jeudi 27 octobre 2011

Chronique d'un redoublement : 7. Un été pas très gai... mais pas que pour moi !

SUITE 6
La double fessée reçue le soir de l'arrivée du bulletin officialisant mon redoublement n'a pas manqué d'être largement évoquée par Maman lors de ses conversations en famille ou dans le voisinage.
J'adoptais donc une attitude très humble et cherchais à éviter toutes les discussions. Je sentais bien, dès qu'il y avait une amie de passage ou que Maman rencontrait un proche que le sujet des résultats scolaires de la petite famille allait venir sur le tapis. Je faisais alors mon possible pour ne pas être juste devant ma chère mère. Même si, par curiosité bizarre, je tendais l'oreille pour savoir ce qui se disait vraiment...



Et je revois ainsi Maman expliquer mon année "catastrophique" et l'obligation pour moi de redoubler. C'était, je pense, comme une vexation pour elle, et Maman tenait à bien dire qu'elle avait pourtant fait "le nécessaire" durant l'année...  Comme si elle voulait se justifier, et ne pas passer pour une de ses mamans trop laxistes dont les enfants étaient mal tenues.
Entre mères, surtout, le dialogue allait au concret des choses. Maman expliquait que j'avais pourtant reçu "de bonnes fessées" quand je les méritais. Et que, bien sûr, la décision du conseil de classe m'avait valu un retour tumultueux sur les genoux maternels...
Et la petite anecdote de la déculottée supplémentaire pour un mensonge éhonté revenait aussi comme pour bien illustrer cette justification maternelle...

Bref, ces derniers jours de classe étaient des plus pénibles et j'avais hâte que nous soyons en vacances, même si je savais qu'elles seraient marquées aussi par ce mauvais résultat et que j'aurais moins de liberté que si j'avais été bonne élève.



Les quelques rencontres en ville avec des mères de camarades de ma classe furent aussi des moments affreux pour mon amour propre. Et, celles de mes copines, qui pouvaient ignorer que Christine recevait encore la fessée, furent quasiment toutes renseignées... Vexée, rougissante, n'osant affronter les sourires en coin des mères et des filles, j'en arrivais à penser que c'était un bien que je ne sois plus, à la rentrée de septembre dans la même classe qu'elles...

L'avant-veille du dernier jour de classe fut marquée par l'arrivée des carnets de note de mes deux soeurs. Diane était radieuse et admise à passer "avec les encouragements" de son instituteur. Quant à Aline,qui avait craint jusqu'au bout, elle était admise, "de justesse", et à condition de faire des efforts pour se remettre à niveau.
Maman n'était pas surprise, elle, puisqu'elle avait été discuter du cas d'Aline à l'école et s'était engagée à ce que ma soeur travaille durant les vacances.

La perspective n'enthousiasmait pas ma soeur, mais elle avait l'habitude des cahiers de vacances depuis déjà deux ans.
Maman lui précisa qu'elle devrait faire une à deux heures de devoirs tous les jours, excepté le dimanche, et que les cahiers seraient montrés à la nouvelle institutrice à la rentrée, et donc qu'il y avait intérêt à ce que ce soit fait proprement et sérieusement.





Maman nous expliqua aussi que Diane aurait aussi quelques devoirs à faire, pour ne pas perdre son bon niveau. Et que, moi aussi, même et surtout si je redoublais, je ne m'en tirerais pas sans révision régulière. "J'ai récupéré tous tes devoirs de l'année", m'annonça Maman, "et nous les referons en veillant à ce que tu réussisses mieux".
Cela ne m'amusait pas, mais je savais bien que ces révisions seraient moins pénibles que ce qui allait être demandé à Aline.
Maman avait finalement signé le carnet de Diane, en la félicitant et lui promettant quelques récompenses durant ces vacances. Et elle avait mis son paraphe sur celui d'Aline, en la sermonnant sérieusement. Toutefois, elle s'en tirait sans autre dommage et j'en étais un peu jalouse. Il est vrai qu'elle passait en classe supérieure, et pas moi. Il y avait donc comme une logique que ce soit la redoublante qui ait reçu une fessée mémorable.

