lundi 26 septembre 2016

Chronique d'un redoublement : 106.Quand une vendeuse et la voisine en apprennent de belles...

SUITE 105

Le moins que l'on puisse dire, c'est que malgré cette sorte de "fessée et demie" reçue ce samedi matin du fait de la visite impromptue de la voisine, je n'étais pas calmée. Preuve en avait été donnée avec ma ruade lorsque Tata, pourtant mon alliée dont je n'avais nulle peur, m'avait par jeu tapoté le bas du dos, en plaisantant...
Il faut dire que l'épisode du cauchemar éveillé où j'avais imaginé un retour de la voisine et une suite démonstrative et claquante pour mes fesses, m'avait laissée dans un état bizarre où j'en voulais à la terre entière, et à moi-même surtout...
Parfois, pour ne pas dire souvent, la fessée soulageait la punie que j'étais d'un poids. Surtout si j'avais réussi à gagner du temps, si au fond de moi je savais que j'y passerais coûte que coûte, le moment de la tannée en lui-même était évidemment très dur à passer, mais amenait à une sorte de fin de cycle d'angoisse, la déculottée maison rééquilibrant les comptes et faisant repartir comme à zéro.
Cette fois, c'était un peu le cas et, à coup sûr, Maman devait considérer cet épisode comme clos, mais de mon côté, subsistait l'impression que j'en avais eu plus que je ne méritais, comme si en la matière la dose était quantifiable...
Et puis, alors que si mes soeurs n'avaient pas été en capacité de savoir mon nouvel exploit avec le risque qu'elles ne me dénoncent à Maman, j'aurais sûrement tenté de ne rien dire jusqu'au dimanche soir au moins, voire plus...
Or, là, cela avait amené à ce que je me retrouve sur les genoux maternels dès le samedi matin, un timing peu habituel si j'ose dire, et cela allait m'amener inévitablement à ce que ma fessée illustre des conversations du week-end, ce que je craignais, d'autant que j'angoissais aussi d'imaginer que d'autres moqueries risquaient de m'attendre au collège lundi...


Maman et Tata poursuivaient leur discussion au salon.
Tata estimait que j'avais compris et serais sage à l'avenir.
Maman rétorqua que je n'avais pas le choix, sinon gare à mes fesses... 

Tata, en redescendant retrouver Maman, s'était attirée une remarque maternelle : "Alors, tu as pu consoler ta chère filleule. Tu vois qu'elle n'est pas morte. Ce n'était juste qu'une bonne fessée de plus, et une fessée bien méritée".
Tata Jacqueline avait répondu : "Oui, Christine a compris je crois. Elle m'a dit qu'elle ferait en sorte de ne plus avoir de colles. Elle est sincère, je crois..."
Maman rétorqua : "J'espère bien qu'il n'y en aura plus... Le dernier mois de l'année scolaire est entamé, il ne manquerait plus qu'elle récidive... Là, je plaindrais ses fesses si elle recommençait..."
Mes soeurettes avaient les yeux pétillants en écoutant cet échange, comme si elles imaginaient les conséquences d'une récidive de ma part...
Maman m'appela vingt minutes plus tard pour que nous partions faire des courses. Au moment où nous sommes sorties de la maison, la grande fille de la fameuse voisine aux plants à repiquer, était à la fenêtre et se mit à sourire en coin en me voyant... Je détournai le regard, comprenant que la grande adolescente avait dû avoir un compte-rendu détaillé de la visite de sa mère...



 La grande fille de la voisine me regardait passer
avec un sourire en coin... Sûr que sa mère
lui avait tout raconté...

