lundi 14 juillet 2014

Chronique d'un redoublement : 74. Jamais deux sans trois...

SUITE 73

Comme je viens de l'écrire, cette fessée reçue une semaine après celle qui avait marqué la fin de la grande trêve de deux mois, m'avait touchée psychologiquement, presque plus que la tannée précédente... La volée prise à l'issue d'une longue période de calme avait comme un caractère exceptionnel, montrant bien que je n'étais pas à l'abri de ce genre de rechutes, mais se trouvant être la seule fessée prise par la grande en huit ou neuf semaines, alors que les petites avaient été "servies" à plusieurs reprises, j'en gardais une sorte de statut d'ainée assagie et devenue plutôt raisonnable.

La rechute, une semaine plus tard, m'amenant à recevoir une nouvelle fessée, me ramenait au contraire dans une position de gamine ordinaire, de celle que l'on doit, comme ses soeurs, surveiller de près...

Il n'y aurait pas eu cette assez mauvaise note en anglais (du moins pour une redoublante), je serais peut-être repartie pour une nouvelle et longue trêve, car Maman n'aurait vraisemblablement pas continué sa surveillance rapprochée plusieurs semaines de suite...
Mais, le fait est qu'en se mettant, après la première tannée, à tout vérifier, à chercher la petite bête, ma défaillance en anglais lui donnait quelque part raison, et persuadait donc Maman qu'elle faisait bien de ne pas me faire confiance, et qu'il était grand temps de reprendre la situation en main, surtout dans la perspective du dernier trimestre décisif...

Et je sentais bien aussi que, vis à vis de mes soeurs, voire des proches comme Tata et Mamie, autant la "longue" (du moins pour moi) période de sagesse, ou disons de mieux, m'avait redonné une position de grande, d'aînée, etc., autant la deuxième rechute me remettait en position de grande, certes, mais de grande qui a "besoin" de bonnes fessées pour rester dans le droit chemin.

C'était évidemment très sensible dans le regard de mes soeurs, qui redevenaient aux aguets de mes faits et gestes, qui avaient tendance à me provoquer davantage, à chercher à se plaindre de moi auprès de Maman pour la moindre broutille...

La deuxième fessée, une semaine après la première, n'avait certainement pas été aussi démonstrative et aussi marquante que la première, physiquement parlant, mais elle me faisait replonger dans une sorte de chronique de la fessée ordinaire, celle qu'on devine à l'avance, celle qu'on ne discute presque que pour la forme, trop certaine de l'issue qu'il adviendrait, et qu'il faudrait vraisemblablement aller attendre dans sa chambre en préparant ses fesses...

Ma seule chance dans mon état de fille placée dans le collimateur maternel, et devant subir les contrôles au quotidien, fut que deux ou trois jours plus tard, arrivèrent les vacances de Pâques, avec deux semaines sans fouille de cartable au retour à la maison...

Mais, deux semaines de vacances, avec une mère qui tient absolument à ce que son ainée, et Aline aussi, brillent lors du dernier trimestre, sont tout sauf une période de grand repos...

Aline l'a expérimenté la première, puisque dès le troisième jour, elle rechigna à faire les devoirs demandés par Maman, puis s'y est mise en grognant, et fit plusieurs fautes d'étourderie qui étaient la preuve qu'elle n'était pas attentive...

Nous étions toutes les deux à faire nos devoirs, installée Aline et moi, chacune à un bout de la table de la salle à manger, Diane étant en train de jouer dans le jardin, et Maman allant et venant nous surveillant tout en vaquant à ses occupations ménagères.

Déjà la veille, Maman nous avait prévenues qu'elle ne tolérerait pas de mauvais esprit, et Aline en fit les frais...

"Mais, ce n'est pas possible, tu ne fais pas attention à ce que tu écris. Je vais t'apprendre, moi, à être plus attentive... Tu vas voir...", lança-t-elle en tirant Aline par le bras pour la faire se lever. Elle la traina comme un paquet de linge vers le canapé du salon, Aline sanglotant, mais ne résistant pas, ce qui valait mieux, en suivant Maman.

