samedi 29 mai 2010

Moments cruciaux : la rencontre fortuite de Mlle Paule (SUITE)

(SUITE)
Se mettre en pyjama ressemble à un préparatif


Les moqueries d'Aline me restaient dans la tête en revenant dans ma chambre... Le geste de sa main, son allusion à ce qui m'attendait, son imitation de mes cris, de mes protestations me mettaient encore plus dans la triste réalité de ma position...
Oui, j'allais recevoir la fessée, et rien ne pourrait arrêter le cours des choses, hormis un tremblement de terre ou quelque événement inimaginable.
Aller à la bagarre avec ma soeur n'aurait rien arrangé, je le savais bien, et elle en profitait.
Il fallait maintenant que je me mette en pyjama, que je range mes affaires, bref que j'accomplisse les dernières tâches avant mon rendez-vous programmé avec les genoux maternels...
C'était un peu comme si je devais moi-même prendre part aux préparatifs...
Moi la pudique, la timide avec son corps, je devais me déshabiller entièrement et enfiler ce qui était mon vêtement de nuit, mais qui en l'occurrence prenait l'allure d'une sorte de costume de fessée...
Je le fis sans perdre de temps, ressentant une angoisse en apercevant un instant mon image dans la glace de mon armoire. Il fallait vite que je mette ce pyjama qui allait encore cacher mon épiderme pour un petit bout de temps...
Ma précipitation à enfiler ma tenue de nuit ne faisait que rallonger d'autant mon temps d'attente, ce moment plus ou moins long qui était à la fois un répit et un supplice...
Le pas de Maman montant les escaliers n'était qu'un degré supplémentaire dans la montée de l'angoisse. Elle allait d'abord mettre au lit mes soeurs, ce qui prenait plus ou moins de temps, alors qu'au passage devant ma chambre, elle avait entrouvert la porte pour vérifier si j'avais suivi ses instructions : "J'espère que tu es prête, Christine... Je couche tes soeurs, et j'arrive, ma chérie, j'arrive..."
Dans ces petites phrases, il n'y avait aucun mot précis, aucune menace formulée, mais la répétition du "j'arrive..." voulait tout dire, et chacun savait ce que cela voulait dire...
Je guettais même les mots qu'elle pouvait dire à mes soeurs pour les inviter à dormir, à rester tranquille, à ne pas chercher les ennuis, et mon coeur battait de plus en plus fort en comprenant qu'elle allait enfin arriver...
Cette fois, j'avais préparé le mot de Mlle Paule, que Maman a lu sans surprise puisqu'elle en connaissait le contenu. J'ai tenté d'argumenter, de faire croire que je lui aurais donné ce soir de toute manière, que la veille, je "n'avais pas eu le temps"...
Mais, les arguments tombaient sur un mur, et j'étais encore chanceuse que Maman ne se soit pas aperçue qu'en fait j'avais le mot de la prof depuis, non pas la veille, mais l'avant-veille....
J'eus droit à un sermon en règle, me rappelant que c'était inadmissible de chahuter en cours, que Maman n'admettrait jamais que je récolte des heures de colle, et que je serais punie à chaque fois à la maison en prime.
Sans oublier une litanie de reproches sur le fait que je n'avais pas osé le dire à temps, que Maman s'était retrouvée comme prise en défaut devant la prof, et que cela était impardonnable, et que j'allais le payer cher...
Quand Maman me prit la main pour faire les trois pas qui nous séparaient de mon lit, je ne résistai que par les mots, implorant sa clémence, mais la laissant m'entrainer....
Quelques secondes plus tard, j'étais allongée sur ses genoux...

Le bas du pyjama m'entravait les cuisses...



Sans surprise, Maman prit soin de baisser mon bas de pyjama largement, dégageant ma lune tremblante, alors que le pantalon entravait mes cuisses et rappelait sa présence dès que je gigotais un peu.
"Ah, je vais t'apprendre, moi, à chahuter, à mentir, à faire honte à ta mère... Et, arrête de pleurnicher comme si je ne t'avais pas prévenue... Tu sais très bien ce qui t'attend, Christine. Tu l'as méritée plutôt trois fois qu'une cette fessée.. Et tu vas être servie, ma fille... Puisqu'il n'y a que cela qui te fasse réfléchir, eh bien, j'espère que celle-là te servira de leçon... Tiens, tiens, tiens... Crois-moi, tu t'en souviendras de cette déculottée..."

