jeudi 30 juillet 2009

Confidences entre mères sur canapé

JE SENTAIS QU'ELLES SAVAIENT...



C'est la fin des vacances. Nous sommes revenues depuis deux jours de la mer. Cet après-midi, je suis allée à la piscine municipale et je reviens comme convenu à 17 h. En arrivant à la maison, je remarque la voiture de Jacqueline, ma tante. La soeur de Maman est venue prendre le thé à la maison et elle bavarde dans le salon avec elle ainsi qu'une voisine du quartier, la mère de Vanessa. Ca papote, ça papote...
Curieuse, je n'ai pas fait de bruit en rentrant par la porte du jardin restée ouverte par cette chaleur. J'écoute ce que ces dames se disent, en tendant l'oreille depuis le corridor. Comme toujours la conversation s'oriente sur les questions de famille : la rentrée, les enfants et aussi le rappel des vacances,
Maman explique notre séjour à la mer dans un hôtel bien situé où l'on pouvait s'en donner à coeur joie, à la plage toute proche et surtout dans la grande piscine du club de vacances.
La mère de Vanessa se réjouit pour nous : "Cela a dû être bien agréable. Quand les enfants peuvent se distraire ainsi, on a quand même moins de soucis avec."
Maman opine du chef : "Oui, je dois dire que les filles en ont bien profité et ont été en général assez calmes".
La nuance n'a pas échappé à Jacqueline, ma tante : "Tu dis assez calmes... J'espère qu'elles ne t'ont pas trop faite tourner en bourrique ?"
Je sens que la conversation va déraper... Et, de fait, Maman embraye : "Non, cela a été globalement. J'ai juste eu un peu de mal à obtenir de Christine qu'elle fasse ses devoirs de vacances. C'était important pour elle après l'année très moyenne qu'elle a faite. Je tenais à ce qu'elle en fasse au moins deux pages par jour au moment de la sieste. Au début, elle a rechigné, puis elle a essayé de jouer à la plus maline avec moi et de faire semblant de travailler. Mais, j'ai vite réagi comme il le fallait et tout est rentré dans l'ordre..."
Et Tante Jacqueline de chercher à en savoir plus : "Comme je te connais, je me dis que ma chère nièce a dû passer un sale quart d'heure... Non ?"
Maman s'empresse de lui confirmer ce qu'elle a deviné... "Tu sais, on était au début du séjour et toutes les trois commençaient à m'énerver. Petites chamailleries par ci, petites désobéissances par là. Et par dessus tout ça, Christine qui ne voulait pas travailler et me prenait pour une idiote, il valait mieux agir sans tarder. Je l'avais prévenue qu'il fallait qu'elle se méfie. En vacances ou pas, il faut obéir, un point c'est tout", explique ainsi Maman devant deux interlocutrices apparemment très intéressées.
"Et alors ?", s'enquit encore ma tante.
"Alors, on a réglé nos comptes, à l'heure de la sieste, toutes les deux dans ma chambre. De la seule manière qui fasse vraiment de l'effet. Une bonne fessée déculottée et je vous prie de croire que cela a calmé ma Christine pour le reste de la semaine. Et même ses soeurs qui ont compris ce qui pouvait leur arriver... Je dois dire que j'ai eu une paix royale pendant plusieurs jours..."
Tata Jacqueline et la mère de Vanessa n'ont pu s'empêcher de sourire en écoutant le récit maternel. De mon côté, leur conversation m'a glacé les os. Je me sens toute chose. Je déteste ces confidences et ces bla-blas entre adultes sur ce sujet de l'éducation.
J'ai déjà du mal à m'enlever de la tête les images et le souvenir cuisant de mes punitions. Mais quand elles sont évoquées ainsi, j'ai l'impression qu'elles recommencent. La scène revient dans ma tête. Et je me dis que ceux qui entendent ce récit, comme Tata et la mère de Vanessa, se mettent aussitôt à imaginer la scène et me voient plonger sur les genoux maternels offrant mes fesses à la main correctrice...
Heureusement, la conversation change de sujet. Elles se mettent à parler rentrée. Je vais en profiter pour traverser le salon, dire bonjour et gagner ma chambre...
J'entre pas trop rassurée, me sentant toute penaude... Je les découvre assises côte à côte sur le canapé. Leurs trois regards me fixent. Elles sourient mais j'ai le sentiment qu'il y a comme de l'ironie ou de la moquerie dans leurs yeux...
"Tiens, voilà justement Christine", dit ma tante. "On venait de parler de toi. Il parait que tu as passé de bonnes vacances et que tu as été sages... Enfin, presque tout le temps...", ajoute-t-elle avec le sourire aux lèvres.
Je rougis jusqu'aux oreilles... Ma gêne est visible et j'ai envie de courir vers ma chambre... En ressortant de la pièce, je sens leurs regards porter vers mon bas du dos... J'en ai presque les larmes aux yeux...

