mardi 1 septembre 2009

"Puis-je emprunter votre chambre ?"

CHEZ DES AMIS...


Souvenirs, souvenirs encore...
Les âges de la photo ne correspondent pas, mais la situation réveille en moi un souvenir cuisant... Celui d'un dimanche midi, où nous étions Maman, mes soeurs et moi, invitées chez des amis et anciens voisins qui avaient déménagé à quelques kilomètres de là.
J'étais très énervée ce jour-là, Maman n'ayant pas voulu que j'aille au cinéma avec ma copine Anne, cet après-midi là, puisque nous étions de sortie.
Je n'aimais pas trop ces voisins et leurs deux enfants, garçon et fille de l'âge de mes soeurs. Maman n'arrêtait pas de me faire des remarques plus ou moins discrètes, mais je faisais ma mauvaise tête...
Une fois à table, comme je m'ennuyais, je m'amusais à me balancer sur ma chaise... Malgré les recommandations de Maman qui voulait que je reste tranquille... Alors que l'on avait servi l'entrée, une salade de tomates bien juteuses avec de la mozzarella, arriva ce qui devait arriver... Je suis tombée à la renverse, tirant avec moi une partie de la nappe et récupérant deux assiettes sur mes vêtements...
Trois verres se sont cassés dans la chute qui a dû faire un fracas d'enfer, vu la tête des convives...
Je n'étais pas encore relevée que Maman était déjà là, à me tirer par le bras non sans m'avoir retourné une paire de gifles sur le champ...
J'étais trempée sur mon chemisier et ma jupe. Notre hôte et Maman ont commencé à ramasser, alors que j'étais toute penaude et en larmes à côté du théâtre de mes exploits...
Mme Martin voyant mon état a suggéré à Maman d'utiliser sa salle de bains pour me nettoyer et me sécher. "Elle est au fond du couloir au premier. Vous pouvez prendre une serviette propre dans la commode de notre chambre, juste à côté".
Et Maman de me trainer par le bras dans les escaliers et de m'emmener dans la salle de bains des Martin...
"Espèce de tête de mule... Ah, tu n'en manqueras pas une", grondait Maman, tout en épongeant les taches et en essayant de réparer les dégâts... Et de se faire menaçante : "Ah, me faire honte ainsi... Je te promets qu'on va en reparler en rentrant à la maison... Tu peux préparer tes fesses ma fille..."
Au lieu de me taire, énervée comme jamais, et me croyant à l'abri, j'ai répondu que cela ne serait pas arrivé si j'avais pu aller au cinéma...
Maman était interloquée et aussi à bout de nerfs... Elle m'a fixée et dit : "Ah, si c'est comme ça, je vais te calmer, moi !"
Et de m'entrainer vers le couloir. Mme Martin arrivait pour demander si Maman n'avait besoin de rien. "Non, ça va, les taches partiront au lavage. Mais, si vous permettez, puis-je emprunter votre chambre un instant ? J'ai un compte à régler..." demanda ma chère mère.
"Faites comme chez vous, Anne-Marie. On vous attend pour la suite. C'est dimanche, personne n'est pressé", rétorqua son amie.
Déjà Maman avait refermé la porte de la chambre derrière elle. Nous aurions été à la maison, elle se serait assise sur le lit, mais là, elle dégagea la chaise qui faisait face à la coiffeuse de notre hôte et la retourna vers le centre de la pièce.
"Maman, Maman, non, tu ne... euh, tu ne vas pas euh, pas ici..." me mis-je à balbutier. Mais, il était trop tard...
Maman m'avait attiré vers elle après s'être assise sur la chaise et je me retrouvai basculée en travers de ses cuisses. Ma jupe vola vers le haut et ma culotte rejoignit mes genoux, dégageant ma lune tremblante...
"Ah, je vais t'apprendre à obéir, moi. Me faire honte ainsi devant tout le monde, tu vas me le payer, crois-moi", psalmodiait Maman pour se motiver.
La fessée tomba, rapide et très forte. Cela n'avait rien à voir avec les fessées reçues au calme de la maison et appliquées savamment. Là, c'était une tannée plus expéditive mais marquante également...
Apeurée par le cadre, honteuse de savoir que la maisonnée devait tout deviner, je me mordais les lèvres pour éviter de crier. Cela ne faisait qu'amplifier dans mes oreilles le bruit des claques sur ma peau nue... J'avais l'impression que tout le quartier devait entendre...
Quand, quelques minutes plus tard, à paine rhabillée, les yeux lavés de larmes et encore reniflante, j'ai dû redescendre en suivant Maman pour finir le repas, je n'étais pas fière du tout... Le regard de toute la tablée m'aurait faite rentrer dans un trou de souris...