Pourtant, le même soir, Maman alla vérifier les cartables de mes soeurs, jetant un oeil sur un devoir de Diane, puis demandant à Aline de lui réciter la poésie qu'elle avait à apprendre.
Pas de chance pour soeurette qui avait fait l'impasse, et expliqua à Maman que les carnets étant rendus, l'instit n'allait sûrement pas interroger les élèves.
Maman haussa le ton : "Et si c'est marqué dans votre cahier de texte que la poésie est à apprendre, c'est pour faire beau, peut-être ? Déjà que tu passes de justesse, tu prends le risque de finir l'année sur une mauvaise impression... Mais, qu'est-ce que tu as dans la tête, Aline ? Cela ne va pas se passer comme ça..."
Aline était sans voix et ne réagit que lorsque Maman l'avait déjà attrapée par le bras, la tirant vers une chaise qu'elle avait retournée de la table de la salle à manger. Elle s'y est assise et a basculé ma soeur en travers de ses genoux. Jupe remontée dans le dos, et culotte prestement baissée,  la suite ne tarda pas. Aline recevait devant nos yeux, à Diane et moi, une fessée en bonne et due forme, une tannée claquante et vive qui la fit hurler de suite. Mais Aline n'avait pas ma pudeur et forçait plutôt les cris qu'elle ne les retenait.
J'eus l'impression que la fessée n'était pas très longue, Maman ne faisant qu'une ou deux pauses rapides avant de reprendre la claquée. Elle ne parlait guère non plus, restant concentrée sur le rougissement de la lune de soeurette. Sûr que ce n'était pas la déculottée magistrale de la redoublante, ni même la deuxième tannée de Christine la menteuse. C'était quand même une fessée culotte baissée de ma soeur devant mes yeux, et j'ose avouer que cela ne me déplaisait pas, et me consolait un peu...
Assurément ces vacances ne s'annonçaient pas très gaies. Mais il n'y avait pas que pour moi...


A SUIVRE

vendredi 14 octobre 2011

Chronique d'un redoublement : 6. Des lendemains pas faciles à vivre

SUITE 5


Epuisée par cette deuxième fessée reçue sans que je m'y attende, je me suis endormie avec des idées noires et la sensation que je m'étais mise toute seule dans un sale pétrin. Ce redoublement, j'en avais sous-estimé la probabilité, pensant que je serais sauvée, mais la réalité était toute autre... Avec la perspective de devoir faire une année sérieuse, car j'avais bien compris que les menaces maternelles n'étaient pas que des mots, et la rougeur de mes fesses en témoignait...
Le lendemain, il fallut reprendre le cours de ma vie, et sortir de ma chambre où j'aurais aimé rester jusqu'à ce que tout cela soit oublié...
Mais, Maman n'était pas du genre à tourner la page en vitesse. Et, ce redoublement fut le sujet principal de conversation maternelle dans les jours suivants. Tout le monde put savoir que Christine allait redoubler, et que ce n'était pas pour un problème de capacité intellectuelle, mais bien de discipline...
Et la confidence incluait presque toujours ce que cela m'avait valu...
Tata, Mamie, la voisine, la boulangère, M. le curé, le garagiste, la caissière du supermarché, dès que quelqu'un demandait à Maman si ça allait, elle répondait que oui, mis à part des soucis avec les filles...
Et les commentaires de Maman allait du très soft : "Ah, mais Christine a déjà été punie comme il se doit", qui n'était pas très explicite, mais facile à deviner en voyant que je me mettais à rougir instantanément aux détails, comme ceux donnés à Tata Jacqueline : "Ah, mais tu sais, ta chère nièce a intérêt à changer d'attitude en classe. Sinon, elle sait ce qui l'attend... Je lui en ai déjà donné un échantillon vendredi. Christine a pris une bonne déculottée devant ses soeurs et je ne l'ai pas ménagée. Et comme je me suis aperçue qu'en plus Mademoiselle m'avait menti, elle a terminé la soirée sur mes genoux, pour une nouvelle fessée bien méritée..."
Moi, je baissais la tête, je cachais mon trouble, je savais que dire le moindre mot n'aurait fait que permettre à Maman de renchérir. Je restais donc autant que possible dans mon coin et tâchais d'éviter de croiser le regard de nos visiteurs ou de qui nous rencontrions.





