jeudi 24 octobre 2019

Chronique d'un redoublement : 150. Quand Maman tient ses promesses, ou la première fessée de Quatrième...

SUITE 149

Lorsque Tata est redescendue, elle a juste échangé quelques mots avec sa soeur, mais je n'ai pas pu les entendre. De toute manière, cela n'a pas duré et je me doutais bien que cela n'avait pas changé la détermination maternelle.
Mes soeurs n'avaient fait aucune difficulté pour se mettre en pyjama, et c'était même comme si elles étaient pressées...
D'ailleurs, Diane à peine prête, s'était placée en haut de l'escalier, en lançant en direction de Maman : "Ca y est, on est en pyjama, M'man. Même Christine, tu sais. Tu peux monter..."
Cela eut le don de m'agacer et je serais bien ressortie de ma chambre pour la faire taire... Mais, ce n'était pas le moment de nous bagarrer, ni de la faire crier, ce qui aurait aggravé mon cas... Toutefois, cela m'exaspérait au plus haut point, car je devinais bien que Diane, toujours curieuse et aux aguets, n'avait qu'une hâte, c'est que Maman vienne s'occuper de moi... 
Maman ne répondit pas à Diane et vaqua encore un petit quart d'heure à ses occupations. D'autres fois, j'aurais sûrement pris ce délai comme tu temps de gagné, et souhaité qu'il s'éternise. Cette fois, c'était plus mitigé dans ma tête. Non pas que je ne voulais pas retarder l'échéance, mais du fait que ma tête bouillonnait et mon angoisse montait, montait...
Je n'arrivais même pas à imaginer pouvoir échapper à la fessée annoncée... Il y avait eu ces phrases sans équivoque de Maman à la sortie de son entretien avec Mlle Simon, puis sur le chemin du retour, et encore les allusions à la boulangère, les explications claires de Maman à sa soeur, puis la réaction de mon avocate habituelle de Tata, navrée peut-être, mais persuadée cette fois que je n'y échapperais pas...
Et, là, dans ma chambre, en petite chemise de nuit et pyja-short, me sentant comme vulnérable, comme "prête" pour ainsi dire, je tremblais à moitié, en arrivant presque à avoir hâte que ça finisse...






J'attendais Maman dans ma chambre, la tête bouillonnante,
apeurée et fataliste à la fois, comprenant que, sans nul doute,
je n'échapperais pas à la fessée promise, la première de Quatrième !

Surtout que, en me remémorant les promesses maternelles, c'était depuis le jour où, sans surprise cette fois, mon passage en Quatrième avait été officiel, que Maman m'avait bien fait comprendre cela ne changerait pas ses méthodes, et que mieux vaudrait pour moi ne pas ramener d'heures de colles, de zéros et autres punitions ou remontrances professorales, ni bien sûr de mentir effrontément, car en Quatrième ou pas, ce serait encore la fessée assurée...
J'avais certes réussi à y échapper durant neuf semaines, mais cette fois Christine allait recevoir sa première "fessée de Quatrième" !
Et, j'avais beau me creuser la tête, je ne trouvais aucun argument qui aurait pu faire changer d'avis Maman. Bref, je devenais fataliste, frissonnant en pensant à mes fesses qui ne seraient bientôt plus blanches...
Maman monta enfin, et mon coeur se mit à battre très vite. Elle poussa ma porte, m'apercevant assise sur mon lit, l'air apeurée. Elle se contenta de dire : "Bon, tu es prête, Christine ? C'est bien. J'arrive, j'arrive..."

Cela voulait tout dire...




Maman vint d'abord voir si j'étais bien prête. Recroquevillée sur mon lit,
j'avais la mine défaite, le visage angoissé, rendue muette par l'émotion...
"J'arrive, Christine, j'arrive...", répéta-t-elle...  
Moi, comme mes soeurs, l'oreille aux aguets depuis leur chambre,
on traduisait : "Elle arrive, elle arrive, Christine, ta fessée arrive" !

Puis, elle alla voir mes soeurs, leur demandant de ranger leurs jouets et de se mettre au lit, ajoutant : "Et je ne veux rien entendre pendant que je m'occupe de votre grande soeur"!
"Non, on sera sages, nous, M'man..."
glissa Diane, mais Maman ne répondit pas, et se dirigea, cette fois pour de bon, vers ma chambre.
Elle y entra, en laissant la porte grande ouverte derrière elle. Je n'osai même pas lui faire remarquer, ne doutant pas qu'elle aurait prétexté pouvoir ainsi guetter si les petites ne faisaient pas de bêtises, alors que cela faisait aussi que mes soeurs allaient profiter de "la bande son" de ma fessée... C'était moins pire qu'une déculottée sous leurs yeux, mais c'était hélas l'assurance de moqueries futures, de Diane au moins. Voire d'autres moqueuses...

Je m'étais relevée et n'avais plus bougé, figée debout à quatre ou cinq pas de l'endroit, sur le côté de mon lit, où elle allait à coup sûr s'asseoir...
Et, c'est ce qu'elle fit d'un pas déterminé, s'asseyant à l'endroit de tant de mauvais souvenirs, comme me présentant ses genoux...

D'ailleurs, c'était tellement évident que c'est moi qui rompis le silence, en suppliant : "Non, Maman, non, pas la fessée, pas la fessée".
Maman esquissa comme un sourire, en hochant la tête... Elle respira profondément et répondit : "Allez, Christine, on ne va pas y passer la nuit... Tu sais très bien ce qui t'attends. Je t'ai assez prévenue et mise en garde... Tu n'y couperas pas cette fois... Allez ne fais pas l'idiote, viens donc ici..." dit-elle en tapotant ses genoux pour me montrer la direction à suivre...



Maman s'était assise sur mon lit, comme à "sa place", 
celle de tant de souvenirs claquants pour mon bas du dos...
Je n'osais pas m'approcher, venir vers Maman, 
avancer vers ma fessée...
 

"Oh, Maman, non, non, je suis grande maintenant", c'est tout ce qui me vint de suite à la bouche. Et qui me valut la réplique maternelle : "Ah si seulement, tu pouvais être grande en sagesse, en obéissance. Mais, tu continues à bavarder en classe, à faire le minimum, et en plus à mentir effrontément, à me cacher des choses, à me faire passer pour une mère qui élève mal ses enfants... Et, ça, tu le sais, Christine, ça, je ne l'accepterai jamais..."
Je tentai de m'expliquer, mais Maman me fit taire, m'ordonnant de venir sur ses genoux... En ajoutant : "Et, ne te plains pas, tu as bien de la chance de ne pas en avoir reçue depuis la rentrée. Il est grand temps de rattraper le retard..."
Je sentais qu'il fallait que je m'avance pour ne pas accroître sa colère, et je m'approchai, bloquant toutefois à un pas et demi d'elle, juste pour qu'elle ne puisse pas m'attraper encore. 
"Si je dois venir te chercher, ce sera pire encore, Christine", gronda-t-elle. Apeurée, je fis le dernier pas, et me laissai prendre par le bras et attirer, puis basculer en travers des genoux maternels. "C'est bien, ma fille", commenta Maman qui s'empressa de remonter la chemise de nuit pour dégager la cible, alors que, par réflexe, j'agrippai de ma main droite, pas encore bloquée derrière le dos, l'élastique de mon pyja-short, pour tenter d'empêcher que Maman me déculotte...
Maman tonna : "Lâche ta culotte, Christine, tu sais bien que je vais la baisser... Dis-toi que tu as aussi bien de la chance que je ne te déculotte pas devant tes soeurs... C'est ce que tu veux ?" Je compris qu'il valait mieux céder... Je répondis : "Non, non, Maman, non" et lâchai prise, permettant à Maman de baisser le dernier rempart de ma pudeur, faisant descendre, derrière comme devant, le pyja-short jusqu'à mi-cuisses...
Je frissonnai pendant que le sous-vêtement de coton glissait vers le bas, ressentant cette terrible sensation d'offrir mes fesses à l'air, n'attendant plus que les claques qui allaient rougir ma lune encore toute blanche et apeurée...