Nous allâmes ensuite déposer les deux petites chez une des camarades de Diane, qui fêtait son anniversaire. Cela nous laissait du temps pour faire du shopping, moi, Tata et Maman. A plusieurs reprises, nous croisâmes des connaissances de Maman ou Tata, donnant lieu à quelques échanges badins, et habituels sur la famille, la conjoncture et le temps qu'il faisait. Mais, deux ou trois fois, les personnes croisées firent des compliments à Maman me concernant. Du genre : "Ah, c'est votre aînée ? Elle a bien grandi. Une vraie petite demoiselle maintenant !"
Ce à quoi Maman répondait : "Oui, c'est sûr, Christine grandit. Mais plus vite en taille qu'en sagesse, hélas..."
Cela suscitait la plupart du temps une réaction du genre incrédule, voire curieuse : "Oh, vous dites ça, mais elle m'a l'air calme et posée".
Maman rétorquait alors : "Oui, elle peut l'être, mais il faut encore que je la calme souvent à ma manière. Comme pas plus tard que ce matin..."
Ce n'était pas explicite, mais souvent un geste de la main, paume ouverte, faisait tout comprendre aux interlocuteurs de Maman.



 Les compliments que Maman recevait sur sa fille qui "grandissait" bien,
s'attiraient en retour quelques confidences,
sur la nécessité de sévir, comme ce matin, et si cela n'était pas explicite,
le petit geste de la main de Maman suffisait pour que ses interlocuteurs
m'imaginent sur les genoux maternels...

Nous nous rendîmes dans un magasin de vêtements, où Tata voulait acheter une robe pour aller à une cérémonie le week-end suivant, et où Maman voulait trouver pour moi une jupe plissée, Tata insistant aussi pour m'offrir une robe d'été en profitant de promotions.
Je rechignai un peu en essayant les jupes plissées alors que, pour les robes d'été, c'est Maman qui ne voulait guère arguant du fait que ce n'était pas un jour à me faire des cadeaux. Mais Tata insista en expliquant que les promotions allaient bientôt s'achever...
La vendeuse se mêla à la conversation, faisant moult compliments sur le fait que tout m'allait bien, que je faisais "grande" et autres arguments pour pousser à l'achat.
J'espérais que Tata m'achèterait la robe, et que Maman ne prendrait pas la jupe plissée, et je commençai à vouloir imposer mes vues, à insister en grognant, ce à quoi Maman répliqua en haussant le ton devant la vendeuse et quelques autres clients du rayon : "Christine, ce n'est pas le jour à faire des caprices, sinon on ne prend rien, et tu risques même de finir la journée comme tu l'as commencée... C'est clair, Christine ?"
Je  cessai de protester, et baissai la tête, ayant bien compris la menace... Je murmurai seulement : "Oh, non Maman ! Mais pour les habits, d'accord, on fait comme tu veux..."
La vendeuse crut bon de commenter : "Eh bien, voilà une grande fille sage et bien élevée qui obéit. J'en vois si souvent qui font des caprices ou des colères dans le magasin. Félicitations, Mademoiselle".
Maman prit le compliment pour elle, mais se crut obligée de décrypter mon changement soudain de comportement : "Oui, ma grande fille est bien élevée, mais ce n'est pas sans mal, je vous prie de croire. En tout cas, elle sait bien qu'il vaut mieux ne pas abuser de ma patience aujourd'hui, surtout après la bonne fessée que Mademoiselle a prise ce matin..."
La remarque fit faire de grands yeux étonnés à la vendeuse, et elle fit se retourner vers mois trois autres clients qui attendaient leur tour près des deux cabines d'essayage.


Près des cabines d'essayage, ma tentative d'insister contre
la volonté maternelle avait abouti à ce que la vendeuse
et les clients voisins apprennent que "Mademoiselle"
avait pris une bonne fessée le matin-même...

