayant annoté ma copie ainsi : "Un travail plutôt décevant. Il ne faudrait pas se relâcher". Deux petits bouts de phrases qui m'ont plongé dans le plus grand désarroi. Plus que la note presque pardonnable, ces quelques mots disaient que : 1, je n'avais pas assez travaillé, et que 2, la prof sentait un relâchement de mes efforts.
Ces dix mots bout à bout, à eux seuls, m'auraient promis un sale quart d'heure à la maison, au début de ce second trimestre, quand Maman avait remonté la barre de ses exigences...
Près de deux mois après, le fait qu'un prof écrive que je semblais "me relâcher", aurait de toute manière provoqué une explication sérieuse à la maison...
Alors, quand on est en plus dans la position d'une redoublante qui a, l'avant-veille, échappé, à une fessée méritée, on ne peut plus avoir de doute sur son destin proche...

Bien sûr, je pouvais essayer de ne pas le dire le soir même, la tentation était présente, me venant dans l'instant, en habituée des cachotteries qui font gagner du temps... Mais j'étais déjà tellement bouleversée, là, en cours, sans avoir Maman en face, que je me demandais comment je pourrais réussir à cacher cela, d'autant que, même en mentant bien, il faudrait bien montrer cette note un jour...


 

 A l'heure de la sortie des cours, en rangeant livres et cahiers à mon pupitre,
mon angoisse était devenue forte.
Par sorte de réflexe inconscient, je me surpris à grimacer,
tout en mettant mes mains sur mon bas du dos,
comme pour me rassurer que ma lune était encore blanche...

Quand arriva l'heure de la sortie, je ne cherchai pas à attendre une quelconque copine pour faire un bout de chemin à deux. Je préférais rentrer seule, partagée entre plusieurs pensées. Ou bien, je donnais ma copie en rentrant dès que Maman demanderait si j'avais eu des notes, comme elle le faisait quasiment chaque jour. Ou bien j'attendais un moment propice pour aborder le sujet. Ou bien je ne disais rien, le carnet de notes mensuel devant arriver trois ou quatre jours plus tard de toute manière...

J'étais partagée vraiment entre ces hypothèses, mais je savais que j'avais peu de temps pour décider, consciente qu'il fallait que je "ne traine pas en route", comme l'avait bien précisé Maman, qui comprendrait vite qu'un retard de ma part serait certainement significatif d'une peur de rentrer à la maison...

Je fis toutefois une pause à quelques mètres de la maison, le temps de respirer profondément, d'essayer de calmer mes nerfs, de me préparer à être la plus naturelle possible...


Sur le chemin du retour, je m'arrêtai quelques minutes, mais pas trop...
J'hésitais encore sur l'attitude à adopter : dire ou ne pas dire
pour la note de rédaction, dont je craignais de néfastes conséquences...
J'avoue que la tentation de ne rien dire, de tenter de gagner un jour ou deux, voire trois ou quatre, me taraudait l'esprit... Je sentais bien qu'avouer ma note, et surtout montrer l'appréciation de la prof, revenait dans les circonstances du moment à dire à Maman : "Je sais que tu attendais le prochain reproche à me faire pour sévir. Ne cherche plus, le voilà : je vais donc aller préparer mes fesses" ! Sauf, évidemment, que jamais je n'aurais osé prononcer ces mots qui étaient pourtant la dure réalité...

Toutefois, d'un autre côté, jouer les cachottières, et donc mentir en prime, risquait de me valoir une scène carabinée, et rien ne disait qu'entre temps Maman n'aurait pas trouvé un autre motif pour régler nos comptes précédents. Mentir et gagner du temps, c'était finalement risquer deux fessées au lieu d'une...

Malgré cette pause, j'étais quasiment à l'heure en rentrant à la maison, à cinq minutes près. N'ayant pas trainé du tout , sûrement pressées, elles, de rentrer, et leur école étant plus proche de la maison que le collège, Aline et Diane venaient juste de finir leur goûter quand je franchis la porte. Maman leur demanda d'aller faire leurs devoirs dans leur chambre, alors que j'allais prendre mon goûter à mon tour.

Le fait de ne pas être sous le regard direct des petites me conforta dans ma volonté, finalement de ne pas mentir, et de ne rien cacher pour tenter d'amadouer Maman.

Je me sentais toute chose, gardant le regard fuyant, comme pour cacher mon trouble, ce qui au contraire ne pouvait qu'être remarqué par une mère attentive que me connaissait si bien...