Quelques secondes plus tard, Maman s'était assise sur le bord du canapé et basculait ma soeur en travers de ses genoux. La jupe d'Aline relevée et coincée sous le bras gauche de Maman, celle-ci baissa sans attendre la culotte de soeurette, qui me montrait ainsi, à quelques pas de la table où je travaillais, juste en face de moi, ses deux fesses blanches et tremblantes.

   
Cela faisait un bon moment que je n'avais pas assisté à une fessée 
ainsi aux premières loges. Et j'eus des pensées de compassion
pour Aline, que Maman ne ménagea pas... 

Cela faisait un moment que je n'avais pas été ainsi aux premières loges, et je restai bouche bée, alors que Maman, elle, ne perdait pas de temps en parlottes inutiles, se mettant à claquer de bon coeur la lune de l'ainée de mes petites soeurs, qui se mit très vite à crier et supplier.

La fessée fut conséquente. Moi qui, lorsque je guettais la scène de l'autre côté du mur de ma chambre, avais l'impression que les fessées des petites étaient vraiment plus rapides que les miennes (ce qui n'était pas faux), je trouvai que Maman, cette fois, ne ménageait pas ma soeur. Mais, c'est vrai qu'étant en vision et en audition directe, j'étais sûrement plus impressionnée, et il est vraisemblable aussi que, Maman corrigeant ma soeur devant moi, avait peut-être tendance à s'appliquer pour me montrer qu'elle ne plaisantait pas...

J'avais évidemment arrêté de faire mes exercices, et regardais la scène, les yeux grand ouverts, le stylo relevé. J'aurais pu me dire que ma soeur l'avait cherchée, que cette fessée était un moyen de focaliser l'attention maternelle sur Aline, alors que les deux dernières données en une semaine sous notre toit, l'avaient été à mon encontre...

Mais, cette déculottée énergique et qui n'avait été précédée que de deux avertissements verbaux, montrait bien que la détermination maternelle n'allait, quant à elle, ne pas prendre de vacances. Et que, puisque j'étais, pour ainsi dire, revenue dans la norme, je me doutais bien qu'il allait falloir ne pas mollir dans les exercices et révisions que Maman allait imposer pour assurer la meilleure reprise pour le dernier trimestre...

Attirée par le bruit caractéristique et par les cris de sa soeur qui montèrent d'intensité à mesure que sa lune rougissait, Diane trouva une excuse bidon pour rentrer à la maison, juste au moment où Maman relâchait Aline. Elle n'aperçut que fugacement le bas du dos de la punie, comprenant de par ma position qu'au contraire je n'avais rien manqué de la scène. J'eus l'impression qu'elle me décocha un regard presque jaloux.

Maman renvoya Diane jouer dehors, alors qu'Aline, vite rhabillée, mais le visage inondé de larmes, fut invité à se moucher et à se remettre au travail.

Quant à moi, Maman me lança : "Arrête donc de bayer aux corneilles, Christine. Concentre-toi plutôt sur tes exercices, que tu as intérêt à réussir au mieux, si tu ne veux pas prendre la suite d'Aline. Tu sais que je ne plaisante pas. A toi de choisir, Christine... Ou tu t'appliques, ou tu peux d'ores et déjà préparer tes fesses..."

 
 L'avertissement maternel avait été clair : 
"Concentre-toi sur tes exercices, Christine. 
Ou tu t'appliques ou tu peux d'ores et déjà préparer tes fesses..."
La menace était claire et nette, et j'ai relu plutôt deux fois qu'une mes devoirs. J'avoue avoir bien fait, car j'ai trouvé deux ou trois erreurs d'inattention ou d'étourderie que Maman n'aurait pas appréciées, mais pas du tout. Quelque part, la fessée de ma soeur venait certainement de m'en éviter une autre...  Dans les dispositions où se trouvait Maman, on avait bien senti qu'elle ne tolérerait pas que l'on bâcle nos devoirs, et qu'il y aurait forcément du grabuge. C'est Aline qui en a subi les conséquences et je lui en étais reconnaissante au fond de moi, c'est en partie ce qui faisait que je la plaignais sincèrement, et que la vision intégrale de sa fessée m'avait presque peinée, alors que j'aurais été assez satisfaite en secret si Diane avait été la punie.