Mes soeurs jubilaient, sans oser bien sûr ricaner devant Maman, mais je les entendais rire sous cape ou se raconter ce qu'elles avaient entendu.
Un moment, samedi après-midi, dans le jardin où était étendue une grande couverture pour qu'elles lisent et s'amusent en profitant du beau temps, je les ai vues profiter du fait que Maman m'avait demandé de les garder un quart d'heure, le temps qu'elle aille faire une course à l'épicerie du quartier, pour se moquer de moi.
"Allez, si on jouait à la Maman et la redoublante", dit Aline en essayant d'attraper Diane qui riait aux éclats en se débattant à peine. "Non, non, pas encore la fessée, Maman, non", faisait-elle semblant de supplier, alors qu'Aline cherchait à baisser son pantalon en jouant la Maman : "Mais si, mais si, je vais te déculotter, et rougir tes fesses... Si, si tu auras deux fessées comme Christine, hihi..."
Je les aurais étripées, mais elles surent stopper net quand elles entendirent la porte d'entrée s'ouvrir. Je n'osai rien dire à Maman, pensant qu'elle ne m'aurait pas crue et qu'elle m'aurait fait comprendre que si je ne voulais pas que mes soeurs se moquent de mes fessées, je n'avais qu'à pas en mériter... 



Dimanche, c'était la fête de l'école des petites où Maman tenait un stand avec Mme Aumont et une autre mère. Les années précédentes, je me faisais une joie d'y participer, là j'en avais plutôt la hantise.
Je prétextai être patraque et demandai à Maman de pouvoir rester à la maison. Cela l'arrangeait plutôt car en tenant le stand elle ne pouvait nous surveiller en permanence. Pour les petites, c'était moins grave car elles étaient dans leur école et sous l'oeil de leurs insitutrices. Maman, comprenant sûrement un peu ma gêne, accepta, mais préféra que j'aille passer l'après-midi chez Tata Jacqueline. 
J'étais assez heureuse d'éviter la kermesse, ne doutant pas qu'en un après-midi au côté de Mme Aumont, Maman ne pourrait guère tenir sa langue... Les mésaventures de ma lune allaient encore entretenir les conversations...


A SUIVRE

lundi 10 octobre 2011

Chronique d'un redoublement : 5. Une surprise en forme de confirmation brûlante...

SUITE 4

La réunion improvisée avec les deux autres mamans ne dura pas très longtemps. L'organisation du stand était bien ficelée et les mères la prolongèrent juste le temps de prendre un thé ou une tisane, et de papoter...
J'aurais voulu guetter et écouter mais j'avais peur d'être repérée et je me doutais bien que mes oreilles devaient siffler par moment...
J'entendis Maman raccompagner les deux dames dans l'entrée et se souhaiter bonne nuit. Alors qu'elle saluait Mme Aumont, Maman lui dit : "En tout cas, merci pour le renseignement. Vous m'en avez encore appris une belle. Je vais régler cela sur le champ".
C'était à la fois clair et pas assez précis pour que je me sente concernée, mais je me méfiais. J'imaginais surtout que c'était peut-être à propos de Diane qui était en classe avec Laure.
Dans ce cas, j'allais avec un peu de chance ne pas être la seule punie du jour...
Maman referma la porte derrière ses amies et resta quelques minutes en bas pour ranger. Il était neuf heures et elle monta comme prévu pour nous dire bonsoir et éteindre.
J'étais presque contente d'en finir enfin avec cette journée pleine de rebondissements... et très désagréable pour ma lune !
Je quittai le lit où je m'étais affalée depuis que j'étais remontée vexée de la conversation avec Mme Aumont. Je rangeai les affaires de mon bureau et refermai mon cartable. J'avais normalement le temps car Maman couchait toujours les petites avant de venir m'éteindre.
Mais, surprise, elle entra dans ma chambre, en disant entre deux grands soupirs : "Ah, Christine, ah, Christine, tu n'en louperas pas une..."
Maman s'était assise sur le bord de mon lit et me regardais avec un oeil exaspéré. "Mais, qu'y a-t-il Maman ? Que veux-tu dire ? Je n'ai rien fait ce soir ".
Elle enchaina : "Ce soir, non, à moins que je ne l'aie pas encore découvert, mais je vais te parler de ce midi, Christine, moi !"
J'eus un flash. Je me souvins de la réflexion de Mme Aumont : "Ma fille m'a appris ça ce midi..." Maman aurait-elle compris ma petite manoeuvre ? Je bredouillai : "Euh, que veux-tu dire, Maman ? Je peux sûrement t'expliquer".
Elle répliqua : "Oh, non, Christine, ne dis rien. Tu es encore capable de vouloir me faire croire que toutes tes camarades ont eu leur bulletin ce matin et que toi, tu ne l'as eu que l'après-midi. Non, ce que je vois, moi, c'est que tu m'as menti, Christine. Allez, au point où tu en es, ose au moins le reconnaître... C'est vrai, Christine ?"
J'éclatai en sanglots, avec encore ce réflexe de négation ,mais vite réprimé : "Euh, non, non. Euh, enfin, euh, bah oui, M'man. Mais, c'était euh, parce que, euh, tu allais, euh, enfin, que tu avais euh, promis, euh de me euh, de me donner euh..."
Elle finit ma phrase : "De te donner la fessée, Christine, bien sûr. Et au lieu d'être franche et courageuse, Christine a encore préféré mentir, dire un mensonge de plus, juste pour être tranquille à midi... Mais, ça, Christine, tu sais très bien que je ne l'admets pas et que je ne l'admettrai jamais... Alors, viens ici, tout de suite..." 
Elle tapotait ses genoux en m'y invitant. Je suppliai : "Mais, Maman, je viens de l'avoir ma fessée. Non, non, je t'en prie".