"Ca s'est bien passé en cours cet après-midi, Christine ?", demanda-t-elle, auquel jé répondis par un petit "Oui, euh, oui", aussi évasif que peu rassuré. 
"Mais encore, raconte à Maman... Est-ce que tu as eu des notes ?", insista-t-elle avec cet air qui me montrait qu'elle lisait mon hésitation sur mon visage...



Je le voyais bien à son regard, à l'intonation de sa voix,
mon "Oui, oh, euh, oui" à sa question si tout s'était bien passé
en classe n'avait pas convaincu Maman. Elle avait senti mon trouble...
Mieux valait être franche, car déjà, elle soupçonnait
cachotterie ou mensonge de ma part... 

Je compris qu'au point où j'en étais, mieux valait jouer la franchise cette fois, et je rétorquai : "Ah, oui, c'est vrai, en français, on a eu la note pour la rédaction de l'autre jour. Tu te rappelles, c'était un sujet pas facile. D'ailleurs, il n'y a eu que trois ou quatre filles qui ont eu la moyenne...", glissant un argument modérateur à mon sens, avant de montrer ma note...
Mais, il fit bondir Maman : "Christine, je connais ce genre d'excuses... Tu ne serais pas en train de me dire que tu n'as même pas eu la moyenne à ta rédaction ? " Je ne savais quoi dire, et je bafouillai une phrase incompréhensible. Maman embraya : "Arrête de t'expliquer, Christine. Montre moi donc ça, tout de suite, ce sera plus simple..." !
J'allais reprendre mon cartable dans l'entrée et en sortis la copie de français que je lui tendis, du bout des doigts, me reculant de suite d'un pas, comme si je craignais une gifle en retour, ce qui était bien la preuve de mon extrême tension.

Maman soupira : " 8 et demi, eh bien ce n'est pas glorieux, ma fille. Je comprends que tu hésitais à me montrer ta copie". 
Je tentai à nouveau : "Mais, Maman, c'est presque la moyenne, et beaucoup n'ont même pas eu ça dans la classe".
Elle sortit un couplet que je connaissais bien : "Je ne veux rien entendre, Christine. Je suis ta mère, pas celle des autres. Et ma fille à moi, elle redouble déjà, et le français est normalement une de ses matières fortes. Alors, ne me parle plus de tes copines, c'est une affaire entre toi et moi, et, crois moi, on va la régler à ma manière..."
La menace était encore vague, même si je savais bien ce que cela voulait dire... 
La lecture de l'appréciation de la prof n'arrangea rien, comme je le redoutais...  Bien au contraire ! Maman la lut par deux fois à voix haute : "Un travail plutôt décevant. Il ne faudrait pas se relâcher. Non mais, je rêve, Christine... La prof a écrit : Un travail plutôt décevant. Il ne faudrait pas se relâcher"

Je baissai la tête, ne sachant à nouveau pas quoi dire... Mais, Maman n'avait pas besoin de répartie pour entamer sa démonstration : "Ah, je voyais bien que tu faisais moins d'efforts. Une paire de bulletins meilleurs, ou plutôt un peu moins mauvais, et Mademoiselle se croit tirée d'affaire, alors qu'au contraire, c'est maintenant qu'il faut confirmer, qu'il faut mettre les bouchées doubles pour être dans les bonnes élèves..."

 J'essayai de glisser que c'était déjà "mieux que l'année précédente", mais l'argument ne fit que monter le ton de Maman : "Heureusement encore que c'est mieux. Tu ne veux pas retripler quand même ? Tout ce que je vois, moi, c'est qu'il faut toujours être attentive avec toi, et ne pas te lâcher la bride... Tu cherches vraiment les ennuis, ma fille..."


Mes deux petits "Non, oh non, Maman", furent balayés d'un haussement d'épaule maternelle, qui confirma ce que j'avais deviné : "Oh que si, Christine. On va reprendre les bonnes vieilles habitudes. Maman va te donner une bonne fessée, puisqu'il n'y a que cela qui marche avec toi. Tu as déjà eu bien de la chance d'y échapper avant-hier soir, mais avec cette note et le commentaire inquiet de ta prof, je te promets que cela va barder, et que tu n'y échapperas pas cette fois..."