Cela dit, je comprenais aussi, en ce troisième jour des vacances que les deux semaines seraient longues, et qu'avoir été épargnée grâce à une relecture attentive ne voulait pas dire que cela durerait jusqu'à la rentrée.

D'ailleurs, même Diane eut affaire à Maman. Certainement trop sûre d'elle-même, après un bulletin excellent, et alors que Maman avait eu à sévir successivement pour Aline et moi ces derniers jours, ma plus petite soeur s'est montrée du genre capricieuse, n'en faisant qu'à sa tête durant ces premiers jours de vacances.

Une salle de bains transformée en pataugeoire après son bain valut, le lendemain, à Diane une fessée, sur place, à l'abri de nos regards, mais les cris de soeurette claquée sur une lune encore mouillée provoquèrent chez Aline et moi qui étions au salon, un regard complice, mi-souriant, qui fut sans parole, mais semblait dire : "C'est bien fait pour la crâneuse. Au moins, elle ne se moquera pas de nous ce soir..."


 


Nous n'y avions pas assisté, mais deviner que Diane
était sortie en courant de la salle de bain
en se frottant les fesses rougies,
nous semblait "bien fait" pour "la crâneuse" ! 

La fessée de Diane avait été instantanée, rapide et efficace, en version gamine, si j'ose dire. Qu'importe, au moins, cela faisait que je redevenais celle des trois filles qui n'avait pas été fessée depuis le plus longtemps... Même si une petite voix me murmurait : "N'espère pas pour autant que cela durera encore deux mois. Si tu arrivais déjà à dépasser la semaine, voire à atteindre la quinzaine, et la rentrée du troisième trimestre, ce serait une performance..."  

Inconsciemment d'ailleurs, puisqu'elle avait sévi à l'encontre d'Aline et de Diane, depuis mes deux dernières fessées, je me demande si Maman, très persuadée qu'il fallait me reprendre en main, et qu'il ne fallait surtout pas que je fasse un mauvais dernier trimestre comme l'année précédente, n'était pas encore plus attentive à mes faits et gestes, du fait justement que, dans une certaine logique, cela allait être vraisemblablement "au tour de Christine" !

Devant faire, chaque jour deux à trois heures de devoirs et révisions, je commençais à trouver ces vacances moins amusantes que le collège, où j'avais mes moments de détente et de liberté, et pouvais m'amuser avec les copines.

Heureusement que le temps était assez beau en ce printemps, et nous pouvions profiter du jardin, une fois les devoirs terminés, ou de balades au parc voisin. Mais, ces vacances ne furent guère propices aux sorties, si ce n'est que pour des courses, et à part un déjeuner dominical en famille, chez Mamie, où je ne pus éviter les réflexions sur la nécessité de faire un bon dernier trimestre, et sur les confidences maternelles, expliquant qu'elle veillait au grain, quitte à employer la seule bonne vieille méthode qui fasse de l'effet avec Christine... 
Grrrr, j'enrageais en écoutant ces conversations, on ne peut plus gênantes et déplaisantes pour ma fierté de pré-ado...

J'avoue que je montrai à plusieurs reprises, par des regards noirs, et par une volonté de changer de sujet, que cela me rendait de mauvaise humeur, et cela n'échappa pas à Maman qui me fusilla du regard une ou deux fois. Je me murai dans le silence, ne répondant même pas à Mamie sur une question anodine, ou employant un ton presque cassant en réponse à une autre interrogation de Mamie sur le même genre de sujet...

Maman me lança : "Christine, arrête de te faire la tête, sinon je te donnerai une bonne raison de te plaindre. Encore une remarque, et on en reparlera ce soir à la maison..."
Le message était clair, et je fis tous les efforts nécessaires pour me montrer sous un meilleur jour. Enfin, tous les efforts de mon point de vue, car je sentais bien que, du côté de Maman, elle n'avait pas le même avis, et n'avait pas apprécié du tout que je laisse voir un agacement voire de la mauvaise humeur qui revenait à contester la méthode maternelle...