"Entrez donc, Mme Martin, on va prendre un petit café".

MES OREILLES VONT SIFFLER...



J'étais en train de jouer dans le jardin quand sa voiture s'est garée devant notre maison. Maman est sortie pour accueillir Mme Martin, une de ses amies habitant à quatre rues de la maison, et qui était surtout la mère d'Anne, ma voisine de classe en anglais.
"Bonjour Madame Martin", lui dis-je en lui faisant la bise avant de m'éclipser. Je n'ai pas trop envie d'être en leur présence, même si j'aimerais épier leur conversation. C'est même ce que je vais faire en alant dans le couloir près du salon. Car j'ai un mauvais pressentiment depuis que Maman a fait rentrer sa visiteuse en disant : "Entrez donc, vous allez me raconter cela... Je suis très intéressée..."
Ma peur tient même de la panique car je devine ce que Mme Martin va raconter à Maman. Avant-hier, lors d'un contrôle surprise d'anglais, j'ai copié sur ma voisine et la prof nous a surprises... Résultat : un zéro point pour toutes les deux et la copie à rendre signée pour le cours de vendredi.
Sale coup et gros orage en perspective... Alors, au lieu de venir m'en vanter avant-hier soir à Maman, je n'ai rien dit et j'ai caché la copie dans ma chambre. Hier soir non plus, j'ai hésité et puis j'ai reculé. Difficile en effet d'apprendre une telle nouvelle à sa mère quand on sait très bien quelle sera sa réaction. C'est la fessée assurée et je ne me voyais pas arriver penaude devant Maman et lui avouer pour m'entendre dire que j'étais bonne pour une déculottée magistrale...
J'avais encore ce soir et même demain jeudi pour lui faire signer à temps... Mais, la visite de Mme Martin ruine tous mes plans. Maman va savoir ce que j'ai fait et, pire encore, que je lui cache depuis deux jours... J'en ai des frissons dans le dos...

Quand mes mots se font embrouillés...

L'ANGOISSE NOUE MA GORGE...



"Explique-moi, Christine, si tu as d'autres arguments valables..."
Je ne sais quoi dire. Je baisse la tête. Je m'appuie d'une jambe sur l'autre. Je ne sais pas quoi faire de mes mains qui traduisent mon angoisse.
J'avais bien des explications oiseuses pour justifier mon zéro en maths, une erreur de la prof, une perte de ma copie, je ne sais quoi d'autres, mais tout cela je l'ai déjà utilisé à d'autres reprises et mal m'en a pris.
Non, j'ai raté le contrôle parce que j'ai oublié ou plutôt parce que je n'ai pas eu envie de réviser mon cours la veille... Et ça, ce n'est pas une explication que Maman peut admettre.
Je voudrais bien trouver les mots, mais je me sens coincée, comme dans un tunnel dont la sortie passe par une exposition sur les genoux maternels... Maman déjà tapote sa cuisse de sa main droite... Elle va décroiser ses jambes et me dire : "Allez, viens ici..."
Je vais reculer d'un pas et protester : "Non Maman, non, non, pas la fessée..."
Mais je sais trop bien que ce zéro va me valoir une bonne déculottée. J'en ai la chair de poule...

vendredi 24 juillet 2009

Des larmes de désespoir et des frissons anticipateurs...

J'EN PLEURE A L'AVANCE...



