mardi 6 octobre 2009

Mes ruses de Sioux : 3. Un calcul qui tombe à l'eau

En tournant la tête, j'aperçois mes soeurs...



Je tourne en rond depuis que je suis rentrée du collège, ce midi. J'ai mon carnet de notes à faire signer et je crains le pire... La moyenne est plus basse encore que la dernière fois et je me souviens de la déculottée maison que cela m'a valu le mois dernier...
En fait, je l'ai depuis hier dans mon cartable, mais je n'ai pas trouvé le courage de le montrer à Maman, car hier soir, elle était très énervée après mes soeurs.
Mais, il va falloir qu'elle le signe aujourd'hui, car je dois le rendre demain matin...
Après le déjeuner, comme on n'a pas cours cet après-midi, j'ai cru le moment propice et je suis descendue avec mon carnet voir Maman. Mais, là encore, j'ai reculé...
L'après-midi passe et Maman sent bien que je ne suis pas dans mon assiette... J'hésite encore...
Une idée me vient : à 17 h 30, mes soeurs vont à leur cours de danse... Je resterai seule avec Maman, si elle ne va pas faire de courses, et ce sera sûrement le bon moment...
17 h 35 : ça y est, elles sont sorties. Je prends mon courage à deux mains et je descends voir Maman.
"Euh, dis, M'man, faut que, euh, que tu..." Je balbutie en cherchant à capter son intention. Elle me coupe : "Christine, tu vois bien que ce n'est pas le moment de me déranger. Je suis en train de préparer une tarte... Va donc réviser tes leçons, je n'en ai pas pour longtemps..."
Dépitée, je remonte dans ma chambre, moitié embêtée par ce contre-temps alors que j'étais enfin décidée, moitié soulagée de gagner finalement un peu de temps...
18 h : Maman monte et entre dans sa chambre pour y ranger du linge... Je me dis qu'elle va venir me voir et je patiente, les jambes en coton...
18 h 15 : elle est toujours à côté. Le temps commence à presser. Il ne faudrait pas que les petites reviennent avant que je n'ai pu lui parler... Je me décide et vais la retrouver dans sa chambre. Elle est en train de recoudre un vêtement que Diane a déchiré. Je reste un instant devant elle, sans trouver les mots...
"Qu'y a-t-il, Christine ? Je vois bien que tu es bizarre. Quelle catastrophe as-tu encore à m'annoncer ?" Maman a évidemment compris ma gêne. Je ne sais pas quoi dire et tête basse, je lui donne le carnet de notes... Elle soupire : "Je m'en doutais, et au vu de ta tête, je pense que cela ne doit pas être fameux..."
En effet, et Maman pousse des hauts cris en découvrant des notes encore plus basses que le mois dernier...
"Mais, ce n'est pas vrai, Christine. Tu m'avais pourtant promis..." Et j'en passe, le sermon maternel commence et se poursuit par l'examen de chaque note... Je m'accroche aux rares bons résultats, je plaide pour ma cause et je tente d'expliquer à ma façon les mauvais résultats...
Maman prend son temps, tout son temps. Nous ne sommes que toutes les deux, alors j'ai le droit à une leçon de morale grandeur nature, à ses ritournelles sur mon rôle d'ainée qui devrait donner l'exemple au lieu de me distinguer dans l'autre sens...
Les minutes passent et je sens l'issue arriver... Je la connais... Maman me rappelle d'ailleurs ce qui s'était passé la dernière fois : "Tu m'avais pourtant promis de mieux faire, Christine. C'était promis, juré... Et, hop, le mois suivant, c'est pire encore... C'est à croire que tu as oublié la bonne fessée que je t'ai flanquée pour m'avoir ramené un tel carnet..."
J'ai les larmes aux yeux et je tente de plaider encore ma cause : "Non, Maman, non, je n'ai pas oublié, je t'assure, je n'ai pas oublié, et je t'assure que cette fois c'est certain, je vais faire mieux la prochaine fois".
Maman arrive à son point d'ébullition. Ma défense toujours inchangée l'exaspère : "Ca suffit avec tes promesses, c'est toujours quand tu as peur que tu les fais. Mais, moi, je ne fais pas que des promesses, je les tiens... Et je ne vais pas attendre pour te le montrer..."