mardi 25 mai 2010

Moments cruciaux : la rencontre fortuite de Mlle Paule



"Mme Spaak, ah, cela tombe bien"


C'était jour de courses avec Maman. Nous allions m'acheter de nouveaux chaussons de danse et traversions le parc municipal, quand je l'ai vue qui arrivait en face. Elle, Mlle Paule, ma prof d'anglais, ma bête noire, qui venait de me donner à nouveau deux heures de colle avec un mot pour demander à rencontrer Maman.
Le mot trainait dans mon cartable depuis l'avant-veille mais je n'avais pas encore osé en parler, le montrer...
J'ai fait semblant de ne pas la voir et j'ai tenté d'attirer Maman vers une allée adjacente... Mais, Mlle Paule nous avait vues et elle fondait sur nous en forçant le pas...
"Mme Spaak, bonjour. Cela tombe bien, moi qui voulais vous rencontrer. Christine vous a bien donné mon petit mot ?" demanda-t-elle d'entrée.
Devant la perplexité de Maman, j'ai cherché à intervenir. "Ah oui, je n'ai pas eu le temps de te le dire, Mlle Paule m'a donné une enveloppe pour toi. Je voulais te le donner ce soir quand on fera les devoirs..."
Maman fronça les sourcils. "Oh, je sentais bien que Christine n'était pas dans son assiette... Qu'a-t-elle donc encore fait ? Je suis désolée des désagréments que ma fille peut vous causer..."
Mlle Paule enchaina : J'ai hélas l'habitude, il y a toujours quelques fortes têtes dans chaque classe. Disons que Christine préfère souvent discuter avec sa voisine de table que de m'écouter... Comme si ses notes lui permettaient d'être au dessus de cela. Cela lui vaut à nouveau deux heures de colle, et j'aimerais bien vous voir un soir après les cours pour que l'on discute de son avenir. Si vous voulez qu'elle passe en classe supérieure, il faudra faire un effort pendant les dernières semaines et envisager des devoirs de vacances et un contrôle avant la rentrée". 
Maman était énervée au plus haut point d'être ainsi comme prise en défaut par ma prof.  Elle se reprochait de ne pas avoir trouvé le mot elle-même ou de ne pas m'avoir questionnée suffisamment à propos de mon travail quand elle me sentait mal à l'aise hier soir.
Elle se confondit en excuses, assurant qu'elle ferait en sorte que je me reprenne, et les deux femmes convinrent d'un rendez-vous pour pouvoir discuter au calme, le lundi suivant à 18 h au collège...

"Mais, Maman, j'allais te le dire..."


Maman et Mlle Paule prirent congé, ma prof étant apparemment pressée, ce qui m'arrangeait car la tournure de la discussion n'était guère en ma faveur et je ne voulais pas que Mlle Paule en rajoute. J'avais déjà ma dose de reproches et je savais que je venais de me mettre dans de beaux draps...
Nous sommes quand même allées chercher les chaussons de danse qui étaient obligatoires pour mon cours de classique. Maman avait les nerfs à vif. "Toi, ma fille, tu vas me le payer cher... Me faire passer pour une idiote devant ta prof, me cacher sa lettre, ne pas me dire que tu avais encore été collée, tu ne l'emporteras pas au paradis, Christine, crois-moi".
J'essayais d'argumenter en marchant au côté de Maman : "J'allais te le dire ce soir, tu sais. Hier, il y avait Tata à la maison, on n'était pas tranquilles".
Mais les arguments étaient vains et la détermination maternelle inébranlable...
"En tout cas, je t'assure que, tranquilles ou pas, on en reparlera toutes les deux à la maison, Christine. Et, je peux te dire que tu peux préparer tes fesses...", répliqua Maman d'un ton qui n'incitait pas à répliquer...
J'avais les larmes aux yeux en essayant les chaussons de danse, puis le visage livide et défait en rentrant à la maison...
Les petites avaient des devoirs à montrer, le dîner n'était pas prêt, et Maman m'envoya dans ma chambre en me disant de retrouver le mot de Mlle Paule et de réviser mon anglais pendant que j'y étais : "Je ne veux pas t'entendre d'ici le dîner. Je m'occuperai de ton cas plus tard. Mais tu ne perds rien pour attendre, Christine..."
Aline et Diane qui avaient plutôt de bonnes notes à montrer à Maman et des exercices correctement faits, étaient évidemment curieuses de savoir le devenir de leur grande soeur : "Christine est punie ?" demanda la cadette.
Maman haussa les épaules, le ton las, et répondit : "Eh oui, votre soeur s'est encore distinguée en anglais et elle m'a en plus caché un mot de sa prof..."
Diane joua les étonnées, commentant : "Oh, ce n'est pas bien ça..."
Maman renchérit : "Oh, non, ce n'est pas bien du tout, et Christine sera punie ce soir. Je vais lui donner une bonne fessée pour lui apprendre à ne pas désobéir..."
J'étais déjà dans l'escalier quand elle répondit cela, ce qui fit que mes soeurs ne me virent pas rougir comme une pivoine.
Maman poursuivit sa tâche auprès des petites et en cuisine. Mes soeurettes filaient droit bien sûr, comme les jours d'orage annoncé...
Diane qui rechignait un peu plus tard à mettre le couvert eut droit à : "Diane... Ce n'est pas le moment de m'énerver... Tu ne voudrais pas que je m'occupe de tes fesses avant que je m'occupe de celles de Christine ?"
Ce genre de menaces la fit filer droit...
Le dîner se déroula dans le calme, mais je n'avais pas le coeur à participer à la moindre discussion... Heureusement que Maman n'en profita guère pour ses sermons ou allusions habituelles...