A la fin du diner, j'ai joué les filles modèles, aidant Maman à débarrasser et cherchant à gagner du temps, à repousser le moment où je devrais monter dans ma chambre...
Maman me laisse l'aider mais elle n'est pas dupe de mon manège... Mes soeurs, elles aussi, sont bien calmes ce soir. Elles ont évidemment compris qu'il y avait de l'orage dans l'air...
"Allez, Christine, maintenant, file dans ta chambre. Je mets les petites au lit et j'arrive... Tu sais que nous avons à parler, toutes les deux..." Les mots de Maman sont sans équivoque, pour moi du moins. Ils pourraient paraitre anodins, mais il n'en est rien.
Alors que je quitte sans me presser la cuisine, Maman rajoute : "Christine, n'oublie pas de reprendre ton carnet qui est sur la table basse du salon. On va en discuter..."
Eh oui, ce carnet, ce fameux carnet de notes qu'elle doit signer avant demain, et qui est comme elle l'a dit en le découvrant tout à l'heure "catastrophique"...
Et c'est de cela qu'il va falloir parler... On va en "discuter" comme elle dit... Mais, je sais très bien comment cela finira...
Je ne le qualifierais pas de catastrophique, mais c'est vrai qu'il n'est pas bon. Une fois encore, une fois de plus... De toute manière, ma moyenne a encore baissé... malgré mes bonnes intentions, malgré mes promesses faites le mois dernier pour tenter en vain d'éviter l'inévitable... J'avais évidemment promis de travailler, de m'appliquer, de progresser pour tenter d'échapper à la déculottée promise... Mais, Maman n'avait voulu rien savoir et cette fessée, je l'avais reçue le soir même.
Un mois plus tard, la situation se répète... Et elle n'en est donc que plus grave aux yeux de Maman...
Je suis désespérée, effondrée, angoissée...
Je ne vais pas jouer les surprises... Je sais trop bien que je vais y avoir encore droit, je sais trop bien que je vais me retrouver sur les genoux maternels à piailler en recevant ce qui m'a été promis, ce que je ne dois qu'à mon inconstance en classe, ce que je "mérite" comme va le dire Maman.
Mais cette attente est un enfer...
Maman est en train de mettre les petites au lit dans la chambre d'à côté... Elle leur a lu une histoire et va éteindre la lumière. Aline demande si elle peut lire encore un peu au lit. Maman accepte : "Oui, juste un petit quart d'heure, mais sans bruit. Je ne veux rien entendre... Ce n'est pas le moment de m'énerver... J'ai assez à faire avec Christine... Alors, pas de chahut, sinon ça finira mal ici aussi..."
La maison est si calme que j'entends distinctement leurs paroles... Comme je suis sûre que les petites entendront la "discussion" entre Maman et moi...
"Sinon, ça finira mal ici aussi". Les mots de Maman à Aline sont une preuve de plus de la détermination maternelle. Elle annonce déjà la couleur.... et elle sera rouge pour mon bas du dos...
"Ca finira mal ici aussi", a-t-elle dit. Cela va donc finir mal dans ma chambre, comme je le sais hélas, comme je le sens, comme je l'attends...
Ces mots tournent dans ma tête et font monter en moi des larmes et des frissons...
Je suis étalée sur le lit, la tête dans le couvre-lit, sanglotant, broyant du noir, alors que les pas de Maman se rapprochent et que la porte de ma chambre s'ouvre...

Angoisse et embarras...

ON TREMBLE EN ATTENDANT MAMAN...


La chamaillerie a mal fini. Aline, Diane et moi nous nous sommes disputés alors que nous jouions aux cartes dans le salon en ce dimanche après-midi. Aline avait triché en regardant les cartes de notre petite soeur et cela a tourné en bagarre.
Diane et Aline se sont roulées par terre en se battant. J'ai essayé de les séparer car j'étais censée assurer le calme en tant qu'ainée. Mais Diane s'est accrochée à mes cheveux, me faisant mal. Je l'ai repoussée avec force et elle est tombée à la renverse, cassant un vase et se coupant au genou.
Elle a bien sûr hurlé, provoquant l'arrivée de Maman qui vient de l'entrainer dans la salle de bains pour lui mettre un pansement, intimant l'ordre à Aline et moi de rester calme : "C'est quoi ce cirque ? On ne peut pas vous faire confiance. J'en ai assez. Allez, viens Diane que je te soigne. Et, vous deux, ne bougez pas. Asseyez-vous sur le canapé et je ne veux pas entendre un mot avant que je revienne m'occuper de votre cas..."
La menace est claire et le ton de Maman ne souffrait aucune discussion... Aline est assise à mes côtés et pleure déjà. La bagarre, le vase cassé, le genou de notre soeur qui saignait, tout cela tourne dans nos têtes et l'angoisse monte...
Aline murmure : "C'est toi qui a fait tomber Didi. Je vais le dire à Maman".
Je rétorque : "C'est de ta faute, c'est toi qui as déclenché la bagarre en trichant. Tu seras punie aussi".
Aline sanglote. Elle va encore jouer les victimes. Mais ce ne serait pas juste qu'elle ne soit pas réprimandée également...
En pensant à ça, la peur m'envahit pleinement. Je m'aperçois que tout ce que j'espère c'est qu'Aline soit punie "aussi"... Une façon de raisonner qui montre que je n'ai aucun doute sur mon propre avenir...
Je devais jouer les grandes et m'occuper tranquillement avec mes soeurs. Résultat : bagarre, vase cassé et genou en sang. Pas besoin de me faire un dessin sur mon futur sort... Il va passer par la case fessée...
J'en ai des picotements en bas du dos et je me sens toute vulnérable. Mes pieds sont croisés l'un vers l'autre, comme par timidité, imaginant déjà les mots que je vais dire à Maman pour tenter d'adoucir sa colère...
Je tiens la main de ma soeur serrée très fort dans la mienne mais ses sanglots à elle ne me rassurent pas. Bien au contraire.
Si Aline angoisse en pensant à la fessée qu'elle risque de prendre, je me dis que moi, c'est une déculottée des grands jours qui m'est promise.
"Ne bougez pas", a bien précisé Maman au lieu de nous envoyer l'attendre dans nos chambres. C'est donc ici, dans le salon et certainement, pour l'exemple, sous les yeux de Diane que Maman va me ou va nous donner la fessée...
La seule chose dont je sois sûre c'est que je peux préparer mes fesses...