 
Même devant Mamie, lors du repas dominical,
les regards noirs de Maman à mon encontre
me promettaient de prochaines déconvenues...
si je continuais à faire la mauvaise tête...


En fin d'après-midi, lorsque nous sommes rentrées à la maison, je fus chargée de ramasser le linge qui séchait dehors sur un fil, de ranger les jeux qui trainaient dans le jardin, pendant que les petites regardaient des dessins animés. Je trainai un peu les pieds pour m'exécuter, mais Maman sut me faire comprendre qu'il ne fallait pas abuser de sa patience... "Christine, tu fais ce que je te demande, et vite. Et sans faire la grimace, comme chez Mamie, sinon tu peux préparer tes fesses, ma fille. C'est vrai que, contrairement à tes soeurs, tu y as échappé depuis le début des vacances, mais dis-toi bien qu'à la prochaine remarque, ça pourrait barder. Je dirais même que ça va barder, Christine, ça va barder..."

J'ai évidemment changé de rythme et exécuté les ordres maternels sans délai. Mais, je le fis en affichant une mine agacée d'être ainsi mise à contribution, alors que mes soeurs se la coulaient douce, jouant les petites filles modèles, ce qui était assurément rusé de leur part...


Quand je dus aller dans le salon récupérer un livre qui était à lire pour la rentrée, Diane se plaignit que je les dérangeais, elle et Aline, en passant devant elles. Je niai bien sûr, Diane exagérant évidemment cette petite gêne, mais Maman ne chercha pas à savoir, et une fois encore se montra menaçante : "Christine, laisse donc tes soeurs tranquilles, tu cherches vraiment les ennuis, à ce que je vois..."

Je filai donc lire dans ma chambre, ce qui était plus raisonnable que de rester avec des petites qui auraient profité de la situation. L'accalmie ne dura qu'une petite heure, Maman m'appelant pour mettre la table, ce que je fis encore en trainant des pieds, ne descendant qu'au deuxième appel.
Le regard noir de Maman me fit me presser et je disposai au plus vite assiettes, verres et couverts, avant de repartir vers ma chambre. J'avais oublié de mettre les serviettes, ce que Maman remarqua, me faisant faire demi-tour, alors que je sortais de la cuisine. J'attrapai machinalement le panier où étaient rangées nos serviettes après chaque repas. Mais, en prenant le panier, je fis tomber une verrine de confiture à moitié pleine, qui éclata sur le carrelage de la cuisine. Patatras...

Je me précipitai à vouloir ramasser, comprenant que cette maladresse n'allait pas arranger mes affaires... J'attrapai un torchon accroché à côté de l'évier et commençai à essuyer le sol. Maman qui était dans le couloir surgit : "Arrête, Christine ! Mais, non, pas un torchon, idiote. Il faut déjà passer l'éponge, ramasser les morceaux. Enlève-toi de là, tu as assez fait de bêtises comme ça. Tu es capable de te couper. Passe-moi donc la pelle et la balayette", s'écria-t-elle.

Je lui passai les ustensiles, alors qu'elle commençait à éponger et rassembler les éclats. J'étais debout dans la cuisine, ne sachant pas que faire, me sentant très mal à l'aise.

Maman releva la tête : "Ne reste donc pas plantée là, Christine. Tu me caches la lumière. Laisse-moi finir, et va plutôt m'attendre dans ta chambre... On va causer toutes les deux..."

Je répondis, d'un ton angoissé : "Mais, euh, Maman, je n'ai pas fait exprès..."
Maman répliqua du tac au tac : "Encore heureux que tu ne l'aies pas fait exprès. Mais, tu m'as assez énervée depuis ce matin, et je vais te calmer à ma manière, moi... Allez, file..."




