vendredi 21 avril 2017

Chronique d'un redoublement : 113. Mon espoir de bonne note n'empêche pas les moqueuses de me nuire

SUITE 112

Rentrée à la maison pour le déjeuner, je ne pus me retenir de répondre à Maman qui me devinait d'humeur guillerette que j'étais fière de moi, et que j'avais réussi mon interro d'anglais... Maman me dit qu'elle serait contente quand elle verrait la note, se méfiant de ma tendance à enjoliver les choses...
J'insistai en disant que j'étais sûre de moi, mais Maman demeura dans l'expectative, commentant : "J'en serai très heureuse aussi, si c'est bien le cas... Cela nous changera des heures de colle, n'est-ce pas Christine ? En tout cas, je comprends que pour toi, ce sera plus facile à m'annoncer, si tu vois ce que je veux dire..."
Je comprenais très bien l'allusion... Je n'insistai donc pas, comme je me gardai bien de dire à Maman qu'il s'en était fallu de peu pour que je me retrouve avec cent lignes à faire signer le soir même...


Maman restait sceptique quant à la bonne note que j'espérais.
Elle espéra que cela serait vrai... Et, me prenant le bras, et me regardant
avec un petit air entendu, elle ne douta pas que ce serait "plus facile à annoncer"
que si j'avais eu deux heures de colle...
Je compris l'allusion... et j'en frissonnai du bas du dos...

De retour au collège pour l dernier après-midi de cette semaine agitée, je tentai tant bien que mal de ne pas faire attention aux allées et venues de Babette et Brigitte, ni à leurs sourires moqueurs quand nous étions proches, ni à leurs petits gestes furtifs qu'elles me faisaient à distance...
Pour la dernière heure après la récréation, nous étions réparties en deux groupes pour l'éducation physique, et j'échappai aux deux moqueuses, me retrouvant dans la même équipe que Martine. Comme nous avions fini nos exercices avant les autres, nous discutâmes et je vis bien que ma camarade me regardait avec un mélange de compassion et d'agacement.
Elle exprima ses reproches : "Tu ne m'as pas tout dit sur ce qui t'est arrivée samedi dernier. Il parait que tu as eu trois fessées le même jour. C'est Brigitte qui raconte ça. Il parait que c'est sûr, même que tu en aurais eu deux le matin et une autre le soir. Et même que votre voisine t'aurait vue les fesses à l'air sur les genoux de ta mère dans le salon..."
Je suffoquai et protestai : "C'est pas vrai, c'est que des mensonges, c'est pas vrai du tout... Elle a tout inventé et elle dit ça pour m'embêter, c'est tout..."


J'appris donc que Brigitte racontait mes mésaventures du week-end passé...
Elle faisait même croire que Maman m'aurait déculottée
dans le salon sous les yeux de la voisine...
De quoi faire rire les copines qui s'imaginaient aisément la scène,
mais c'était une invention et j'en pleurai presque d'émotion...

Martine vit que j'étais au bord des larmes, et chercha à me calmer : "Ne t'en fais pas, Christine, moi je ne dis rien à personne, mais ça ne sert à rien de me raconter des mensonges à moi. Je sais bien que tout n'est pas inventé puisque c'est ta Maman elle-même qui a dit à la mienne qu'elle t'avait donné la fessée. Rappelle-toi, tu me l'as confirmé l'autre jour quand on a discuté sur le banc toutes les deux. Alors, tu vois que Brigitte ne dit pas que des bobards..."
Je compris que je ne pouvais nier l'évidence, du moins tout contester puisque, justement, Martine avait su me tirer des confidences l'autre jour. Je cherchai surtout à rectifier ce qui était faux et à minimiser le reste : "Bon, ce n'est pas tout faux, mais il y a des choses inventées. D'abord, j'ai eu que deux fessées, pas trois, la deuxième le soir, c'est vrai, parce que j'avais cassé une pile de verres. Mais, la voisine, elle n'a rien vu du tout. Elle est juste arrivée pendant que Maman me donnait la première, mais elle n'a rien pu voir, surtout que Maman me les a données dans ma chambre, je te jure que c'est vrai..."
J'avais parlé avec beaucoup de conviction dans la voix, et Martine me regardait avec les yeux écarquillés, comme si j'étais moitié une fille à plaindre, moitié une sorte d'héroïne à qui il arrivait d'étonnantes aventures...