"Eh, Christine, ça te fait penser à quoi ?"



Diane devait encore prendre sa douche, Aline avait une leçon à réviser, et Maman à préparer nos affaires pour le lendemain après avoir rangé la cuisine. Je m'étais proposée pour l'aider, histoire de l'amadouer mais dès les assiettes et couverts mis dans l'évier, Maman m'envoya dans ma chambre. Elle n'avait pas oublié sa promesse...
"File te brosser les dents et te mettre en pyjama. Attends-moi dans ta chambre. Je couche les petites et j'arrive... Tu sais pourquoi bien sûr..." dit-elle avec un air entendu...
Je murmurai d'un ton plaintif : "Oh Maman, s'il te plait, nooon !"
Elle me posa son index sur la bouche comme pour dire "Chut !". Et reprit : "Allez, ouste, prépare-moi le mot de Mlle Paule, et attends-moi, ma chérie. Je mets les petites au lit et on sera tranquilles toutes les deux... Tu peux préparer tes fesses..."
Je ne pouvais rien rétorquer sans risquer d'énerver Maman davantage. Je suis montée au premier, où Diane finissait de prendre sa douche. Aline m'appela quand je passai devant leur chambre, mais je détournai le regard.
Quand je ressortis à nouveau pour aller me brosser les dents, Aline me héla à nouveau. Je jetai un oeil par la porte entrouverte. Elle était allongée sur le lit en train de relire une leçon.
"Christine, Christine", disait-elle doucement.
Je demandai : "Qu'est-ce qu'il y a ?"
Ma soeur était hilare et me montrait son bas du dos, avec sa main se rapprochant de son short, et elle me lança : "Eh, Christine, ça te fait penser à quoi , Hou la la, ça va barder... Ouille, ouille, ouille, non Maman, non !"
Je me suis retenue de ne pas aller lui sauter dessus, mais l'heure était trop grave et je savais que de toute manière son geste n'était que prémonitoire... J'avais vraiment à préparer mes fesses...

A SUIVRE (peut-être...)


Moments cruciaux : avant le premier pas...

C'est presque une histoire sans paroles...


"Allez, Christine, viens ici..."  L'heure n'est plus au sermon, aux explications, ni aux plaidoiries. Ces quatre mots de Maman, son attitude, sa posture qui suffirait à me faire comprendre que je vais y avoir droit, tout fait que nous passons d'une séquence à une autre, des paroles aux actes, de la promesse à sa tenue...
J'ai épuisé tous mes arguments, je sais la suite inéluctable...
Je pourrais partir, courir me cacher, Maman ne m'a pas encore attrapé par le bras. Mais, dans son "Viens ici", il y a la volonté que je fasse le pas vers elle, comme une façon d'admettre ce que je mérite...
Il y a quelques secondes de flottement. J'ai le regard qui fuit celui de Maman, qui part dans le vide. Mes bras sont comme dans des positions de protection. Je me sens comme prise d'un tremblement, d'un frisson qui ressemble à la chair de poule, d'un peur non pas de l'inconnu, mais d'une peur de ce que je connais trop bien...
"Allez, viens ici, Christine...", la demande réitérée ressemble à un ordre. Je suis dans la position de la condamnée dont tous les recours ont été rejetés. Reculer ne ferait qu'aggraver mon cas. Avancer me parait au dessus de mes forces... Mais rester immobile fait monter la colère maternelle...
J'hésite et fais un demi-pas, je me bloque à nouveau. L'émotion me submerge... Tout mon être dit non, mais finalement je ferai ce premier pas vers cette fessée qui m'attend...