Maman se leva et vint m'attraper par le bras. Se rasseyant, elle m'attira en travers de ses cuisses. Instantanément, elle baissa mon pantalon de pyjama et ma culotte. "Christine, je vais te faire comprendre qu'il ne faut pas me mentir. Tu viens de recevoir une bonne fessée pour ton mauvais bulletin, mais tes fesses méritent que je les rougisse à nouveau pour ton mensonge. Je te l'ai dit tout à l'heure, Christine. Je ne te laisserai plus rien passer... Tiens, tiens, tiens et tiens..."
Elle entreprit de raviver la couleur de mes fesses, et ses claques sur un épiderme encore sensible de la tannée de la fin d'après-midi devinrent vite insupportables. Je criais sans me retenir, qu'importe si les petites entendaient. Du moins, ce soir, elles ne voyaient pas.
La fessée fut rapide, mais terriblement marquante, une claquée magistrale d'une mère déterminée et qui mettait ainsi à profit la première occasion de me montrer que ces menaces n'étaient pas que des mots...



Maman me laissa enfin, le visage noyé de larmes, le bas du dos écarlate et brulant. Elle partit en disant : "Bonne nuit, et que cela te serve de leçon, Christine". 
 Elle éteint la lumière et referma la porte me laissant enfin seule. Je roulai sur mon lit, gardant les fesses à l'air, et pleurant longuement dans mon oreiller. Ce n'est que plus tard quand mon épiderme fut moins chaud que je remontai mon pantalon de pyjama. 
En couchant mes soeurs, Maman avait expliqué que Christine avait menti et qu'elle avait eu droit à une nouvelle fessée, une bonne déculottée. Il était temps que la journée s'achève, j'allais m'en souvenir longtemps de ce jour du redoublement !

A SUIVRE

samedi 8 octobre 2011

Chronique d'un redoublement : 4. Des confidences bien gênantes pour moi...

SUITE 3

Maman nous appela pour le dîner un peu avant 19 h. "Je vous fais souper tôt, car je dois finir de préparer le stand de la kermesse de l'école des petites, que je tiendrai dimanche avec les mamans de Laure et de Babette".
Le repas fut avalé rapidement, ce qui n'était pas pour me déplaire... Mes soeurs n'étaient pas moqueuses comme souvent. du moins pas ouvertement. Elles sentaient bien que la situation était grave et que ce redoublement n'était pas un sujet de plaisanterie. D'ailleurs, si Diane était assurée de passer en classe supérieure, Aline avait encore du souci à se faire, ses notes étant en dessous de la moyenne, et la décision en primaire n'étant annoncée que dans la dernière semaine.
Ce qui venait de m'arriver devait donc plutôt angoisser ma soeurette, même si ses passages étaient toujours ric rac, et que c'était surtout Maman qui jouait sur cette peur pour obtenir qu'Aline s'accroche et travaille dur.



