vendredi 2 août 2013

Chronique d'un redoublement : 62. Quelques moments de honte et une grosse mise en garde...

SUITE 61


Maman était ressortie de ma chambre sur cette petite réplique ironique et apte à me faire naître de nouvelles angoisses : "Allez, c'est fini, ma chérie. Cache-moi donc ces fesses... Je ne veux plus les voir... Enfin.... jusqu'à la prochaine fois..."   


"Cache moi vite ces fesses. Je ne veux plus les voir... 
Du moins... jusqu'à la prochaine fois !"
La petite phrase de Maman, entrecoupée d'une respiration
entre ses deux parties, ravivait ma honte, 
et mon angoisse...

C'était vexant pour une grande fille qui venait de prendre une fessée magistrale, une tannée en règle, et à qui Maman disait presque : "Te voilà calmée pour un moment, mais je me doute bien que cela ne durera pas autant que les pyramides, et qu'il faudra bien, un de ces jours, que je m'en occupe à nouveau..."



Ayant rajusté mon pyjama, j'étais prête à aller au lit, mais début des vacances oblige, Maman n'avait pas éteint la lumière, ni ordonné que je me couche. Il n'y aurait pas de réveil pour aller en cours le lendemain, et les horaires étaient plus larges.
Maman fit de même en allant vérifier qu'Aline était bien en tenue de nuit aussi, et dans sa chambre, qu'elle avait dû regagner en douce quand ma fessée s'était achevée. "Tu peux lire ou jouer calmement encore un peu. J'éteindrai quand Diane rentrera", avait précisé notre chère mère.
Aline qui émit le souhait de m'appeler pour que je joue avec elle, se vit opposer un refus maternel : "Non, laisse-donc ta soeur sécher ses larmes tranquille. Elle n'a sûrement pas l'esprit à jouer. Mieux vaut qu'elle réfléchisse à ce qui vient de lui arriver..."

Entendant qu'Aline voulait venir me voir, surtout par curiosité de petite maline, j'ai refermé ma porte de chambre, me retrouvant seule à méditer, et à tenter de faire passer les gros sanglots qui me prenaient encore, remontant dans ma gorge, surtout quand je repensais à ce que je venais de prendre...

Culotte et pantalon de pyjama remontés, il y avait deux épaisseurs de coton enserrant la zone claquée, et cela semblait en garder la chaleur, comme sous le couvercle d'une cocotte. Je ressentais combien la fessée avait été méthodiquement appliquée, comment la "cuisson" n'avait épargné aucune partie d'une lune qui devait être bien colorée par rapport à la vision prolongée que j'en avais eue en me préparant à recevoir la tannée maternelle...

Il n'y avait qu'allongée sur le ventre que je ne ressentais pas de picotements en étant sur mon lit. Mais, même ainsi, je ressentais comme si j'avais de petits radiateurs au bas du dos. Me relevant, ayant entendu que Maman était redescendue à la cuisine, et surveillant bien que ma porte n'allait pas s'ouvrir, je me positionnai devant la glace de mon armoire, et baissai un instant pantalon et culotte...



Ma blanche mappemonde dont j'étais fière
avant que Maman ne s'en occupe
était devenue écarlate sur toute sa surface...

 
La lune claire et fraiche d'avant l'arrivée de Maman, celle qui témoignait de cinq semaines de tranquillité, pour ne pas dire de sagesse (car il y avait bien des choses à redire...), avait changé de teinte. Rouge, entre rose intense sur les cotés et vraiment écarlate, voire carmin au milieu, ma paire de fesses témoignait de la maestria maternelle. Heureusement que l'on ne jugeait pas publiquement de la qualité de l'exécution d'une fessée, sinon on aurait pu prendre ma lune en photo pour illustrer de ce que voulait dire une "bonne fessée".

