jeudi 24 mars 2011

Ces moments où le coeur bat fort : la tuile en maths (ET APRES SUITE 8) !

SUITE 8

J'étais dans ma chambre et j'imaginais que la soirée serait agitée et assez brulante pour mon bas du dos. La sentence maternelle n'avait pas prononcé le mot de fessée, ni le moment choisi, mais ce n'était là que des détails qui ne changeaient rien en la douloureuse perspective de devoir être à nouveau punie de cuisante manière...
Maman avait proposé à Tata de rester diner, mais il était encore tôt et elle avait des courses à faire. Elle déclina donc l'invitation et je n'en fus pas désolée comme je l'étais parfois. De fait, j'interprétais le départ de ma tante, pour une fois, comme un soulagement. Le rappel qu'avait habilement fait Maman de la présence de Tata lors de ma dernière fessée avait sonné pour moi comme une nouvelle menace. Tata partie, cela faisait une paire d'yeux potentiels en moins...

Avant de s'en aller, elle vint nous faire une bise, plaisantant un instant avec mes soeurs, avant de venir dans ma chambre, non sans avoir toqué à la porte avant d'entrer, un petit détail que j'appréciais, puisqu'il me donnait un statut de grande...
"Ma pauvre chérie, je te laisse. Il faut que j'aille en ville. Je te fais de gros bisous. J'espère que cela ne va pas se passer trop mal avec ta mère. J'ai essayé de te défendre, mais je ne peux pas décider à sa place. Courage, ma puce", tenta de me rassurer Tata.
Je faisais grise mine et je chignai un peu : "Merci Tata, mais c'est pas drôle, tu sais. J'ai pas envie d'être punie, moi".
Tata ne pouvait pas dire grand chose : "Je me doute bien que ce n'est pas drôle, Christine. Cela te fera peut-être réfléchir à être plus attentive en classe. Et puis, tu vois, tu avais du mal à l'avouer à ta Maman et tu l'as fait quand même. C'est bien. Comme ça, cela te fait un poids de moins sur la conscience, et puis ça sera réglé plus vite. Allez, bisous ma chérie. C'est juste un mauvais moment à passer..."
Tata tapota mon bas du dos doucement en me serrant dans ses bras. Je n'avais pas besoin de ça pour savoir que le "mauvais moment à passer" se focaliserait là...

J'attendais Maman sans savoir si je devais me coucher ou faire semblant de travailler



J'ai cherché à me changer les idées en lisant. Je n'y arrivais guère. Mes soeurs dans la chambre à côté étaient calmes aussi. C'est fou ce que la seule menace d'une fessée imminente ramenait la tranquillité dans la maison.
A 19 h 15, Maman nous a appelées pour le diner et nous sommes descendues immédiatement. Le repas a été paisible, avec quelques conversations utilitaires sur les devoirs, surtout entre Maman et les petites, car je n'étais pas bavarde pour un sou...
Dès le dessert avalé, les petites ont été renvoyées dans leur chambre, avec la consigne de se mettre en tenue de nuit après la toilette.
J'ai été chargée de débarrasser la table, ce que je fis sans rechigner évidemment.
Puis Maman me demanda de monter aussi : "Fais ta toilette et mets toi en pyjama. J'arrive..."

Le dernier mot n'était pas clair, mais je le traduis comme une menace, comme une annonce maintes fois entendue... Maman allait "arriver" pour s'occuper de mon cas, j'en étais sûre...
Une fois la mine débarbouillée, les dents brossées, j'ai rejoint ma chambre et commençai à angoisser, guettant les bruits, attendant Maman...
Elle ne monta qu'à 20 h 30 et s'attarda chez les petites. Je ne savais pas comment me mettre. Je me relevai du lit où j'étais accroupie et me mis à mon petit bureau, ouvrant un livre et jouant les studieuses.
Maman entra enfin et commenta : "C'est drôle comme tu peux être travailleuse à certains moments, Christine".
Je répondis que je "révisais" mais Maman en sourit et ordonna : "Allez, mets-toi au lit. Il est l'heure d'éteindre".
Je la regardai avec un air époustouflé, trahissant que je m'attendais à autre chose. Je balbutiai : "Euh, mais, Maman, euh, on devait..."
Elle avait bien compris mon malaise : "Ah, oui, tu croyais que nous allions parler de tes deux heures de colle et régler nos petits comptes ?"
Je baissai les yeux et hochai la tête de façon affirmative. Maman esquissa un sourire en coin : "Eh bien, c'est nouveau ça ! Tu ne vas pas me dire que tu es pressée de recevoir la fessée, Christine ? Il est déjà tard ce soir, et je voudrais bien avoir ton bulletin de colle dessous les yeux pour savoir exactement ce qui y est écrit. Alors, on va attendre, à moins que tu ne veuilles un petit acompte maintenant ?" 
Je répétai trois fois : "Oh non, oh non, oh non...." et je plongeai dans mon lit, heureuse de ce sursis inespéré...
Maman me fit un câlin et m'embrassa en me souhaitant bonne nuit. Non sans ajouter : "Mais, n'imagine pas que je changerai d'avis, Christine. Etre collée, qui plus est en français, c'est inadmissible. Cela mérite vraiment une bonne fessée, et tu ne perds rien pour attendre, ma fille..."
Il ne me restait plus qu'à trouver le sommeil, ce qui ne fut pas facile, et je commençais à regretter d'avoir été franche et d'avoir écouté Tata. Je me disais que si j'avais attendu l'arrivée de mon bulletin de colle pour avouer mon forfait, je ne serais pas en train d'angoisser autant....

A SUIVRE

1 commentaire:

  1. Là j'ai moins de commentaires à faire, l'approche que je connais moins est typiquement mère/fille, rendue avec les mots qui vont avec.

    Votre maman vient de sceller la sanction, mais ce n'est pas une surprise. Par justice elle attend les griefs définitifs. Et qui sait ?

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