 
J'étais comme tétanisée par la bêtise que je venais de faire,
et je regardais Maman ramasser mes dégâts.
Malgré mes protestations (pour la forme), je savais
que j'étais en fâcheuse position, et l'ordre de Maman d'aller
l'attendre dans ma chambre voulait tout dire... 

Mieux valait ne rien rajouter, et je me dirigeai vers ma chambre, abasourdie par ce que je venais d'entendre...  Je croisai mes deux soeurs que le bruit et la discussion avaient attiré comme les curieuses qu'elles étaient...
Maman les renvoya dans le salon, leur expliquant que ce n'était pas le moment de la déranger...

Arrivée dans ma chambre, seule à l'étage, je tournai en rond, le coeur battant. J'avais laissé ma porte ouverte pour guetter ce qui se passait ou se disait en bas...

Les ordres de Maman n'avaient pas été totalement explicites, mais ils étaient assez clairs pour que je n'ai aucun doute sur la teneur de la "discussion" que nous allions avoir... C'était juste le fait qu'elle me demande d'aller l'attendre tout de suite, qui me perturbait encore plus. Je me repassais ces mots dans ma tête. Cette fois, il n'était pas question de comptes que l'on réglerait "après le diner", ou du style "on en reparlera ce soir". Non, c'était bien : "Allez, va m'attendre, j'arrive..."

Il n'y avait pas non plus de consigne, comme "Mets-toi en pyjama" ou "Prends ta douche". Toutefois, c'était évident que c'est à mes fesses que Maman allait surtout "causer" !

De toute manière, depuis les fessées successives de mes soeurs, les signes avant-coureurs se multipliaient de la part de Maman, comme si elle m'avertissait que cela allait être mon tour...
Et mon comportement pendant le déjeuner chez Mamie n'avait fait qu'abonder les griefs maternels, et jusqu'à faire presque déborder le vase...

Puis, quand j'avais rechigné à faire les quelques tâches demandées, je l'avais sentie comme prête, une fois n'est pas coutume, à me corriger sur le champ...

La chute du pot de confiture donnait cette fois à Maman le motif ultime pour solder tous ces manquements successifs qui l'énervaient, et qui lui démangeaient la main...

Le premier dessin animé étant fini, j'entendis Aline demander si elles pouvaient regarder l'émission suivante avant le repas. Maman répondit que oui, car on ne dinerait "pas avant une heure". J'en conclus qu'elle allait bien "s'occuper" de moi d'ici là...

Je me regardai dans la glace, j'étais en tenue du dimanche, et je sentais mes jambes flageoler. Je jetai un oeil en arrière, regardant mon dos, relevant un instant ma robe, pour constater que ma culotte de coton blanc protégeait bien ma lune... Pour le moment... Pour le moment seulement...

 
J'étais en habit du dimanche, sans ordre de me changer.
Je n'allais pas avoir la tentation de regarder mes fesses encore blanches...
Je vérifiai quand même ma tenue, constatant que mes joues du bas
étaient bien protégées... Pour le moment seulement...
 
Maman avait dû finir de nettoyer mes dégâts et de ranger la cuisine, allumant à feu doux minimum sous la cocotte en fonte, pour que mijote une petite heure le plat du soir.

Puis, je n'entendis plus rien durant une dizaine de minutes, ce qui accroissait mon angoisse, ne sachant pas que faire, ne pouvant rien faire d'ailleurs, tellement je ne pensais qu'à ce qui allait m'arriver...

Je n'allais quand même pas demander ce qui se passait. Je sortis de ma chambre et m'avançai jusqu'en haut de l'escalier pour mieux entendre les bruits du bas. Apparemment les petites étaient toujours devant leur émission, et Maman occupée à lire ou écrire ou raccommoder, bref une occupation silencieuse.

Je restai ainsi figée deux ou trois minutes en haut de l'escalier, me demandant ce qu'elle attendait. C'est à ce moment qu'elle retraversa le couloir, sûrement pour aller vérifier si son plat mijotait bien. Elle m'aperçut en haut de l'escalier, s'arrêta et lança : "Ne me dis pas que tu t'impatientes, Christine. Je t'ai dit de m'attendre dans ta chambre... Cette fois, j'arrive ma grande... Tu peux préparer tes fesses... Allez, file..."