En y repensant, l'idée aurait pu alimenter mes cauchemars. Au même titre que l'on décerne des diplômes de "MOF" meilleur ouvrier de France, en comparant les chefs-d'oeuvre des artisans, j'imagine bien un mauvais rêve que j'aurais pu faire, en regardant ma lune rouge, le cauchemar d'un jury de mamans du quartier décernant le titre de MMF meilleure maman fesseuse, et l'attribuant à Mme Spaak pour l'ensemble de son oeuvre, et pour "la fessée de Christine" dont la cuisson à point aurait été montrée à toutes en exemple...


La vision de ma lune rougie aurait sûrement été primée 
par un jury de mamans du quartier... 
Heureusement que ce n'était qu'une idée cauchemardesque
et que ma déculottée était restée à l'abri des regards... 

Cette seule vision de mon bas du dos, en l'absence de tout témoin, n'avait fait que raviver ma peine, remonter mon angoisse, et je m'étais remise à pleurer à chaudes larmes que je laissai couler longuement avant de trouver enfin un certain apaisement.

Il se passa bien une heure avant que Diane ne rentre à la maison. Le coup de sonnette de la mère de sa copine ramenant ma petite soeur me sortit de ma torpeur. Je n'avais rien fait entre temps, incapable de lire ou de chercher à me changer les idées. Incapable de dormir non plus, j'avais somnolé dans une sorte de demi-léthargie, entre tristesse et résignation, laissant doucement la douleur se transformer en simple chaleur, laissant les nerfs se détendre, ressentant comme un épuisement teinté de honte et presque de soulagement à la fois...

La fessée avait été magistrale, cuisante, douloureuse, mais c'était déjà du passé, même si j'avais l'impression d'en emmagasiner encore la chaleur. Je me sentais, une fois encore, vexée, honteuse d'avoir retrouvé les genoux maternels, d'avoir été déculottée comme une gamine de six ans, mais "soignée" proportionnellement à ce que ma lune de pré-ado devait encaisser...

Il y avait donc cette honte, mais elle n'était pas accompagnée de révolte. Il n'y avait pas d'impression d'être une victime malgré tout, car je ne pouvais pas dire que je ne savais pas ce que je risquais, je ne pouvais pas dire que je ne m'y attendais pas, que je n'avais pas été mise en garde, avertie, prévenue, et plutôt dix fois qu'une... Je connaissais les risques, je n'ignorais rien de la logique maternelle, la fessée d'Aline la veille l'avait même "concrétisée" pour ainsi dire... Ma fessée, quoi que j'en dise, quoi que j'ai essayé de plaider, d'implorer, je savais au fond de moi qu'elle était inéluctable. Mes fesses encore chaudes et colorées en étaient le prix, et il y avait plus de soulagement que de rancoeur de savoir que le pire moment était passé...

Entendant le bruit de la sonnette, j'avais entrouvert ma porte pour écouter ce qui se disait en bas, mais je tombai sur Aline, qui se précipitait pour se poster en haut de l'escalier et tendre l'oreille elle aussi... Je me renfermai dans ma chambre plutôt que de me retrouver à côté de soeurette dont le regard brillant me scrutait comme si j'étais une bête curieuse...



Finalement, je ne sus pas ce que Maman avait pu dire à l'autre mère, mais c'était peut-être préférable pour mon amour-propre. La conversation ne se prolongea guère et Maman envoya Diane se mettre en pyjama, avant de venir éteindre cette fois. Elle monta de fait cinq minutes plus tard, me demandant de me coucher aussi, après un petit bonsoir rapide, éteignant ensuite dans la chambre des petites, avant de redescendre à nouveau.

Maman avait laissé les portes entrouvertes pour surveiller du bas que cela dormait bien. Mais, étant dans la pièce à côté de la chambre de mes soeurs, je devinais de longs chuchotements. Diane devait raconter sa soirée à mi-voix, mais de ce que je percevais, c'était Aline qui parlait le plus à une Diane qui relançait par des questions... Je n'avais pas besoin de dessin pour comprendre ce que les petites évoquaient...