"Mais, alors, elle t'a déculottée les deux fois ? Ma pauvre, ça a dû chauffer drôlement pour tes fesses. Surtout qu'elle devait être sacrément fâchée contre toi pour te redonner la fessée le même jour...", commenta Martine visiblement heureuse de ne pas être à ma place. Je baissai le regard en acquiesçant, sentant comme un réconfort à voir que Martine me plaignait.


Etait-ce parce qu'elle me regardait avec compassion, 
ou par besoin de me confier, de rétablir la vérité,
toujours est-il que j'avouai à Martine ce qui s'était réellement passé
samedi à la maison, avec mes fessées du matin et du soir...

Je l'avais même laissé déduire que j'avais bien reçu des fessées déculottées, détail que j'avais plus ou moins éludé lors de notre conversation sur le banc, mais, au point où j'en étais, cela en devenait accessoire, l'essentiel étant de mon point de vue que j'ai nié que la voisine ait pu me voir, et que j'ai ramené le nombre de fessées de trois à deux, puisque la première était dans mon esprit bien une seule fessée, même si elle m'avait valu un double déculottage...
En tout cas, alors que l'heure de la sortie approchait, j'avais hâte de quitter le collège, touchée intérieurement par les racontars des deux pimbêches dont j'imaginais bien qu'elles devaient se répandre de bouche à oreille, et me valoir bien des moqueries dans mon dos...
Le problème principal était que ces moqueries se fondaient sur une large base de faits réels, avec des erreurs et des exagérations sur des détails seulement, ce qui rendait ma position bien délicate...
Rectifier des éléments, c'était avouer le plus gros... Me battre aurait été une façon de montrer l'importance que j'y accordais et le mal que cela me faisait à l'intérieur...
Là encore, tout comme j'avais tendance à cacher les choses, à n'avouer mes fautes qu'au dernier des derniers moments possibles, tout comme je cherchais surtout à gagner du temps, à retarder l'échéance, en sachant pourtant que cela ne faisait qu'aggraver mon cas, et rendre la fessée inévitable, de même par rapport à ses moqueries, mon réflexe était la fuite, la politique de l'autruche, de tenter de faire comme si de rien n'était, d'éviter les moqueuses, de ne pas répondre, ou du moins de garder tant que possible son calme...
Surtout que j'avais bien conscience que pour ne plus alimenter les moqueries, comme aurait dit Maman, je n'avais qu'à "plus mériter de fessées" ! Mais, c'était plus facile à dire qu'à faire...
Lorsque la sonnerie de la fin des cours retentit, je pris mon temps pour ranger mes affaires, et restai même plusieurs minutes dans la classe, ayant bien dans l'idée de laisser les moqueuses sortir du collège avant moi, n'étant pas d'humeur à supporter leurs sarcasmes.
Il n'y avait plus guère d'élèves quand je franchis la porte, et j'étais satisfaite de ma manoeuvre.


Je fis exprès, à la fin des cours, de rester en classe
quelques minutes de plus,
afin d'éviter de croiser les deux moqueuses
à la sortie du collège...

Mais, surprise, surprise, je tombai sur Babette et Brigitte qui m'attendaient cent mètres plus loin, au coin de la rue. Je fis grise mine en les voyant. Babette commenta : "Bah, alors, Christine, tu traines ? Tu as peut-être peur de rentrer à la maison ? Ta Maman t'attendrait-elle pour te donner la fessée ?", dit-elle en riant à gorge déployée.
Je haussai les épaules : "Pff, c'est même pas vrai, laissez-moi tranquille."
Brigitte enchaina : "De toute façon, on ne te croit plus. Tu dis que des mensonges, mais nous on sait comment tu es punie par ta mère. Comme une gamine, oui, comme une vraie gamine..."
Je protestai : "C'est pas vrai, je dis pas de mensonges. J'ai pas peur de rentrer, Maman ne m'a rien promis".
Babette rétorqua : "Sauf que la dernière fois, tu nous as dit que tu n'avais pas été punie, alors que tu as eu trois fessées, et même que la voisine elle a tout vu, hi hi... Oh, la honte !"
Je foudroyai Babette du regard, et lançai : "C'est pas vrai, c'est pas vrai, j'en ai pas eu trois, pas trois..."
Mais je me mordis les lèvres en constatant que ma phrase était comme un aveu... Il était facile de comprendre que si je protestais surtout et avec véhémence contre le nombre de trois, c'était que j'avais bien reçu une fessée, voire deux...