 
 Comme par un réflexe désespéré, j'avais tenté de retenir mon pyja-short,
mais Maman avait haussé le ton, me faisant bien comprendre
que cette fessée tant promise se donnerait forcément déculottée...
Je frissonnai en sentant mon ultime protection glisser vers le bas,
découvrant mes fesses nues, restées blanches depuis neuf semaines...

Je n'avais pas trop résisté et Maman le remarqua : "C'est bien, Christine, tu  as compris qu'il valait mieux ne pas résister à Maman..."Et d'ajouter : "Bon, passons aux choses sérieuses", tout en prenant le temps de me rééquilibrer en travers de ses genoux, et de commenter : "Quand je pense que cela fait bien deux mois que je n'ai pas claqué ces fesses... Tu croyais peut-être que mes promesses n'étaient pas sérieuses... Je vais te rappeler ce que c'est qu'une bonne fessée de Maman... Et, je te prie de croire que celle-là tu t'en souviendras, longtemps, ma fille, longtemps..."
Le monologue de Maman devant mes fesses nues et tremblantes ne faisait que m'angoisser davantage. Je me raidis un instant comme pour changer de position, mais Maman resserra son emprise. "Ah, ma fille s'impatiente. Je ne vais pas te faire languir plus longtemps, Christine. Depuis le temps que tu l'attends, la voilà ta fessée..."
Une très grosse claque atterrit sur ma fesse droite, me faisant crier, autant de douleur que de surprise. Puis la même sur la fesse gauche, Maman attendant quelques secondes pour voir ma lune rougir de la double empreinte de sa main sur ma peau. Je sentis comme un double picotement, mes premières impressions rougissantes de cette fessée tant redoutée... Je sentais que mon épiderme postérieur rougissait au milieu de chaque fesse, et que le reste de mes joues du bas frissonnait dans l'air frais de ma chambre, comme offert, comme attendant la tannée promise...




Les deux premières claques avaient marqué le centre de chaque fesse...
Maman avait attendu un moment avant de poursuivre, 
le temps de me sermonner encore, et d'annoncer que la fessée serait mémorable...
Je sentais la détermination maternelle, comme si elle voulait jauger 
la tâche à accomplir pour rendre pleinement mes fesses écarlates... 
L'orage allait s'abattre sur ma lune offerte à la colère maternelle...

Puis, Maman entreprit de me réchauffer le bas du dos, avec l'application maximale d'une mère déterminée, tenant à donner une fessée vraiment exemplaire...
Je suppliais sans forcer la voix, bien conscient que mes soeurs écoutaient depuis leur chambre... Maman, elle, se mit à alterner des séries de claques qui mettaient mon bas du dos en ébullition, marquant des pauses fréquentes, avant de repartir de plus belle. Comme pour reposer son bras, tout en faisant passer à nouveau ses messages : "Ah, tu l'as bien cherchée, ma fille, cette fessée. Tiens, tiens et tiens !"
Ou : "Et ne t'avise plus de mentir, si tu ne veux pas te retrouver sur mes genoux les fesses à l'air."
Ou : "Si tu ne sais pas tenir tes promesses, tu vois, tu le sens, Maman, elle, elle les tient... Et si c'est ta première fessée de l'année, crois-moi, ce ne sera pas la dernière, si tu continues comme ça !"
Maman me fessait de façon méthodique, comme si elle faisait une course de fond, le contraire d'un sprint, alternant les claques et les pauses où elle réitérait ses menaces, ses promesses, pour que la leçon entre à la fois par mes fesses et par mes oreilles... A l'évidence, Maman s'appliquait à rougir chaque centimètre carré de mon bas du dos, comme si elle se devait de donner une fessée d'anthologie, une tannée exemplaire...
Alors que j'avais tenté de minimiser, d'étouffer mes réactions, à mesure que mes fesses devenaient écarlates, et que la douleur amplifiait, je me lâchai et pleurai, criai même, suppliant Maman, même si je me doutais qu'Aline et Diane devaient ne pas en perdre une bribe.


La fessée était méthodique, comme si Maman s'appliquait, 
voulait vraiment que je m'en souvienne... J'avais un moment tenté 
de retenir mes pleurs, mes cris, pour ne pas que mes soeurs entendent
leur aînée piailler comme une gamine... 
Mais, la douleur devenant trop forte sur ma lune écarlate,
je me mis à crier, à supplier, en vain, 
ne faisant que repartir de plus belle la claquée maternelle...

Par trois fois, je crus que c'était fini, mais Maman repartit de plus belle après une courte pause. L'avant-dernière, je profitai de cette pause pour rouler et descendre, me retrouvant à genoux par terre, tentant de saisir mon pyja-short, et le remontant à mi-fesses.
Maman se mit à crier à son tour : "Oh, Christine, c'est quoi cette rébellion ? C'est moi qui décide quand c'est fini", et de me remonter sur ses cuisses, non sans rabaisser mon pyja-short. "Je vais t'apprendre, moi", ajouta-t-elle, prenant comme le temps de jauger la rougeur de mes fesses, avant de me déverser à grande vitesse une trentaine de claques encore plus fortes que les autres qui me firent crier.
La main maternelle s'arrêta à nouveau, je n'osai même plus tenter de bouger cette fois. J'étais comme épuisée, vaincue, sans plus aucune force. 

Maman en profita pour me donner encore deux douzaines de claques, plus espacées, plus précises, comme pour parachever son oeuvre... Tout en commentant son action, en m'en rappelant la raison et en menaçant de recommencer dès que je le mériterai...
J'étais vannée quand enfin Maman me relâcha, je restai de longs instants à genoux à me frotter les fesses, avant de me relever et plonger sur mon lit, sanglotant encore et encore...



Après une fausse fin, qui m'avait vue tenter de m'échapper,
et de me reculotter, Maman m'avait remise en position et déculottée
une dernière fois pour un final brûlant sur mes fesses écarlates...
Puis Maman m'avait enfin relâchée, sortant de ma chambre,
en refermant la porte derrière elle...
Je plongeai sur mon lit, tentant d'apaiser ma douleur en posant
ma main fraîche sur mon bas du dos incandescent...
A SUIVRE


samedi 28 septembre 2019

Chronique d'un redoublement : 149. Le retour à la maison confirme une issue inéluctable et angoissante...

SUITE 148

Alors que nous n'étions qu'à deux minutes de la maison, il se mit à pleuvoir. Ce n'était qu'une petite averse automnale, mais qui nous força à hâter le pas, Maman n'ayant pas emporté son parapluie. Nous fîmes donc irruption dans la maison en courant, ce qui ne me plaisait guère, moi qui n'avais guère envie de rentrer, chacun le comprendra aisément...


Nous étions rentrées sous la pluie, Maman hâtait le pas,
moi, je n'avais pas du tout envie de rentrer trop vite...

"Enlève donc tes chaussures et mets tes chaussons. Ne mets pas de l'eau partout. Ce n'est pas le moment de m'énerver davantage", m'avait lancé Maman d'un ton qui renseigna vite Tata et mes deux soeurs sur l'humeur maternelle...
Ma chère tante nous rejoint dans l'entrée, m'aida à enlever mon blouson et le rangea sur le porte-manteau, en remarquant ma mine grincheuse. "Que se passe-t-il encore ? Tu as fâché ta Maman ?"
Je baissai la tête et plongeai dans les bras de Tata, en sanglotant, sans pouvoir formuler quoi que ce soit, pendant que ma tante me caressait la tête, en disant : "Ne pleure pas ma petite chérie. Allez, ça va passer..." !
Ce qui ne manqua pas de faire réagir Maman, qui lança : "Laisse donc ta petite chérie pleurnicher. Ce n'est rien à côté de ce qui l'attend... Allez, Christine, file dans ta chambre faire tes devoirs. Mieux vaudrait pour toi qu'ils soient bien faits... On verra plus tard pour le reste..."
Je me redressai et quittai les bras de Tata pour prendre l'escalier vers ma chambre, pendant que Tata interrogeait Maman : "Qu'y a-t-il donc avec Christine ? Le rendez-vous avec sa nouvelle prof s'est mal passé ?" 
Aline et Diane attablées à la cuisine avaient les oreilles grand ouvertes. 
Quant à moi, arrivée sur le palier du haut, je m'arrêtai avant d'entrer dans ma chambre, l'oreille tendue pour écouter ce que Maman allait répondre...


