mardi 1 septembre 2009

Supporter les moqueries de mes soeurs...

ELLES EN RIAIENT EN DOUCE...


Souvenir, souvenirs... Combien se bousculent dans ma tête comme ceux des regards de mes soeurs quand elles savaient que cela allait barder pour moi...
Souvenirs de retour à la maison où Aline et Diane semblaient toutes excitées de me voir... C'était à celle qui m'informerait la première...
"Christine, Christine, Maman est partie faire une course. Elle revient, elle a dit que tu ne ressortes pas et que tu montes travailler dans ta chambre... Elle avait un drôle d'air... Elle a reçu une lettre du collège..."
Je n'étais même pas étonnée. Je savais bien qu'allait arriver le bulletin de colle, ou l'avertissement de la directrice, ou un courrier se plaignant de ma conduite...
Je le savais avant de rentrer et je me doutais bien des conséquences...
Mais ce qui me gênait le plus, c'étaient les regards entendus de mes soeurettes. Elles, qui avaient 3 ans et demi et 5 ans de moins que moi, étaient soumises à la même éducation aimante mais stricte de Maman. Mais si elles étaient punies ou corrigées, cela n'avait pas à leurs yeux la même valeur que quand c'était au tour de la grande soeur...
Deux heures de colle pour un chahut en classe, surtout quand c'est loin d'être la première fois, ou un carnet de notes déplorable, elles savaient bien, comme moi, de la manière dont cela allait se terminer...
Je revois ainsi Diane avec les yeux moqueurs faire un petit geste de la main en ajoutant : "Maman a dit que tu l'attendes dans ta chambre..." Aline et Diane n'avaient aucun doute : leur grande soeur allait recevoir la fessée !
Je les aurais étripées pour leurs moqueries. J'aurais bien voulu pouvoir jouer les indifférentes, leur dire que non, que je ne risquais rien...
Mais, je le pressentais aussi : je n'échapperais pas à une bonne déculottée...
Je préférais aller cacher mon angoisse dans ma chambre, aller à l'abri de ses quatre murs, là où il ne me restait plus qu'à attendre mon destin... qu'à préparer mes fesses...

2 commentaires:

  1. Seuls des aînés peuvent, me semble-t-il, percevoir, de l'intérieur, toute l'éprouvante et mortifiante complexité de la situation que vous décrivez là...

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  2. Je suis content que vous la perceviez intensément aussi. Continuez à m'apporter vos commentaires. Je les apprécie.

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