mercredi 24 mars 2021

Chronique d'un redoublement : 157. Quand les menaces maternelles se font plus précises...

                                                                                                                      SUITE 156

 La quatrième semaine sans fessée débuta par deux plutôt bonnes notes en français et en maths. De quoi entretenir mes espoirs de voir se poursuivre cette période de trêve pour mon bas du dos... Mais ce 14 et ce 12 sur 20 n'impressionnèrent pas Maman qui me fit remarquer que ces deux matières avaient toujours été celles où je réussissais le mieux, mes points forts en quelque sorte.Et, moi qui espérais des compliments j'eus droit à un simple : "Bon, c'est bien, Christine, mais il n'y a pas de quoi se vanter..."

Deux jours plus tard, un 9,5 en géographie fut moins bien apprécié, Maman trouvant que je n'avais "sûrement pas assez appris cette leçon" puisque selon elle, "la géographie, il n'y a pas à réfléchir, mais juste à apprendre jusqu'à savoir la leçon par coeur".

Maman me demanda de revoir ce chapitre de géo, m'annonçant qu'elle me réinterrogerait dessus le soir-même. Inutile de dire que je retravaillai ladite leçon pour éviter que Maman ne se fâche.

 Maman tint à me réinterroger sur le contrôle de géographie, et je sentais bien que j'avais intérêt à bien répondre si je ne voulais pas retrouver les genoux maternels pour une fessée somme toute méritée...

En effet, je ne fis quasiment aucune faute dans mes réponses lorsqu'elle me posa à nouveau les questions de l'interrogation, au moment de se coucher. Je m'en sortais bien, même si 9,5 sur 20 n'était pas tout à fait la moyenne... Toutefois, Maman ne manqua pas de me rappeler à l'ordre, à sa manière : "Bon, ça va pour cette fois-ci, Christine. Je ne vais pas me fâcher, mais crois-moi bien, je ne te laisserai pas gâcher tes chances en ne travaillant pas assez... Je serais à ta place, je me méfierais, Christine, je me méfierais..."

Elle était sortie de ma chambre après avoir accompagné sa dernière phrase d'un petit mouvement de la main droite, paume ouverte, qui en disait plus long que tous les discours. Un geste qui voulait dire à n'en pas douter "Gare à tes fesses" ! J'eus bien du mal à m'endormir ensuite, ma tête me repassant en boucle quelques images fortes de mes précédentes fessées...

 

Le petit mouvement de la main de Maman en sortant de ma chambre valait tous les longs discours. Il voulait dire "Gare à tes fesses" et je savais que ce n'était pas une parole en l'air...

Deux ou trois autres jours se déroulèrent sans véritable anicroche. Mises à part quelques prises de bec entre Diane et moi, ma plus petite soeur cherchant visiblement à m'énerver, mais se composant une figure d'ange dès que Maman se rapprochait... Je n'étais pas dupe que ce comportement visait à me faire sortir de mes gonds, et de fâcher Maman en lui faisant croire que c'était moi qui embêtais ma soeurette...

Si je me plaignais, Maman me ressortait souvent : "Arrête donc, Christine. C'est à toi l'aînée à donner l'exemple. C'est la plus intelligente qui cède" ! Mais, comme cela ne suffisait pas à calmer nos chamailleries avec Diane, Maman passait le plus souvent à la menace plus directe et claire : "Si ce n'est pas bientôt fini, j'ai un bon moyen pour vous calmer... Si c'est une fessée que vous voulez, vous allez être servies !"

J'enrageais quand Maman nous menaçait ainsi, me traitant de fait comme une gamine de l'âge de Diane. Mais les raisonnements maternels s'appliquaient aux trois filles, le rôle d'aînée étant surtout de donner l'exemple, le bon exemple, dans son comportement, tout comme a contrario si elle se comportait mal, la sanction se devait d'être aussi exemplaire... Et je savais ce que cela signifiait alors pour mon bas du dos...

 

Les menaces maternelles s'adressaient aux trois filles, mais je savais bien que mon statut d'aînée faisait de moi l'exemple qu'il fallait donner, en travaillant, si je ne voulais pas être celle qui reçoit les fessées "exemplaires"...

Cette quatrième semaine s'acheva par un week-end classique avec un repas chez Mamie le dimanche midi, et une visite de Tata Jacqueline le samedi à l'heure du goûter. Avec les traditionnelles conversations sur les événements de la semaine et comportements des filles. 

