mardi 3 mars 2009

Un lieu marquant...

DANS MA CHAMBRE...



Si mes fessées les plus marquantes, les plus spectaculaires ou chargées d'anecdotes m'ont été données parfois dans d'autres pièces, comme le salon en particulier ou d'autres endroits dont la chambre de mes soeurs, les plus classiques, les plus ordinaires si j'ose dire, et donc les plus fréquentes aussi, avaient pour cadre ma chambre.
Parfois avec Maman assise sur la chaise de ma table de travail qu'elle retirait pour la placer au milieu de la pièce.
Mais, sa place fétiche était assise sur mon lit, bien au milieu du bord le plus dégagé.
Si elle s'asseyait là, c'était sans autre issue pour moi que d'aller bientôt m'étendre surs ses genoux pour recevoir la fessée annoncée, crainte et que j'attendais le plus souvent, envoyée dans ma chambre avec des paroles qui ne laisaient aucun doute, ni à moi, ni à mes soeurs, de ce qui allait m'arriver.
Lit d'attente sur leque je me rongeais les sangs jusqu'à ce que Maman arrive, lit dans l'oreiller duquel je cachais ensuite mes larmes, mes sanglots, lit d'application d'une discipline ordinaire mais marquante à chaque fois.
Espace clos malgré les murs laissant traverser bruits et conversations, clos ou avec la porte entrouverte pour que Maman entende les bruits de la maison, téléphone, sonnette et éventuel problème avec mes soeurs, ma chambre avait à la fois l'aspect de refuge de mes rêves de gamine ou de pré-ado et l'aspect de lieu d'exposition de mes fesses blanches à la dextre maternelle.
J'aurais voulu pouvoir aller ailleurs et me sauver quand j'entendais Maman m'y envoyer en me disant de l'y "attendre"...
Mais, si a contrario, j'avais eu à choisir un lieu pour y recevoir la fessée, j'aurais à l'évidence choisi celui là.
Les dialogues y avaient moins de solennité, la punition comme un peu plus d'intimité.
Dans ma chambre, Maman avait comme ses repères et une détermination qui s'apparentait à une sorte de calme, de volonté de bien faire passer la leçon, de donner une "bonne" fessée. Longue, très appliquée, toujours donnée sur ma mappemonde dégagée de toute protection, bien déculottée, cette fessée m'arrachait larmes, cris et pleurs, mais je l'acceptais presque, ayant bien conscience que cela aurait pu être pire.
Au moins, là, elle était à l'abri du regard des autres, de mes soeurs...
Fessée marquante, crainte, mais méritée. Fessée presque nécessaire pour faire passer le mensonge, la désobéissance, la mauvaise note, la bêtise faite, l'effronterie, que sais-je encore ? Fessée qui remettait les compteurs à zéro, ramenait la vilaine au rang de fille aimée, fessée en forme d'absolution...