Je guettai du haut de l'escalier, tendant l'oreille,
et écoutant Maman raconter son entrevue avec Mlle Simon...
Maman était visiblement décidée à sévir à mon encontre...

"Ah, ne m'en parle pas... Ta petite préférée retombe encore dans ses travers habituels... Il faut qu'elle bavarde en classe, qu'elle fasse l'intéressante dans le dos de ses profs, Et quand elle se fait prendre, elle me cache ses punitions, en me mentant effrontément... Ce n'est pas possible... J'espérais que le passage en Quatrième allait la voir s'assagir... Mais, non, pas du tout, avec Christine, il n'y a vraiment que les bonnes vieilles méthodes qui fassent de l'effet... Eh bien, on va les reprendre... Pas plus tard que ce soir...", avait expliqué Maman, d'un ton qui ne souffrait aucune contestation...
Tata essaya bien de plaider ma cause : "Pourtant., côté des notes, ce n'est pas trop mauvais, me disais-tu ?"
La réflexion fut balayée par Maman : "Mais, c'est comme toujours. Christine est partisane du moindre effort... Mademoiselle a des facilités, elle apprend vite, mais se contente souvent d'une petite moyenne tranquille, alors qu'elle est capable de figurer parmi les meilleures de la classe. C'est rageant quand même... Et si je n'interviens pas, Christine se la coule douce, quitte à même me raconter des bobards et me mentir effrontément pour s'éviter des ennuis... Et cela je ne le supporterai jamais".


 Tata avait bien essayé de plaider ma cause,
mais rien n'y faisait... Maman confirmait clairement
qu'elle allait me donner la fessée...

Tata tenta de calmer le jeu : "C'est comme ça, tu sais, elle commence à s'assagir. Ce n'est pas forcément la peine de la punir. Elle peut très bien comprendre sans..."
Maman monta d'un ton : "Laisse-moi donc élever mes filles à ma guise... Je connais trop bien Christine... Si je ne lui donne pas la fessée cette fois, c'est la porte ouverte à tous les coups en douce... Pas question que ma fille s'en sorte comme une fleur, alors qu'elle bavarde en classe, me cache ses punitions, me ment de façon éhontée. Et moi qui arrive devant sa prof en ignorant tout ça. Je suis passée pour une idiote, pour une mère qui ne sait même pas ce que fait sa fille, une mère qui se fait rouler dans la farine... Cela, je te prie de croire qu'elle va me le payer..." La dernière partie de l'argumentaire maternel me fit trembler plus encore... Maman s'était sentie idiote devant la jeune prof, et ça, je me doutais bien que j'allais effectivement le "payer" ! Sur mes fesses bien sûr !


Je comprenais que Maman s'était sentie vexée,
comme accusée de ne pas savoir bien élever sa fille...
Et je comprenais que j'allais le payer cher...
Je m'imaginais déjà sur les genoux maternels,
déculottée et prenant une tannée magistrale devant mes soeurs... 

Connaissant Maman, cette sensation qu'elle avait dû ressentir, en apprenant que je lui avais donc menti à plusieurs reprises, était certainement vexatoire et apte à accroître la colère maternelle à mon encontre. Comme lorsque j'avais donné un coup de pied en douce à ma soeur et que la vendeuse de la boulangerie l'avait à Maman, qui avait eu l'impression que la demoiselle lui montrait qu'elle ne surveillait pas assez ses filles...
Tata n'insista pas, comprenant que sa grande soeur risquait d'être encore plus fâchée contre moi au final.
Mes deux soeurs furent envoyées à leur tour dans leur chambre, ce qu'elles firent sans discuter, conscientes que mieux valait ne pas énerver davantage Maman. Les entendant monter, je refermai ma porte pour éviter de les voir se moquer de moi. Mais en tendant l'oreille, je percevais qu'elles étaient en grande discussion dans leur chambre, et je ne doutais pas qu'il devait être question de mon bas du dos...
Il restait près d'une heure avant le dîner, et Maman et Tata s'occupèrent en cuisine, pendant que je tournais en rond dans ma chambre. Dans d'autres circonstances, Maman aurait pu profiter de ce laps de temps pour me régler mon compte, mais je me doutais bien qu'il n'en serait rien tant que Tata Jacqueline était encore à la maison... Cela me permettait de "gagner" en quelque sorte un peu de temps avant "l'explication" tant redoutée, mais en même temps, je ne pensais qu'à cela... 
J'avais bien sorti mes affaires de classe, et regardé ce qu'il y avait à faire pour lundi, mais je n'avais pas la disposition d'esprit pour me mettre à travailler. J'étais trop perturbée par ce qui m'attendait...
D'un côté, j'essayais d'être philosophe, en me remémorant que ma plus récente fessée remontait à la dernière semaine de vacances à la mer. Et que depuis, si les menaces avaient été assez nombreuses, je m'en étais toujours sortie... Contrairement à mes soeurs...
Mais, d'un autre côté, ma tête me renvoyait des images de fessées magistrales, des bruits de claques, des cris et des pleurs que je n'avais pu retenir, et c'était comme si la fessée à venir m'apparaissait comme une épreuve terrible...
La petite phrase maternelle : "Tu ne perds rien pour attendre", me tournait dans la tête et j'en arrivais à imaginer que j'allais comme devoir payer les intérêts, comme des pénalités de retard pour avoir fait attendre ma fessée... Bref, c'était comme si cette fessée avait grossi depuis le temps et qu'elle serait insupportable... 

Surtout que le fait d'y avoir échappé depuis deux mois rendait paradoxalement la peur plus vive... D'autant que cette fois je sentais bien que je n'avais aucune chance que Maman ne tienne pas ses promesses...
Parfois, comme dans mes périodes les plus agitées de la fin de la première Cinquième par exemple, lorsqu'il m'était arrivée de récolter des heures de colle plusieurs, voire quatre ou cinq semaines de suite, avec à chaque fois une fessée magistrale lors de l'arrivée du bulletin de colle à la maison, j'essayais d'être comme philosophe, en me disant que c'était juste un mauvais moment à passer, que la précédente tannée ne m'avait pas tuée pour autant, et que mes fesses supporteraient la prochaine...
Mais, là, bizarrement, le fait d'y avoir échappé depuis plus de neuf semaines me faisait craindre une volée comme si je n'en avais jamais reçue... C'est peut-être idiot, mais je tremblais à l'avance posant par moment mes mains sur mes fesses encore bien protégées, comme pour me préparer au pire...
Au bout d'une petite heure, Maman nous appela depuis le bas de l'escalier : "Les filles, descendez donc, on va bientôt dîner". Aline fut la première à descendre, alors que j'hésitai un instant. Le "On va bientôt dîner", ne me semblait pas clair... Voulait-il dire que Maman avait l'intention de faire quelque chose me concernant avant qu'on passe à table ?
Diane, voyant que je restais dans ma chambre, en ouvrit la porte et me lança : Tu n'as pas entendu ? Maman veut qu'on descende. Faut que tu viennes. Sinon elle va te gronder encore plus fort..."


Diane était venue me demander de descendre,
faisant, le sourire moqueur aux lèvres, allusion à la fessée
qui m'attendait...

