jeudi 24 mars 2011

Ces moments où le coeur bat fort : la tuile en maths (ET APRES SUITE 7) !

SUITE 7

Peu après 17 h 30, comme prévu, Maman rentra avec mes soeurs qu'elle était allée récupérer à la sortie de l'école.
Il y avait d'un coup toute une agitation dans ma maison et je ne me sentais pas trop bien. Maman commença à préparer le goûter pour mes deux affamées de frangine. J'avais moins d'appétit.
Maman remercia sa soeur de s'être occupée de moi et demanda si tout s'était bien passé. Tata répondit : "Oui, ça va. Pas de problème ou presque..."
La nuance n'échappa pas à Maman : "Pourquoi ou presque ? Christine t'a fait des misères ? J'espère qu'elle a fait ses devoirs ?"
Tata acquiesça, se montrant même gentille : "Oui, oui, elle a fait tous ses devoirs. J'ai surveillé. Elle était très appliquée. Non, je crois juste qu'elle a quelque chose à te dire", ajouta-t-elle en me poussant à la franchise.
Maman fronça le sourcil et par vieux réflexe apeuré, j'ai bredouillé : "Euh, bah... euh, non..."
Je n'osais pas avouer et je me tortillais sur ma chaise... Mais Tata qui ne voulait pas me laisser m'enferrer dans des mensonges vains précisa : "Bah si, Christine, tu sais bien ce que tu m'as dit à propos du cours de français ?"
J'ai fait celle qui avait oublié et je me suis lancée quand même, n'ayant plus le choix : "Ah, oui, c'est vrai, euh, je voulais euh te dire euh que, euh, euh... j'ai été euh, j'ai été collée..."
Le mot figea tout le monde, mes soeurs en arrêtèrent de dévorer leur tartine.
"Collée, et en français ? Mais je rêve, Christine ? Et pourquoi donc ? Tu n'avais pas appris tes leçons ou quoi ?", s'emporta Maman.
"Non, je savais, mais, euh, la prof a cru que euh, je rêvassais", répondis-je en baissant la tête. Maman reprit au bond : "La prof a cru, la prof a cru... Avec Christine, ce n'est jamais de sa faute... Ah, c'était trop beau... Pas de sottises depuis les vacances... Je me doutais bien que cela n'allait pas durer... Eh bien, voilà, c'est reparti pour un tour... Ah, ça, cela va se payer cher, Christine."


Je n'osais pas avouer et je me tortillais sur ma chaise...


Tata essaya de plaider : "Tu sais, elle regrette bien ce qu'elle a fait. Elle me l'a dit et elle m'a promis de bien travailler". Maman rétorqua : "Arrête de prendre sa défense. Je connais ma fille par coeur. Les promesses, les promesses, elle sait en faire et t'embobiner avec, surtout quand elle a quelque chose à se reprocher... C'est trop facile de dire qu'on regrette. Moi, j'ai une autre méthode pour qu'elle regrette vraiment et tu l'as bien vue l'autre jour... Et, crois moi, c'est la seule qui soit efficace..."
La remarque de Maman avait été comprise par tous. Et je voyais bien que Tata et mes soeurs se remémoraient ma dernière fessée, celle reçue sous les yeux de ma tante. Il y avait un mois de cela...
"Où est donc ton bulletin de colle, Christine ? Allez, va me le chercher, que je vois ce que ta prof a mis exactement comme motif" demanda Maman. Je répondis du tac au tac : "Bah, je ne l'ai pas, M'man. C'était tout à l'heure en français. Le collège va l'envoyer. Tu sais bien que cela arrive par la Poste. On l'aura demain ou après".
Maman était presque étonnée que j'ai ainsi avoué avant que le bulletin n'arrive, mais elle sentait bien que Tata y avait sa part. Elle commenta ironique : "Ah, oui, je sais bien, Christine. Je sais bien qu'il y a comme ça, de temps à autre, de mauvaises surprises dans la boite aux lettres. Quand Mademoiselle fait des siennes en cours, il y a l'enveloppe du collège qui arrive et qui annonce ses deux heures de colle. Là, c'est sûr que cela ne s'oublie pas, Christine, comme je sais alors ce qu'il me reste à faire... Comme tu sais alors que tu peux préparer tes fesses ma fille..."
J'ai baissé à nouveau la tête et des larmes ont commencé à perler dans mes yeux. Je sanglotais doucement. "Garde tes larmes pour plus tard", lança Maman avant d'ajouter : "Finissez vos gouters et filez dans vos chambres. Ce n'est pas le moment de m'énerver davantage".
 Je n'en demandai pas plus et je me réfugiai entre mes quatre murs, tremblante et boulevresée, ayant bien retenu du message maternel que je n'échapperais pas à une nouvelle fessée...

A SUIVRE

2 commentaires:

  1. Maintenant cela s'est dénoué, votre tata vous a forcé la main la main à vrai dire, et a libéré la main maternelle d'un autre coté. Mais elle vous a rendu service. Cela, à "cela", la fessée pour tout dire s'est rapproché autant qu'elle ne c'était jamais éloignée. Juste différée.

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  2. Chère Christine,

    Durant vos vacances de fin d'année, j'ai relu certains épisodes de votre blog avec une attention particulière, notant des détails sur lesquels je souhaite rebondir.

    Votre manque d'appétit, votre propension naturelle à jouer la carte du temps, face au regard froid de votre mère, mais Tata veille et notre narratrice libère sa conscience, minimisant sa responsabilité sur les faits, se posant en victime du destin.

    Mais voilà, Maman n'est pas dupe malgré les promesses de sa fille et annonce clairement le programme 'Cela va se payer cher, Christine' réaffirmant à sa sœur qu'il n'y a qu'une méthode efficace pour que sa fille regrette vraiment.

    La seule éclaircie, dans cette bourrasque pour Christine, étant l'étonnement de votre mère face à votre aveu 'forcé' au sujet du bulletin, aidée par Tata, que Maman remet aussitôt dans le contexte sachant très bien que sans Tata Jacqueline, elle aurait été informée de l'infortune de sa fille par la voie postale, qui pouvait alors préparer ses fesses connaissant parfaitement l'issue de la conversation avec sa génitrice.

    Amicalement, Dominique

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