samedi 29 mai 2010

Moments cruciaux : la rencontre fortuite de Mlle Paule (SUITE)

(SUITE)
Se mettre en pyjama ressemble à un préparatif


Les moqueries d'Aline me restaient dans la tête en revenant dans ma chambre... Le geste de sa main, son allusion à ce qui m'attendait, son imitation de mes cris, de mes protestations me mettaient encore plus dans la triste réalité de ma position...
Oui, j'allais recevoir la fessée, et rien ne pourrait arrêter le cours des choses, hormis un tremblement de terre ou quelque événement inimaginable.
Aller à la bagarre avec ma soeur n'aurait rien arrangé, je le savais bien, et elle en profitait.
Il fallait maintenant que je me mette en pyjama, que je range mes affaires, bref que j'accomplisse les dernières tâches avant mon rendez-vous programmé avec les genoux maternels...
C'était un peu comme si je devais moi-même prendre part aux préparatifs...
Moi la pudique, la timide avec son corps, je devais me déshabiller entièrement et enfiler ce qui était mon vêtement de nuit, mais qui en l'occurrence prenait l'allure d'une sorte de costume de fessée...
Je le fis sans perdre de temps, ressentant une angoisse en apercevant un instant mon image dans la glace de mon armoire. Il fallait vite que je mette ce pyjama qui allait encore cacher mon épiderme pour un petit bout de temps...
Ma précipitation à enfiler ma tenue de nuit ne faisait que rallonger d'autant mon temps d'attente, ce moment plus ou moins long qui était à la fois un répit et un supplice...
Le pas de Maman montant les escaliers n'était qu'un degré supplémentaire dans la montée de l'angoisse. Elle allait d'abord mettre au lit mes soeurs, ce qui prenait plus ou moins de temps, alors qu'au passage devant ma chambre, elle avait entrouvert la porte pour vérifier si j'avais suivi ses instructions : "J'espère que tu es prête, Christine... Je couche tes soeurs, et j'arrive, ma chérie, j'arrive..."
Dans ces petites phrases, il n'y avait aucun mot précis, aucune menace formulée, mais la répétition du "j'arrive..." voulait tout dire, et chacun savait ce que cela voulait dire...
Je guettais même les mots qu'elle pouvait dire à mes soeurs pour les inviter à dormir, à rester tranquille, à ne pas chercher les ennuis, et mon coeur battait de plus en plus fort en comprenant qu'elle allait enfin arriver...
Cette fois, j'avais préparé le mot de Mlle Paule, que Maman a lu sans surprise puisqu'elle en connaissait le contenu. J'ai tenté d'argumenter, de faire croire que je lui aurais donné ce soir de toute manière, que la veille, je "n'avais pas eu le temps"...
Mais, les arguments tombaient sur un mur, et j'étais encore chanceuse que Maman ne se soit pas aperçue qu'en fait j'avais le mot de la prof depuis, non pas la veille, mais l'avant-veille....
J'eus droit à un sermon en règle, me rappelant que c'était inadmissible de chahuter en cours, que Maman n'admettrait jamais que je récolte des heures de colle, et que je serais punie à chaque fois à la maison en prime.
Sans oublier une litanie de reproches sur le fait que je n'avais pas osé le dire à temps, que Maman s'était retrouvée comme prise en défaut devant la prof, et que cela était impardonnable, et que j'allais le payer cher...
Quand Maman me prit la main pour faire les trois pas qui nous séparaient de mon lit, je ne résistai que par les mots, implorant sa clémence, mais la laissant m'entrainer....
Quelques secondes plus tard, j'étais allongée sur ses genoux...

Le bas du pyjama m'entravait les cuisses...



Sans surprise, Maman prit soin de baisser mon bas de pyjama largement, dégageant ma lune tremblante, alors que le pantalon entravait mes cuisses et rappelait sa présence dès que je gigotais un peu.
"Ah, je vais t'apprendre, moi, à chahuter, à mentir, à faire honte à ta mère... Et, arrête de pleurnicher comme si je ne t'avais pas prévenue... Tu sais très bien ce qui t'attend, Christine. Tu l'as méritée plutôt trois fois qu'une cette fessée.. Et tu vas être servie, ma fille... Puisqu'il n'y a que cela qui te fasse réfléchir, eh bien, j'espère que celle-là te servira de leçon... Tiens, tiens, tiens... Crois-moi, tu t'en souviendras de cette déculottée..."

2 commentaires:

  1. j`espere que tu a pris ta lecon vilaine gamine que tu étais a cette époque avec cette fessée lonque et tres sévere... Francois

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  2. La leçon, je l'ai prise, c'est sûr. Et même retenue, un moment du moins...
    Surtout que je savais que le lundi soir suivant, Maman et Mlle Paule avaient rendez-vous et qu'elles ne manqueraient pas d'évoquer ma conduite et ses conséquences...

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