"Mon Dieu... Maman, déjà !"

PRISE SUR LE FAIT...



Je pensais qu'elle serait partie chez Tata Jacqueline au moins une heure. Alors je me suis glissée dans la chambre de Maman à la recherche de sa réserve de monnaie. Je savais qu'elle avait toujours quelques petits billets dans son porte-cartes et je voulais lui en voler un pour m'acheter un nouveau disque.
J'ai bien trouvé le porte-cartes sur le guéridon et je me suis servie. J'allais le refermer quand un bruit m'a fait sursauter. J'ai lâché le porte-cartes et je regarde affolée la porte qui s'ouvre sur la silhouette de Maman. Elle avait oublié un livre qu'elle devait rendre à sa soeur et je ne l'ai pas entendue remonter l'escalier.
"Christine, que fais-tu là ?". La voix est forte et la vue du porte-cartes ouvert sur le guéridon ne laisse aucun doute sur ce que je pouvais bien faire en cachette...
"Mais, Christine, que fais-tu là ? Ah, je vois, ma fille se sert dans mon porte-monnaie... Te voilà prise sur le fait... Ah, je vais t'apprendre moi ce qui arrive aux petites voleuses de ton espèce..."
Je ne sais quoi dire. Je suis retournée et j'ai le coeur qui bat la chamade...
Un grand frisson me parcourt les jambes et le corps... Je supplie : "Non, Maman, non, non..." Mais, Maman s'approche de son lit et s'y assied... Elle n'a pas besoin de rajouter un mot... Je sais ce qui m'attend...

Comment oser le dire à Maman ?

TOUTE PENAUDE...

Je suis entrée dans la pièce sans faire de bruit, le coeur battant. Je suis là devant Maman qui lit assise dans le canapé du salon. Je me dandine d'un pied sur l'autre... Il faut que je lui parle mais je ne sais comment lui dire...
La prof de maths demande qu'elle vienne la voir ce soir après l'école... Elle veut lui parler de ma conduite... Lui annoncer que j'ai été surprise ce matin en train de tricher durant le contrôle de maths... Je ne voulais pas récolter une mauvaise note et j'ai regardé sur la copie d'Anne ma voisine. Je sais qu'elle avait travaillé la leçon, alors c'était tentant...
Quelle idiote je fais de m'être faite prendre ainsi. Maintenant, il va falloir assumer les conséquences... Et je sais que cela ne va pas se passer sans mal...
"Euh, Maman, euh..."
Elle lève les yeux de son magazine et me fixe du regard. Ses sourcils se froncent : "Qu'y a-t-il, Christine ? Que veux-tu ?"
Je balbutie : "Euh, Maman, euh, la prof, euh..."
Maman lâche sa revue et la remet sur la table basse. Elle me connait trop pour ne pas voir que quelque chose cloche... Elle pose ses mains sur ses hanches : "Mais, parle, Christine. Au lieu de rester plantée là comme une godiche. Tu as un drôle d'air qui ne me dit rien qui vaille... Comme je te vois, tu as quelque chose à te reprocher..."
C'est fou. J'ai toujours l'impression qu'elle lit dans mes pensées. Ou alors est-ce que je ne réussis pas à cacher mon trouble. Allez, il faut que je me lance, que j'avoue, que je lui dise...
Je mords ma lèvre inférieure et je serre mes mains pour ne pas trembler. J'ai comme la chair de poule qui envahit mes jambes, mon dos. Je voudrais gagner du temps mais c'est maintenant ou jamais. Mme Paule attend Maman ce soir à l'école. Je ne peux pas ne pas le dire à Maman...
La dernière interrogation écrite de maths m'a valu un 4 sur 20... et une fessée le soir de l'arrivée du carnet de notes mensuel... Je ne l'ai pas oubliée...
Là, je suis bonne pour un zéro pointé, voire des devoirs supplémentaires à faire. Et je sais que Maman ne me pardonnera pas d'avoir triché... Parler, avouer, c'est déjà entrer dans un nouvelle explication... Je sais que je peux déjà préparer mes fesses...

Le visage de Maman se fige...

UN COURRIER ANNONCIATEUR D'ORAGE...