Nous fûmes envoyées dans nos chambres, Maman annonçant que nous pouvions nous occuper jusqu'à 21 h, et qu'elle viendrait éteindre.
J'allais monter assez heureuse de retrouver la solitude de mes quatre murs.
Mais, avant cela, il fallait dire bonsoir à la maman de Laure, Mme Aumont qui était déjà arrivée pour sa réunion avec notre mère.
Laure était en classe avec Diane, et très copines, mais elle était aussi la petite soeur de Marion, une fille de ma classe que je fréquentais très peu. C'était une grande blonde, qui était du genre à fayoter avec les profs et à se la jouer petite demoiselle. Elle était le plus souvent avec deux autres filles de la classe, qui faisaient bande à part, et se trouvaient liées par l'appartenance à une équipe de volley-ball.
Mme Aumont embrassa mes soeurs qu'elle voyait souvent, puis en me voyant m'approcher, me lança : "Ah, alors, Christine, j'ai appris ce midi que tu ne serais plus en classe avec Marion, l'an prochain. C'est dommage quand même. Il va falloir se reprendre l'an prochain".
Maman qui avait tout entendu, sembla prendre ma défense, n'appréciant peut-être pas la réflexion : "Dommage en effet, surtout que Christine avait un an d'avance. Elle a même quinze mois de moins que votre Marion, je crois. Le problème vient un peu de là. Christine a abordé le collège en étant trop gamine dans sa tête. Le redoublement devrait être salutaire".
Mme Aumont acquiesça : "Oui, mieux vaut repartir du bon pied. C'est souvent en début d'année que cela se joue. Mieux vaut ne pas trop leur laisser la bride sur le cou."
Ce à quoi Maman rétorqua : "Ah, ça non, mais ce n'est pas le genre de la maison. Christine le sait bien.Et je lui ai rappelé à ma manière, pas plus tard que tout à l'heure. N'est-ce pas, Christine ? Rien de telle qu'une bonne fessée pour faire passer le message..."
J'ai rougi et baissé la tête. Mme Aumont avait esquissé un sourire en coin et je ne savais plus où me mettre. Elle ajouta : "Oui, il y a des moments où c'est ce qu'ils comprennent le mieux. J'ai de la chance que Marion travaille bien cette année et que je n'ai plus à sévir, mais c'est vrai que, par moments, j'ai encore la main qui me démange..."
En disant cela, Mme Aumont pianotait des doigts de sa main droite sa cuisse et j'avais l'impression étrange qu'elle aurait pu m'étaler sur ses genoux et me déculotter...
Mais, il n'en était rien. Heureusement...
Maman mit fin à la conversation en disant : "Ah, ça, la main qui me démange, ça m'arrive aussi... Mais, je peux vous dire que je ne la laisse pas me démanger longtemps avant de m'en servir. Et je connais une redoublante qui pourra vous le confirmer... Allez, Christine, dis bonsoir à la Maman de Marion, et montez toutes les trois dans vos chambres."
Mme Aumont m'embrassa et, alors que je me retournais pour quitter la pièce, elle m'accompagna d'une main posée sur le bas du dos : "Allez, file, coquine, j'espère que tu ne feras pas trop enrager ta mère". Ce n'était pas une tape, mais c'était symbolique. J'avais envie de crier, de lui montrer ma colère, mais je n'en fis rien. Cela aurait été mal venu, surtout ce soir-là...


Je montai en cachant ma rage. J'étais vexée, mais je n'avais qu'à m'en prendre à moi-même.
Je me suis étendue sur mon lit, et j'ai sangloté. Je n'avais plus mal aux fesses, la chaleur de la tannée maternelle étant déjà bien apaisée, mais cette fessée pour mon redoublement venait de sortir du cercle familial. Avant même que Maman n'en parle à Tata ou lors des prochains repas de famille.
La mère d'une camarade de classe que je n'appréciais pas en prime venait d'en avoir la révélation, et je me doutais qu'elle risquait d'en parler chez elle.
La même conversation m'avait appris que Marion n'avait plus reçu de fessée depuis au moins toute cette année scolaire. Alors que, moi, je venais de prendre une déculottée magistrale et que Maman m'en promettait plus qu'à mon tour à la rentrée prochaine... Il y avait de quoi broyer du noir, faire des cauchemars, et s'en vouloir terriblement de n'avoir pas su éviter ce redoublement dont je n'avais vraiment pas fini d'entendre parler...