samedi 22 mai 2010

Moments cruciaux : le coup de blues avant de rentrer...

Je n'avais pas envie de jouer, ni de voir personne...



Dernier quart d'heure de classe de ce mardi. Nous sommes en salle d'arts plastiques et la plupart des élèves ont fini leur exercice. La prof nous laisse tranquille, pour peu que l'on ne fasse pas de bruit. A côté de moi, trois copines discutent et font des projets.
Moi, je me suis rassise dans un coin, cartable rangé, l'air absente.
"Dis, Christine, tu veux pas venir à la maison après les cours", me demande Anne, mais je grommelle : "Non, pas ce soir, je ne peux pas..."
Je continue à rester pensive, avec le moral en bas des socquettes. Pensive et inquiète. Contrairement à mes copines, je n'ai pas envie que la journée s'achève, pas envie de bouger d'ici, pas envie surtout de rentrer à la maison...
Le facteur est passé, je le sais, je le pressens, j'en suis sûre... Et il aura apporté le courrier du collège, l'avis de convocation pour quatre heures de colle, pour avoir chahuté en classe.
Le même motif, dans la même matière, que la semaine dernière où j'avais déjà récolté deux heures de colle... Et une dégelée mémorable à mon retour à la maison...
J'ai le blues, comme un coup de déprime, un sentiment d'être dans une impasse, l'impression étrange que mon avenir est complétement tracé, qu'il est fixé à l'avance...
Anne revient à la charge : "Si tu veux, Christine, je peux passer chez toi en te raccompagnant et je demanderai à ta Maman si tu peux venir jouer chez nous jusqu'au dîner. Si c'est moi qui demande, elle dira sûrement oui..."
Mais, je ne veux surtout pas et je cherche une raison : "Non, non, c'est gentil, mais pas ce soir, non. On a un truc de prévu, euh non, je crois que c'est de la visite, euh. On verra un autre jour, tu sais, non, c'est pas la peine..."
Mes propos étaient emberlificotés, pas claires, et je vois bien que ma copine devine que je lui cache sûrement quelque chose... Cela ne fait qu'accroitre mon mal-être. Je la laisse retrouver les autres copines et je replonge la tête dans mes mains, avec une angoisse qui monte et monte lentement...
Je n'allais pas avouer à Anne que Maman ne me laisserait jamais ressortir, que j'allais être punie, que c'est une engueulade magistrale qui m'attendait, que je ne savais pas forcément encore si l'explication se déroulerait dès mon retour, ou avant le dîner, ou si Maman attendrait l'heure du coucher pour s'occuper de mon cas, mais ce que je savais et que je n'aurais jamais avoué à Anne, ni à personne, c'est que j'étais sûre et certaine que je pouvais préparer mes fesses...

vendredi 21 mai 2010

Moments cruciaux : la tentation de résister...

"Allez, viens, Christine..."