La rencontre avec Babette et Brigitte m'avait déstabilisée.
Sans le vouloir, j'avais de fait avoué avoir reçu la fessée samedi.
Je me remis à marcher, la tête basse, très émue,
alors que derrière moi les deux moqueuses
jouaient le soi-disant épisode de l'accueil de la voisine
par Maman en pleine explication avec son aînée... 

Je repris mon cartable que j'avais posé par terre, et me remis à marcher vers la maison. Babette et Brigitte m'emboîtèrent le pas, se mettant à jouer la scène qu'elles imaginaient. Brigitte faisant : "Dring, dring... Dring, dring... Bonjour Madame, je ne vous dérange pas ?" Et Babette d'enchainer : "Mais non, mais non, entrez donc. Je suis en train de donner la fessée à ma grande fille... Venez donc voir dans le salon... Je termine de lui rougir les fesses et on pourra prendre un café..."
Les deux moqueuses s'esclaffèrent après leur tirade. Je ne pus m'empêcher de me retourner et de leur répondre : "Arrêtez, arrêtez de dire n'importe quoi. C'est pas vrai. C'est de l'invention. La voisine, elle n'a rien vu, rien du tout... Parce que la voisine, elle était repartie quand Maman a recommencé de me donner la fessée..."
Brigitte ricana : "En tout cas, au moins tu avoues que tu as reçu une grosse fessée. Et, qu'est-ce que tu en sais, peut-être que la voisine, elle a pu voir de dehors par la fenêtre du salon ? C'est même sûr qu'elle a dû t'entendre crier sous les claques de ta Maman..."
J'étais tellement vexée de leurs moqueries que je ne me rendais pas compte que j'alimentais involontairement leur curiosité... Voulant avoir raison, je répliquai encore : "Non, elle a pas pu entendre, c'est pas vrai. Parce que c'était dans ma chambre, pas dans le salon. Il n'y a que mes soeurs qui pouvaient entendre, et qui ont juste un peu vu en ouvrant la porte quand la voisine a sonné..."
Babette s'amusa de l'image : "Ca doit les faire rire, tes petites soeurs, de voir tes fesses toutes rouges... Ca doit être moins drôle pour toi, Christine, de se faire baisser la culotte devant des gamines de l'école primaire... Oh, la honte..."


Babette imaginait mes écolières de petites soeurs riant sous cape,
en assistant à la fessée déculottée de leur collégienne d'aînée...
Cette moquerie me touchait d'autant que je ne pouvais pas
la démentir... Effectivement, samedi dernier, Aline et Diane avaient pu voir
 étalées sur les genoux maternels, mes fesses nues et écarlates,
que Maman s'appliquait à corriger comme je le méritais...
Et, ce n'était, hélas, loin de là, pas la première fois...

Je sentis des larmes me monter aux yeux, et je me mis à courir le plus vite possible, détalant devant les deux moqueuses. Heureusement, elles ne me suivirent pas. Je ne m'arrêtai qu'au coin de la rue de notre maison, où je repris mon souffle, essuyai mes larmes, et tentai de refaire bonne figure avant de rentrer. Je n'avais aucune envie de raconter la scène à qui que ce soit, j'étais déjà assez perturbée et bouleversée par la teneur de ce dialogue et tout ce qu'il avait fait remonter en moi...

A SUIVRE       


 

mercredi 12 avril 2017

Chronique d'un redoublement : 112. Les moqueries sur fond de bonne note et de... grosse peur !