Je commençais à imaginer qu'elle allait me donner la fessée devant tout le monde... Mais la présence de Tata me fit oublier cette idée cauchemardesque. D'ailleurs, il n'y eut pas de suspense, Maman nous demandant de passer à table à peine descendues.
Je fis profil bas durant le dîner, évitant tous les regards, le nez comme fiché dans mon assiette, sans dire le moindre mot. J'eus droit à une paire de réflexions maternelles, mais Tata s'arrangea pour que cela ne dérape pas sur des sujets qui auraient pu devenir gênants pour moi, alors que mes soeurs cherchaient à l'évidence à savoir ce qui allait m'arriver...
Le repas ne s'éternisa pas, et Tata commença à aider Maman à débarrasser, non sans prévenir qu'elle allait bientôt nous laisser pour rentrer chez elle, histoire de ne pas manquer une émission qu'elle aimait bien.
Maman, en d'autres circonstances, lui aurait proposé de regarder l'émission avec elle chez nous, mais Tata avait bien compris que sa soeur avait d'autres idées en tête...
"Aline et Diane, montez donc dans votre chambre. Il n'y a pas d'école demain, vous pouvez donc lire ou jouer un peu une fois que vous serez en pyjama. Mais, je ne veux rien entendre... Ce n'est pas le moment de m'énerver plus que je ne le suis..." avait lancé Maman à mes soeurs. 
Quant à moi, les instructions furent plus claires encore : "Et toi Christine, file donc dans ta chambre. Prépare-toi pour la nuit, et attends-moi... Je vais venir m'occuper de ton cas..."
Je ne pus m'empêcher de dire d'un ton suppliant : "Oh, non, Maman, nooon !"
Il me valut une réponse plus claire encore : "Ne fais pas l'idiote, Christine. Tu sais très bien ce qui t'attend... Va donc préparer tes fesses..."
Je baissai le regard et me retournai pour aller vers l'escalier. Je croisai Diane, qui avait les yeux brillants, et cachait mal son envie de rire de moi. Je l'aurais bien giflée, mais cela n'aurait fait qu'aggraver mon cas... 

Je préférai aller me réfugier dans ma chambre, où je constatai que Maman avait changé les draps, et même mis au sale le pyjama porté ces derniers jours. Sur mon lit, elle avait sorti une chemise de nuit assez courte et un pyja-short en coton assorti. Elle avait dû faire ça pendant que nous étions en cours cet après-midi. Donc avant d'aller voir Mlle Simon, sans idée préconçue, j'imagine.
Mais je ne pus m'empêcher de penser que c'était comme si Maman avait en quelque sorte "choisi" ma tenue de fessée...
J'essayai d'ôter ces pensées de ma tête, et me déshabillai pour me mettre en tenue de nuit. En mettant le pyja-short, je jetai quand même un oeil sur le reflet de mon dos dans la glace de l'armoire. Ma lune était bien blanche et frissonnante, et l'image me resta gravée dans la tête...


Je regardai le reflet dans la glace de mes fesses,
des fesses bien blanches et épargnées depuis si longtemps...
Je sentais monter en moi une peur grandissante... 

Je ne pus m'attarder, entendant un pas dans l'escalier, et je remontai le pyja-short et enfilai la chemise de nuit en vitesse.
C'était simplement Tata Jacqueline qui venait nous dire bonsoir avant de repartir chez elle. J'entendis que Diane tentait de faire s'exprimer notre tante sur mon cas. Elle disait notamment : "Tu vois Tata, on est bien sage, nous, c'est pas comme Christine qui va avoir la fessée..." Mais Tata ne renchérit pas et lui demanda de se taire plutôt.
Entrant ensuite dans ma chambre, Tata Jacqueline fut surprise de me voir déjà en tenue de nuit, et me dit : "Tu es déjà prête, ma grande ? C'est vrai qu'il vaut mieux ne pas fâcher davantage ta mère..."
Je me mis à sangloter, en gémissant : "Oh Tata, j'ai peur. Je veux pas la fessée".
Tata Jacqueline ouvrit ses bras et me serra contre sa poitrine : 'Ne pleure pas, ma pauvre chérie. Il fallait y penser avant. Tu sais bien que ta Maman déteste les mensonges et quand tu bavardes en classe..."
Je redis encore : "Mais, Tata, je veux pas la fessée, non !"
Ma tante confirma mes craintes : "Allons, Christine, ce n'est pas à moi de le décider. Tu sais, j'ai bien essayé de te défendre, mais cette fois ta Maman est trop en colère. Elle dit que tu as déjà eu de la chance de ne pas avoir reçu la moindre fessée depuis la rentrée...  Alors, je pense hélas que tu n'y échapperas pas... Allez, n'y pense plus, de toute façon, tes petites fesses en ont vu d'autres..."


Tata avait bien essayé de me consoler, mais, elle-même,
 n'imaginait pas un instant que je puisse échapper à la fessée promise...
Elle donnait presque raison à Maman pour une fois,
et cela ne pouvait qu'accroitre mon angoisse...

En disant ça, Tata m'avait tapotée le bas du dos, juste une petite tape sur chaque fesse bien protégée par les habits de nuit, mais cela m'avait un peu vexée, ayant comme la sensation que sur ce coup-là ma tante donnait pour une fois raison à Maman.
Tata m'embrassa en me serrant fort, puis quitta ma chambre non sans me souhaiter "Bonne nuit", mais aussi "Bon courage, ma grande". Une manière de compatir, en ne doutant pas qu'il allait m'en falloir... Du courage, oui...
A SUIVRE

dimanche 25 août 2019

Chronique d'un redoublement : 148. Un rendez-vous professoral qui entraîne un retour angoissé à la maison

SUITE 147

Je sursautai quand la sonnerie de la fin des cours se fit entendre. Pour une fois, j'aurais bien préféré qu'elle ne retentisse pas de sitôt... Je n'étais nullement pressée de retrouver Maman et Mlle Simon...


Je devais attendre Mlle Simon et Maman dans le couloir
du bâtiment administratif du collège,
un endroit associé à bien des mauvais souvenirs
des années précédentes, et aux conséquences cuisantes...

Cette dernière devait recevoir Maman dans un des deux petits bureaux individuels, proches de la salle des profs, près du secrétariat et du bureau de la principale. C'était là une partie du bâtiment du collège que je n'appréciais guère, associée qu'elle était avec des souvenirs de colle, sans oublier un passage en conseil de discipline, ni le conseil de classe qui avait entériné mon redoublement, un an et demi plus tôt...
Me voyant m'y diriger, les deux moqueuses de ma classe arboraient un sourire en coin, imaginant certainement qu'il y aurait des sujets de moquerie dans les jours à venir...


Les moqueuses m'ayant vue me diriger vers le bâtiment administratif
se mirent à ricaner, espérant avoir bientôt des sujets de moquerie... 

Maman était arrivée au collège avec dix minutes d'avance, selon le vieux principe que l'on ne fait pas attendre les professeurs. Je la retrouvai dans le couloir, près de la salle d'attente, et elle m'accueillit déjà plutôt froidement. Elle avait en effet, entre temps, croisé la principale qu'elle connaissait bien, de par mes exploits des trois premières années de collège. 
Maman me résuma la conversation avec elle, qui aurait dit : "Christine, ça va pour le moment. Elle travaille plutôt pas trop mal. Avec juste encore une tendance à être un peu dissipée". Bref, rien de grave, mais assez pour agacer ma mère, pour qui je devrais être studieuse, attentive et parmi les premières de la classe !  
Je tentai de lui faire dire que "c'est plutôt bien quand même". Mais, elle n'acquiesça pas, répondant au contraire : "J'espère que l'avis de Mlle Simon sera plus positif... Je l'espère pour toi, Christine... Mais, j'ai bien l'impression qu'il était temps que je reprenne les choses en main" !



En estimant qu'il était temps de "reprendre les choses en main...",
Maman ne m'annonçait rien de bon... 
Je savais trop ce que cela voulait dire... 

L'expression me fit frissonner une fois encore. J'imaginais trop ce que cela sous-entendait...
Mlle Simon arriva sur ces entrefaites et Maman la remercia chaleureusement de lui accorder un peu de temps. La jeune prof répondit que c'était normal, et que cela permettait de mieux connaitre les élèves et leurs familles, ce à quoi Maman rétorqua en la féliciitant de ce bon état d'esprit, et en ajoutant un de ses couplets habituels sur la nécessité que parents et profs travaillent de concert, etc., etc.
Et, comme je m'y attendais, je dus rester dans le couloir pendant que Maman et la prof s'isolèrent dans le petit bureau... Je n'aimais pas cette situation d'attente, où il n'y a rien d'autre à faire qu'à imaginer ce qui se dit entre les deux adultes... Et dont le sujet principal est ma petite personne...
Au bout de dix minutes, je commençais à m'impatienter, surtout que la longueur de l'entretien laissait peu de chances à ce que Mlle Simon "oublie" de parler de la fameuse punition des cent lignes... Même si je pouvais théoriquement l'espérer, la petite voix de ma raison me disait dans ma tête qu'il fallait que je m'attende hélas à devoir me justifier pour quelque chose qui réunissait plusieurs des choses dont Maman avait horreur, à savoir du bavardage en cours, une punition, et circonstance aggravante, une cachotterie, et une ribambelle de mensonges par omission ou dénégation...

