dimanche 21 février 2021

Chronique d'un redoublement : 156. Quand le calme persistant fait craindre un nouvel orage

SUITE 155

J'étais soucieuse en rentrant à la maison ce vendredi soir, mais je tentai de bien cacher mes angoisses à la suite de cette discussion ô combien gênante avec Babette et Brigitte. Je ne voulais surtout pas que mes soeurs comprennent dans quel état nerveux me mettaient leurs bavardages au sujet de mes mésaventures de la semaine précédente... Car évidemment les détails donnés par les moqueuses ne pouvaient venir d'ailleurs...


 

 J'étais inquiète en rentrant à la maison, angoissée par les moqueries de mes camarades. Mais je ne voulais pas le dire à Maman, étant sûre qu'elle allait encore me dire son raisonnement sur le fait que nul ne se moquerait si je n'avais pas bel et bien mérité ces fessées...

En avertir Maman me semblait trop risqué, car je pensais bien qu'elle aurait au mieux grondé mes petites soeurs, mais elles n'avaient fait que dire la vérité, et ma chère mère n'aurait pas manqué de me dire que ceci ne serait pas arrivé si je n'avais pas "bien mérité" cette double déculottée magistrale...

Et, au pire, même si Diane avait pris une fessée pour ses bavardages, je ne doutais pas qu'elle aurait cherché ensuite à se venger en guettant la moindre de mes disputes et autres réprimandes...

De toute façon, cela faisait déjà une semaine d'écoulée sans nouvelle anicroche depuis cette double tannée, et je croisais surtout les doigts en espérant que le temps allait passer et les moqueries diminuer si j'arrivais à éviter d'être à nouveau punie... Le mieux était donc d'être attentive à bien travailler, à faire le maximum pour ne pas fâcher Maman, ni bien sûr les profs, dont ma bête noire...

 

Le problème était que j'en faisais des cauchemars, allant même jusqu'à imaginer que Babette et Brigitte se trouvaient dans le salon familial pour assister à ma prochaine fessée... Culotte baissée, les fesses à l'air, allongée sur les genoux maternels, je voyais en tournant la tête mes camarades de classe, les yeux grands ouverts et cachant mal leur envie de rire de la situation...

J'essayai surtout de ne plus y penser, mais ce n'était pas facile tant les moqueries de Babette et Brigitte restaient présentes à mon esprit, au point que j'y repensais chaque soir en essayant de m'endormir, et que j'en faisais des cauchemars imaginant que les moqueuses assistaient à ma prochaine fessée...

Comme je me voyais au lendemain d'une fessée devoir aller voir Babette et Brigitte pour leur avouer ce qui m'était arrivé...

Alors, dans un tel contexte de peur, je ne voyais qu'une seule issue, celle de ne plus mériter de nouvelle déculottée... D'où je me décidai à vraiment travailler consciencieusement, à bien étudier mes leçons, et à ne surtout pas bavarder ni chahuter en classe...

Cela me permit de passer une deuxième semaine sans incident. Je rapportai même des bonnes notes, jusqu'à presque étonner ma chère mère, qui croisait les doigts en espérant que cela continue longtemps. Même si elle s'attribuait une part du mérite...

Je l'entendis d'ailleurs en parler à Tata Jacqueline, reconnaissant que Christine "faisait des étincelles" ce qui "prouvait" qu'elle avait "eu raison de sévir de la seule manière qui fonctionne bien avec les filles, et principalement la grande". Tata plaida que "c'était aussi sûrement du fait que justement Christine grandissait".

Maman avait conclu : "J'espère que tu as raison, mais je ne suis pas sûre que je ne serai pas encore obligée bientôt de lui rougir les fesses. En tout cas, ta nièce préférée le sait très bien. Et moi, je tiens mes promesses". 

 


 Alors que ma tante faisait remarquer à Maman que j'étais bien sage et studieuse, Maman expliqua ce mieux par le fait qu'elle avait sévi, rajoutant que c'était la seule méthode efficace avec moi...  Et de dire devant moi qu'elle ne serait pas étonnée de devoir à nouveau me rougir les fesses... J'en frissonnai de peur...

La troisième semaine s'ajouta aux deux autres sans nouvelle déculottée, ce que je pris pour une victoire d'autant qu'Aline et même Diane eurent droit chacune à une fessée, magistrale pour Aline, et assez vive aussi pour Diane.

Je ne pus m'empêcher de me moquer discrètement de la plus petite de mes soeurs. Elle s'en plaint à Maman, qui ne put guère réagir, n'ayant pas vu mon air moqueur, mais j'eus droit quand même à un avertissement dont je me serais bien passée, Maman me rappelant : "Ne te moque pas, Christine, car ce sera peut-être toi la prochaine qui viendra sur mes genoux..."


Les fessées reçues par mes soeurs me rassuraient un peu, surtout quand Diane fut déculottée devant moi... Mais comme ma soeur se plaignait en disant à Maman que j'avais ri en la voyant punie, j'eus le droit à une menace claire... Maman me rappela que je serais peut-être la prochaine à venir sur ses genoux pour une fessée carabinée...

Diane en profita pour me chercher querelle les deux jours suivants, heureusement Maman ne fut pas dupe, même si je sentais que ses réflexions à mon encontre commençaient à devenir de plus en plus agacées... Par prudence, je me reconcentrai vers mes devoirs, me montrant aussi serviable, ce qui n'était pas forcément la chose la plus judicieuse à faire, car Maman se mit à imaginer le pire, me disant : "Oh, toi, Christine, quand je te vois jouer les petites filles modèles, je commence à me demander si tu ne me caches pas un de tes exploits habituels... En tout cas, si c'était le cas, je serais à ta place, je préparerais mes fesses".

Cette menace faite devant mes soeurs me vexa, mais je réussis à ne pas répondre pour éviter d'autres allusions maternelles...

Cela dit, je fus surprise que le lendemain après-midi, Brigitte vint me voir dans la cour du collège, pour me demander, mine de rien, si je n'avais "pas encore reçu de fessée"... Je niai, en balbutiant, me montrant nerveuse, surtout que la moqueuse s'éloigna non sans m'avoir chuchoté : "Moi je crois que c'est pour bientôt..."  

Sur le moment, je trouvai ces questions de Brigitte déplacées, mais j'ai bien compris depuis que ma soeurette avait dû raconter la scène de menaces maternelles à mon encontre à qui voulait l'entendre...

Même Brigitte était venue me taquiner à l'heure de la récréation, me prédisant une prochaine fessée... Avec en prime les menaces de plus en plus énervées de Maman me promettant de sévir dès la prochaine grosse bêtise ou punition au collège, je sentais comme ce moment venir, et cela hantait mes nuits où je me voyais déjà devoir "préparer mes fesses" pour que Maman les tanne à les rendre écarlates... 

Voilà qui nourrit à nouveau mes cauchemars plusieurs soirs durant... D'autant que, dans ma tête, une petite voix commençait à me dire et répéter : "Fais attention, Christine. Maman est aux aguets... Tu sais qu'elle n'hésitera pas si elle avait quelque chose de grave à te reprocher... Tu tiens depuis plus de trois semaines, mais justement raison de plus de ne pas provoquer de colère maternelle..."

                                                                                                               A SUIVRE