SUITE 111

Le lendemain matin, je me réveillai d'humeur grognonne. J'avais en partie mal dormi, perturbée par les affirmations de Corinne qui était à l'évidence bien renseignée, et je ne doutais pas que les confidences devaient venir de Diane. Ma petite soeur avait d'ailleurs quitté son petit air bougon de l'avant-veille quand elle avait été claquée et réprimandée par Maman, pour une mine rieuse où l'on devinait un fond de moquerie...
Je ne me précipitai pas pour aller au collège ce jeudi matin, et n'arrivai que quelques secondes avant la sonnerie de rentrée des classes, ce qui m'évita de croiser mes vraies et mes fausses amies...
A la récréation de 10 h, je constatai que Corinne discutait avec Martine, tout en me regardant de loin. J'avais le pressentiment que cela devait me siffler dans les oreilles comme on dit quand on parle de vous... Mais, ayant dû déjà faire quelques confidences à Martine sur le sujet tant redouté, et ayant trouvé en elle une camarade compréhensive, du moins pleine de compassion, je considérai cela comme un moindre mal.
Etonnamment d'ailleurs, la matinée s'acheva sans aucune moquerie à mon encontre. Il en fut de même l'après-midi, même si je vis Babette et Brigitte multiplier les messes basses entre elles et avec quelques autres camarades.


Babette et Brigitte semblaient multiplier les messes basses
entre elles et avec d'autres camarades,
et cela me triturait l'esprit... 

J'allais presque rentrer à la fin des cours rassurée, mais la dernière image que je vis à la sortie du collège, fut Brigitte et Corinne en pleine discussion, Corinne me faisant au passage un petit signe amical, qui n'avait rien d'autres signes de la main redoutés, mais qui n'en était guère éloigné et ne me disait rien qui vaille. 
En d'autres circonstances, je serais allée saluer mon ancienne camarade de classe, mais mon intuition me disait que mieux valait ne pas m'immiscer au milieu d'une conversation qui n'était sûrement pas de mon goût...


 A la sortie du collège, je remarquai Brigitte et Corinne
en pleine discussion. Elles me firent comme un petit bonjour
de la main, mais j'évitai d'aller jusqu'à elles...

Je filai donc sans rien dire, me retournant deux ou trois fois avant la fin de la rue pour constater que les deux filles continuaient à discuter...
De retour à la maison, je me plongeai dans mes devoirs, histoire d'oublier toutes les questions que je me posais. Maman apprécia d'ailleurs que je travaille sans qu'elle ait à réclamer, ce qui devait encore la conforter dans sa conviction qu'elle employait les bonnes méthodes avec ses filles...
La prof d'anglais, ma bête noire, ayant évoqué une possible interro surprise le lendemain, je m'appliquai particulièrement, ne voulant surtout prendre aucun risque...
Je repartis ainsi plus confiante le vendredi matin, presque agréablement surprise de n'avoir pas fait l'objet de nouvelles moqueries.
Mlle Paule tint parole, en nous faisant faire une interro surprise, qui fit grogner dans les rangs, mais que je trouvai pour une fois facile car en rapport avec les fameux verbes défectifs que j'avais dû réviser et réviser l'année précédente, Maman m'ayant même faite travailler dessus dans nos devoirs de vacances. En y repensant, j'étais finalement contente de ce que j'avais pris alors pour une corvée.


Petit moment de répit, et bonne nouvelle :
je trouvai facile l'interro surprise en anglais. 
C'était inespéré et j'en étais ravie...  

