jeudi 24 mars 2011

Ces moments où le coeur bat fort : la tuile en maths (ET APRES SUITE 10 et FIN ?) !

SUITE 10 et FIN ?

 J'ai mis la table en tremblant avant de monter dans ma chambre. Maman est revenue avec les petites et m'a laissé mijoter jusqu'au diner, sans rien changer à ses habitudes. Elle avait le repas à préparer, n'ayant pas été là de la journée, et pas de temps à perdre.
Visiblement elle avait averti mes soeurs de la situation car elles étaient sages comme des images, devinant bien qu'à la moindre contrariété, elles en auraient pris aussi pour leur grade...
Nous fumes appelées pour le diner et le repas se passa dans une ambiance quasi monacale.
Diane et Aline essayaient bien de se mettre en avant, de se montrer serviables et doucereuses, cela ne prenait même pas.
Quand Maman nous renvoya en haut, avec la consigne de se mettre en pyjama, puis de lire tranquillement pour les petites, elle rajouta : "Et toi, Christine, tu m'attends dans ta chambre. On va enfin pouvoir causer..."
J'attendis que les petites aient fini avec la salle de bains avant d'y aller, ne voulant pas m'y trouver avec elle. Diane réussit toutefois à me guetter dans le couloir et à se moquer de moi. Elle me montrait son bas du dos en ricanant, et susurrait : "Christine va avoir une bonne fessée, na, na na...."
 J'étais trop sur les nerfs pour répondre. Je lui aurais griffée le visage pour qu'elle remballe son sourire narquois...
Mais, elle avait tellement raison. Je savais ce qui m'attendait. C'était le troisième jour où je préparais mes fesses et cette fois, c'était la bonne...



 Me mettre en pyjama était déjà une sorte de supplice moral. Je devais me déshabiller et me mettre dans la tenue choisie par Maman pour me corriger aisément...
Je le fis comme dans un nuage, en frissonnant au moment où ma peau était nue, avant d'enfiler mon pyjama, non sans garder quand même une culotte sous le pantalon, en réflexe de protection.



Je tournais et retournais dans la chambre alors que Maman était toujours en bas. J'en étais presque à souhaiter qu'elle monte vite, qu'on en soit "débarrassé" que ce soit "réglé plus vite" comme conseillait Tata deux jours auparavant. Deux jours et demi durant lesquels j'angoisse et ai peur pour mon postérieur...


Je pose la main parfois dessus et je frissonne. Lui qui n'a plus connu de claque depuis un mois, je sais qu'il va vite reprendre des couleurs....
J'ai comme un arrêt du coeur quand j'entends le pas de Maman dans l'escalier... Mon heure est venue... Mais, elle va d'abord chez les petites qui plaident pour lire encore un peu. Comme il n'y a pas d'école le lendemain, Maman leur accorde, à condition qu'il n'y ait "pas un bruit", pendant
qu'elle "s'occupe de Christine".
Je me doute bien que mes soeurettes vont surtout tendre l'oreille...
J'écoute les pas de Maman qui s'approchent de ma porte. Ca fait boum boum dans ma poitrine... Mais, les pas redescendent l'escalier. Puis, du bas, une voix s'élève : "Christine, viens ici..."
Je mets le nez à la porte et me montre en haut de l'escalier : "Qu'est-ce qu'il y a Maman ? Je suis prête. Je t'attends", dis-je d'une voix peu assurée.
Elle point son index vers le bas : "Descends, s'il te plait. L'enveloppe du collège est en bas. Viens au salon. Et dépêche toi, Christine..."
 


Je suis interloquée mais je sais que je ne suis pas en position de protester... Je descends doucement et rejoins Maman dans le salon.
Heureusement, elle y est seule, mais je repense à Tata qui était justement là l'autre fois, la dernière fois...
Maman se met à me faire la morale. C'est inadmissible de gâcher ses chances, de ne pas suivre en cours, de se mettre à dos même les profs des rares matières où je réussis habituellement. Et puis, je devrais avoir honte. Quatre heures au lieu de deux. Si ça continue, je risque d'être renvoyée du collège, etc, etc...
Tous ces arguments, je les connais par coeur, je les devine à l'avance, je le sais trop bien.
Maman essaie de me faire réagir, mais que dire ? Toujours les mêmes dénégations, les mêmes promesses... Maman ne les croit plus, elle ne croit qu'en les siennes de promesses, celles qu'elle tient...
Je suis comme paralysée, je subis l'engueulade sans à peine dire un mot. Je suis déjà ailleurs, ou plutôt après... Je frissonne en pensant à mes fesses...



A peine ai-je un mouvement de recul quand Maman m'attrape par le bras... "Allez, viens ici, Christine. Cela a assez duré. Tu vas recevoir ce que tu mérites..."