Maman est allée à la boîte aux lettres chercher le courrier et elle revient avec quatre enveloppes. Une facture d'EDF, deux décomptes de la sécurité sociale, et puis une une enveloppe à l'en-tête du collège.
Maman fronce les sourcils en la tournant et retournant dans ses mains... Elle a un mauvais pressentiment...
"Christine, viens voir. Qu'est-ce que c'est que cette lettre ?", demande-t-elle alors que je pénètre dans le salon où elle s'est assise sur le sofa.
"Euh, je ne sais pas", tenté-je de mentir, tout en sachant que c'est le courrier que la prof principale a dit qu'elle enverrait à Maman pour se plaindre de mes chahuts permanents en classe.
Maman ouvre l'enveloppe alors que j'essaie en reculant à petits pas de me rapprocher de la porte... "Reste ici, Christine", ordonne-t-elle en dépliant le courrier et en commençant à lire....
Son visage se fige. Elle marmonne : "Non, ce n'est pas vrai, elle n'arrêtera jamais..."
Elle reprend la lecture avec les sourcils froncés. "Ah, ça, ma fille, tu vas me le payer".
Je tente de protester : "Maman, je euh, je vais t'expliquer..."
Mais c'est inutile. Elle me coupe la parole : "Christine, c'est inadmissible. Je vais aller voir ta prof comme elle me le demande. Mais, d'ici là, tu vas voir de quel bois je me chauffe... Viens ici tout de suite... Je vais t'apprendre à chahuter en classe... Prépare tes fesses, ça va barder..."

L'appétit coupé...

LA TETE AILLEURS...


Le diner est sinistre ce soir. J'ai avalé mon bol de soupe, mais je n'arrive pas à manger mes légumes... Maman me rappelle à l'ordre : "Christine, tu finis ton assiette. Et vite. Tu sais que nous n'avons pas que cela à faire..."
La dernière phrase me serre encore plus la gorge. L'allusion est trop claire. Mes soeurs qui ont fini leur assiette et attendent le dessert ont le regard qui brille et se retiennent de pouffer...
Elles savent que Maman m'a promis qu'on "reparlerait" après le diner toutes les deux de mon mauvais carnet de notes...
Et chacune autour de la table sait ce que cela veut dire. Chacune sait que cela finira mal et que je me retrouverai sur les genoux de Maman pour recevoir la fessée promise...
Comment avoir encore de l'appétit quand mes pensées se focalisent sur ce rendez-vous inéluctable pour mon bas du dos...?

mardi 21 juillet 2009

Son regard noir ne me laissait plus aucune illusion...

LES MAINS SUR LES HANCHES...



"Ah, te voilà, enfin, Christine..."
J'avais pris le chemin des écoliers pour rentrer du collège. Je n'étais surtout pas pressée... Je savais que Maman avait dû recevoir le courrier de la directrice signalant mon dernier exploit.... J'avais été prise en train de copier durant une interrogation d'anglais...
Une leçon que j'avais "oublié" d'apprendre, me disant que la prof n'allait pas nous coller une deuxième interrogation écrite dans la même semaine... Mais, c'était un mauvais calcul...
Paniquée à l'idée de récolter un zéro qui m'aurait à coup sûr valu une fessée magistrale lorsque Maman l'aurait appris, j'ai préféré prendre le risque de copier sur ma voisine...
J'imaginais être discrète, mais j'ai été prise et j'ai récolté deux heures de colle, avec en prime une lettre salée de la directrice...
En revenant, j'ai marché comme un escargot, avec l'angoisse chevillée au corps... Arrivée au coin de notre rue, j'ai même fait un tour supplémentaire du pâté de maison... Mais il a fallu rentrer...
Je n'ai pas fait de bruit, ni appelé Maman en arrivant, comme je le faisais d'habitude...
J'ai enlevé mes chaussures, rangé mon sac de sport, et suis allée poser mon cartable dans ma chambre...
Redescendant vers la cuisine, je me trouve nez à nez avec Maman qui rentre du jardin où elle a mis la table en ce beau jour de printemps.
"Ah te voilà enfin, Christine". Maman me toise de haut. Elle a les mains posées sur les hanches et un regard furibard... Je n'ai plus de doute : le fameux courrier est arrivé... Elle n'a dit qu'une seule phrase pour l'instant, mais son attitude en dit long... Je sais déjà que quoi que je trouve comme excuse, maintenant ou plus tard dans la journée, il va y avoir une grande explication entre elle et moi... Mais j'en connais l'issue et mon bas du dos trembre déjà...
Je sais rien qu'à voir son regard que je peux préparer mes fesses...

jeudi 16 juillet 2009

"Hi, hi...", se moquaient mes soeurs...

DES MIMIQUES INSUPPORTABLES...