Cela a commencé presque calmement. Par une discussion à deux... Maman m'avait demandé de la rejoindre dans le salon, de m'asseoir à ses côtés sur le canapé... Il fallait "qu'on parle"...
Que l'on parle de mon attitude dans le magasin d'articles de sport, de mon entêtement à vouloir qu'elle m'achète la tenue de tennis de telle marque, de la façon surtout dont je lui avais répondu effrontément devant la vendeuse...
"On en reparlera à la maison..." avait annoncé Maman avec un petit geste de la main qui a fait sourire la vendeuse et m'a fait plutôt grimacer...
"Excuse moi, j'étais énervée, je te demande pardon", avais-je dit et redit pendant que Maman retraçait la scène en la qualifiant d'inadmissible, n'admettant pas que je fasse des caprices alors qu'elle me faisait plaisir en m'achetant une nouvelle tenue de sport.
"Ce serait trop facile, Christine. Il suffirait de regretter son attitude et tout serait oublié... Non, ma fille, cela ne marche pas ainsi... Je n'ai pas envie que tu recommences à la moindre occasion... Il va falloir encore aller t'acheter des chaussures et tu auras besoin d'un nouveau blouson, moi je ne veux pas de nouveaux caprices... Et je vais t'ôter l'envie de recommencer, tu peux me croire...", poursuivit Maman en m'attrapant un poignet...
Je sais trop bien ce qui m'attend et je proteste : "Non, Maman, non, je serai sage, promis, non s'il te plait, non...."
Mais Maman est calme et déterminée : "Ne fais pas l'idiote, Christine. Je t'ai prévenue dans le magasin qu'on en reparlerait à la maison et tu sais bien que je tiens toujours mes promesses... Je pense qu'une bonne fessée va te faire réfléchir, et puisque tu me dis que tu étais énervée, je suis sûr que cela va te calmer pour un moment..."
Elle avait attrapé mon deuxième bras et me tirait doucement vers elle, vers ses genoux...
Un instant, nous sommes restées ainsi sans que l'une ni que l'autre n'emploie vraiment sa force... En moi, je sentais une envie de résister, une tentation de me débattre, de m'arracher de là, de m'enfuir, mais je savais bien que cela aurait été vain, que Maman m'aurait retrouvée, que cela aurait été pire encore...
Mais je ne pouvais me faire à l'idée de m'allonger presque de moi-même en position, de venir comme offrir mon bas du dos à la fessée annoncée...
Il y avait à cet instant de l'électricité dans l'air, tout un jeu de pouvoir, et la volonté maternelle que j'admette en quelque sorte la punition imminente...
Une fois, deux fois, j'ai résisté sans mettre toute ma force non plus...
"Christine, ça suffit. Ne joue pas à ce petit jeu là avec moi... Ou tu pourrais le regretter... Ah, si Mademoiselle veut jouer les fortes têtes, ça va barder..."
Le ton de Maman devenu plus tranchant a eu raison de mes velléités de braver sa volonté... Un gros sanglot est remonté dans ma gorge, mes yeux se sont embués et j'ai arrêté de résister...
Dix secondes plus tard, j'étais allongée en travers des cuisses maternelles et elle pouvait faire glisser mon short et ma culotte vers le bas...
"C'est bien, ma chérie, tu deviens raisonnable", jubilait Maman, "maintenant, tu vas recevoir la bonne fessée que mérite une gamine effrontée..."
Et sa main s'abattit sur ma lune toute dévoilée et encore blanche... Mais plus pour longtemps...

mardi 11 mai 2010

Moments cruciaux (suite) : La peur était fondée...

J'aurais dû écouter la petite voix de la raison, ne pas ouvrir les tiroirs, ne pas me croire à l'abri...
Mais, quand j'ai entendu du bruit, c'était trop tard... Maman n'était pas en bas, mais déjà sur le palier, en train de se diriger vers les chambres...
Le coeur battant, j'ai vite refermé les tiroirs, tenté de replacer la chaise comme elle était, et je me suis redressée au moment où elle entrait dans la pièce...
"Que fais-tu là ? Ce n'est pas possible. Que cherches-tu ?", tonnait Maman très énervée...
"Euh, c'est rien, euh, je ne cherchais rien, euh, je venais voir, euh, promis, je, euh je n'ai pas fouillé dans les tiroirs"., dis-je d'un ton larmoyant...
C'était idiot d'ailleurs, car sans le faire exprès j'avouais, et Maman remarqua immédiatement que l'un des tiroirs n'était pas bien fermé d'ailleurs.
"Ah, je comprends, tu cherchais mon mot à ta prof, tu voulais le voir ou le cacher peut-être ?", avait deviné Maman.


Je m'enferrai dans la dénégation. Prise sur le fait, je n'arrivais pas à reconnaitre, à admettre. J'étais tellement dans l'angoisse et dans la certitude que cela allait mal finir que je ne saisissais même pas les perches que Maman me tendait et qui m'auraient peut-être valu un peu de clémence...
"Arrête de mentir, c'est insupportable, Christine. Tu ne comprendras donc jamais rien. Je vais t'apprendre moi ce qui arrive aux menteuses de ton espèce...", lança-t-elle avec une détermination qui se lisait sur son visage...
Je paniquais et j'avouai dans l'instant : "Non, Maman, je ne mens plus. Oui, j'ai juste regardé dans le tiroir, mais j'ai pas trouvé la lettre. Je te demande pardon, je ne le ferai plus. Promis, s'il te plait, non, pas la fessée..."