Cette fois, Maman n'avait pas employé de périphrase, 
du genre : "On réglera ça ce soir" ou "On en reparlera après le dîner" !
Non, là, c'était clairement annoncé : "Maman va te donner une bonne fessée" !
La nouvelle me fit grimacer, alors qu'elle fit pétiller le regard de mes soeurs...


Je préférai ne rien dire, cachant mes yeux qui étaient au bord des larmes en plongeant ma tête dans le verre de lait du goûter, dont les dernières gorgées passèrent difficilement...

"Allez, file dans ta chambre, et fais tes devoirs, on réglera nos comptes plus tard", lança Maman et j'obéis, allant me réfugier dans ma chambre, pour y cacher mon désarroi. Heureusement que je n'avais pas beaucoup de devoirs, car je n'arrivais pas à me concentrer sur quoi que ce soit, sauf sur ce qui m'attendait...

Maman me laissa mijoter deux heures entre mes quatre murs, préparant le diner, puis vérifiant les devoirs des petites, qui étaient bien faits, Aline surtout s'étant appliquée en ce soir qui sentait l'orage...
Elle leur fit ensuite couler un bain que les petites partagèrent avec la consigne de ne pas chahuter, consigne qu'elles respectèrent, se montrant même plutôt silencieuses, surtout quand Maman les surveillant d'une oreille était enfin venue dans ma chambre.

Elle jeta un coup d'oeil sur mon cahier de textes, vérifia les deux petites exercices de maths que j'avais faits sans difficulté, puis me demanda de prendre la suite dans la salle de bain dès qu'elle en aurait sorti les petites. 
J'en profitais généralement pour faire trempette seule quelques minutes dans l'eau du bain des petites, puis devais ensuite ouvrir la bonde, et laisser se vider la baignoire, pendant que je me lavais et rinçais debout dans la baignoire avec le pommeau de douche.



Je ne m'attardai pas dans la douche,
me sentant comme vulnérable,
l'irruption de Maman dans l'entrebâillement de la porte
m'ayant déjà semblé gênante, 
comme si je ne voulais pas qu'elle regarde mes fesses nues... 

La consigne était aussi de mettre mes affaires du jour dans la corbeille à linge sale de la salle de bain, et je ne pus m'empêcher de regarder un instant mon bas du dos dans le miroir fixé derrière la porte.

Je ne restai pas longtemps dans l'eau, Maman mettant la tête dans l'entrebâillement de la porte pour vérifier que je respectais les consignes, et évitais de mettre de l'eau par terre. "Je t'ai sortie sur ton lit un pyjama et des socquettes propres", précisa ma chère mère, qui avait dû repasser une bonne partie de l'après-midi. Maman tenait à ce que ses filles soient "propres comme un sou neuf", comme disait Mamie. Et les changements d'habits étaient réguliers, quotidiens pour les sous-vêtements, jamais plus de deux ou trois jours pour des vêtements de ville, et une fois par semaine environ pour les tenues de nuit.

Une fois douchée et séchée, je mis donc dans la panière à linge le pyjama que j'avais amené, et regagnai ma chambre, en m'enroulant dans une grande serviette de bain, même s'il n'y avait que le couloir à traverser, sachant trop que les petites guettaient le moindre de mes gestes...

 "Aline et Diane, descendez m'aider, et toi, Christine, mets-toi en pyjama et descends dès que tu es prête. On va manger tôt, car la journée n'est pas finie...", lança Maman du palier, la dernière précision me faisant comprendre, à sa manière, qu'elle s'occuperait de mon cas après le dîner...


Enfiler culotte et pyjama tout propres était souvent un moment agréable, comme si je mettais un habit neuf, ce que la plutôt coquette que j'étais appréciait particulièrement.

Mais, là, face à ce pyjama frais repassé, non encore déplié, j'avais plus que jamais l'étrange impression que j'allais devoir mettre "ma tenue de fessée"... 
Je me demandais même si Maman ne l'avait pas choisie, celle-là, parce qu'elle glissait aisément vers le bas, ou parce que c'était celle que j'avais lors de la dernière fessée... 
Il n'en était sûrement rien, et je n'avais même plus en tête, entre mes trois ou quatre tenues de nuit, laquelle avait été utilisée presque deux mois auparavant... D'ailleurs, toutes avaient déjà servi, comme chacune leur tour en quelque sorte, lors de déculottées précédentes, et certainement pas qu'une fois...