"Christine, Christine, c'est toi ?". A mon retour du collège, je trouve mes deux soeurs, Aline et Diane, seules à la maison et toutes excitées.
Je demande où est Maman : "Elle est partie acheter du lait et du pain. Elle va revenir bientôt... Mais tu devrais aller voir dans le salon... Il y a une surprise", dit Diane en pouffant.
Leur hilarité ne me dit rien qui vaille et je vais voir, avec un sentiment d'appréhension. Ce que je vois me fait grimacer...
Le petit vase en cristal de Baccarat est au milieu de la table. Cassé en plusieurs morceaux étalés sur du papier journal...
Ce qui m'angoisse, ce n'est pas qu'il soit cassé, mais qu'il soit là. Cela fait quatre jours que le vase avait apparemment "disparu" et que Maman avait remué ciel et terre dans les pièces du bas pour le retrouver... En vain...
Elle avait bien sûr pensé qu'une de nous l'avait cassé et caché, mais sans preuve, l'affaire en était restée là... J'avais d'ailleurs presque réussi à lui faire croire que c'était un coup de mes soeurs qui se disputent souvent dans le salon et aurait pu le faire tomber...
Cela avait failli marcher, alors qu'en fait,... c'est moi qui l'avait cassé sans le faire exprès en tombant à la renverse d'une chaise sur laquelle je me dandinais comme à mon habitude. Dans ma chute, j'avais déséquilibré le guéridon et le vase s'était éclaté sur le sol... Je paniquais en voyant les dégâts, sachant que Maman tenait à ce vase, cadeau de sa défunte grand-mère.
Je m'angoissais déjà à l'idée d'avouer, alors j'ai imaginé comment cacher mon forfait...
Profitant que j'étais seule, j'ai imaginé cacher les morceaux. J'ai ramassé soigneusement les débris, les ai emballés dans un vieux journal, et j'ai cherché une cachette...
Provisoirement, j'ai glissé le petit paquet que cela faisait sous une des couvertures qui étaient pliées tout en haut de mon armoire, et ne servent qu'en hiver. Je me croyais sauvée et j'avais l'idée de jeter les morceaux dehors dans une poubelle publique dès que j'aurais un autre moment de tranquillité...
Alors, comment ce paquet pouvait-il se trouver là désormais... dans le salon, comme une preuve , une pièce à conviction attendant un procès inévitable...
Filant dans ma chambre, j'ai compris. Maman avait fait le grand ménage et changé draps mais aussi ma dernière grosse couverture pour une plus légère, l'été arrivant... Avec tout cela, elle a donc trouvé ma cachette... Et descendu le vase cassé au salon en attendant de pouvoir me demander une explication...
En comprenant cela, j'ai le coeur qui se met à battre très fort...
J'imagine déjà comment cela va finir... Et je sens que les petites ont la même idée...
J'interroge Aline : "Est-ce que Maman a dit quelque chose ?" .
"Oui, elle a dit que tu en avais encore fait de bien belles. Que c'est toi qui avais cassé le vase et que tu l'avais caché..."
Je ne sais pas quoi dire et nie bêtement : "Pff, c'est même pas vrai, c'est pas moi"...
Didi insiste : "Si, si, c'est toi, c'est toi. Maman l'a dit, hi, hi, hi..."
Et Aline d'en remettre une couche : "Elle a même dit qu'elle allait régler ça avec toi quand tu serais rentrée..."
J'ai comme un frisson et la chair de poule, je baisse la tête et répète mécaniquement : "C'est pas vrai, c'est même pas vrai..."
Mais, mes soeurettes en profitent pour pousser leur avantage et se mettent à danser autour de moi, en jouant avec leurs jupes et en faisant semblant de protéger leur bas du dos...
Et elles rient en se moquant et en gloussant, imitant des phrases souvent entendues : "Non, Maman, non, pas la fessée, ouille, ouille, pas la fessée".
Rougissant des pieds à la tête, je tourne les talons et file me réfugier dans ma chambre alors qu'elles continuent leur petit manège...
Je n'ai même pas la force de chercher à les faire taire. Je suis trop mal, trop angoissée... Je m'en veux d'avoir cassé le vase, je m'en veux surtout de ne pas m'être débarrassée des morceaux à temps... D'avoir laissé des preuves...
Je tourne en rond dans ma chambre en essayant de trouver les mots, les explications que je pourrai donner, mais je sens bien que rien ne convaincra Maman...
En bas, Diane chantonne : "Christine va avoir la fessée, la la la, Christine va avoir la fessée..."
C'est insupportable, mais je ne réagis pas. Je frissonne en écoutant ces mots... Je sais bien hélas qu'elle a raison...

Atmosphère pesante...

AVEC MAMAN CHEZ LA DIRECTRICE...