Tata se rappelait que cela faisait un mois maintenant que je n'avais pas reçu de fessée... Elle ne s'en vanta pas devant mes soeurs, mais me félicita à un moment où nous nous trouvâmes toutes les deux dans le salon. "Alors, encore une semaine sans mauvaises notes, ni disputes de ta mère ! C'est bien ma chérie, tu t'assagis, je t'en félicite", m'avait dit ma chère tante.

"Même que j'ai eu un 14 en maths, tu sais," m'étais-je vantée, sans m'apercevoir que Maman revenait dans le salon pour apporter une tasse de thé à Tata. "Ne te vante pas trop, Christine",rétorqua Maman, avant de s'adresser à sa soeur : "Je constate que si cela ne va pas trop mal en classe, ta chère nièce n'arrête pas de se chamailler pour un oui, pour un non, avec ses soeurs. Surtout avec Diane, au lieu de calmer le jeu en montrant l'exemple. Il y a des moments où je ne sais pas ce qui me retient de ne pas sévir en m'occupant de ses fesses... A croire que cela lui manque..."

Diane qui suivait Maman n'a pas manqué de comprendre l'allusion, et eut du mal à s'empêcher de sourire. Mais je suis sûre qu'elle avait retenu qu'en me cherchant querelle et en m'accusant, il y avait une "chance" (si j'ose dire) que cela se termine mal pour mes fesses...  

Maman avait laissé entendre que la fessée me manquait... Diane, ma soeurette, qui était aux aguets se retint de rire ouvertement, mais je ne doute pas qu'elle m'imaginait déjà sur les genoux maternels culotte baissée...

En entendant la tirade maternelle, je me mis à répondre à Maman : "C'est pas vrai, c'est Diane qui ne fait rien que m'embêter. Pfff, c'est pas juste, c'est pas juste. J'en ai assez, moi !" J'accompagnai même ma dernière phrase en tapant du pied par terre.

Ma réaction me surprit moi-même. C'était sorti sans réfléchir, comme une colère rentrée. Je m'étais lâchée, me sentant protégée par la présence de Tata, mais cela n'était pas du goût de Maman, qui haussa la voix : "Qu'est-ce que c'est que ce ton, Christine ? Depuis quand est-ce que c'est aux enfants de décider ce qui est juste ou non ? Ne t'avise pas à me parler à nouveau de cette façon, sinon, je vais te calmer à ma manière, moi. Gare à toi".

Je filai dans ma chambre, histoire de ne pas envenimer les choses, alors que Tata Jacqueline essayait de prendre ma défense, rabrouée immédiatement par sa grande soeur, qui rétorqua : "Ta chère nièce cherche vraiment les ennuis. Je crois que cela finira mal bientôt pour elle".  

Avant de repartir, Tata vint me dire au revoir dans ma chambre en me conseillant d'éviter de mal répondre à Maman. Et ma tante d'ajouter : "Sinon, je ne donne pas cher de tes fesses. Ce serait dommage alors que tu ramènes des bonnes notes que tu sois punie pour des sautes d'humeur".

La soirée demeura tendue entre Diane et moi, et le dîner aussi, mais je veillai à ne pas répondre à ses provocations. Heureusement car Maman n'avait pas oublié, puisqu'elle évoqua la scène en venant à l'heure du coucher, nous dire bonsoir et éteindre la lumière.

S'asseyant un instant sur le bord de mon lit, elle eut des propos sans équivoque : "J'espère que tu vas bien dormir et te calmer, Christine. Tu sais, je n'ai pas apprécié que tu me répondes en tapant du pied devant ta tante. Je n'ai pas voulu sévir en sa présence, mais ne t'avise pas de recommencer, sinon, que Tata soit là ou pas, je te flanquerai une fessée déculottée dont tu te souviendras longtemps".


J'eus bien du mal à m'endormir tant les menaces de Maman résonnaient dans ma tête, sachant trop bien comment elle tient ses promesses. Et je m'imaginais déjà sur les genoux maternels, en plein salon, devant Tata et mes soeurs, culotte baissée, recevant une fessée mémorable, pour ne pas dire inoubliable... 

Comme voeux de bonne nuit, les menaces maternelles se posaient là. Elles m'empêchèrent de trouver le sommeil un bon moment. Moi qui traversais une période plutôt calme au collège, je me retrouvais menacée clairement d'une plongée en travers des genoux de Maman pour une fessée, qui plus est, déculottée, dont mon imagination débordante faisait remonter des images et des sensations en forme de cauchemars éveillés... 

                                                                                                         A SUIVRE