Il n'empêche donc que cette mise en pyjama ravivait mes angoisses, d'autant que j'avais déjà, l'avant-veille au soir, ressenti la même appréhension, mais que je savais que, ce soir, je me devais, pour aller dîner, de recouvrir mon bas du dos d'une culotte et d'un bas de pyjama que, sauf éruption volcanique, fin du monde ou tremblement de terre, Maman allait, sans aucun doute, baisser après le dîner, pour m'administrer un drôle de dessert...

Ma porte de chambre étant bien refermée, je laissai tomber la serviette de bain, et enfilai cette tenue, socquettes, culotte et pyjama propres, non sans avoir regardé quelques secondes durant ma mappemonde postérieure toute pâle, à la peau douce, comme reposée... pour quelques dizaines de minutes encore...




 
 Avant d'enfiler le pyjama propre et repassé que Maman avait sorti,
entendant que mes soeurs étaient déjà descendues, 
je regardai un long instant ma lune dans le miroir...
Comme une ultime image de près de deux mois sans fessée...

Je rejoins la table familiale, tentant de ne pas faire attention aux regards curieux de mes soeurs, me consolant en me disant que, cette fois, toutes les trois étions en pyjama, et ma tenue en était moins ridicule que l'autre soir.

Je m'étais bien recoiffée, ma tenue était celle d'une fille modèle, ce qui dût encore conforter Maman sur l'efficience de sa méthode...

Le dîner, j'avoue, n'en avoir aucun souvenir précis. Il devait y avoir de la soupe, un plat léger et un dessert, style laitage. De toute manière, j'eus du mal à l'avaler, finissant la dernière après deux petites soeurs comme pressées de passer à la suite... C'est fou ce que les priorités peuvent être différentes quand on est curieuse des événements à venir ou quand, au contraire, on les craint fortement...

Je ne me rappelle même plus en quels termes, Maman m'expédia dans ma chambre. J'avais voulu commencer à l'aider à ranger et débarrasser la table, mais cette tentative de l'amadouer fut vaine, et elle m'intima plutôt l'ordre d'aller "l'attendre" dans ma chambre. Et comme elle conseillait à mes soeurs de rester calmes, et de ne pas l'énerver, elle qui avait déjà "à s'occuper de Christine", chacune de nous avait bien compris ce que la grande des trois soeurs devait aller "attendre", c'était non seulement Maman et son sermon, mais surtout la fessée magistrale promise...

Je montai donc sans me le faire dire deux fois, presque contente de fuir le regard d'Aline et Diane, mais le coeur qui commençait à battre la chamade, en "préparant" mes fesses ! Je refermai la porte derrière moi, me suis mise assis sur mon lit, le regard dans le vague, n'ayant plus qu'à "attendre".
Cette situation, j'avais beau la connaître par coeur, et alors même que, dans mon for intérieur, je me doutais bien que ce n'était pas la dernière fois que je la vivais, il n'empêche que je la trouvais insupportable, et que j'en vivais chaque minute comme si elle en durait dix...
A force d'avoir les pensées confuses qui se bousculent dans ma tête, les images de mes souvenirs du même genre, celles des cauchemars récents, sans oublier une partie du cerveau qui tente de trouver si un quelconque argument, une quelconque supplique n'atténuerait la détermination maternelle, donc, comme mille choses se percutaient dans mes pensées, je vivais l'instant de manière démultipliée.

Leçons faites et vérifiées avant le repas, douche prise et pyjama mis, également avant le dîner, je n'avais même plus de tâches usuelles pour me changer les esprits. Et rien d'autre à faire qu'à attendre...


 
 J'étais prostrée, assise sur mon lit, n'ayant d'entrain à rien,
ne faisant que penser et avoir des idées noires.
Je retrouvais une sensation pourtant souvent vécue,
mais insupportable, celle d'attendre "sa" fessée !

J'entendis Aline et Diane monter, le pas enjoué, dans leur chambre. Je devinais qu'elles chuchotaient et riaient, et je savais bien que je devais être au coeur de leur conversation. Et, pour avoir tendu l'oreille, lors de leurs dernières mésaventures fessières, je ne doutais pas qu'elles ne rateraient pas grand chose de ce qui allait m'arriver...
C'était comme si le public, et dans ce cas les auditrices étant en place, nous n'attendions plus que la chef d'orchestre...

Il n'était pas encore tout à fait l'heure d'éteindre chez les petites quand Maman monta... Ce bruit dans l'escalier raviva mon angoisse...