 Je m'étais avancée dans le couloir pour guetter depuis le haut
de l'escalier ce que faisait et disait Maman. Elle m'aperçut, angoissée et tendue,
et elle m'ordonna de regagner ma chambre, 
me demandant ironiquement, si je m'impatientais...
avant de m'annoncer son arrivée imminente...


Je n'avais plus qu'à regagner ma chambre, tête basse, angoissée, au bord des larmes.
Maman entrouvrit la porte du salon, vérifiant que mes soeurs étaient sages. Elle leur dit : "On dinera après la fin de votre émission. En attendant, restez tranquilles. Je monte m'occuper de Christine."
Diane, toujours aussi curieuse et sans complexe, demanda : "Dis, tu vas lui donner la fessée à Christine, pour avoir cassé le pot de confiture, hein, M'man ?"
Maman répondit sans détour : "Oui, Diane, ta grande soeur va recevoir une bonne fessée, pour sa maladresse, mais aussi pour son attitude et quelques autres motifs qui m'ont contrariée... A force de jouer avec ma patience, et de tirer sur la corde, il y a un moment où elle casse... C'est aussi vrai pour Christine que pour vous, alors ne tentez pas le diable si vous ne voulez pas suivre l'exemple de votre grande soeur..."

Si j'avais eu la moitié d'une parcelle d'espoir, le discours maternel devant les petites l'aurait fait disparaitre... Le pas de Maman dans le couloir, puis dans l'escalier, fit repartir mon coeur à grande vitesse.

Je me réfugiai au fond de ma chambre, près de la fenêtre, plaquant un instant mes mains dans le dos sur mes fesses, comme pour vérifier qu'elles étaient bien là, bien couvertes, intactes et fraiches sûrement. Je n'avais pas osé regarder combien elles étaient blanches, mais je le devinais presque par ce contact furtif. Peut-être était-ce un geste inutile ou inconscient ? Mais, c'était comme s'il répondait à la recommandation maternelle, à son invitation à ce que je "prépare mes fesses". Comme avant d'ouvrir à qui sonne à la porte, on peut avoir le réflexe de vérifier que l'on est bien coiffée, c'était une manière inconsciente, peut-être, de me dire, au fond de moi : "Voilà Maman qui arrive, oui, ça va barder, oui, mes fesses sont prêtes..."

   
Entendant Maman monter les escaliers, je plaquai mes mains sur mon bas du dos,
comme si, inconsciemment, sachant ce qui allait m'arriver,
j'avais une sorte de "besoin" de vérifier si mes fesses étaient "prêtes".

On entendait depuis ma chambre le fond sonore de l'émission que regardaient mes soeurs, Maman ayant laissé la porte ouverte, soit-disant pour pouvoir écouter si elles chahutaient. Elle fit de même en pénétrant dans ma chambre, venant sans attendre s'asseoir sur le bord de mon lit...

"Maman, Maman, je n'ai pas fait exprès, tu sais", fut ma première phrase de défense, lancée automatiquement. Ce fut la dernière aussi, Maman me coupant la parole : "Heureusement que tu n'as pas jeté volontairement la confiture par terre... Mais, s'il n'y avait que cela... Tu le sais bien, Christine. Cela fait deux ou trois jours que tu cherches les ennuis. Et, depuis ce matin, c'est pire... Alors, tu vas gentiment venir ici que je te rappelle les bonnes manières... Allez, ne me fais pas aller te chercher, Christine..."

Le ton ne souffrait aucune contestation, et je savais depuis la fessée de la semaine d'avant, celle qui m'avait comme remise dans le cycle des fessées ordinaires, que rien n'y ferait et que je n'y échapperais pas, d'autant que mes petites soeurs venaient d'entendre Maman leur dire qu'elle montait "pour donner la fessée" à leur ainée, et que tout renoncement serait mal compris, ou passerait pour une faiblesse...