Sûr que l'année passée, il aurait fallu bien moins que cela pour me retrouver, culotte baissée, sur les genoux maternels, pour une fessée "bien méritée", du moins selon les critères maternels...


Plus l'entrevue de Maman et de la prof durait, et plus j'angoissais...
Je n'avais plus guère d'espoir que mes cachotteries 
ne soient pas venues aux oreilles de Maman... 
Et j'imaginais ce qu'elles me vaudraient...

Le quart d'heure passa, et je vivais chaque minute supplémentaire avec une angoisse croissante. Même si, à tout réfléchir, c'était bien une façon de faire de Maman de vouloir créer des liens avec les enseignants pour que la communication passe au mieux, et pour que les profs ou les instit' soient bien réactifs en cas de problème avec moi ou mes soeurs.
Dans le cas de Mlle Simon, je l'ai appris plus tard, mais Maman avait poussé l'amabilité jusqu'à s'enquérir du fait que la jeune enseignante n'avait pas de difficultés pour s'intégrer dans notre petite ville où elle venait d'être nommée, alors qu'elle était auparavant dans la préfecture et ville universitaire voisine.
Maman lui avait donné des conseils à propos de la vie associative locale, et avait même évoqué de l'inviter à dîner un de ces soirs. Sans en fixer la date quand même. Mais, j'imagine bien la scène, et Maman faisant tout pour être bien vue de ma jeune prof. Il est vrai qu'elle n'avait jamais vraiment réussi, les années précédentes avec ma bête noire de Mlle Paule, la vieille fille revêche qui m'avait valu tant d'ennuis...
Je sursautai quand, au bout de vingt bonnes minutes, la porte s'ouvrit. Mlle Simon arborait comme un petit sourire, en coin. Maman, elle, semblait froncer les sourcils. La jeune prof s'adressa à moi sur un ton presque taquin : "Ah voilà donc notre petite cachotière, celle qui cache ses punitions à sa mère" !



En me traitant de petite cachotière, Mlle Simon avait le sourire.
Mais Maman ne l'avait pas du tout... 
Et de me promettre qu'on allait s'expliquer à la maison... 

Je sursautai, même si la phrase ne faisait que confirmer ce dont j'étais presque sûre que cela allait arriver... Mon coeur se mettant à battre fort, je balbutiai : "Bah, euh, je, euh, enfin... C'est à dire que, euh... je vais vous expliquer..."
Mais, Maman me coupa la parole d'un ton qui, lui, n'était pas à la plaisanterie : "Bon, Christine, je ne suis pas sûre qu'il y ait grand chose à expliquer à ta professeure. Cela nous regarde surtout toi et moi... Mlle Simon a d'autres choses à faire... Prends donc ton cartable et nous allons rentrer à la maison, où une petite discussion nous attend..."
Je baissai la tête et attrapai mon cartable, pendant que Maman prenait congé de l'enseignante : "Merci encore Mademoiselle, et croyez bien que je suis désolée des agissements de Christine, mais je vous assure que je vais faire le nécessaire pour qu'elle n'ait plus envie de recommencer. En tout cas, si elle persiste à faire des siennes, n'hésitez pas à m'en faire part, je saurai agir en conséquence..."
Mlle Simon acquiesça et nous dit au revoir en nous raccompagnant jusqu'à la porte de la conciergerie. Une fois dans la rue, Maman prit le chemin de la maison, en faisant juste un petit détour pour passer à la boulangerie reprendre une baguette, car elle avait proposé à Tata Jacqueline de rester à dîner.
La perspective que ma chère tante soit à la maison, me rassurait un peu, car j'imaginais bien qu'elle allait prendre ma défense. Mais, je ne me faisais guère d'illusion quant à ce qui m'attendait une fois que Tata serait repartie...



Je n'étais pas pressée de rentrer, 
d'autant que Maman avait annoncé la couleur
avant même qu'on ne s'explique, 
en me conseillant de "préparer mes fesses".
J'en tremblais à l'avance... 

Je trainais toutefois un peu la patte, marchant derrière Maman, ce qui contribua à l'agacer : "Christine, peux-tu marcher normalement ? Je comprends que tu ne sois pas pressée de rentrer, mais cela ne changera rien et tu n'échapperas pas à notre petite discussion..."
Je tentai de plaider ma cause : "Mais, Maman, je vais t'expliquer".
Elle répliqua : "Tais-toi donc, et n'aggrave pas ton cas. Se faire punir de cent lignes pour bavardage est inadmissible, Christine. Et, en prime, me le cacher en mentant effrontément est pire encore... Alors, je serais à ta place, je n'énerverais pas davantage ma mère en trainant les pieds. Et, je commencerais à préparer mes fesses..."
Je suppliai : "Oh, non, Maman, noooon ! Tu sais, j'ai aussi bien travaillé. J'ai même eu un 16 sur 20 hier !".
Maman ricana : "Arrête ton cinéma, Christine. Je ne suis pas dupe. Un 16, la veille du rendez-vous avec la prof, ça prouve surtout que tu avais peur de ce qu'elle allait me dire, et ça montre aussi et surtout que tu es bel et bien capable de ramener de vraies bonnes notes, si tu te donnes la peine de travailler... Au lieu de cela, Mademoiselle papote en classe et se contente de notes moyennes... Tu sais, Christine, je ne devrais même pas te féliciter pour un 16, mais te punir à chaque fois que tu n'as pas au moins 14. En tout cas, prépare tes fesses, ma fille, prépare tes fesses..."
Je me mis à sangloter, et Maman rajouta : "Garde donc tes larmes pour plus tard... Tu vas en avoir bien besoin..."


J'eus beau essayer de commencer à plaider ma cause...
Maman ne voulut rien entendre...
Et de me répéter, geste à l'appui, que je devais préparer mes fesses...
Jusqu'à y faire une allusion à peine voilée devant la boulangère...
 

En prenant la baguette à la boulangerie, la patronne remarqua que je faisais grise mine, et demanda : "Votre fille ne semble pas dans son assiette. Aurait-elle encore fait des siennes ?"  Ce à quoi Maman rétorqua : "Vous ne croyez pas si bien dire... Nous allons de ce pas en parler à la maison".
Je rougis et détournai le regard, alors qu'en rendant la monnaie à Maman, la boulangère me glissa : "Ma pauvre demoiselle, courage, c'est juste un mauvais moment à passer". Mais je me serais bien passée de ce propos faussement compatissant. 
Nous finîmes le trajet sans dire un mot, Maman m'ayant laissée passer devant, et je marchai cette fois à allure normale, n'ayant qu'une envie, qui était d'aller me réfugier dans ma chambre dans l'attente de la "discussion" promise par Maman, et dont je devinais bien quelle en serait l'issue, qui ressemblerait certainement à un "monologue" d'une main maternelle sur mes fesses épargnées à son goût depuis trop longtemps !


Je ne pouvais raisonnablement plus compter sur une clémence maternelle...
Depuis la rentrée, j'avais échappé maintes fois à une fessée...
Cette fois, mensonge et bavardage, c'était assurément de trop... 

A SUIVRE

lundi 19 août 2019

Chronique d'un redoublement : 147. Un rendez-vous qui en rappelle d'autres très cuisants...

SUITE 146

Quelques jours encore sont passés après la signature de ce premier carnet mensuel. Le temps de ramener deux notes assez moyennes en géographie et en sciences naturelles. Mais rien de mauvais, à ceci près que Maman aurait voulu que je n'ai que de bonnes notes, surtout dans des matières où l'on doit juste apprendre, et où un 11 ou un 12 lui paraissaient bien en dessous de mes capacités.
"Je ne vais pas te punir pour autant, Christine, mais j'ai vraiment l'impression que tu te contentes de faire le minimum, et que tu cherches les ennuis", avait commenté Maman...
Un 10 sur 20, obtenu le lendemain en anglais, fut plus difficile à avaler pour Maman. D'autant que la copie était agrémentée d'un "Peut mieux faire" qui suscita une vive réaction maternelle. "Je ne peux pas te laisser reproduire le schéma des années précédentes, Christine. Je pouvais comprendre que ce n'était pas facile de s'entendre avec Mlle Paule, mais je ne veux pas que ça recommence avec ta nouvelle et jeune prof d'anglais. Donne-moi donc ton carnet de correspondance, je vais lui demander un rendez-vous".