Il y avait tellement de signes dans la gestuelle et les mots maternels que je me surprenais une fois de plus à l'implorer de m'épargner la fessée, alors même que Maman n'avait pas encore prononcé le mot elle-même...
C'était comme si nous savions parfaitement, elle et moi, lire l'avenir, comme si nous savions exactement quelle allait être notre rôle dans la scène suivante...
"Oh, si la fessée, Christine... Non seulement tu fouilles ma chambre et en plus tu mens effrontément alors que je te prends comme la main dans le sac... Tu mériterais que j'attende le retour de tes soeurs pour te flanquer une volée devant elles pour l'exemple... Mais, la main me démange tellement que je ne vais pas te faire attendre, ma chérie...", monologua Maman alors que j'avais éclaté en sanglots.
Elle retourna la chaise qui était devant son bureau, m'attrapa par la main, avant de s'asseoir et de me basculer en travers de ses cuisses...
Ma jupe fut vite remontée et, comme tétanisée, tellement sûre que j'allais prendre une tannée maison, somme toute bien méritée, je n'ai même pas cherché à empêcher Maman de baisser ma culotte qu'elle descendit tout en bas de mes cuisses...
La suite se devine aisément. Avec une Maman remontée, encore sous le coup de sa colère et de son désarroi de voir sa fille mentir malgré l'évidence...
La fessée tomba, drue et claquante, longue et vive, une déculottée magistrale que je prenais presque en l'acceptant, consciente que j'avais mal agi et pris des risques dont je me doutais des possibles conséquences...
Et je savais même hélas que mes exploits seraient assurément annoncés et commentés pour l'exemple à mes soeurs ce soir. Heureusement toutefois que le bruit des claques rougissant ma lune ne résonnait que dans une maison vide...

dimanche 9 mai 2010

Moments cruciaux : L'angoisse et la peur d'être surprise...

Oser aller regarder dans son tiroir,
mais avec le coeur qui bat la chamade...