Je tentai de garder mon calme, mais ne pus m'empêcher de rougir. Tata comprenant ma gêne me serra contre elle, en disant : "Allez, c'est fini, on n'en parle plus. Tu vas avoir ta robe, tu es contente, j'espère ?"
Je lui fis un gros poutou de remerciements, n'ayant surtout qu'une hâte, celle de sortir du magasin, de me fondre dans la foule, de ne plus subir les regards des témoins de la scène...
Nous rentrâmes ensuite à la maison, après avoir fait un détour pour acheter une boite de chocolats que Maman voulait offrir à la voisine aux légumes pour la remercier, en plus des deux salades qu'elle lui avait donnée le matin. Passant par la rue de derrière la nôtre, nous nous arrêtâmes devant chez elle, Maman sonnant à la porte. La fille de la voisine ouvrit et appela sa mère, qui vint de suite. 
Maman s'excusa : "J'espère que nous ne vous dérangeons pas", dit-elle. 
La voisine, du tac au tac, répliqua : "Mais, non, vous ne me dérangez pas du tout". Et d'ajouter en souriant, avec un petit air complice amusé :  "Non, au contraire de ce matin, moi, je ne suis pas en train de donner la fessée à ma dernière fille. Elle a passé l'âge des déculottées, vous savez. Mais, entrez donc..."
Maman refusa : "Non, on ne fait juste que passer. Je suis avec ma soeur, et nous devons bientôt aller récupérer les petites chez les Martin. Je voulais simplement vous déposer ce petit cadeau de rien en remerciement de vos plants. C'est la moindre des choses..."
La voisine était confuse et insista pour que nous rentrions, mais heureusement Maman ne changea pas d'avis... "Il ne fallait pas", poursuivit la voisine, "ce n'étaient que quelques plants excédentaires venant de mon oncle jardinier. Mais, vous savez, c'est surtout moi qui suis vraiment désolée de vous avoir dérangée ce matin. Je ne savais pas que j'allais tomber au mauvais moment. Si j'avais su, je serais venue à une autre heure".
Maman tint à rassurer la voisine : "Mais, ne soyez pas confuse, vous ne m'avez guère dérangée. Comme je vous l'ai dit tout à l'heure, Christine a juste bénéficié d'une petite pause, mais n'ayez crainte, ma fille n'a rien perdu pour attendre. Christine est retournée sur mes genoux, où je l'ai à nouveau déculottée pour lui flanquer la tannée promise... De toute manière, vous ne pouviez pas savoir, surtout qu'avec Christine et ses soeurs, ça tombe quand cela doit tomber..."


La voisine étant confuse d'avoir interrompu ma fessée du matin,
Maman la rassura, non sans donner tous les détails,
expliquant que malgré mes protestations, elle m'avait à nouveau allongée
sur ses genoux et déculottée, avant de me flanquer la tannée promise...

La voisine semblait moins confuse, et répondit, en riant : "Oui, si je comprends bien, il n'y a pas d'heure pour la fessée... J'espère juste que cela ne se reproduira pas. D'ailleurs, demain je récupérerai peut-être quelques pieds de tomates plus tardives. Je les déposerai devant votre porte. Il y aura moins de risques..."
Maman conclut : "Mais non, sonnez donc. Surtout que d'ici demain, il y a peu de chances, je l'espère, que ma grande fasse encore des siennes. En général quand même, une bonne déculottée la calme pour quelques jours, n'est-ce pas Christine ?"
Je baissai la tête, et évitai le regard de la voisine et de sa fille, alors que nous rentrions à la maison après cette courte visite, bien gênante pour moi...
J'avais eu un instant l'envie de me mêler à la conversation, de dire à la voisine que si "il n'y avait pas d'heure pour la fessée" à la maison, ce qui pouvait laisser croire que j'en recevais toute la journée, de fait, le hasard avait joué à pas de chance pour moi puisque son coup de sonnette était survenu au moment précis où je recevais la fessée, ce qui ne m'était pas arrivé en milieu de matinée depuis belle lurette...
Mais, je risquais surtout que Maman me reprenne et donne des détails supplémentaires du genre : "C'est vrai, Christine a raison. Je préfère souvent attendre le soir au coucher pour régler nos comptes. Sur le moment, je lui annonce qu'elle aura affaire à moi au moment d'aller au lit... Et comme je tiens toujours mes promesses, elle sait qu'elle peut préparer ses fesses. Cela lui permet de réfléchir à ses bêtises. Et moi, je suis plus tranquille quand tout le monde est prêt à aller au lit pour m'occuper des fesses de Mademoiselle, et lui flanquer la bonne fessée promise..."
Mieux valait en effet ne pas me mêler de ce genre de conversation. J'avais déjà assez eu ma dose en la matière... 


A SUIVRE