vendredi 24 mars 2017

Chronique d'un redoublement : 111. Pas facile de cacher la vérité quand sa petite soeur raconte tout...

SUITE 110

L'après-midi du mardi se déroula sans incident, même si, à la récréation, Babette et Brigitte revinrent à la charge en me promettant une rentrée chaude à la maison. Mais, j'étais sûre de moi et pus nier en affichant un certain dédain, là où d'autres fois, quand risque il y avait pour mon bas du dos, je faisais grise mine et ne démentais que timidement.
C'est vrai que, pour une fois, j'allais pouvoir rentrer à la maison après les cours sans trainer les pieds, ni sans imaginer ce qui m'attendait...
Je me méfiai quand même et me montrai calme et studieuse une fois rentrée. Je me mis à faire mes devoirs, sans rechigner, Maman remarquant mon attitude et m'en félicitant, non sans être dupe : "C'est bien, Christine. Je vois que tu t'appliques. C'est vrai que ce n'est pas le moment, aujourd'hui surtout, de chercher des ennuis, si tu vois ce que je veux dire..."
Je frissonnai sans répondre bien sûr, ne sachant que trop ce que Maman "voulait dire" effectivement...


Heureusement que je m'étais appliquée à faire mes devoirs, 
car en ce jour d'arrivée de bulletin de colle,
même si j'avais déjà été punie samedi,
mieux valait ne pas chercher "des ennuis"
dont je savais trop bien ce qu'ils auraient pu être... 

Nous dinâmes assez tôt et fûmes autorisées à jouer un peu dans nos chambres avant que Maman ne vienne nous coucher. J'étais contente que la journée s'achève ainsi, sans angoisser ainsi que je l'aurais fait si, comme nombre de jours d'arrivée d'un bulletin de colle, Maman m'avait envoyé "l'attendre" dans ma chambre, en précisant que je pouvais "préparer mes fesses" !
Cette fois, j'étais plus détendue, et sans crainte, alors que, du côté de mes soeurettes, il y avait de la tension dans l'air. Elles se chamaillaient pour un jeu qu'Aline ne voulait pas prêter à Diane. Si bien qu'à un moment, la plus jeune donna un vilain coup de coude la cadette, qui se mit à crier. Maman monta en grognant : "Ah, mais on ne peut pas vous laisser seules un quart d'heure. Que s'est-il passé encore ?"
Aline et Diane se renvoyèrent la balle, tant et si bien que Maman voulut punir les deux. Ce n'était pas juste pour Aline, et je m'en mêlai en affirmant que c'était bien Diane qui avait fait mal à sa soeur. 
Maman ne chercha pas à en savoir plus, et donna une gifle à Diane, puis l'attrapa en la plaquant contre elle pour lui appliquer sur le fond de la chemise de nuit et le haut des cuisses une demi-douzaine de claques sonores, avant de la mettre au lit en disant : "Et que je n'entende plus un bruit, sinon je vais vraiment m'occuper de tes fesses".
Maman redescendit annonçant qu'elle viendrait éteindre dans un quart d'heure. Diane resta dans son lit, pleurnichant quelques minutes, alors qu'Aline m'appela. Je revins dans la chambre des petites, où Aline me remercia d'être intervenue pour elle. Diane vexée marmonna : "Ce n'est pas juste, c'est Aline qui avait commencé". Je répliquai que je n'avais fait que dire la vérité à propos du coup de coude.
Diane ne voulut rien entendre et lança : "Je m'en fiche, j'ai même pas eu mal", avant d'ajouter : "Pff, mais je me vengerai, na !"
Je ne pris pas au sérieux ces propos de ma petite soeur. Je ne voyais pas ce qu'elle pouvait bien me faire. J'aurais dû me méfier davantage...


J'avais cru bon dénoncer Diane qui avait fait mal à Aline...
Vexée, ma petite soeur, en larmes après les quelques claques reçues,
m'avait promis en douce qu'elle se vengerait...
J'aurais dû me méfier...   

Le lendemain, je n'avais cours que le matin, mais je remarquai que Babette et Brigitte m'attendaient dans la cour, côté entrée. Elles riaient sous cape, et me demandèrent : "Alors, Christine, tu l'as reçue ta fessée ? Ta mère a dû se fâcher fort, hein ?"
Mais, je niai avec fermeté, disant que ce n'était pas vrai, qu'elle ne m'avait pas corrigé, et m'en sortai en disant : "Elle était fâchée, mais elle m'a juste grondée et privée d'argent de poche". J'inventais cela, pensant que cela suffirait pour calmer les moqueuses, mais je sentais bien qu'elles étaient incrédules...
La matinée se passa toutefois sans autre alerte, même si je trouvai bizarre que Babette et Brigitte passent durant la récréation de 10 h un bon moment avec Corinne, la fille de Quatrième, qui était dans ma classe l'an passé. Et surtout la grande soeur de Charline, camarade de classe de Diane...