 Maman lisant l'appréciation de la prof d'anglais craignait
que je reproduise les problèmes connus avec Mlle Paule les années passées...
Elle m'annonça qu'elle allait prendre rendez-vous avec la nouvelle...
Cela ne pouvait que m'angoisser après la cachotterie des 100 lignes...

C'était ce que je redoutais, et je tentai de l'en dissuader, en répondant : "Oh, tu sais, ce n'est pas nécessaire. Tout va bien avec la prof. C'est bien mieux qu'avec Mlle Paule. Pour la note d'aujourd'hui, c'est vrai que je n'ai pas assez révisé, mais ça reste la moyenne. Tu verras, promis, la prochaine sera bien meilleure. C'est pas la peine de déranger la prof, tu sais, M'man".
Ma plaidoirie ne fit pas changer d'avis Maman. Pire, elle l'encouragea à persévérer et la rendit même méfiante... "Toi, ma fille, j'ai comme l'impression que tu n'as pas envie du tout que je rencontre ton enseignante... Est-ce que tu ne me cacherais pas quelque chose ? Je te sens bien nerveuse tout d'un coup..."Je tentai de jouer l'innocente, démentant tout problème : "Mais, non, Maman, je ne te cache rien, promis, promis..." Même si, en m'entendant prononcer cette phrase en forme de mensonge, j'avais bien conscience qu'elle risquait de me valoir de sérieux ennuis de la part d'une mère qui n'oublie rien... Cependant, comme de toute façon, si j'avais avoué sur le champ ma cachotterie des 100 lignes à faire, j'aurais certainement eu de suite de gros ennuis, mieux valait, de mon point de vue avoir au moins "gagné du temps"... Des heures, voire des jours jusqu'à la rencontre entre Maman et la prof...




 
Je cherchai à dissuader Maman d'aller voir la prof, promettant
et jurant que je n'avais rien à cacher... 
Même si, de ce fait, je mentais à nouveau
et que j'avais bien conscience
que cela risquait de se retourner contre moi... 

Maman, de toute manière, n'était pas du genre à changer d'avis, et je dû, le lendemain, montrer à la jeune enseignante le petit mot écrit à son intention dans le cahier de correspondance. La prof, Mlle Simon accueillit la demande maternelle avec le sourire, ajoutant : "Les grands esprits se rencontrent. Ce sera avec plaisir que je recevrai votre mère. J'étais d'ailleurs sur le point de lui proposer moi-même que l'on se voit..."
La réflexion ne me rassura pas du tout, et m'inquiéta même de suite... La prof répondit à sa demande, en proposant que Maman vienne vendredi à 17 h au collège, comme elle l'écrivit en dessous du mot maternel. Cela laissait trois jours avant une rencontre qui n'augurait rien de bien...
Le soir-même, je fis mes devoirs avec une attention rarement mise ces derniers temps. J'appris notamment par coeur deux fiches de vocabulaire anglais, me doutant bien que la prof allait m'interroger.
Et, en effet, le lendemain, je fus parmi les trois à passer au tableau. Et j'obtins un 16 sur 20, que je m'empressai d'annoncer dès le retour à la maison, à Maman, qui ne manqua pas de commenter : "Voilà une bonne note qui tombe bien. C'est quand même curieux que tu brilles, dès que je demande rendez-vous à ton enseignante... Comme quoi cela sert de te surveiller de près, si on ne veut pas avoir de mauvaises surprises..."

Je me retins de rajouter quoi que ce soit, ne sachant que trop combien la réflexion de Maman était tout à fait fondée...


 



Maman n'était pas dupe... Le fait de ramener une excellente note 
au lendemain de sa demande de rendez-vous la faisait se méfier,
et se douter que je puisse avoir des choses à me reprocher
que je ne voulais pas qu'elle apprenne... 

D'ailleurs, au fur et à mesure que l'on se rapprochait du rendez-vous, mon inquiétude grandissait... Au point d'avoir des nuits agitées et peuplées de cauchemars... Je revoyais en particulier les rencontres entre Maman et ma bête noire de Mlle Paule, dont chacune, sans exception, m'avait valu un retour agité à la maison, retour ponctué d'une déculottée magistrale...
Cela dit, consciente des risques, je fis très attention à ne pas aggraver mon cas durant ces trois jours, me révélant une élève très studieuse, et fort attentive en cours. Le vendredi matin en question, je récoltai d'ailleurs un 13 en maths, dont je fis part à midi à Maman, insistant : "Tu vois que je travaille bien ?" Mais Maman jugea que "13 dans une de tes matières préférées, c'est plutôt normal".
Et Maman d'aborder ce qui m'angoissait (même si je tentais de jouer la fille sage) : "On verra bien, Christine, si ta prof d'anglais dit aussi que tu es une excellente élève. J'aimerais tant que ce soit vrai..." Puis Maman d'ajouter : "Et ça vaudrait mieux pour toi, Christine... Oh, oui, ça vaudrait mieux..."Je ne me hasardai pas à répondre, mais je surpris un sourire contenu sur le visage de Diane, ce qui m'agaça car je me doutais bien qu'elle avait compris les menaces voilées de Maman à mon encontre...


 



Diane avait bien compris que les propos de Maman n'étaient autres
que des menaces à peine voilées à mon encontre...
Et, comme moi, elle devait se souvenir que chacun des rendez-vous
de Maman avec mon ancienne prof d'anglais m'avait valu
au retour à la maison une déculottée magistrale...
Et je me doutais bien que cela risquait d'être le cas ce soir... 

Au moment de repartir en classe, Maman me rappela que je devais l'attendre au collège à la fin des cours, puisqu'elle avait rendez-vous avec ma prof (comme si je pouvais avoir oublié...). Elle précisa aussi à mes soeurs que c'était Tata Jacqueline qui viendrait les chercher à la sortie de l'école, et les ramènerait à la maison, en attendant que Maman et moi ne rentrions.
Aline et Diane partirent en sautillant, et je me trouvai seule avec Maman, consciente que je ne la reverrais qu'en fin d'après-midi, lors du rendez-vous avec Mlle Simon. Je restai un instant dans l'entrée, hésitante, me demandant s'il ne fallait pas que j'avoue l'histoire des 100 lignes cachées, avant que la prof n'en parle à Maman... Mais, outre la peur de la réaction maternelle, une partie de moi me disait que peut-être, au vu de la bonne note récente, Mlle Simon ne dirait rien...
De toute façon, il était l'heure de filer au collège. Maman me voyant encore là m'interrogea : "Qu'y a-t-il donc, Christine ? Tu as une tête bizarre... Ne me dis pas que tu as été collée ?"

Elle avait senti mon trouble, et il n'était plus temps pour s'expliquer. Je préférai donc nier : "Mais, non, Maman voyons, quelle idée ! Allez, je pars, à tout à l'heure."Je pense que mes dénégations n'ont guère convaincu Maman, qui répondit : "A tout à l'heure, Christine. J'espère que cela va bien se passer... Je l'espère... Je l'espère, pour toi en tout cas..."
J'avais bien conscience que les petites phrases maternelles montraient la détermination d'une mère décidée, si nécessaire, à reprendre bien en main son aînée, épargnée jusque là, mais dont différents faits et gestes laissaient craindre un retour de ses mauvaises habitudes... Une attitude que notre chère Maman n'a jamais pu supporter, et dont elle sait, depuis des années, comment il convient de traiter les fautives...
Et, quand l'ainée a, de plus, bénéficié d'une presque totale impunité depuis la rentrée, l'on comprend aisément que Maman Spaak soit déterminée à appliquer la méthode qui a toujours le mieux fait de l'effet sur la grande de ses filles... C'est-à-dire sur moi...