J'entendais Aline et Diane chuchoter longuement,
et je devinais bien ce que la cadette racontait.
Placée comme elle avait dû être dans la pénombre du couloir,
Aline avait pu observer Maman me déculotter,
voir sa main rougir ma lune,
entendre les claques et mes pleurs et supplications...
La curieuse Diane devait la questionner sur les moindres détails...

Le lendemain, Tata Jacqueline passa à la maison prendre un petit café et papoter avec sa chère grande soeur. Nous étions encore en train de prendre le petit-déjeuner, et Tata demanda si nous étions contentes d'être en vacances, et si nous avions bien travaillé... Diane fut évidemment la plus rapide à répondre, Aline et moi étions plus gênées. Petite soeur se fit ainsi un malin plaisir à résumer la situation à sa façon : "Oui, moi j'ai bien travaillé, et même que Maman m'a récompensée en me laissant aller au cinéma..." Tata répliqua : "C'est bien ma chérie".
Mais Diane ne lui laissa pas le temps de rajouter quoi que ce soit. Ayant repris une respiration en nous regardant toutes les deux, peu enclines à parler, Diane expliqua : "Mais, tu sais, Tata, il n'y a que moi qui ai bien travaillé. Parce que, bah, Aline et Christine, elles ont eu des mauvaises notes, et même que Maman leur a donné la fessée, oui à Aline, et aussi la fessée à Christine..."
J'ai baissé le nez dans mon bol de chocolat, j'avais presque les larmes aux yeux. Maman a tout de même repris Diane en lui lançant : "Ne joue pas les fanfaronnes, Diane. Tu as mieux travaillé que tes soeurs, mais tu n'es pas toujours plus sages que les autres, alors ne te moque pas d'elles, sinon ça pourrait barder pour toi aussi..."

Diane baissa d'un ton, et n'en rajouta pas dans les moqueries. Mais, cette remarque maternelle avait aussi eu pour résultat de confirmer les dires de notre petite soeur. Le "pour toi aussi" confirmait implicitement que cela avait "bardé" pour Aline et pour Christine aussi...



 L'annonce de la double fessée distribuée à Aline et moi
fit sourire Tata. Sans vouloir se moquer de nous,
elle avait un peu de compassion
pour sa grande soeur à qui nous donnions du fil à retordre...



Sans entrer dans les détails, comprenant combien cela me gênait, Tata demanda toutefois ce qu'il en était, esquissant une phrase de compassion pour sa soeur, en disant : "Eh, bien, elles t'en font voir mes nièces, dis donc... Deux mauvais bulletins coup sur coup, ma pauvre, ça t'a fait deux fessées à distribuer dans la soirée, elles vont t'user le bras nos chipies !"

Je vis que Diane se retenait de donner des précisions, le regard moqueur en coin, mais c'est Maman qui rectifia le propos de Tata : "Non, en réalité, ce n'était pas le même soir. Les petites ont ramené leur bulletin avant-hier, jeudi, et Aline a reçu sa fessée le soir-même. Christine, elle, n'a eu son bulletin que vendredi, et je me suis donc occupée de ses fesses hier soir. Même motif, même résultat, une bonne déculottée chacune, ça a piaillé dans la maison deux soirs de suite, mais au moins elles savent pourquoi, et cela va peut-être les faire mieux travailler, sinon elles connaissent le tarif..."

Un peu plus tard, avant de repartir, Tata vint me dire au revoir. Elle me reparla de mes résultats en me disant que je pourrais faire mieux, que ce serait bien que je "grandisse" dans mon comportement. Elle ajouta : "Ma pauvre chérie, tu devrais quand même faire des efforts. A ton âge, ça ne doit pas être drôle de recevoir encore des bonnes fessées de Maman. Je suis sûre que tu pourrais en éviter certaines..." Puis, elle me serra dans ses bras fortement, sentant que mon émotion revenait.


