vendredi 11 septembre 2009

"Je veux en avoir le coeur net. J'appelle Mlle Paule..." (SUITE...)

UN COMPTE VITE REGLE...
SUITE DU PRECEDENT

"Comptez sur moi... Cela ne se reproduira pas... Et excusez-moi encore du dérangement, mais je crois que cet appel n'était pas inutile... Je vous souhaite une bonne soirée..."
Alors que la conversation avec Mlle Paule s'achevait, bouleversée et les larmes aux yeux, je commençais à tout petits pas à reculer vers la porte du salon... Je me doutais bien qu'il y avait de l'explication dans l'air et je préférais grandement qu'elle se déroule dans ma chambre à l'abri des regards de mes soeurettes qui n'étaient pas loin...
J'étais presque sortie de la pièce quand Maman reposa le combiné...
"Christine, où vas-tu ? Ne te sauve pas comme ça... On a un compte à régler toutes les deux..."
Je balbutiai : "Euh, je voulais aller dans ma chambre pour te montrer ma copie d'anglais... Viens, si tu veux..."
Maman tonne : "Ah, ça y est, la mémoire t'est revenue, Christine. Tu te souviens que la copie a été rendue... Tu me jurais pourtant le contraire il n'y a pas dix minutes.... Mais, je comprends que tu aies hésité à me la montrer... Allez, file la chercher et reviens tout de suite..."
Je suis montée dans ma chambre et j'ai récupéré la copie que j'avais dissimulée sous une pile de livres. En redescendant, je voyais le 2 sur 20 souligné de rouge et je savais que cette couleur avait un côté prémonitoire...
C'est comme une automate que je me suis retrouvée à côté de Maman, lui tendant la copie... Elle ne l'a regardée que quelques secondes, la reposant avant de me demander si j'avais quelque chose à dire.
"Euh, je, euh, je voulais euh, te la montrer, euh, mais euh, j'avais euh, enfin euh, peur euh..."
Mes mots se bousculaient et étaient presque inaudibles...
Maman reprit : "Ah, je comprends que tu n'aies pas été fière... Tu savais très bien ce que je t'avais promis, Christine, si tu me ramenais encore une mauvaise note en anglais... Alors, tu as préféré cacher ta copie, et mentir effrontément pour gagner du temps..."
Je plaide : "Maman, Maman, pardonne-moi, je vais bien travailler, je ne recommencerai plus..."
Elle me coupa : "Arrête tes jérémiades. C'est toujours pareil... Tu sais très bien ce qui t'attend... Et je crois que tu réfléchiras deux fois avant de me mentir à nouveau... Allez, VIENS ICI !!!" dit-elle en tapotant ses genoux...
Je n'étais pas en position d'argumenter encore, tout retard n'aurait fait que l'énerver davantage... Alors qu'un gros sanglot me remontait dans la gorge, je me suis rapprochée sans plus protester et me suis laissée étendre en travers de ses cuisses...
Le bas de ma robe a été dégagé et avant que je n'ai le temps de dire ouf, Maman baissait ma culotte dégageant une lune tremblante et encore blanche...
J'étais comme dans un état second, presque pas surprise, à la limite presque soulagée... Depuis cinq jours que je cachais mon résultat désastreux, je tendais le dos, je craignais le moment où je serais découverte ou celui où je devrais avouer... Depuis cinq jours, j'avais cette peur, cette hantise, cette sensation que pouvais préparer mes fesses...
Le coup de fil soudain a Mlle Paule n'a fait que précipiter l'issue, et paradoxalement je ne peux qu'accepter mon sort...
C'est comme un poids qui s'enlève de ma conscience par cette fessée que je sais hélas doublement mériter...
Sur le coup de la colère, consciente que je la mène en bateau depuis cinq jours, Maman s'applique à me flanquer une volée mémorable, une tannée magistrale, une fessée qui n'en finit plus et m'arrache des cris que j'ai retenus un moment en me mordant les lèvres, mais la cuisson de ma mappemonde postérieure est telle que je ne retiens plus ni les larmes, ni ces cris qui résonnent dans la maison comme le bruit mat de la paume maternelle sur ma lune...
"Tiens, tiens, tiens et tiens", Maman accompagne ses claques de commentaires qui la motive. "Ah, je vais t'apprendre à mentir, à ne pas travailler en classe... Ah, tiens, je t'avais promis une fessée dont tu te souviendrais... Tiens, tiens, tiens et tiens, et je te préviens qu'à la moindre nouvelle remarque de Mlle Paule, ce sera pareil... La fessée, tiens, tiens, une bonne fessée, puisque c'est la seule chose que tu comprennes...
"J'étais anéantie : "Non, M'man, aïe, ouille, arrête, recommencerai plus, aïe, non, arrête, plus la fessée, plus la fessée..."
Je venais de passer cinq jours avec en moi l'angoisse secrète que j'allais en prendre une, avec ce cauchemar qui empoisonnait mes nuits... Cette fois, je l'avais, la fessée, la "bonne fessée" comme répète Maman, "ma" fessée, dirais-je tellement je me la savais destinée.
Là, dans un coin du salon, à côté de ce fichu téléphone qui avait amené la révélation de mes mensonges, je recevais "ma" fessée, pleurant à torrents et sans même m'apercevoir que depuis quelques minutes, les têtes de mes deux soeurs avaient fait leur apparition dans l'entrebaîllement de la porte du salon... Et ne manquaient rien du spectacle de leur aînée déculottée et piaillant sur les genoux maternels...

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