D'ailleurs, je ne saurais le cacher, j'avais, en me rendant au collège, comme durant les cours de cet après-midi la tête ailleurs, cherchant en vain quels arguments je pourrais employer pour dissuader Maman de sévir à mon encontre... Heureusement qu'il n'y a pas eu d'interrogation surprise, ni de prof me demandant ce qu'il venait de dire, car Christinette était aux abonnés absents, à ne penser qu'à ce rendez-vous de Maman et Mlle Simon... Et surtout à comment il allait finir, à ce moment où généralement l'enseignant fait rentrer l'élève resté dans le couloir pour tirer la conclusion de l'entretien...


 



Je repensais aux différents rendez-vous que Mlle Paule avait donnés à Maman...
Et qui s'étaient poursuivis par un retour à la maison, où une fessée magistrale
m'avait été donnée par une mère en colère...
N'en ayant plus reçu depuis les vacances à la mer,
je tremblais à l'avance, frissonnant du bas du dos que Maman 
ne manquerait pas de déculotter pour flanquer une tannée magistrale...

Des souvenirs que j'avais des rendez-vous avec Mlle Paule, on ne me laissait guère parler, Maman décrétant qu'on allait "pas embêter" davantage la prof, et qu'on allait "s'expliquer" toutes les deux, Maman et moi, à la maison.
Je n'insistais surtout pas, ne sachant que trop ce qui m'attendait, alors que Maman prenait congé de Mlle Paule en lui promettant qu'elle allait "faire le nécessaire" pour que je travaille mieux et sois moins indisciplinée...
Je me doutais hélas que l'issue risquait fort d'être la même après le rendez-vous avec Mlle Simon... J'en frissonnais du bas du dos à l'avance...


A SUIVRE


mercredi 24 juillet 2019

Chronique d'un redoublement : 146. Quand l'accalmie dure et que mes peurs s'estompent

SUITE 145

Babette et Brigitte cherchèrent bien à me faire dire que j'avais été punie pour mes cent lignes. Et, bien sûr, dans leur imagination, ce ne pouvait être qu'en recevant la fessée...
Mais, je dus paraître sincère, car elles n'insistèrent pas trop...
Cela dit, j'imagine qu'elles ne se contentèrent pas de me questionner et durent passer par les petites soeurs pour savoir si je ne mentais pas.
D'ailleurs, je me doutai d'une manoeuvre de ce genre quand j'entendis Diane, le lendemain soir, me demander si j'avais été punie en classe, ce que je niai sans vraiment la convaincre. Et, poursuivant son enquête, soeurette interrogea même Maman, avec un petit air innocent : "Est-ce que tu as donné la fessée à Christine avant-hier ?"

La question étonna Maman qui répliqua : "Mais qu'est-ce que tu racontes, Diane ? Bien sûr que non. D'où sors-tu cette histoire ?"
Sentant que son interrogation intriguait Maman, Diane rétorqua : "Euh, bah, comme Christine faisait une drôle de tête, je croyais... euh..."
Maman ne fut qu'à moitié convaincue, mais coupa là la conversation en remettant Diane en place : "De toute façon, Diane, cela ne te regarde pas. Je gronde ta soeur quand je le juge nécessaire. Comme toi et Aline. Mais je n'aime pas les petites curieuses de ton genre..."
Et d'ajouter : "Je ne dis pas que Christine n'a pas failli en prendre une ces derniers temps, ni que cela n'arrivera pas bien vite, mais cela ne concerne qu'elle et moi ?"


 Diane prêchait le faux pour tenter de savoir le vrai.
Maman lui avait bien affirmé que je n'avais pas reçu de fessée...
Mais ses dénégations confirmaient aussi que je n'étais pas passée loin...
Ce qui confirmait bien que cela risquait bien d'arriver...

J'enrageais, mais je me gardai bien de dire quoi que ce soit que Diane puisse interpréter, commençant à me douter qu'elle devait avoir eu connaissance de ma punition de cent lignes... Et je n'avais nulle envie que Maman n'en découvre, et le motif, et le fait que j'avais menti, du moins par omission, ce qui aurait constitué autant de motifs pour Maman de tenir ses promesses...

De fait, j'en arrivais à ne pas croire à ce qui m'arrivait, ou plutôt à ce qui ne m'arrivait pas... Chaque jour, pour ne pas dire chaque demi-journée, chaque retrouvaille avec Maman, je ne me sentais pas tranquille, imaginant éventuellement une rencontre avec la jeune prof d'anglais, ou que quelque autre motif ne fasse, pour ainsi dire, déborder le vase des promesses maternelles...

Ayant déjà échappé à la fessée, une fois par une étonnante clémence maternelle, et une autre fois en n'avouant surtout pas avoir été punie de 100 lignes pour bavardage en classe, j'en devenais fataliste, à la fois fière de moi et sans illusion...

Fière de moi, en secret bien sûr, car une telle double échappatoire, je n'en avais guère, et peut-être jamais, connu dans mes trois précédentes années depuis l'entrée au collège... J'avais en la matière bien plus de souvenirs de deux fessées reçues à peu d'intervalle, que le contraire.

Sans illusion j'étais aussi, car si par moment je me prenais à rêver que cela dure longtemps encore, il y avait vite un avertissement maternel, une remarque acide, voire une menace claire qui me rappelait que je "ne perdais rien pour attendre". Quand ce n'était pas du genre : "Si tu me cherches, tu vas me trouver", qui pouvait faire croire que la fessée me "manquait" alors qu'au contraire, elle peuplait presque chaque nuit mes cauchemars...

J'avoue même que, chaque soir, en me mettant en pyjama ou chemise de nuit, comme à chaque fois que je me séchais en sortant de la douche, j'avais un regard dans la glace sur ma lune bien blanche, épargnée, pour ne pas dire rescapée...

Moi, qui avais toujours en mémoire quelques vues de mes fesses bien rougies, écarlates, au sortir d'une fessée magistrale, et aperçues dans une glace, qui me renvoyait ce que mes soeurs, si j'avais été punie devant elles, avaient pu voir... Moi donc, je prenais cette blancheur persistante comme une victoire. Mais, consciente aussi que gagner une bataille n'est pas gagner la guerre...
J'avais donc comme une fascination devant l'image de mes fesses blanches, et parfois, lorsque je me savais seule à l'étage, en me regardant le bas du dos dans la glace, je posais ma main sur l'épiderme, ce qui certaines fois me donnait comme la chair de poule... J'osais même esquisser comme une douce claque, un petit tapotage qui, déjà à lui seul, me rappelait trop ce que je craignais, et faisait que très vite je me rhabillais, devenue toute craintive, alors qu'il n'y avait aucune chance que quelqu'un l'entende...







J'arrivais à prendre chaque nouveau jour sans fessée comme une victoire...
J'en regardais en cachette avec une grande satisfaction
mes fesses bien blanches, allant jusqu'à les tapoter doucement,
avant de me rhabiller très vite ayant trop peur d'être surprise ainsi...  

Fière de moi et sans illusion à la fois, disais-je tout à l'heure. Fière, je l'étais vraiment à chaque jour gagné, mais aussi intimement persuadée que cela ne durerait plus guère... Et, paradoxalement, c'était ma meilleure avocate, Tata Jacqueline, qui m'en persuadait sans le vouloir...
Venant régulièrement à la maison, deux à trois fois par semaine, voire plus, ma tante s'inquiétait de l'ambiance familiale, cherchant à aplanir les conflits si nécessaires, et plaidant souvent pour sa nièce préférée, alias moi ! Or, cette période de grand calme pour mon bas du dos depuis nos vacances à la mer lui paraissait une si bonne nouvelle qu'elle m'en félicitait à chaque fois, ce qui agaçait parfois Maman, lui rappelant que j'y avais échappé parfois de peu...

A force de me féliciter, de m'encourager, de fait, Tata contribuait à me faire prendre conscience que c'était une accalmie exceptionnelle, et j'en déduisais en secret, dans mon for intérieur, que cela ne pourrait guère durer plus trop longtemps...
En définitive, les compliments de Tata, je les interprétais au fond de moi comme : "Attention Christine, il va bien falloir un jour préparer tes fesses..."