Tata compatissait, mais ne pouvait donner tort à Maman.
Si elle me défendait en me faisant comprendre 
que je pourrais "éviter "certaines fessées", son discours revenait à dire
que je n'en avais pas fini avec les déculottées maternelles...


Le gros câlin de Tata me réconfortait, mais quand je l'entendais dire que je pourrais "éviter certaines" de mes fessées, je ne retenais qu'une chose : cela sous-entendait que, même pour Tata, "à mon âge", je n'allais pas encore les "éviter" toutes, et j'en traduisais que, même Tata, me prédisait ainsi que je n'en avais pas fini avec les déculottées et les fessées maternelles...

D'ailleurs, au delà du fait que j'avais récolté une tannée exemplaire, c'est en effet les perspectives que le discours maternel ouvrait qui m'inquiétaient le plus. J'avais plutôt bien négocié ce premier trimestre, avec quelques résultats encourageants, mais ils étaient en dessous des espérances mises en moi en cette année de redoublement. Les faux pas, surtout en matière de discipline, m'avaient valu quelques épisodes peu glorieux pour mon bas du dos. Cette fois, dans le bulletin trimestriel, une paire de mauvaises notes faisant croire à une rechute, plus le commentaire de la prof d'anglais mettant en doute la réalité de mon travail, il est évident que cela ne pouvait être admis par une mère qui avait placé la barre haut, sachant qu'une année est longue, et qu'il n'était pas question de trainer à l'arrière du peloton, et encore moins de décrocher dans les premiers mois.
Cela, j'étais à même de le comprendre, et quelque énergie que j'ai mise pour protester, je n'avais en recevant mon bulletin aucun doute sur ce qu'il allait me valoir... La fessée d'Aline la veille avait même ôté le moindre espoir, et avant même que Maman n'ouvre la bouche, je savais qu'il ne me restait qu'à préparer mes fesses... Et, j'avais été de fait copieusement servie...

Donc, même si j'étais gênée, honteuse que mes mésaventures fessières fassent une fois encore le tour de la famille et des proches, ce qui me souciait davantage, c'est que Maman replaçait toujours cela dans son contexte, expliquant que j'avais commencé plutôt correctement mon année de redoublement, mais qu'il avait fallu reprendre les choses en main en cette fin de trimestre, et... Et qu'il n'était pas question que je reprenne une mauvaise pente, et qu'elle (Maman) y veillerait particulièrement à la rentrée... Bref, si je pouvais admettre que je méritais la fessée reçue, tout le discours maternel expliquait déjà que, dès la rentrée, elle serait derrière mon dos, et bien décidée à s'en "occuper" à sa manière dès qu'elle le jugerait nécessaire...

Et, ces vacances de fin d'année civile donnant lieu à des retrouvailles familiales, à des visites, à des déplacements, à des rencontres avec toujours les sujets bateaux : comment ça va, comment vont les enfants, qu'est-ce qu'il faut vous souhaiter pour l'année à venir, etc., etc. il est évident que le sort des filles Spaak alimentait régulièrement  les conversations, m'amenant souvent à baisser la tête, à cacher ma gêne, à rougir de confusion.




Chaque fois que Maman évoquait ses déboires avec ses filles
ne cachant guère ce qui m'arrivait fréquemment, je baissais la tête,
cachais ma gêne, mon regard ne pouvant s'arrêter sur la vision
des genoux maternels sans penser qu'ils m'attendraient bientôt... 