14 commentaires:

  1. Je n'aurais jamais osé me conduire comme cela ! Vous n'avez pas du recevoir assez de fessées étant petite.
    Heureusement votre mère a parfaitement réagi : vous avez eu ce que vous méritiez.

    (superbe histoire. Bien menée, naturelle, et qui nous change des fessées scolaires)

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  2. Je l'avais déjà lue, je suis ravi que vous l'ayez retrouvée... Mais c'est une de mes préférées, vraiment !

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  3. L'illustration rend bien compte de la situation. La narration est toujours aussi parfaite, subtile, délicate.

    Bravo

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  4. Je ne l'avais pas retrouvée. J'ai dû la réécrire, mais vos compliments me font plaisir.

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  5. La lecture de ce souvenir m'a donné envie d'essayer d'imaginer ce qu'avait pu éventuellement ressentir le fils de ce couple d'amis de votre mère ce jour-là... Je l'ai fait. Sans prétention aucune.
    Continuez à nous ravir de vos récits si subtilement évocateurs...

    - Laisse-la !… Elle fait la gueule !…
    Et Aline a surenchéri…
    - Oui… Elle fait la gueule parce que maman a voulu qu’elle vienne ici au lieu d’aller au ciné avec sa copine…
    - Foutez-moi la paix !… Je vous ai rien demandé…
    Et elle est partie bouder toute seule dans son coin…

    - Bon, tu passes à table, Christine, oui ?!.. On n’attend plus que toi…
    - Ouais, ouais, voilà, j’arrive…
    En traînant des pieds. Et en bousculant Aline au passage…
    - Maman, elle m’a poussée !…
    - Ca suffit, les filles !… Vous allez pas commencer… Assieds-toi, Christine, et tiens-toi tranquille…

    Notre mère à nous a cherché à faire diversion…
    - C’est incroyable ce que ça change à cet âge-là… C’est fou comme en quelques semaines…
    - Si seulement ça pouvait changer en bien !…
    - Elles vous donnent toujours autant de tracas ?
    - Christine surtout… Elle n’écoute rien… Elle n’en fait qu’à sa tête… Et ses résultats scolaires sont calamiteux…
    J’ai cru bon de préciser…
    - Eh ben moi, je suis le premier de la classe !…
    - C’est pas bien difficile !… Quand on est dans une école d’ânes !…
    - Christine !…

    Elle se balançait sur sa chaise… Elle arrêtait pas de se balancer sur sa chaise avec l’air de s’emmerder à cent sous de l’heure…
    - Arrête, Christine !… Ca va finir mal…
    Ca a fini mal. Elle a perdu l’équilibre, s’est raccrochée à la nappe qui a suivi… Et tout a dégringolé dans un grand boucan: Christine… les assiettes… les couverts… les verres… Elle a tout juste eu le temps de se relever… Pif… Paf… Deux baffes… Le corsage était trempé, plein de sauce vinaigrette de tomates qui dégoulinait…
    - Il est bien temps de chialer !…
    Et sa mère l’a emmenée là-haut, dans la salle de bains, pour la nettoyer…

    Aline a murmuré…
    - Elle va s’en prendre une… Je suis sûre qu’elle va s’en prendre une… Et une bonne !… Dommage qu’on soit en bas…
    On a écouté sans parler, on a tendu l’oreille, mais on n’a rien entendu. Papa est sorti dans le jardin faire je sais pas quoi et maman est montée voir si elles avaient besoin de rien. Et nous, sans faire de bruit, on s’est précipités tous les quatre en bas de l’escalier… C’est maman qui parlait…
    - Faites comme chez vous, Anne-Marie… On vous attend pour la suite. C’est dimanche. Personne n’est pressé…
    La porte de la chambre des parents s’est refermée. Une chaise a râclé par terre. Maman n’est pas redescendue. Aline a triomphé tout bas…
    - J’vous l’avais dit !… Elle va s’en ramasser une…
    J’ai voulu savoir…
    - Elle va pas lui baisser sa culotte quand même ?!…
    Elle m’a toisé de toute sa hauteur…
    - Elle lui baisse presque toujours sa culotte…
    - Vous l’avez déjà vu ?…
    - Evidemment qu’on l’a vu !… Qu’est-ce tu crois ?… Même que ça devient tout rouge…
    Ma sœur a écarquillé les yeux…
    - Wouah !… Comment j’aimerais pas ça, moi, qu’on me voit !…
    - Elle non plus… Elle a horreur… C’est pour ça que…
    Elle n’a pas terminé. Là-haut ça a tapé. Fort. Vite. En claquements secs de peau nue…
    - Et là ?… Elle lui a pas baissé peut-être ?
    Ca a duré. Pas très longtemps. Assez longtemps quand même. Elle n’a pas crié. Elle n’a rien dit. Ca s’est arrêté d’un coup. On s’est dépêchés de retourner se rasseoir…
    Maman est redescendue la première. Et puis leur mère. Et puis elle. Elle pleurait. Elle reniflait. Elle n’a regardé personne… Mais tout le monde l’a regardée…
    Tout le restant du repas elle a été sage…