A SUIVRE

lundi 3 octobre 2011

Chronique d'un redoublement : 3. L'heure des (premiers) comptes...

SUITE 2

Je m'étais endormie avec les menaces maternelles dans la tête : "Tu sais ce qui t'attend... La fessée, Christine, la fessée que tu mérites. Ah, tu peux les préparer tes fesses, ma grande. Ca va barder... crois-moi !"

Mais, bizarrement, ce soir-là, cela ne me faisait presque rien. La fessée, c'était le moindre mal. Je savais bien que je n'y échapperais pas, et j'avais imaginé la recevoir dès ce soir. Les menaces maternelles pour le lendemain me faisaient l'effet d'un sursis inattendu et me promettait la tranquillité jusqu'au lendemain. Dans ma situation, c'était quasiment inespéré...


"Ca va barder", précisait Maman, mais je comprenais bien qu'une telle nouvelle que ce redoublement  ne pouvait m'attirer moins qu'une déculottée maison, et j'en avais déjà les images en tête...
Mais, je broyais surtout du noir en pensant à ce que redoubler signifiait. Je n'y avais jamais songé de façon aussi précise, et cela m'angoissait.
Redoubler, c'était ne plus être dans la classe de mes meilleures copines, c'était se retrouver au milieu de celles actuellement en Sixième que nous prenions ostensiblement pour des gamines.
C'était aussi la probabilité de retrouver la plupart des profs de cette année, et certainement mes bêtes noires...
Je prenais conscience que si l'on m'avait rabâché cela durant les dernières semaines, j'aurais sûrement fait les efforts nécessaires pour m'éviter ça... Au lieu de me croire inatteignable...
Le lendemain matin, je suis repartie au collège sans enthousiasme, mais j'étais surtout contente de quitter Maman qui me mettait dès le lever la pression, en me rappelant que ce jour là, je ramènerais mon bulletin...
En classe, les décisions de redoublement qui concernaient deux autres filles avec moi, firent vite le tour de la cour de récréation. Des copines vinrent me demander ce que cela me faisait, et comment ma mère allait réagir.
Je jouai les indifférentes, disant que je m'en doutais et que Maman l'avait déjà appris, hier de la bouche de la principale.
"Ma pauvre Christine, qu'est-ce que tu as dû te faire engueuler, je n'aurais pas aimé être à ta place. Moi, ma mère m'aurait étripée", commenta l'une des deux Martine.
Je restai sur le ton détaché en affirmant : "Oui, elle n'était pas contente, mais elle m'a juste passé un savon, et c'est tout. Si, si, je t'assure".
De fait, je ne mentais qu'à moitié, omettant seulement de leur dire ce qui m'attendait au retour du bulletin...
Ce fichu bulletin du dernier trimestre, Mme Petit vint nous le remettre au cours de la dernière heure de la matinée. Il confirmait évidemment mon redoublement, avec quelques appréciations peu flatteuses en prime.
A midi, quand la sonnerie retentit, je ne le remit pas dans mon cartable, mais le plaçai dans le casier individuel cadenassé que nous avions pour laisser quelques affaires, livres, ou affaires de sport les jours de gym.
Maman l'attendait pour le soir. Je n'allais pas me vanter de l'avoir déjà. Cela supposait bien un petit mensonge à l'heure du repas, mais je pensais qu'un mensonge de plus ou de moins ne changerait pas grand chose à la couleur de mes fesses quand viendrait le moment fatidique. Alors que ce petit mensonge m'assurait au moins quelques heures de calme de plus...
Et, de fait, je réussis à mentir effrontément quand Maman me demanda si j'avais eu le fameux bulletin... "Non, non, M'man, promis. On l'aura cet aprém' sûrement", avais-je affirmé.
Quand je suis repartie au collège pour 14 h, Maman me lança : "A ce soir, ma chérie. Tu reviens vite... Tu n'as pas oublié que nous avons un petit compte à régler toutes les deux..."
Les trois heures de cours de ce vendredi après-midi, les derniers de la semaine, qui m'apparaissaient souvent interminables, me parurent passer à vitesse grand V...
Il était déjà 17 h et si mes copines sortaient en courant, moi je n'avais pas envie de me presser.
Je discutai un moment avec deux filles de ma classe qui attendaient que l'on vienne les chercher. Je laissai aussi partir seule Elodie, qui n'habitait pas loin de la maison et avec qui, parfois, je faisais le chemin en papotant.
Je n'avais pas envie de risquer qu'elle comprenne quelque chose si Maman, comme souvent, avait été devant la maison quand nous serions arrivées...