Je me mis à sangloter, mais je m'approchai quand même, à tous petits pas, mais de moi-même, venant jusqu'à la droite des genoux maternels, qui afficha un demi-sourire de satisfaction, commentant : "C'est bien, Christine. Tu es raisonnable. Tu sais qu'il vaut mieux ne pas fâcher Maman davantage... Viens donc ici recevoir la bonne fessée que tu mérites..."

Je n'ai rien répondu, laissant Maman m'attraper par le bras, et me basculer en travers de ses cuisses.



 J'avais tellement conscience que cette fessée était inéluctable
que je suis venue presque sans faire d'histoire, à la droite de Maman,
qui me prit le bras et me bascula en travers de ses genoux...

Pour une fois, elle n'avait pas attendu le moment du coucher ou de l'après-diner du moins, pour une fois aussi, et depuis plus longtemps encore, je crois, j'étais restée en tenue de ville (et de dimanche) pour attendre ma fessée, mais je pense que cela traduisait dans l'esprit de Maman la marque de mon retour à un statut de gamine, certes plus grande que les deux autres, mais qu'il faut fesser quand c'est nécessaire, pas forcément n'importe où, mais n'importe quand si besoin est.

Par vieux réflexe, je tentai de m'accrocher au fond de ma robe, mais Maman réagit de suite : "Christine, tu sais que je n'aime pas ça..." Et je relâchai, la laissant dégager mon bas du dos, puis descendre largement ma culotte, dévoilant des fesses blanches et tremblantes...


J'avais eu un instant la tentation de résister, de retarder le déculottage,
mais l'avertissement maternel, élevant tout de suite la voix,
m'avait dissuadé de persévérer, sachant que ce que je risquais surtout
c'était une tannée plus longue encore... 
Je n'osais me cabrer ou gigoter, et Maman prit le temps de bien bloquer mon bras, de bien me rééquilibrer, d'ajuster ses pieds, de trouver la meilleure des positions. Entre deux gestes, dans un moment de silence, je remarquai que l'on ne percevait plus le son de l'émission des petites. Cela aurait pu être parce qu'elles avaient fermé la porte du salon, c'était plus sûrement parce qu'elles avaient baissé le son, si même elles n'étaient pas en bas de l'escalier à tendre l'oreille...

"Alors, Christine, comme ça, on fait la tête chez Mamie, on lui répond en grognant, on fait la grimace quand je te demande de m'aider, et en plus, on ne fait pas attention à ses gestes et on casse un pot de confiture... En voilà bien des raisons pour te retrouver une fois encore sur les genoux de Maman, ma fille..", se mit à dire Maman, d'une voix posée et déterminée à la fois, alors que j'étais en position, tremblante dans l'attente de la première claque...

"Maman, je t'en prie, je serai sage, j'obéirai...", répondis-je, faute de trouver un quelqconque meilleur argument...

Maman soupira longuement : "Je le sais bien, Christine, je le sais bien. Une bonne fessée, cela sert à ça... Au moins un moment... C'est juste dommage qu'il faille te le rappeler aussi souvent... Mais, puisque Mademoiselle l'a bien cherchée, elle ne sera pas déçue... Allez, il est temps de réchauffer tout cela...". Elle accompagna sa dernière phrase de deux petites tapes, une sur chaque fesse, deux tapes presque moqueuses et qui me firent rager intérieurement, tout en me retenant heureusement.



Vérifiant que ma lune était parfaitement dégagée, bien disposée sous sa main,
Maman la regarda, comme si elle jaugeait le travail à accomplir...
"Il est temps de réchauffer tout cela, lâcha-t-elle, ironique,
accompagnant ces mots de deux petites tapes toutes douces, 
les dernières avant l'orage. Troublantes et vexantes à la fois... 

Le bras de Maman bloquant mon dos se fit plus pesant, elle-même redressant sa position, signe ultime que l'orage allait s'abattre sur ma lune...

"Allez, assez parlé,Christine, je vais te rappeler ce que c'est qu'une bonne fessée...", dit-elle enfin, au moment où sa main droite allait retomber pour la première fois...

A SUIVRE