Elle entrouvrit la porte de ma chambre, passant la tête, en disant : "Bon, tu es prête, Christine ? J'arrive..." Une drôle de question, puisqu'elle me savait en pyjama depuis longtemps, mais manière sûrement pour elle, de me confirmer qu'elle n'avait pas changé d'avis, que mon heure était arrivée...

Allant ensuite voir mes soeurs, elle leur permit de lire encore un peu, ou de jouer, "sans bruit, jusqu'à ce que je revienne vous coucher, après m'être occupée de Christine" ! Je crois que, même sans cet avertissement, les petites n'auraient pas fait de bruit, préférant ouvrir grand leurs oreilles...

Sortant de ma torpeur, et m'apercevant que j'étais assise sur mon lit,  presque là où Maman allait sûrement s'asseoir, je me relevai et restai debout près de la fenêtre, comme un pantin les bras ballants, le regard vers le sol.

Maman entra et ne referma qu'à moitié la porte derrière elle, venant immédiatement s'asseoir sur le côté de mon lit, en cette place qu'elle n'utilisait de fait que pour nos "explications" !

Sa démarche avait été sûre, et sa voix semblait calme, ce qui, au contraire, ne me rassurait pas. "Bon, allez, Christine, viens donc ici. Ne fais pas attendre Maman...", dit-elle sans hausser le ton. Je balbutiai : "Euh, Maman, non, s'il te plait. Je te promets que je vais encore mieux travailler..."
Je ne fus pas étonnée par sa réponse. Je l'aurais devinée... "J'espère bien, Christine, que tu vas mieux travailler... Surtout après la bonne fessée que tu vas recevoir... Allez, ne me fais pas aller te chercher... Sois raisonnable, tu sais bien que tu n'y échapperas pas cette fois..."

Etrangement, cet appel à ma "raison" me fit bouger, avancer timidement, pas jusqu'au bout, mais de deux ou trois pas. Elle aurait crié, peut-être aurais-je reculé ou résisté ? Là, elle me demandait de venir en me faisant prendre conscience que c'était plus "raisonnable", et que je savais bien que je n'y "échapperais pas" !

Je m'étais bloquée à deux pas de ses genoux qui "m'attendaient". Un "Allez, Christine..." supplémentaire me fit faire l'avant-dernier pas. Mais, je m'arrêtai à nouveau, comme si je voulais gagner deux secondes, voire une dernière minute...
Je sentis les larmes monter à mes yeux et je me suis mise à sangloter. Maman commenta : "Garde donc tes larmes de crocodile, Christine. Tu vas en avoir besoin pour de vrai..." Puis, au lieu de tergiverser, Maman se pencha et m'attrapa l'avant-bras, pour me tirer vers elle et me basculer en travers de ses genoux...




Je n'avais pas osé résister et j'étais venue, lentement, mais moi même,
à côté de Maman, qui m'attira en travers de ses genoux...
 
Je ne résistai pas, me sentant plonger vers une position tant redoutée, mais que j'avais réussi à éviter depuis près de deux mois. C'était comme un retour à la case gamine, une sorte de retour à une situation classique, tant la "normale" avait été depuis plusieurs années à des fessées régulières, pour ne pas dire fréquentes, plutôt que ces 55 ou 57 jours où j'avais été épargnée...

Par vieux réflexe, une fois de plus, comme une habitude ancrée en moi, j'ai immédiatement plaqué ma main droite libre en protection sur mon fond de pantalon de pyjama... Un "Christine, enlève ta main..." fusa, suivi d'un "Tu ne veux pas que Maman se fâche davantage..." qui me rappela un souvenir cuisant de supplément mal digéré...

Je desserrai lentement les doigts qui retenaient le pantalon de pyjama, alors qu'une claque sur le dos de la main me fit lâcher prise. Maman bloqua alors mon avant-bras dans mon dos, ayant alors le champ libre pour dégager ma lune...




J'eus bien la tentation, un instant, de m'opposer au déculottage,
mais le rappel d'une scène précédente me fit lâcher sagement ma prise...

  
"Non, Maman, noooon", moi la forte en français, j'avais en ces circonstances un bien pauvre vocabulaire... "Mais, si, Christine, tu vas l'avoir ta fessée... Depuis le temps que tu la cherches... Et ce n'est pas la peine de protester, tu sais bien que Maman va te déculotter, Christine, pour te donner la bonne fessée que tu mérites, et que tu attends depuis trop longtemps..."