C'est donc seule, très seule, que je me décidai à rentrer, d'un pas bien lent, trainant presque les pieds, mais comment avancer normalement quand on sait que chaque pas vous rapproche d'une fessée, de la fessée promise, de votre fessée inéluctable...





Maman était dans le couloir quand j'ai franchi le seuil de la maison. Elle regarda sa montre et lança : "Tu es en retard, Christine. Je t'avais pourtant dit de ne pas trainer... Je comprends bien que tu ne sois pas pressée de rentrer, mais il faut toujours payer les conséquences de ses actes..."
Je fis profil bas et commençai à monter vers ma chambre. "Où vas-tu comme ça ?", lança-t-elle. "Bah, euh mettre mon cartable dans ma chambre".
Elle répliqua  "Non, ce n'est pas la peine. Tu le monteras plus tard. Je voudrais bien voir ton bulletin avant. J'espère que tu l'as cette fois ?"
Un court instant, j'eus la tentation de nier, mais son regard foudroyant me fit revenir à une attitude plus raisonnable : "Mon bulletin, euh, non, je ne l'ai, euh enfin, si, si, je l'ai bien sûr", balbutiai-je en ouvrant mon cartable, et en faisant semblant de chercher, toujours avec ma manie de vouloir gagner du temps...
Elle me prit le sac des mains. "Allez, laisse-moi faire. Je vais bien le trouver. Et va donc dans la cuisine prendre ton goûter".
Je ne me le fis pas répéter deux fois. Je la laissai prendre le bulletin et allai dans la pièce voisine où m'attendaient un verre de lait et une double tartine de pain beurré recouvert de compote maison.
Les verres vides de mes soeurs, déjà dans l'évier, témoignaient de leur présence, mais je ne les entendais pas.
J'eus du mal à avaler mes tartines, gorge nouée, et angoissée comme jamais. Quand j'ai fini mon goûter, je ne savais pas quoi faire. J'attendis encore un peu, sachant que si j'essayais de monter dans ma chambre, les bruits de porte me trahiraient...
"Christine, tu as fini, j'espère. Tu ne vas pas rester deux heures dans la cuisine. Viens donc ici..." lança Maman d'une forte voix qui venait du salon.
Je comprit qu'il fallait obéir. Et avec le même enthousiasme que sur le chemin de la maison, j'allai rejoindre Maman au salon.
Elle était assise sur la chaise du petit bureau où elle rangeait son courrier. Avec mon bulletin en main...
Mais, ce qui me fit sursauter, ce fut de voir qu'Aline et Diane étaient assises à la table de la salle à manger, devant cahiers et livres, en train de faire leur devoir, sans dire un mot. Un silence total qui expliquait que je ne les avais pas entendues avant. Mais, si les têtes étaient penchées sur les livres, les regards étaient bien levées vers moi, et je les devinais très curieux...