A la récréation suivante, c'est Babette qui vint à la charge, suivie de sa complice Brigitte. Elle s'approcha de moi comme pour me glisser à l'oreille : "Alors, Christine, j'espère que tu as bien répondu à l'interro d'anglais... Il ne faudrait pas que tu aies une mauvaise note... Ta Maman n'apprécierait pas, et alors gare à tes fesses..."
Pour une fois que j'étais sûre de moi, je répondis avec un grand sourire, claironnant : "Alors, là, tu te trompes... Il n'y a pas de risque... J'ai presque tout bon, je crois. Je vais avoir une super bonne note, tu verras". 
J'étais assez contente de ma réplique, considérant que j'avais mouché la moqueuse, mais à bien y réfléchir mon argumentaire ne s'appuyait que sur un espoir de bonne note, ce qui, a contrario, confirmait que si j'avais une très mauvaise note, cela craindrait pour mon bas du dos. De fait, si je m'étais contentée de dire : "Alors, là, tu te trompes... Il n'y a pas de risque...", cela aurait comme si je ne craignais pas la menace quelle que soit la note... Mais, une fois encore, je parlais trop vite pour dénier l'évidence...
Babette me regarda d'un petit air supérieur, avec la moue de celle à qui on ne la fait pas, m'assénant dans la foulée : "Ma pauvre Christine, arrête de dire des bêtises... Je ne te crois plus..."
Je protestai : "Puisque je te dis que c'est vrai..."
Babette pouffa en haussant les épaules : "Pfff, tu n'es qu'une menteuse... C'est comme pour la colle de samedi dernier... Mademoiselle voulait nous faire croire qu'elle n'avait pas reçu de fessée... Pfff, encore un gros mensonge... Nous, on sait tout, na, na, na !"  
Je baissai la tête, me retournant un instant pour ne pas montrer que j'étais au bord des larmes...


"Tu es une menteuse, on sait tout..." Les affirmations de Babette
ne m'étonnaient pas hélas, et j'étais au bord des larmes...
Je détournai la tête, sauvée par la sonnerie de fin de récréation.  

Heureusement, la sonnerie retentît, et nous regagnâmes la classe, où je m'assis presque tremblante. C'était le cours de géographie, et j'avoue que je n'avais pas la tête à écouter, perturbée que j'étais par ce "Nous, on sait tout" que Babette et Brigitte m'avaient asséné en se moquant...
A un moment, devinant que j'étais "ailleurs" dans mes pensées, la prof me demanda de répéter ce qu'elle venait de dire. Par chance, mes souvenirs de géo de l'année passée m'aidèrent à m'en sortir, de justesse, et je tâchai d'être plus attentive, d'autant que dix minutes plus tard, Angèle, une camarade plutôt bonne élève, se fit également interroger sur ce que la prof venait de dire et ne s'en sortit pas. La prof lui donna à copier cent fois, "Je dois rester attentive et ne pas rêver pendant les cours", une punition à ramener le lendemain en l'ayant faite signer à la maison... 
En entendant la prof annoncer ça à Angèle, j'avais comme des sueurs froides, ressentant une grosse frayeur, et comprenant à quoi j'avais échappé... 
Rétrospectivement, je me dis que j'avais de la chance dans mon malheur, car je me voyais mal faire signer ces cent lignes le soir par Maman. Ou plutôt, quand je dis que je me "voyais mal", c'est plutôt que je "voyais très bien" ce qui serait arrivé pour mon bas du dos...



Je pris conscience que j'avais eu de la chance en répondant bien
à la prof de géo. Si elle m'avait donné, comme à Angèle, cent lignes à faire
signer à la maison, cela aurait été, dans ce contexte de fin de trimestre,
l'assurance d'une nouvelle déculottée et d'une fessée carabinée... 

En tout cas, cette matinée était forte en émotion, entre le sentiment que j'allais sûrement récolter pour une fois une bonne, voire très bonne note en anglais, et celui que j'avais échappé de justesse aux cent lignes à faire signer, et à la fessée carabinée que, dans ce contexte, Maman n'aurait pas hésité une seule seconde à me flanquer...
Ca, je n'en avais pas l'ombre d'un doute, et je me trouvais très très chanceuse de pouvoir rentrer ainsi à la maison, inquiète certes des moqueries et allusions de mes copines, mais ravie de pouvoir annoncer à Maman que je pensais avoir vraiment réussi l'interro en anglais. Ce qui était évidemment plus facile que d'avoir eu à lui dire que j'avais récolté cent lignes à faire, qui plus est, pour "ne pas avoir écouté en cours" !
D'ailleurs, jamais je ne lui aurais dit à midi, et j'aurais sûrement préféré attendre le soir, tout en "préparant" mes fesses à une tannée inévitable...


A SUIVRE