Babette et Brigitte qui discutaient avec Corinne, 
avec des mines de comploteuses,
cela ne me disait rien de bon...
Je craignais fort d'être au centre de la conversation... 

Après le déjeuner à la maison, il fallait que je retourne au collège pour mes deux heures de colle. Même si nous avions "réglé" nos comptes, ce moment était toujours délicat, Maman bouillant intérieurement en devant me rappeler que je devais, une fois encore, aller effectuer mes heures de retenue. Elle ne manquait pas l'occasion de me refaire la morale, en "espérant" que ce serait "la dernière colle de l'année" et en me remémorant ce que cela m'avait déjà valu... "J'espère que la fessée de samedi te fera réfléchir avant bavarder à nouveau en classe. En tout cas, mieux vaudrait pour toi que cela ne se reproduise pas..."
Je retournai au collège songeuse et ayant hâte que les deux heures de colle se passent. Je fis profil bas en entrant dans la salle de permanence où nous nous retrouvâmes à une douzaine d'élèves collées, dont Babette et Brigitte. Elles vinrent s'asseoir au pupitre derrière le mien, mais je n'échangeai aucun regard.
Me voyant ainsi silencieuse, elles imaginèrent que j'avais été punie à midi à la maison. Je les entendais chuchoter et se retenir de rire. Pendant les cinq minutes de pause entre les deux heures, les moqueuses me murmurèrent : "Tu gigotais sur ta chaise... Je suis sûre que tu as du mal à t'asseoir".
Je les fusillai du regard, redisant que "non", que je n'avais "pas eu de fessée à midi". Cela me faisait bouillir intérieurement, et si je n'avais pas été aussi pudique, je ne sais pas si je n'aurais pas soulevé jupe et culotte pour leur montrer un bout de fesse bien blanche...
La surveillante de la classe s'aperçut qu'il y avait de la tension manifeste entre mes camarades et moi, et intervint : "Du calme, les filles. Si j'ai encore une remarque à faire, je vous recolle pour la semaine prochaine..."


Placées derrière moi durant les deux heures de colle,
Babette et Brigitte se moquaient de moi,
imaginant (à tort) que j'avais du mal à m'asseoir...
Cela m'énervait visiblement, et il s'en est fallu de peu
pour que la surveillante nous re-colle à nouveau !
Cela aurait été un comble que Maman n'aurait jamais pardonné... 

Autant dire que je fermai ma bouche immédiatement, trop apeurée par cette menace et surtout ce qu'elle aurait signifié pour mon bas du dos... Babette et Brigitte se calmèrent aussi, et dès la sonnerie de fin des deux heures, je rangeai les devoirs que j'avais fait durant cette colle, et je sortis la première, filant vite hors du collège, pour éviter mes deux camarades.
La maison était vide quand je rentrai, Maman ayant été conduire mes deux soeurs à leur cours de danse du mercredi après-midi. Je profitai de ce calme, bien décidée à montrer à Maman que j'avais bien travaillé durant les heures de colle, et que je m'étais appliquée. J'avais envie de compliments, comme pour me faire oublier la très grosse peur que m'avait causée la surveillante sur le point de nous redonner de nouvelles heures de colle, qui m'auraient à coup sûr valu une tannée d'anthologie...
Une heure plus tard, Maman revint à la maison avec Aline seulement. "J'ai laissé Diane chez Charline, car elles ont un devoir à faire ensemble. C'est sa grande soeur qui la ramènera." expliqua Maman en nous servant notre goûter. Je ne commentai pas, mais j'avais un mauvais pressentiment...
Comme je l'espérais, Maman voulut voir ce que j'avais fait en colle, et trouva effectivement que je m'étais appliquée. Elle me félicita : "C'est bien, Christine. Tu vois que, quand tu veux, tu peux bien travailler".
J'acquiesçai ravie, mais appréciai moins la suite du commentaire : "Mais, je n'en attendais pas moins de toi, Christine. Tu sais bien que tu n'avais pas intérêt à bâcler tes devoirs... C'est quand même dommage qu'une fois de plus, ma chérie, il ait fallu deux heures de colle et une bonne fessée déculottée pour que tu comprennes". Je baissai la tête, préférant là encore, ne rien dire, alors que Maman réfléchissant un instant ne rajoute, avec une sorte de petit sourire : "Oui, une bonne fessée, et même deux, Christine, et même deux..." 



Maman me félicita d'avoir soigné mes devoirs.
Non sans rappeler qu'il était vraiment "dommage" qu'il ait
"une fois de plus fallu une bonne fessée déculottée"
pour que je comprenne la nécessité de bien travailler...  
Une "bonne fessée", et même plus...