Le discours maternel était à la longue bien rôdé, du style : "Oui, ce n'est pas de tout repos d'élever trois filles, d'autant plus à des âges où il faut les surveiller comme le lait sur le feu... Surtout les petites bien sûr. Vous me direz Diane travaille bien à l'école, mais elle est vive et souvent turbulente, et prompte à embêter ses soeurs. Aline, serait plus réservée, mais elle a du mal en classe, et je dois sans arrêt être derrière son dos pour la faire travailler... quand il ne faut pas employer la manière forte pour qu'elle s'applique enfin..." Le petit geste de la main maternelle était suffisamment explicite pour que l'auditoire comprenne...
Puis Maman en venait à la "grande" ! "Si encore, je pouvais compter sur Christine pour me soulager. Mais ce n'est pas encore le cas cette année. Elle redouble, ce qui n'est pas forcément une mauvaise chose puisqu'elle avait une année d'avance, et que cela permet qu'elle reparte sur de bonnes bases. Sauf qu'avec Christine, il faut se méfier. Ma fille est capable de décrocher les meilleures notes, et puis de se laisser aller ne travaillant que les matières qui lui plaisent ou selon la tête des profs, sans oublier une fâcheuse tendance à chahuter en classe... C'est ce que je trouve inadmissible : au lieu de jouer les premiers rôles, avec les facilités qu'elle a, elle se la coule douce jusqu'à ce qu'elle s'attire des ennuis... Et après, c'est reparti comme si de rien n'était. Avec Christine, il n'y a que les bonnes vieilles méthodes qui marchent..."


Souvent, l'on répondait à Maman que cela passerait, que je grandirais, que l'essentiel était que j'aie des facilités intellectuelles, mais cela ne faisait que lui faire en rajouter sur le thème : "C'est justement ce qui est le plus énervant. Je comprends qu'il faille que je remue Aline pour qu'elle travaille, et même que je doive sévir fréquemment, mais c'est rageant de voir qu'une grande fille comme Christine a encore besoin de quelques bonnes fessées pour revenir dans le droit chemin..."

Inutile de dire que je serais bien partie me cacher dans un trou de souris quand ce genre de conversations revenait sur le tapis. Et j'en passe bien d 'autres...

Malgré tout, ces deux fessées reçues par Aline et moi eurent pour effet de calmer l'atmosphère familial. Les vacances en furent même beaucoup plus calmes que nous aurions pu le craindre. Aline dut faire des devoirs chaque jour, Maman souhaitant aussi que je révise diverses leçons m'ayant valu des résultats moyens ou décevants. Mais, ce n'était pas un long pensum quotidien, et même Aline qui y était plus astreinte, faisait assez d'effort pour ne pas risquer d'autres ennuis postérieurs...

Mises à part une ou deux vagues menaces de fessées à l'encontre d'Aline, et une paire de claques méritées par Diane pour un caprice, les deux semaines se passèrent sans encombre pour nos bas du dos, et nous eûmes même droit à nos cadeaux de Noël, modestes toutefois, dans une famille plutôt catholique à l'ancienne, où la Nativité gardait son sens, et où l'on ne voulait pas tomber dans les dérives consommatrices du Père Noël des grandes surfaces.


Voilà comment ces vacances débutées le premier soir par ma déculottée magistrale se sont achevées sans que personne ne plonge à son tour en travers des genoux maternels... Même si, comme je l'évoquais plus haut, le sujet des fessées d'Aline, et plus encore des miennes, avaient entretenu nombre de conversations dans la famille ou l'entourage.


Maman était claire : "Ne me ramène plus un bulletin pareil... Tu te rappelles ce qui t'est arrivée quand tu me l'as donné, j'espère... 
Alors, mieux vaudrait qu'en effet tu me ramènes de bonnes notes, 
sinon, ma chérie, tu n'as qu'à préparer tes fesses..."