Je mordis mes lèvres pour ne pas répondre, je ne voulais pas que mes soeurs en entendent encore plus de ce sermon maternel presque classique, mais auquel j'avais échappé depuis presque deux mois.

C'est donc en fermant les yeux, en ne faisant que soupirer et retenir mes larmes, que je sentis Maman s'attaquer à mon pantalon de pyjama, puis à ma culotte, et prendre le temps de pleinement dégager la cible souhaitée...




Pantalon de pyjama et culotte avaient été dégagés, 
me faisant frissonner au passage.
Je sentais ma peau nue, exposée, offerte à la colère maternelle.
La longue trêve allait s'achever et j'appréhendais les premières claques

J'en frissonnais de la tête au pied, étrange sensation d'une étoffe qui glisse et dévoile mon bas du dos, mes rondeurs jumelles, que j'imagine apparaissant, comme lorsque je les regardais à la sortie de la douche... Blanches, si blanches, douces sûrement, à l'épiderme reposé, presque frais, caché à la discipline maternelle depuis près de deux mois...

Ce calme inhabituel, j'avais plutôt l'habitude d'accompagner la déculottée de supplications haletantes et désespérées, ce calme qui pouvait être interprété comme une acceptation, alors que c'était tout au plus une résignation, ce calme donc poussa Maman à prendre son temps pour bien me rééquilibrer, pour se concentrer sur cette mappemonde pâle offerte à sa main...

Il y eut un instant de silence, comme si chacune retenait son souffle. Je ne pus m'empêcher de le rompre, en disant, une fois encore, des mots inutiles : "Maman, non, pas la fessée, pas la fessée..."

Elle esquissa sûrement un sourire, que je ne vis pas, ayant la tête vers le sol, et fermant déjà les yeux en tendant le dos. Puis, elle répondit, calme, toujours très calme... "C'est trop tard, ma fille, bien trop tard. Une bonne fessée va te faire le plus grand bien, Christine...  Tu as déjà eu de la chance de ne pas l'avoir plus tôt. Et quand je vois tes notes, et la remarque de ta prof, je me dis que j'aurais dû sévir bien avant. Une ou deux bonnes fessées de plus, et tu aurais sûrement eu une meilleure note... Alors, estime-toi plutôt veinarde cette fois, mais c'est fini, Christine, fini. Je ne te laisserai pas gâcher tes chances, et je ne lâcherai rien tant que tu n'auras pas les résultats que tu devrais avoir... Et, puisque la seule manière qui te fasse réagir, c'est encore et toujours la bonne fessée de Maman, tu ne seras pas déçue, ma grande... A commencer par ce soir, où nous avons du retard à rattraper...".
Elle avait débité ce monologue, dont je sentais bien qu'il la motivait particulièrement, tout en me maintenant en position, mais sans encore donner la première claque....
Etendue en travers de ses cuisses, bloquée, ne pouvant rien faire que de vaines ruades qui n'auraient fait qu'aggraver mon cas, je subissais ce sermon, espérant presque que l'on en finisse enfin...
Maman redressa sa position, bloquant son dos, avant de poser sa paume droite sur ma lune découverte, sans la claquer, comme pour tâter le terrain. Puis, elle dit : "Allez, assez parlé, ma grande, passons aux choses sérieuses. Je ne vais pas te faire attendre plus longtemps... Puisque l'on a l'impression que cela te manque et que tu la cherches... C'est vrai que cela faisait un peu trop longtemps que je ne les avais pas eues sous ma main ces fesses-là... Je vais te montrer, moi, Christine, au cas où tu l'aurais oubliée, ce que c'est qu'une bonne fessée de Maman".



Etalée en position, j'avais dû subir le sermon maternel, 
justifiant à ses yeux une fessée qui s'annonçait mémorable...
J'attendais que l'orage tombe, enfin...
Mais, avant, Maman posa sa main, comme pour apprécier la fraicheur de ma peau, 
avant sa cuisson. Comme la caresse d'une main de velours, 
avant que ne tombe la main de fer...

Et sa main droite se leva pour la première fois... J'avais tellement patienté, j'y pensais et en cauchemardais depuis deux nuits, que j'avais presque envie qu'on en finisse, presque envie de demander à Maman de faire enfin son oeuvre... Mais, dès les premières claques, je regrettai d'avoir un instant pensé cela... J'aurais au contraire tellement eu envie que cela ne m'arrive jamais...


A SUIVRE