Je rangeai mes cahiers et retournai dans ma chambre sans poursuivre la conversation... Mieux valait changer de sujet...
Un peu plus tard, Maman s'occupa des devoirs d'Aline, et me demanda d'aller mettre la table pour le dîner. Je m'exécutais quand on sonna à la porte. Du haut, Maman lança : "Va ouvrir, Christine, ça doit être Corinne qui ramène Diane".
En effet, j'ouvris et tombai sur elles, avec Charline aussi, qui avait tenu à raccompagner aussi sa copine, d'autant qu'elle devait lui passer un livre. Les deux fillettes coururent vers la chambre des petites pour récupérer le livre en question. Je me retrouvai donc deux minutes dans l'entrée avec Corinne. Celle-ci me regardait avec un petit air de compassion, me disant : "Alors, tu étais en colle cet aprèm ? Encore punie par la prof d'anglais, c'est pas drôle ?"
Je répondis : "Bah, oui, c'est souvent Mlle Paule. Elle n'a pas changé depuis l'an dernier".
Corinne répliqua : "Tu devrais faire d'autant plus attention. Surtout que tu sais que ta mère se fâche toujours... Et que cela va barder à chaque fois pour toi à la maison" ! 
Corinne avait accompagné sa dernière phrase d'un petit geste de sa main se tapotant le bas du dos...
Je rougis comme une pivoine, et m'entendis, comme par réflexe, nier : "Mais, non, tu sais, c'est plus toujours à chaque fois maintenant, plus toujours..." 
Corinne me regarda en haussant les épaules : "Allez, Christine, ne me dis pas de bêtises. Pas à moi... Je sais bien que ta Maman continue à te donner la fessée... Et même que cette fois-ci, ce n'est pas qu'une seule fessée que tu as reçue... Tu veux que je lui demande ?"
Je protestai : "Euh, non, non, non, ne lui demande pas !"  Je compris en le disant que c'était un aveu de ma part, et que c'était d'autant plus idiot que jamais Corinne n'aurait osé poser la question, et que, même si elle l'avait fait, Maman lui aurait demandé de s'occuper de ses oignons.


Corinne n'avait pas cru en ma version enjolivée.
Elle avait haussé les épaules et m'avait lancé : "Ne me dis pas de bêtises,
Christine. Pas à moi ! Je sais très bien que ta Maman continue
à te donner la fessée. Tu veux que je lui demande ?"   

Charline et Diane redescendirent sur ces entrefaites avec le livre. Maman les suivait et vint remercier Corinne d'avoir ramené Diane. Mon ancienne camarade répondit que c'était normal de rendre service, et elle ajouta que Charline et Diane avait bien travaillé, ajoutant : "Soyez rassurée, elles auront sûrement de bonnes notes pour ce devoir en commun".
Maman commenta : "C'est bien. Et si seulement toutes mes filles pouvaient être aussi studieuses. A commencer par Christine, qui serait en Quatrième avec toi si elle n'avait pas gâcher ses chances l'an passé".
Corinne réagit en semblant me défendre : "Vous savez, peut-être que moi aussi, je redoublerai une année. Et puis, je suis sûre qu'elle réussit mieux cette année, n'est-ce pas ?"
Maman haussa les épaules en disant : "Heureusement encore que c'est un peu mieux... Mais, côté discipline, ce n'est pas encore ça... Christine était encore collée cet après-midi pour un bavardage en cours d'anglais... Je ne sais pas quand cela finira, moi... Mais, j'ai fait en sorte qu'elle s'en souvienne longtemps..."
Je rougis à nouveau et balbutiai : "Oh, Maman, s'il te plaît, non..."
Charline et Diane se regardaient en se retenant de pouffer de rire, imaginant sûrement la scène. Heureusement, Maman n'en dit pas plus, regardant sa montre, et congédiant les deux visiteuses : "Allez, rentrez donc, je ne voudrais pas que votre mère s'inquiète".
Corinne nous dit au revoir, en profitant pour me glisser à l'oreille : "Tu vois que j'avais raison..." 
J'avais bien compris que les affirmations de Corinne étaient fondées sur des confidences de Diane, et la promesse de ma petite soeur, la veille, qu'elle allait se venger me revenait à l'esprit... Elle me tourna même dans la tête au moment du coucher, et j'ai eu du mal à m'endormir, faisant des cauchemars éveillés, imaginant bien que ce qu'avait bien pu raconter ma soeurette allait vite faire le tour du collège, et même du quartier...


J'eus bien du mal à m'endormir ce soir-là. J'étais consciente que les racontars
de Diane allaient faire le tour du quartier et du collège...
J'angoissais à l'avance en pensant à ce que tout le monde allait pouvoir imaginer...
La grande Christine allongée sur les genoux maternels,
culotte baissée, les fesses à l'air, pleurant et supppliant,
pendant que la fessée tombait et tombait sur une lune écarlate...  


A SUIVRE