Après quelques récits à épisodes, il faut aussi revenir par petites touches sur des instants particuliers, des moments cruciaux, des réflexions ou des anecdotes ponctuelles. Comme ce que me rappelle cette image assez expressive. Même si, bien sûr, Maman ne m'aurait jamais laissé porter une micro-robe de ce genre.
Le regard de la demoiselle ressemble à celui que je pouvais avoir quand j'essayais de contourner un interdit, de ruser pour découvrir quelque chose.
Cela pouvait être le cas en me glissant dans la chambre maternelle pour satisfaire ma curiosité... Maman avait en effet l'habitude de classer divers papiers et courriers dans un petit meuble à dossiers ou sur le petit bureau à deux tiroirs qui se trouvaient dans sa chambre.
Bien sûr, les courriers qui arrivaient à la maison et nous concernaient étaient le plus souvent mis en évidence sur le guéridon de l'entrée ou dans la cuisine, sur la table ou sur le réfrigérateur. Je reconnaissais une enveloppe du collège à dix mètres et Maman ne tardait pas à en parler...
Mais, parfois, comme cette fois dont je me souviens précisément, Maman ne montrait pas tout, et aussi faisait la plupart du temps son propre courrier au calme de sa chambre.
Ce jour-là, elle m'avait dit qu'elle avait l'intention d'écrire à ma prof principale pour répondre à un de ces mots qui m'avait valu quelques ennuis deux jours auparavant.
J'avais tenté de savoir ce que Maman voulait lui dire, mais elle ne m'avait pas répondu évidemment.
La curiosité me taraudait l'esprit. Je voulais savoir et je cherchais le moment opportun pour braver l'interdit. La chambre de Maman n'était pas un terrain de jeux et s'il n'était pas défendu d'y aller, il fallait un motif valable...
Mes soeurs étant à leur cours de danse, j'espérais que Maman sortirait pour aller les chercher, ou je ne sais pour quelle raison, mais j'étais à l'affût...
Le moment propice est arrivé. Elle est sortie avec une bassine vide pour ramasser le linge étendu sur le fil dans le jardin, et j'ai traversé le couloir à pas de loup, pénétrant dans la chambre de Maman, avec le coeur qui battait la chamade...
Je savais que je n'avais que quelques toutes petites minutes, et mes yeux furetaient à toute vitesse, cherchant ce qui ressemblait à une lettre, ouvrant le sous-main, regardant dans le classeur à côté du pot à crayons...
Je ne trouvais rien...
Peut-être était-ce dans un des petits tiroirs du bureau ? Mais, je savais qu'ils étaient fermés à clé, même si la clé était en place sur chacun d'eux...
J'hésitais... Pouvais-je prendre le risque ? Aurais-je le temps de les refermer, de tourner la clé et de m'éclipser sans être vue si le moindre bruit témoignait du retour de Maman au rez-de-chaussée ?
J'étais écartelée entre deux attitudes, la prudence et la tentation d'aller au bout...
Je prenais conscience du risque, mais je pensais qu'il n'y aurait peut-être pas d'autres moments, que cela était bête de reculer au milieu du gué...
J'avais la respiration qui s'accélérait alors que j'avais les oreilles aux aguets, que le moindre craquement m'aurait faite sursauter...
Ma peur croissait à chaque seconde et me tétanisait presque dans cette attitude d'hésitation : l'ouvrir ou pas l'ouvrir. Filer ou tenter le diable...
A quinze pas derrière moi, de l'autre côté du couloir, il y avait le refuge de ma chambre, le lieu de retraite où je pouvais courir et faire semblant de rien, et Maman n'aurait jamais su ce que j'avais tenté de faire...
Mais à 15 centimètres devant moi, il y avait ce tiroir qui devait contenir ce courrier que j'aurais tant voulu lire avant que Maman ne l'envoie... C'était trop tentant, j'avais trop envie de savoir... Le seul problème, et il était de taille, c'est la conscience que j'avais que je faisais quelque chose d'interdit, que si j'étais surprise, j'allais être mal, très mal...
Je voulais croire en ma bonne étoile, mais au vu du contexte, à un moment où Maman n'était guère satisfaite de ma conduite et de mes résultats, ma peur je la ressentais presque physiquement... Par des frissons d'angoisse dans le corps, et au bas du dos... J'avais conscience de ce que je risquais. C'était réussir ou sinon...
Sinon... sinon, je pouvais préparer mes fesses...

jeudi 6 mai 2010

Mes soeurs aussi (Suite et fin) : le retour à la case départ...


J'avais le moral dans les chaussettes en remontant dans ma chambre après ce dîner que j'avais eu du mal à avaler. Un manque d'appétit manifeste du fait d'une situation que je vivais mal. J'aurais mille fois préféré être mise au pain sec et à l'eau, comme on le faisait à l'ancienne, être consignée dans ma chambre jusqu'au lendemain plutôt que de devoir faire bonne figure, de tenter de cacher mes larmes et en plus de devoir demander pardon à Aline, lui faire une bise de réconciliation, alors que j'avais envie de lui arracher les cheveux.
Mais, Maman tenait toujours à ce que les repas soient pris ensemble, à ce que les conflits soient réglés, à ce qu'une punie réintègre les rangs.