Je recule en tremblant : "Non, Maman, je t'en prie, je travaillerai mieux, non, s'il te plait, pas la fessée, pas la fessée..."
Cela fait presque sourire Maman : "Eh bien, Christine, je vois qu'au moins, tu te souviens bien de mes promesses... Je t'ai prévenue, ma fille. Si tu me ramenais un aussi mauvais bulletin, tu savais ce qui t'attendait à la maison... Allez, viens ici qu'on en finisse..."
J'aurais bien voulu essayé d'argumenter encore, mais Maman se dirigeait déjà vers moi pour m'attraper le bras... Et puis, je savais que l'heure tournait et que, quitte à devoir recevoir cette volée promise et méritée, mieux valait ne pas jouer la montre et éviter le retour des petites...
Je n'ai pas résisté quand Maman m'a trainée par le bras vers le petit fauteuil placé près du bas de son lit. Ni quand elle s'est assise et m'a allongée en travers de ses genoux. Ma jupe a vite été remontée et j'ai à peine protesté quand Maman a baissé ma culotte...
Maman a même pris mon calme pour une acceptation : "Eh bien Christine, puisque tu n'as pas oublié mes promesses, je vais les tenir, ma fille..."
Je suppliais comme à chaque fois : "Non, Maman, non..."
Mais, rien ne pouvait y faire... Et Maman de poursuivre son raisonnement : "Oh, mais si, mais si, Christine... Tu le sais bien... Et tu le savais bien... Je l'ai lu dans ton regard quand tu m'as tendu ton carnet de notes... Tu savais que tu allais recevoir la fessée... Et bien tu vas être servie..."
Et sa main s'est abattue sur mes fesses encore blanches et tremblantes, commençant une danse claquante qui allait être mémorable...
A bout de nerfs et nous sachant seules dans la maison, je ne retins pas mes larmes et mes cris, ni mes supplications pendant que Maman s'efforçait de me flanquer une tannée magistrale, une déculottée maison grand format...
Les claques succédaient aux claques quand un instant Maman arrêta et releva la tête. La porte de la chambre qui était restée entrouverte laissait apparaître deux têtes... Aline et Diane étaient rentrées...
En tournant la tête, je les aperçus qui regardaient le spectacle bouche bée. Je poussai un long gémissement pendant que Maman les renvoyait : "Filez dans votre chambre et rangez vos affaires de danse. On va bientôt diner. Allez, ouste, et fermez la porte derrière vous, petites curieuses. Je finis de m'occuper de votre soeur et j'arrive..."
J'étais désespérée. J'avais fait toutes ces manoeuvres pour éviter que mes soeurs le sachent, du moins ne l'entendent à travers la cloison de leur chambre... Mais, ma ruse de Sioux avait échoué et, en prime, elles venaient de me voir déculottée, les fesses rouges, piaillant sous les claques maternelles...
Je me demandais même si, la porte refermée, elles ne devaient pas tendre l'oreille...
"Maman, ça suffit, ça suffit", dis-je en suppliant.
Mais, la petite pause involontaire avait reposé un instant son bras, et l'éclat de mes fesses rouges avait dû pâlir un peu...
"Christine, c'est moi qui décide quand ça suffit... Je t'ai promis une bonne fessée pour que tu t'en souviennes bien... Et je pense que ces fesses-là méritent d'être encore rougies... Elles ont l'habitude avec toutes les bêtises que tu fais... Tiens, tiens, tiens et tiens, ça t'apprendra à ne pas travailler... Et, tu as intérêt à augmenter ta moyenne, parce que sinon ca sera direct la déculottée, la fessée, Christine, la fessée... Tiens, tiens, tiens et tiens..."
Ah, c'est sûr, j'allais m'en souvenir, et je m'en souviens encore de cette ruse de Sioux ratée !

2 commentaires:

  1. Pauvre Christine ! Une vraie déculottée, dans tous les sens du terme.

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  2. Bonjour,

    J'aurai voulu savoir d'où provenait l'illustration de cet incroyable récit ? Je l'avais aperçu sur un autre blog qui a maintenant disparu, j'espérais que vous l'auriez retrouvé quelque part !

    Cordialement,

    Zblx

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