samedi 22 mai 2010

Moments cruciaux : le coup de blues avant de rentrer...

Je n'avais pas envie de jouer, ni de voir personne...



Dernier quart d'heure de classe de ce mardi. Nous sommes en salle d'arts plastiques et la plupart des élèves ont fini leur exercice. La prof nous laisse tranquille, pour peu que l'on ne fasse pas de bruit. A côté de moi, trois copines discutent et font des projets.
Moi, je me suis rassise dans un coin, cartable rangé, l'air absente.
"Dis, Christine, tu veux pas venir à la maison après les cours", me demande Anne, mais je grommelle : "Non, pas ce soir, je ne peux pas..."
Je continue à rester pensive, avec le moral en bas des socquettes. Pensive et inquiète. Contrairement à mes copines, je n'ai pas envie que la journée s'achève, pas envie de bouger d'ici, pas envie surtout de rentrer à la maison...
Le facteur est passé, je le sais, je le pressens, j'en suis sûre... Et il aura apporté le courrier du collège, l'avis de convocation pour quatre heures de colle, pour avoir chahuté en classe.
Le même motif, dans la même matière, que la semaine dernière où j'avais déjà récolté deux heures de colle... Et une dégelée mémorable à mon retour à la maison...
J'ai le blues, comme un coup de déprime, un sentiment d'être dans une impasse, l'impression étrange que mon avenir est complétement tracé, qu'il est fixé à l'avance...
Anne revient à la charge : "Si tu veux, Christine, je peux passer chez toi en te raccompagnant et je demanderai à ta Maman si tu peux venir jouer chez nous jusqu'au dîner. Si c'est moi qui demande, elle dira sûrement oui..."
Mais, je ne veux surtout pas et je cherche une raison : "Non, non, c'est gentil, mais pas ce soir, non. On a un truc de prévu, euh non, je crois que c'est de la visite, euh. On verra un autre jour, tu sais, non, c'est pas la peine..."
Mes propos étaient emberlificotés, pas claires, et je vois bien que ma copine devine que je lui cache sûrement quelque chose... Cela ne fait qu'accroitre mon mal-être. Je la laisse retrouver les autres copines et je replonge la tête dans mes mains, avec une angoisse qui monte et monte lentement...
Je n'allais pas avouer à Anne que Maman ne me laisserait jamais ressortir, que j'allais être punie, que c'est une engueulade magistrale qui m'attendait, que je ne savais pas forcément encore si l'explication se déroulerait dès mon retour, ou avant le dîner, ou si Maman attendrait l'heure du coucher pour s'occuper de mon cas, mais ce que je savais et que je n'aurais jamais avoué à Anne, ni à personne, c'est que j'étais sûre et certaine que je pouvais préparer mes fesses...

2 commentaires:

  1. Bonjour Christine,comme je comprends vote emoi a la pensee que votre amie de classe sache que vous etiez encore soumise a la fessee maternelle a votre age et en plus"a nu";a part votre tante et vos soeurs personnne ne se doutait de votre education severe!
    Pour ma part,comme je l'ai deja dit,je n'avais pas cette peur:en effet ma mere ne faisait pas mystere de sa methode educative et allait meme jusqu'a vanter a toutes ses amies les bons resultats obtenus grace a son martinet.
    D'ailleurs il y en avait un accroche dans l'entree pour me faire penser a etre sage,et un autre "negligemment"pose sur la table basse du salon,ce qui fait que quand des amies venaient elles voyaient bien cet objet et souvent j'avais des remarques du genre"tiens ca marche au martinet ici?"ou bien"Alors Benedicte tu as ete fouettee recemment pour qu'il soit encore la?"et les meres des copines jouaient avec.....une honte me prenait alors et je rougissais quand ma mere me demandait de repondre.
    A nientot Christine,Benedicte.

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  2. Merci de cette réaction sur fond d'histoire vécue. Mais, ne vous méprenez pas, comme je l'ai déjà évoqué, et le ferai sûrement encore, les allusions de Maman ne se limitaient pas au cercle familial le plus restreint. Il est arrivé bien des fois qu'en public ou devant des copines, les menaces ou rappels étaient si éloquents que chacun comprenait...

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