Je bredouillai : "Euh, Maman, on ne pourrait pas monter dans ma chambre ?"
Elle répliqua : "Oh, non ma fille, c'est la présence de tes soeurs qui te gênent, peut-être. Moi, ce qui me gêne, c'est d'avoir une fille qui va perdre une année stupidement... Et, je crois que ce sera utile à tes soeurs de savoir ce qui se passe dans ce cas-là..."
Je sanglotai : "Maman, je t'en prie, je ne recommencerai plus. Je travaillerai, je serai sage, promis juré".
Une défense bien inutile qui ne fit qu'énerver Maman davantage : "Tu ne recommenceras plus. Ca, je l'imagine bien, Christine, et je ne laisserai pas la situation se dégrader à nouveau, c'est sûr, ça..."
Maman se mit à lire les dernières notes et les appréciations. Un zéro en histoire, pourtant matière forte pour moi en général, mais pour cause de leçon "oubliée" d'apprendre, un "Manque de travail", en français, et un "Si Christine mettait un peu de l'énergie qu'elle déploie à chahuter derrière mon dos à suivre les cours, elle pourrait être parmi les meilleures. C'est dommage de gâcher ainsi ses chances" en anglais ne faisaient que confirmer tout ce que la principale avait dit à Maman.
Je tentai quelques réponses alambiquées, mais mon cas était indéfendable. 
Maman acheva la discussion en me faisant comprendre ma douleur. "Christine, je crois franchement que j'ai encore été trop gentille avec toi cette année. J'ai cru que tu comprendrais avec les fessées que tu as reçues... Mais, cela n'a pas suffi à l'évidence. Je t'ai laissée parfois la bride sur le coup, croyant en tes promesses quand la moyenne baissait. Et tu en as profité. En tout cas, ma fille, l'an prochain, ce sera une toute autre histoire, et en tant que redoublante, j'attends de toi que tu sois toujours dans les premières de la classe... Et, je n'attendrai plus que tu ramènes un zéro ou deux heures de colle pour te rappeler à l'ordre. Je ne céderai plus, ma fille, je te le promets, aussi vrai que tu vas recevoir ce que tu mérites sur le champ... Allez, viens ici, Christine..."



Les petites avaient posé leur stylo et regardaient ouvertement la scène. Cela ne dérangea pas Maman : "Vous allez voir ce que je réserve aux filles qui travaillent mal. Que cela vous serve de leçon aussi, Diane, et aussi à toi Aline, dont le passage en classe supérieure n'est pas encore gagné..."
Je ne pus empêcher Maman de m'attraper par le bras. Je tentai un instant de résister mais je savais bien que c'était vain, et je me laissai basculer en travers des genoux maternels...

J'étais en fait quasiment soulagée que Maman arrête de me parler de mon avenir de redoublante qui s'annonçait claquant et rougissant...
Je n'avais qu'une hâte, c'est que ce mauvais moment soit passé, et je savais que, devant les yeux des petites, mieux valait jouer les courageuses.
Je laissai donc Maman remonter ma jupe, et s'appliquer à baisser ma culotte largement.
Je suppliais seulement à mi-voix, demandant pardon, et répétant des "non, non, non".

Mais, Maman, après avoir un moment laissé ma lune blanche bien exposée, jouant du fait que je ne me débattais pas cette fois, leva enfin son bras et commença à me donner cette fessée, je le reconnais, ô combien méritée...



Ce fut une tannée méthodique, longue, brulante, appliquée avec énergie et terrible savoir-faire.
"Ah, tu t'en souviendras de ce redoublement, Christine. Je me suis pourtant souvent occupé de rougir ces fesses-là, mais ce n'était pas assez donc... Qu'à cela ne tienne, ma fille, voilà déjà pour te faire réfléchir. Une bonne volée qui te mettra peut-être du plomb dans la tête... Mais, je te promets surtout que tu n'as pas fini de me montrer tes fesses. Je ne sais pas si c'est la dernière fessée de cette année scolaire... Il reste encore dix jours de cours, on ne sait jamais, mais dis-toi bien Christine, que c'est ta première fessée de redoublante, la première parce que je te le répète, l'an prochain, je ne laisserai rien passer, Christine, rien de rien..."



Quand elle a enfin achevé ma fessée par une dernière série de claques qui m'ont arraché des cris aigus, je suis tombée à genoux, comme prostrée quelques secondes.
Puis, rouvrant les yeux, je vis trois regards, Maman et les petites qui semblaient fixés sur ma lune écarlate. J'ai remonté tant bien que mal ma culotte, avant de filer dans ma chambre. J'en aurais bien refermé la porte jusqu'au lendemain, pour ne plus voir personne. Hélas, il n'était qu'à peine 18 h, et quelque part mon année de redoublante ne faisait que commencer...

A SUIVRE