mardi 22 mars 2011

Ces moments où le coeur bat fort : la tuile en maths (ET APRES SUITE 6) !

 SUITE 6

Il restait près de deux heures avant le retour de Maman, et Tata Jacqueline faisait des aller retour entre la cuisine où elle préparait une tarte aux pommes et le salon où je faisais mes devoirs. J'avais plusieurs leçons à réviser, un petit exercice de maths que j'ai vite fait, et trois chapitres d'un livre à lire avant de répondre à des questions.
Tata venait voir à intervalle régulier ce que je faisais. Mais, autant j'avais expédié sans problème l'exercice de maths, autant je n'arrivais pas à me mettre dans la préparation d'explication de texte.
J'avais du mal à me concentrer et le livre me tombait des mains, alors que mes pensées étaient ailleurs...

Je ne pensais qu'au retour de Maman...



"Christine, arrête de bayer aux corneilles. Concentre toi, s'il te plait", avait lancé Tata en me surprenant le nez en l'air, le regard dans le vague.
J'avais replongé dans le livre, mais cela n'avait pas duré... Dix minutes plus tard, Tata me retrouvait le livre posé sur mes genoux, et le regard à l'horizontal, dans le vague... Je ne pensais plus à mes leçons, mais à ce que j'allais devoir dire. Je me voyais déjà devant m'expliquer face à Maman...
Tata n'était pas contente : "Christine, tu crois que c'est le moment de négliger tes devoirs ? Tu ne veux pas que je dise à ta mère que tu as passé ton temps à rêvasser ?"
Ma chère tante faisait en effet le compte rendu de ce que nous avions fait, lorsqu'elle nous gardait ainsi, mes soeurs et moi. Mais, elle était en général très gentille, minimisant les petits problèmes éventuels, ayant tendance à toujours dire que nous avions été des anges, surtout moi, sa nièce préférée...
L'avertissement de Tata prenait donc un tour particulier, apte à me faire réagir...
"Non, non, Tata, je travaille, je travaille, promis. Je m'y remets. Tu vas voir, je saurai ma leçon et tu pourras le dire à Maman..." m'étais-je empressée de répondre.
Tata avait souri : "Ce serait bien, Christine, en effet... Ce n'est sûrement pas le jour pour te rajouter des problèmes... Si tu vois ce que je veux dire..."
Oh oui, je voyais bien, et je ne pensais même qu'à cela, à cette peur qui commençait à m'angoisser fort, à cette fessée que je savais inévitable...
La remarque de Tata m'a touchée. J'ai eu deux gros soupirs et j'ai étouffé un sanglot, cherchant à cacher mon trouble.
Tata le vit bien et vint s'asseoir un instant à côté de moi, m'enlaçant et me serrant dans ses bras. "Ne pleure pas, Christine. Je ne dirai rien à ta Maman. Je lui dirai que tu as bien travaillé, mais s'il te plait fais un petit effort. Concentre toi un peu et tu vas y arriver.", me glissa-t-elle pour me rassurer.
Je retrouvai un début de sourire et me blottis dans ses bras en lui disant : "Merci Tata, oui, je me remets aux leçons. Promis. Mais, c'est pas facile. Je pense trop à ma colle..."
Tata se releva afin que je me remette à travailler. Elle me regardait avec un petit air contrit, plein de compassion : "Ma pauvre chérie, je te comprends, mais ce n'est pas la faute de Tata si tu as été punie en classe. Fais déjà bien tes devoirs pour ne pas fâcher davantage ta Maman. Sinon, je ne donne pas cher de tes fesses, ma puce."
J'entendais bien ce discours, je comprenais qu'il était en partie fondé, que mieux valait ne pas rajouter des griefs à mon encontre, mais je savais aussi que cela ne changerait pas fondamentalement la donne...
J'avais été collée, non pas de deux, comme hélas souvent, mais de quatre heures, et je n'avais aucune illusion sur les conséquences de ce nouveau faux pas. Je savais ce qui m'attendait... Même Tata ne doutait guère que sa nièce était bonne pour une fessée.
Et, dans cette situation, paradoxalement, il n'y avait que Maman qui l'ignorait encore. Maman que j'attendais, que nous attendions, et à qui il allait falloir avouer mon inconduite...
Elle ne savait encore rien, elle devait vaquer tranquillement à ses occupations, sans imaginer qu'à la maison sa fille ainée préparait ses fesses...

A SUIVRE

4 commentaires:

  1. Bonjour Christine.

    Au début de votre récit, j'ai eu peur... pour vos fesses. J'ai bien cru que tata Jacqueline, qui élevait un peu la voix, risquait de prendre modèle sur sa grande soeur. Fort heureusement pour vous, il n'en était rien. Ce qui, en effet, ne vous met pas à l'abri d'une bonne fessée maternelle.

    Mais il est vrai que vous étiez la nièce préférée, peut-être tata était-elle moins cool avec ses deux plus jeunes nièces ?

    Chez nous, les tatas (maman et mes deux tatas) pouvaient être très sévères lorsqu'elles avaient en garde leurs neveux et nièces.

    Amicalement.
    Fesseusement vôtre.

    Louis3901
    gallie050753@yahoo.fr

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  2. Non, heureusement qu'elle n'a pas eu cette idée saugrenue. Même si parfois j'abusais de sa patience... Non, nous restons dans le schéma classique, où Tata est plutôt mon alliée, mon avocate.
    Mais, je vous concède bien volontiers que dans la situation présente, c'est de la fessée maternelle dont je ne suis nullement à l'abri...
    Il était des moments comme celui-ci où ma crainte était fondée et palpable tant je me doutais bien que la sanction était inéluctable...

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  3. Chère Christine,


    voilà longtemps que je n'étais pas passée, et... quelle abondance de nouveaux récits. J'aime toujours autant votre plume, une plume merveilleusement et finement descriptive. j'admire sincèrement votre talent à distiller ces alternance de sottises, d'attentes et de punition et de pardon, somme toute toujours les même, mais jamais répétitives. C'est là où réside votre finesse.
    Merci à vous, Christine

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  4. "en mettant quatre bouts de texte le même jour, je n'ai droit à des commentaires que sur le dernier, snif, snif..."

    allons Christine, un doute sur vos fidèles lecteurs ?

    Chaque texte de vous est une pépite, attendue comme telle. Je vais tout commenter, pour vous rendre le plaisir que j'ai eu à vous lire, et faire honneur, si je le puis à vos textes, à leurs sensibilités, à mon vécu personnel un peu (cf mon site sur mes propres souvenirs claquants).

    Chaque texte se termine par une fessée... ou pas.

    Je suis d'accord avec les commentaires, votre tante a beau être votre avocate, une sentence claquante vous attend sans doute.

    Alors commençons par ce texte : la fessée ? Oui, sans doute, encore faut-il voir quand ? Dans votre esprit le plus tard possible. Mais c'est déjà un aveu sur le fait qu'elle est méritée.

    Votre tante récente témoin (quel est son approche de la fessée d'ailleurs ?), cherche surement à vous éviter que cela soit encore pire.

    L'angoisse vient de débuter dans ce texte.

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