Assise sur mon lit, recroquevillée en une position où je m'enserrais les genoux, c'était comme si j'enlaçais un nounours, comme si je cherchais du réconfort.
Je voulais penser à autre chose, mais les souvenirs étaient trop frais dans ma tête que je broyais du noir et me repassais un film dont j'étais hélas redevenue la vedette incontestée...
Je n'avais certes plus mal aux fesses, même si en bougeant je sentais que mon bas du dos était encore comme endolori.  Mais la fessée était encore comme palpable dans ma tête, voire dans mes oreilles. La dispute avec mes soeurs, l'irruption de Maman, son verdict instantané, ma fuite dans ma chambre et l'attente sans illusion d'une suite que l'on ne peut se résoudre à admettre, le film repassait en boucle.
Il y avait eu une rapidité dans la scène, mais le temps quand même de prendre conscience que j'allais recevoir une nouvelle fessée, trois jours après la volée magistrale qui avait mis fin à plus d'un mois d'impunité...
Cette seconde déculottée qui m'arrivait comme en accéléré avait l'allure d'une deuxième couche, d'une confirmation que Christine n'était pas passée comme par enchantement dans le camp des grandes qui ne sont plus punies.
Les espoirs mis dans ce long intermède où je m'étais tenue à carreau, où j'avais aussi bénéficié de circonstances qui avaient concentré l'attention maternelle davantage sur mes soeurs, ces espoirs donc s'étaient envolés.
Christine était rentrée dans le rang, et mon rang c'était le premier, celui de l'ainée, celui de celle qui doit montrer l'exemple, dans un sens comme dans l'autre...
Mes quelques bonnes ou moyennes notes durant ce long mois de tranquillité postérieure avaient été l'objet de félicitations, d'encouragements. Maman en avait d'ailleurs conclu que cela prouvait que sa méthode payait, qu'elle était sur la bonne voie...
Et les fessées reçues par Aline et Diane durant ce temps étaient la continuation du processus. J'avoue que, puisque je commençais à me croire à l'abri, je n'en avais que plus apprécié que mes soeurettes monopolisent un peu le devant de la scène... Je m'étais même surprise à devenir vraiment moqueuse en douce comme elles l'étaient souvent à mon encontre...
Mais, patatras, la roue avait tourné à nouveau. Je ne m'étais guère fait d'illusions en ramenant mes cent lignes à faire et à rendre signées après une incartade en classe... La fessée, je la savais inévitable, et le fait que j'y ai échappé depuis des semaines m'avait bien amenée à penser que Maman la rendrait magistrale et mémorable.
Mais, la pendule remise à l'heure, la volée reçue, je n'aspirais qu'à retrouver l'anonymat, espérant être spectatrice de la suivante, et non encore actrice principale, si j'ose dire... Hélas, trois jours plus tard, mon altercation avec Aline avait été l'erreur à ne pas commettre...
Après cinq à six semaines où mes soeurs avaient eu leur lot de disputes et de corrections, je me retrouvais punie deux fois de suite, et celle de ce soir blessait presque davantage mon amour propre que la précédente que, je répète, je pouvais trouver compréhensible...
J'avais échoué dans la mission donnée par Maman de garder mes soeurs, je n'avais pas réussi à assumer ce rôle de grande, et un geste de trop de ma part, m'avait faite dégringoler de l'ainée à qui l'on confie les petites, à la encore gamine à qui l'on doit donner la fessée...
Hier encore, deux jours après la première volée, je me consolais en me disant que j'étais bien la grande, que moi au moins, contrairement à mes soeurs, je n'avais reçu qu'une fessée en six semaines...
Recroquevillée sur mon lit, au bord des larmes, j'essayais d'ôter de mes pensées le fait que je venais de me faire baisser ma culotte et rougir les fesses deux fois en trois jours.... Ce n'était plus pareil et les regards moqueurs avaient changé de sens, comme celui triomphant d'Aline en recevant cette bise contrainte que moi, sa soeur ainée, j'avais dû lui faire, alors qu'elle savait que Maman venait de me flanquer une volée magistrale.
Oui, ce soir-là, je savais que l'accalmie avait duré, que l'avenir me réservait encore bien des désagréments si je ne devenais pas un ange. Je ne pensais déjà plus à ce mois de tranquillité, j'étais toujours dans l'encaissement de ce que je venais de vivre. Par moment quand mes yeux se fermaient, il me semblait entendre à nouveau le bruit caractéristique de la main maternelle claquant mes rondeurs jumelles.
J'en sursautais et n'avais plus qu'une pensée : "Mon Dieu, faites que le proverbe ait tort, faites que cela ne soit pas jamais deux sans trois".
Je l'ai craint encore quatre jours durant, mes soeurs comme moi nous tenant à nouveau à carreau et faisant inconsciemment le jeu maternel qui pouvait se dire que sa sévérité payait et pas seulement pour son ainée.
Le ciel m'a, semble-t-il entendu, puisque le samedi soir suivant, juste retour des choses, un caprice suivi d'une grosse maladresse d'Aline lui valut, sur le champ, au milieu de la cuisine, une fessée rapide, mais bien forte et avec le pantalon de pyjama dûment baissé. Cela n'avait peut-être rien à voir avec l'application de celles que j'avais reçues, mais cela brisait ma série en cours et j'en fus toute guillerette, même si ce n'est pas beau de se moquer du malheur des autres...
Cela ne veut pas dire que je n'allais pas à nouveau déchanter un des jours suivants, que je n'allais avoir d'autres occasions de devoir "préparer mes fesses"... 
Mais cela rejoint d'autres histoires...

FIN (de ce chapitre, en attendant d'autres très bientôt)