Je ne sais pas ce qui m'a pris de répondre aussi effrontément à la prof d'anglais. Quand elle m'a rendu ma copie avec un zéro pointé, souligné en rouge, j'ai marmonné dans son dos : "Pfff, sale sorcière".
Trop fort hélas pour qu'elle entende. Elle s'est même fait répéter ce que j'avais dit par Sabrina, qui est au rang devant moi et qui s'est faite un plaisir de confirmer à Mlle Paule qu'elle avait bien entendu.
Je sais que je n'aurais pas dû mais ce zéro était pour moi l'assurance d'une douloureuse explication à la maison et j'ai réagi par impulsion.
De fait, j'ai tout gagné. Mlle Paule m'a envoyée de suite chez la directrice qui a appelé Maman à la maison lui demandant de venir à l'issue des cours.
Maman vient d'arriver et nous sommes dans le bureau de la directrice qui a expliqué ce qui m'était reproché. Maman s'est confondue en excuses lui assurant que cela ne se reproduirait plus et qu'elle allait personnellement s'occuper de me remettre dans le droit chemin...
Pour moi, il est clair que je paierai cher mon comportement...
Maman a demandé aussi que je présente mes excuses à Mlle Paule, la prof d'anglais, et la directrice vient de sortir un instant pour aller la chercher en salle des professeurs.
Nous nous retrouvons quelques instants toutes les deux, Maman et moi, et l'atmosphère est plus que pesante. Je baisse la tête et me balance d'une jambe sur l'autre, ne sachant pas quoi dire...
Maman est à l'arrière plan, appuyée contre un guéridon, les bras croisés et son regard noir qui me fusille littéralement...
Elle profite de cet aparté pour commenter : "Mon Dieu, ce n'est pas possible, Christine; Tu cherches vraiment les ennuis. Non seulement tu te prends un zéro, mais en plus tu insultes la prof. Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de toi si tu continues ainsi ?"
Je tente de la rassurer : "Pardonne-moi Maman, je ne voulais pas. Je n'ai pas fait exprès. Je ne le referai plus".
Elle me coupe alors que l'on entend les pas de la directrice qui s'approchent dans le couloir : "En tout cas, je veux bien croire que tu ne referas pas de sitôt, parce que je vais t'en enlever l'envie, Christine... Je ne sais pas ce qui me retient de te flanquer une volée devant tes profs, mais tu ne perds rien pour attendre... Crois-moi, ça va barder..."

Angoisse et vieille stratégie...

SOUVENIR...