Je me laisse guider, suivant Maman qui s'assied et m'attire en travers de ses genoux. J'en arriverais à en être soulagée, depuis le temps que j'angoisse à ce propos...
Maman tapote ma lune recouverte du pantalon de pyjama, elle prend le temps de bien m'équilibrer et comment : "Ah, tu l'auras bien cherchée, Christine, celle-là. C'est à croire que cela te manquait depuis ta déculottée devant Tata... On va rattraper le temps perdu, ne t'en fais pas ma chérie. Tu ne l'oublieras pas de sitôt cette fessée que je vais te donner..."
Je soupire et écrase un sanglot. Je ne cherche même pas un instant à me débattre. Même quand Maman descend successivement mon pantalon de pyjama, puis ma culotte pour dégager ma lune...
"Ah, cela faisait un bout de temps que je n'avais pas vu ces fesses qui ne demandent qu'à rougir... Mais, si la Poste avait été plus rapide, ce serait déjà fait... Heureusement d'ailleurs que j'ai attendu, car tu ne t'étais pas vantée d'avoir eu une double colle, Christine... Cela mériterait une double fessée, et tu vas être servie, ma fille..." En commentant le tableau, Maman avait commencé à claquer ma lune... Avec une sorte de tranquillité peu commune, comme si elle s'appliquait et s'apprêtait à courir un marathon.
 Les claques n'en étaient pas moins vives et sonores, piquantes et réchauffantes pour une mappemonde épargnée depuis un mois...


Je psalmodiai une paire de fois mes "Non Maman, pardon, je serai sage. Pas la fessée, non, non" mais, même dans ces protestations je ne mettais pas de vraie conviction.
Cette fessée, je l'avais trop imaginée, j'en avais trop eu peur, cauchemardé, que la réalité devenait naturelle, évidente, voire soulageante...
Je l'avais attendue et Maman aussi s'y était préparée... Elle savait depuis deux jours que l'enveloppe du collège arriverait, elle avait pris le temps, ce soir, de ranger sa cuisine, de mettre les petites au lit, de souffler un bon moment avant de "s'occuper" de son ainée...
Cette fessée, elle me l'avait promise, annoncée devant les soeurs, elle avait dû en défendre le principe devant Tata, sa soeur, et elle avait donc une motivation majuscule, une envie de bien faire, un besoin de ne pas se décevoir elle même en quelque sorte.
Bien installée, sachant faire les pauses nécessaires pour reposer son bras, pour continuer son sermon, Maman m'a gratifiée là d'une de ces fessées que l'on n'oublie pas. Et, aussi étrange que cela paraisse, je la prenais avec une sorte de sentiment d'acceptation, de sentiment que j'avais abusé, que je la méritais vraiment...



Un moment, Maman arrêta à nouveau son bras, alors que mes fesses étaient écarlates. Elle cria : "Si je trouve quelqu'un dans le couloir, il va y avoir d'autres déculottées". On perçut deux petits bruits de pas qui remontaient l'escalier. Assurément, mes soeurs avaient dû tenter de guetter le spectacle... Mais, elles ne furent pas punies pour autant.
Une autre fois, j'aurais crié à mon tour, protesté, joué les effarouchées, mais cette fois, j'étais éteinte, épuisée, pleurant à chaudes larmes dans mes mains. Maman contempla son oeuvre et rappela que je n'avais pas intérêt à recommencer, mettant déjà sur mon bas du dos comme une menace de futures fessées...
Puis, elle rassembla ses forces et me gratifia d'une longue et interminable ultime volée de claques qui me firent crier cette fois. Elle m'avait promis une "bonne fessée", j'étais servie... Je ne l'oublierais pas de sitôt...

FIN

10 commentaires:

  1. J'ai découvert votre blog il y a quelques semaines et j'ai voulu prendre le temps de lire l'ensemble de vos textes avant de laisser ce petit commentaire par lequel je vous adresse tous mes compliments. On est très rapidement pris par votre style sans vulgarité ni fioriture, vos descriptions si précises de l'angoisse qui précèdent la punition d'un enfant qui me ramènent à mes propres souvenirs et ce en dépit du fait que mon père était plutôt un adepte de la gifle que de la fessée! J'attends avec impatience la suite de vos aventures, vous pouvez me compter parme les nouveaux fidèles de votre blog.

    Pierre S.
    PS: le fait d'avoir du attendre votre correction durant deux longues journées n'a pas du vous encourager à faire preuve de franchise par la suite, dans ce cas précis l'honnêteté n'a pas été vraiment récompensé!

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  2. Bonjour Christine.

    Pauvre Christine ! Vous avez encore passé un sale quart d'heure ! Finalement, que vous avouiez ou pas, le résultat était le même. Alors, les fois suivantes, autant de ne plus avouer !