A la veille de la rentrée, Maman fit le point avec chacune d'entre nous, sur les affaires d'école, les devoirs faits, etc. Tout était bien en ordre, j'y avais veillé avec attention. Maman en profita pour ressortir le bulletin trimestriel et vérifié qu'elle l'avait bien signé, car cela serait évidemment contrôlé au collège, le lendemain.
Le relisant calmement, elle ne put s'empêcher de me rappeler ses promesses et leur contexte : "Ah, tu vois, Christine, ce bulletin résume bien ta façon d'agir. Cela avait bien commencé, avec des notes correctes, même si tu aurais pu faire encore mieux. Mais, cela allait, mise à part ta tendance à chahuter parfois. Sauf qu'il y a eu ce relâchement, avec coup sur coup deux ou trois mauvaises notes, sans parler de l'appréciation de Mlle Paule, et te voilà repartie dans tes mauvais travers. Tu sais, Christine, regarde-moi bien, les yeux dans les yeux... Tu sais, cela ne se passera pas comme l'année dernière, crois-moi..."

Ce sermon, ,je le subissais, tête basse, attendant qu'elle en finisse, sachant que c'était dans la façon de faire de Maman de répéter les choses plutôt dix fois qu'une.

"Oui, Maman, je vais bien travailler. J'ai compris, j'aurai des bonnes notes, tu verras", plaçai-je pour rassurer notre mère, et faire qu'elle arrête de me parler de ce fichu bulletin...

Mais, elle n'en avait pas fini avec, et me le brandissait devant le nez, en haussant le ton : "En tout cas, Christine, ne me ramène plus un bulletin pareil... Tu te rappelles ce qui t'est arrivée quand tu me l'as donné, j'espère... Alors, mieux vaudrait qu'en effet tu me ramènes de bonnes notes, sinon, ma chérie, ça bardera encore..." Et le geste de la paume signait la menace sans équivoque...

"Mais, euh, Maman...", balbutiai-je sans pouvoir ajouter quoi que ce soit, Maman me coupant la parole. "Il n'y a pas à discuter, Christine. Et il n'y aura pas à discuter le moins du monde. De toute manière, je n'attendrai pas le bulletin trimestriel, ni le carnet de notes du mois, pour réagir. Je t'avais fait confiance en te laissant un peu plus tranquille pour m'occuper davantage d'Aline, mais tu en as profité pour ne plus faire d'efforts. Donc, ma chérie, crois-moi, tu vas avoir ta mère sur le dos, et je ne me laisserai plus surprendre. Contrôle des devoirs, des cahiers, suivi du carnet de correspondance et rendez-vous avec les professeurs dès que j'aurai le moindre doute, je ne te lâcherai pas, Christine..."
Le programme me fit faire la grimace, mais je cherchai à rassurer Maman en promettant à nouveau que tout irait bien, que j'avais "compris".
Maman, elle, enfonça le clou en mettant les points sur les "i". "J'espère bien que tu as compris, sinon tu sais ce qui t'attend... Un chahut, une mauvaise note, et, pire encore, un mensonge pour me cacher ça ou retarder sa découverte, et tu pourras préparer tes fesses, Christine... Franchement, je serais à ta place, je réfléchirais bien avant de faire n'importe quoi... Rappelle-toi donc la fessée de l'autre soir, et demande-toi si tu veux te retrouver encore sur mes genoux... Il n'y aura pas d'autre alternative, c'est bien compris, ma chérie ? Tu ne pourras pas dire que je ne t'avais pas prévenue..."


Bien sûr que je me rappelais de la fessée du soir du bulletin, 
et Maman venait en ce soir d'avant la rentrée de me prévenir...
Une mauvaise note, une colle, un mensonge,
et je me voyais déjà en travers de ses genoux,
culotte baissée pour ma première fessée de l'année civile,
mais sûrement pas la dernière...


C'était clair, au moins, et le discours ne me laissait guère d'illusions... Si les vacances avaient été, en définitive, plus "calmes" que je ne le craignais, Maman débutait l'année civile en prenant des résolutions bien inquiétantes pour mon bas du dos. D'autant plus angoissantes que je savais que, contrairement à mes promesses à moi, qui étaient à géométrie variable, les promesses de Maman, elle, elle les tenait... 

De quoi envisager une rentrée pas très rassurée... Et avoir de sérieuses craintes pour la blancheur retrouvée de mon bas du dos...

A SUIVRE