Je suis rentrée à la maison avec la peur au ventre... Trop sûre qu'il y avait dans le courrier du jour de quoi me faire craindre des moments difficiles... Si la Poste a fait son boulot, les bulletins trimestriels partis du collège hier sont arrivés dans la boîte aux lettres familiales... Et le mien est loin d'être bon...
Une moyenne générale en baisse et surtout deux notes catastrophiques en anglais avec une appréciation de la prof qui doit être alarmiste...
La maison est silencieuse. Maman est partie chercher mes soeurs qui sortent à 18 h 30 de leur cours de danse... J'ai donc le temps de regarder si le fameux bulletin est arrivé...
Rien dans la corbeille de l'entrée où Maman stocke factures et courrier avant de les classer...
Je reprends espoir... Un retard de la Poste serait synonyme de 24 h de répit et j'en serais ravie...
Voyons dans la cuisine... Ah, la table est déjà mise pour le dîner. Le repas semble même prêt...
Je monte donc poser mes affaires dans ma chambre, presque ragaillardie... Mais, là, bien posé sur mon petit bureau... il y a l'enveloppe du collège... Déjà ouverte avec le bulletin déplié en évidence...
Pas difficile de voir rapidement qu'il est aussi mauvais que je ne le craignais... Et l'annotation de la prof d'anglais est cinglante : "Des résultats décevants pour ne pas dire nuls. Christine n'a visiblement pas travaillé du tout la matière. Une sérieuse reprise en mains s'impose..."
Juste à côté, Maman m'a laissé un petit mot : "Je suis partie chercher tes soeurs. Attends-nous... On a un compte à régler..."
Je lis ce petit mot et le relis en ayant la chair de poule... Je connais trop Maman pour savoir ce qui m'attend... Je me sens coincée, comme dans un tunnel... Je n'ai pas le moindre doute... Il y a de la déculottée dans l'air...
Attendre... c'est angoissant quand on imagine la suite... Il faut que je trouve une occupation, je ne peux pas rester là en attendant Maman comme une gamine en faute... Il faut que je me compose une attitude, que je joue les innocentes, que j'ai l'air sereine, voire sage et studieuse, histoire de faire bonne impression...
Oui, c'est ça... Je dois jouer les filles sages... Vite, je sors des livres et mon classeur d'anglais, j'en éparpille sur le lit, ouverts à des pages de mes leçons précédentes... Puis je m'allonge et me plonge dans la lecture... alors que j'entends la voiture maternelle se garer dans le jardin et les portes claquer avec les piaillements joyeux de mes soeurs.
J'essaie de me concentrer, de lire quelques lignes pour savoir au moins de quoi parle ce chapitre, si par hasard Maman s'y intéressait... Mais, j'ai la tête ailleurs et les jambes en coton... Il fait bon, mais je frissonne nerveusement... Comme s'il faisait froid. J'ai presque la chair de poule...
Mes soeurs montent dans leur chambre, juste à côté de la mienne. Au passage, elles me lancent un "Bonjour Christine" qui me semble rieur. C'est à croire qu'elles se doutent de quelque chose... Maman monte à son tour et va les voir. "Bon, les filles, il est 7 h moins dix. On dîne à 7 h et demi. D'ici là, je ne veux pas vous entendre... C'est bien compris ? J'ai à discuter avec votre soeur et je suis déjà assez énervée comme ça. Alors, je vous conseille d'être calme si vous ne voulez pas que je m'occupe aussi de vos fesses..."
L'avertissement de Maman plombe l'ambiance chez mes soeurs... On entendrait une mouche voler... En tout cas, si elles avaient encore un doute sur ce qui se trame dans la pièce d'à côté, elles n'en ont certainement plus...
Et je dois dire que les mots que Maman vient de prononcer ont encore augmenté mon angoisse... A demi-mots, elle a déjà annoncé le programme... Et dans son ton, je devine que la détermination maternelle est très forte... Et c'est compréhensible...
De mon côté, depuis que la prof principale nous a annoncé que le secrétariat du collège postait hier les bulletins, j'ai eu une appréhension croissante. Je connais trop les règles de la maison et j'ai trop d'exemples en tête et encore en souvenirs dans le bas du dos, pour savoir que je vais me prendre une bonne fessée...
Mais, je sens aussi que Maman avait deviné... Même avant de recevoir le bulletin... juste en me voyant fébrile et nerveuse...
Et puis, le facteur est passé et les soupçons maternels se sont révélés vrais... Elle a même dû lire et relire ce bulletin plusieurs fois, sentant son envie de réagir, son besoin de me rappeler à l'ordre monter...
Et le moment est venu... Et je l'entends ouvrir la porte de ma chambre... Je relève juste un peu le regard en affectant une attitude très studieuse... Elle me regarde avec un oeil noir et quelque chose qui ressemble quand même à un demi-sourire...
"Tiens, ma fille qui travaille... Mais, c'est bien, Christine, c'est très bien... Dommage que tu n'aies pas commencé plus tôt... Si tu vois ce que je veux dire..."
Je bafouille : "Euh, Maman, euh, je vais te, euh, t'expliquer..."
Et alors qu'elle s'assoit au bord du lit à une place qui veut déjà tout dire, elle répond : "J'espère bien, Christine, que tu vas m'expliquer en détail tes si brillants résultats... Mais, de toute manière, ne te fais pas trop d'illusions... Comme le dit ta prof d'anglais, une bonne reprise en mains s'impose... Et j'ai une excellente méthode pour cela... Je me doute bien que tu as préparé quelques bons arguments pour ta défense... Mais, si j'ai un conseil à te donner, c'est aussi de préparer tes fesses..."

Deux pas derrière Maman...

ANGOISSE...


Retour à la maison. Je suis Maman à deux pas derrière elle et je marche, tête basse, et avec la tête des mauvais jours... Elle était venue me chercher à la sortie des cours afin de rencontrer ma prof principale... A la demande de cette dernière qui voulait lui parler de mon comportement en classe, de ma tendance à chahuter, à distraire mes camarades...
L'entretien n'a pas été glorieux pour moi et Maman a promis à ma prof qu'elle allait faire en sorte que je réagisse... Qu'il y aurait une "sérieuse reprise en mains"...
Encore trois rues et nous serons rentrés. Maman marche devant moi sans dire un mot. Les derniers qu'elle a prononcés résonnent encore dans ma tête : "Allez, viens, Christine. Nous allons rentrer et on va avoir une bonne discussion toutes les deux... Tu peux me croire, je vais m'occuper de ton cas..."
J'ai bien compris ce que cela voulait dire... Je sais trop bien comment ce genre de "discussion" s'achève... J'angoisse déjà et je ressens des fourmillements au bas de mon dos. Instinctivement, mes mains sont posées sur l'arrière de ma jupe... Comme si je voulais me protéger... Déjà... Je le sais : il y a de la fessée dans l'air...

lundi 13 juillet 2009

"On va en discuter à la maison..."

SCENE DE RUE...



Une mère, une fille. Elles sont sur le chemin de la maison... Maman vient d'apprendre de la bouche de la directrice du collège que son aînée va redoubler... Ce qu'elle craignait s'est confirmé... Christine n'a pas assez travaillé...Maman marche les sourcils froncés, les poings serrés, le visage fermé et déterminé...Christine renifle, et a du mal à retenir ses larmes...Elle angoisse... Maman a dit : "On va en discuter à la maison... Tu ne perds rien pour attendre..."Cela veut tout dire...