    Je me souviens que, la plupart du temps, avec maman, si j'avouais une bêtise avant qu'elle la découvre, je n'échappais pas à la fessée pour autant. Mais j'échappais tout de même bien souvent... à la déculottée ! C'était toujours ça, mais je pleurais quand même, car maman savait taper fort, même au-travers d'un pantalon, et pour compenser l'épaisseur des vêtements et sous-vêtements, je crois que la fessée était encore plus longue. Et puis, vous pensez bien, chère Christine, que pour une fessée non-déculottée en short, maman tapait plutôt sur le haut des cuisses (à l'époque, il n'y avait que des shorts courts, pas de bermudas).

    Le mot FIN de votre histoire assorti d'un point d'interrogation laisse sans doute entendre une suite. Une fessée pour vos soeurs prises dans le couloir juste après votre fessée, peut-être ? Et pourquoi pas une bonne déculottée pour Diane, qui me semble beaucoup épargnée ?

    Bravo encore pour tous vos récits.
    Amicalement.
    Fesseusement vôtre.

    Louis3901
    gallie050753@yahoo.fr

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  3. On est presque déçu que cette histoire se termine, même si on est en même temps congtent de lire - enfin - le récit de cette fessée tant attendue ... on pourrait (presque) dire ...espérée !
    Et quel talent pour le choix des photos !
    On attend maintenant que ces pestes de sœurettes soient enfin prises sur le fait et qu'elles reçoivent une fessée mémorable et en stéréo !
    Merci encore.

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  4. S'il y a des déçus que l'histoire se termine, la prochaine fois j'irai moins vite... D'autant qu'en mettant quatre bouts de texte le même jour, je n'ai droit à des commentaires que sur le dernier, snif, snif...

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  5. Je rassure Louis : le mot fin n'est pas tout à fait réel, car j'ai quelques autres points à aborder sur la suite et sur mon ressenti, que j'écrirai en forme d'épilogue(s) à cette série.

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  6. C'est vrai que cet essai de franchise et d'aveu immédiat de mon inconduite n'a pas été des plus intéressants pour moi. J'étais plutôt enclin en général à cacher le plus longtemps mes bêtises quitte à énerver Maman davantage. Cet aveu, bien poussé par Tata, car si elle ne m'avait pas mise au pied du mur en disant à Maman que j'avais des choses à dire, c'est à peu près sûr que j'aurais caché mon jeu pour gagner du temps.
    Comme de plus le fait que Maman veuille attendre de lire le motif exact et d'avoir le bulletin de colle pour sévir, je me suis retrouvée piégée et cela n'a fait que prolonger mon angoise et mon attente de cette fessée annoncée et aussi inéluctable que méritée...

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  7. Bonsoir Christine,


    merci pour la livraison de tant de textes.

    C'est vrai que votre aveu, forcé par votre tata, semble avoir peu payé.

    Mais à bien y réfléchir, votre maman a été raisonnable en attendant le motif exact, et comme elle vous l'a dit "Cela mériterait une double fessée, et tu vas être servie, ma fille."

    Je ne crois pas une seconde qu'elle y pensa sérieusement. A la double fessée. Ce n'est pas un raisonnement maternel. Mais qu'au contraire elle vous a évité la sanction, envisageable pour l'exemple, d'une fessée "publique" devant vos sœurs pour l'exemplarité justement de la faute, et que 2 fois deux heures de colle ne valaient pas deux fessées. Mais bien une seule, en connaissance de cause.

    Je ne connais pas l'épilogue, même si je présume que votre cœur de jeune fille fut emprunt d'une forme d'injustice, mal placée.

    Et quand tant que maman, je ne peux que penser qu'un jour, par excès, pour l'exemple, même si vous êtes l'ainée, que la curiosité et l'amusement malsaine de vos deux sœurs mériterait au moins une fois, un éclaircissement certes cuisant pour elles mais rassurant pour vous, quand à la justesse de la justice maternelle.

    Bises.

    Marine

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  8. Lu d'un trait, c'est vrai que votre franchise n'a pas payé. Encore votre tante l'a forcé cette franchise. Encore que la faute fut supérieure à celle qui de toute façon aurait déjà une fessée. Encore qu'ayant moi-même le sentiment le sentiment (en tant que garçon) que mes soeurs auraient parfois pu éviter quelques curiosités ou moqueries...

    je ne peux m'empêcher de penser deux choses :
    - cette fessée était mérité (vous m'en voulez pas ?), et l'intervention de votre tante, a du quelque peu, en mesurer (pas minimiser) l'ampleur et éviter qu'elle ne soit plus différée et plus sévère;
    - a minima j'espère que vos soeurs auront reçu la menace qui planait sue elles.

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  9. Et encore bravo pour vos illustrations (je pense surtout à la photo trois) très évocatrices.

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  10. Merci les fidèles pour ces nouveaux commentaires. Cela fait du bien de se sentir lue et appréciée.

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