Tata me félicitait à chacun de ses passages à la maison,
m'encourageant à continuer à être sage...
Mais, cela m'agaçait un peu, tant ces compliments revenaient à dire
que c'était presque étonnant que je n'ai pas encore reçu de fessée...
 

Cela dit, à ma plus grande satisfaction, cela continua pour moi jusqu'à la fin du premier mois, où je me mis à craindre que le premier carnet de notes ne réserve de mauvaises surprises. Même si mes notes continuaient à être correctes, j'avais peur de certaines appréciations...
Ma crainte était renforcée par le fait que, mes soeurs ayant eu leur carnet un jour avant moi, le sien avait valu à Aline une fessée donnée sur le champ, dans le salon devant Diane et moi... De quoi raviver mon angoisse en réécoutant les bruits et assistant à la scène d'une déculottée somme toute expéditive, mais plutôt carabinée pour l'aînée des petites, qui eut tort de trop se débattre et eut droit à une tannée bien rougissante malgré ses cris et supplications...

Diane ayant eu au contraire des louanges de son institutrice, elle fut félicitée par Maman, qui, se retournant ensuite vers moi, commença par douter que je puisse avoir mon carnet seulement un jour plus tard, se montra méfiante : "Bon, Christine, j'espère que tu n'as pas caché ton carnet pour gagner une journée... Ce serait bien de toi ce genre de choses... En tout cas, on verra demain, et je te souhaite que le carnet soit bon... Sinon, tu as vu ce qui vient d'arriver à Aline... Cela pourrait être ton tour... Et tu sais que je ne plaisante pas"...

Quoiqu'il en soit, la démonstration maternelle m'avait bien angoissée. J'en retenais la vitesse à laquelle les petites fesses de ma soeur avaient rougi, ses cris, et plus encore quand elle avait tenté de s'échapper. Rien que cela me faisait remonter de vives peurs, tout en sachant qu'avec ma taille d'ado, la fessée s'il y en avait une serait bien plus longue et démonstratrice... J'en frissonnais, rien que d'y penser...


Le décevant carnet de notes d'Aline lui avait valu une déculottée magistrale, 
donnée dans le salon, devant les yeux de Diane et moi.
Ayant tenté de se rebeller, Aline avait vu sa tannée rallongée...
J'avais assisté à cette fessée qui avait ravivé mes angoisses, 
d'autant que Maman n'avait pas manqué de me menacer
de prendre la suite d'Aline si mon carnet n'était pas excellent... 



Après une nouvelle nuit où je ne dormis pas très bien, les pensées obnubilées par ce qui était arrivé à Aline, je reçus lors du dernier cours de la matinée mon carnet de notes mensuel qui me rassura plutôt. De fait les notes qu'il contenait je les avais déjà montrées à Maman, et côté appréciations c'était plutôt globalement positif. Hormis en maths, où le "Des résultats corrects" était pondéré par "Pourrait toutefois mieux faire".
Hormis aussi en anglais, où la jeune prof avait écrit : "Un travail assez régulier, qui mériterait parfois plus d'attention en classe".

Je me doutais bien que cela ferait tiquer Maman, mais j'avais surtout peur qu'il y ait une allusion aux 100 lignes pour bavardage dont je ne m'étais surtout pas vantée...
Soulagée, je préférai même ne pas attendre le soir pour montrer mon carnet, et le tendis à Maman en rentrant à midi.
Elle ne manqua pas de relever les deux commentaires des profs de maths et d'anglais, comme je m'en doutais, exprimant d'ailleurs une idée qui me fit grimacer intérieurement : "J'espère, Christine, que cela va mieux aller avec cette nouvelle prof qu'avec Mlle Paule. D'ailleurs, j'aimerais bien la connaître cette jeune enseignante. J'attends encore un peu, mais un de ces jours je prendrai rendez-vous avec elle..."
Je me suis bien gardée de rétorquer quoi que ce soit à cette volonté maternelle de rencontrer la jeune prof... Mais, je n'avais pas de mal à imaginer ce qu'une telle rencontre aurait assurément comme conséquence au retour à la maison... J'avais en la matière encore en tête quelques exemples où Maman avait été convoquée au collège, et avait promis devant moi qu'elle allait me "reprendre en main", avant que nous ne retournions au domicile familial où j'allais prendre une tannée mémorable...



L'envie exprimée par Maman de prendre rendez-vous 
avec ma jeune prof d'anglais ravivait des souvenirs encore vifs...
Ceux de rendez-vous pris par Maman avec des profs, 
quand ce n'était pas à la demande des enseignants pour se plaindre
de mon attitude en classe... 
Cela s'achevait par un retour peu glorieux à la maison...
Un retour pendant lequel, je tentais en vain de m'expliquer,
mais où Maman déjà me promettait une déculottée
dont je me souviendrais.
Tremblante, émue, pleurant même déjà parfois,
j'imaginais déjà ce qui m'attendait, ce vers quoi je marchais...



Mieux valait ne pas commenter les propos de Maman, et de ne surtout pas lui laisser deviner combien cette hypothétique rencontre avec la prof d'anglais m'angoissait, ce qui l'aurait évidemment incitée à vite solliciter un rendez-vous...
Je me sentis donc fort soulagée quand, finalement, n'ayant pas de sujet de grogne véritable, Maman signa le carnet en espérant "quand même que le prochain serait encore meilleur", ce que je promis bien sûr, ce qui ne me coûtait rien, mais confortait ma mère.
En tout cas, de mon côté, je rayonnais intérieurement, toute heureuse que la signature du carnet se soit passée comme une simple formalité, sans grand sermon, ni menaces d'orage fessier...
D'ailleurs, quand l'après-midi même, lorsque mes moqueuses de camarades, revinrent à la charge, imaginant que je montrerais mon carnet en rentrant après les cours, et me prédisant de chaleureuses explications en me disant : "Alors, Christine, ça va barder à la maison... Tu es prête pour la bonne fessée que va te donner ta Maman ?", je pus nier de façon catégorique.
"C'est pas vrai. D'ailleurs, mon carnet est déjà signé, na ! Et Maman ne m'a même pas grondée", répétai-je à mes moqueuses, sans pour autant les convaincre.
Et comme, pour une fois, Babette et Brigitte ne revinrent pas à la charge le lendemain, ni les jours suivants, j'en conclus a posteriori (car à l'époque je ne le savais pas) qu'elles avaient eu, par les petites soeurs interposées, confirmation de ce que j'avais dit...

Je dois avouer que ce premier carnet passé comme une lettre à la Poste, à l'issue d'un mois toujours sans fessée depuis les vacances à la mer, avec en prime la satisfaction intérieure d'avoir échappé à une déculottée méritée par les 100 lignes pour bavardage en cours, grâce qui plus est à un mensonge fait à Maman, commençait à me bercer dans une douce euphorie... 
Je gardais des moments d'angoisse, des cauchemars en repensant aux menaces maternelles, mais je me mettais à croire en ma bonne étoile. Parfois même, je me sentais Super Christine, la grande fille Spaak, celle qui réussit à éviter toutes les fessées, celle qui cette année laisse le rôle de la punie à ses petites soeurs...
Cela m'était déjà arrivé, par petites périodes, lors de moments d'accalmie, de plusieurs semaines sans affronter les foudres maternelles, sans la moindre fessée...
J'avais alors tendance à me relâcher un peu, à prendre un peu mes aises avec la discipline familiale, voire à me laisser aller davantage dans mon attitude en classe...


A force d'avoir peur tous les jours, j'ai commencé
à croire en mon étoile, à me dire que j'y échapperais
encore longtemps...  Comme si j'étais à l'abri...
Le seul problème, c'est que si la trouille me dictait de faire attention,
la confiance, elle, me faisait me relâcher un peu...

C'est vrai qu'en y réfléchissant, toute période où j'avais repris confiance m'avait amenée à un peu de relâchement, à faire moins attention, etc. Jusqu'à un faux pas, une erreur, une tuile... J'aurais dû en prendre conscience... Oui, j'aurais dû...



A SUIVRE