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  6. Jolie contribution. Un point de "vue" intéressant. Continuez sur cette voie. Merci d'avance !

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  7. Bjr Christine. Là encore, maman n'aurait pas demander à emprunter une chambre. La fessée serait tombée immédiatement, devant tout le monde. Et rappel : ma mère déculottait moins que la vôtre, mais le déculottage n'avait rien à voir avec le fait que la fessée soit donnée en public ou en privé. J'étais donc parfois déculotté devant d'autres personnes (slip baissé ou non, selon l'humeur).
    Louis3901
    gallie050753@yahoo.fr

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  8. Je reviens sur cette histoire, décidément ma chouchoute, je n'avais pas vu la contribution de l'ami François-Fabien, excellente version d'un témoin et amusante façon de "répondre" au récit, je crois. C'est vrai que le scolaire me motive moins que cette histoire très réelle... à laquelle j'ai "assisté" une ou deux fois, enfin des choses dans le même esprit.

    Christine je vais faire un petit post sur vos histoires, je pense.

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  9. Chère Christine,

    Comme prévu je reviens sur les récits antérieurs de votre blog qui réveille en moi, certains souvenirs concernant mes sœurs, mes cousins ou cousines et moi même, bien entendu.

    La lecture de ce récit « chez des amis » m'a fait revivre une situation quasi identique vécue par ma cousine Brigitte qui avait 17 ans passé au moment des faits, nous avions été invité toute la famille (parents et enfants) le dimanche pour la communion de la fille du maire (ami des nos parents), sauf que Brigitte avait normalement prévu de passer la journée avec son copain, ce qui le matin engendra une discussion houleuse entre ma cousine et ma Tante qui pour clore la conversation précisât à celle-ci, qu'étant mineure « 21 ans à l'époque », elle devait obéir à ses parents sans discuter.

    Ceci n'était évidemment pas du goût de Brigitte qui allât néanmoins se changer en grognant et comme elle manifestait toujours son mécontentement tout au long du chemin que nous menaient à l'église, ma Tante lui dit « Brigitte, tu cesse tes jérémiades de suite ou je m'occupe de toi, à ma manière, si tu vois ce que je dire », cela ramena aussitôt ma cousine à de meilleurs dispositions sur l'instant, mais au fond, elle fulminait de rage et cela allait lui coûter très cher (à ses fesses et à sa pudeur de jeune fille « quasiment femme », ramener au rang d'une gamine corriger comme elle le mérite pour ses bêtises.

    Après la cérémonie, tout le monde se dirigea vers la salle des fêtes où les festivités devaient se dérouler pour les communiants et leurs familles dans la joie et la bonne humeur, comme on dit, sauf que pour ma cousine cette fête allait tourner au cauchemar, finissant celle-ci dans la honte avec une lune écarlate et brûlante à souhait.

    Brigitte, s'ennuyait profondément au cours du repas et le manifestait ostensiblement, irritant Tata qui la rappela plusieurs fois à l'ordre et de façon très claire, sans équivoque, pour les convives autour de la table comprenant parfaitement les paroles de ma Tante, sauf ma cousine qui continua sa comédie de petite fille exécrable et totalement insupportable.

    Amicalement, Domnique

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  10. Chère Christine,

    Suite 2,

    Au moment du dessert, ma Tante très courroucé par l'attitude de Brigitte (désagréable, au possible), demanda une dernière fois, à celle-ci de bien vouloir se montrer un peu plus gracieuse envers les autres afin ne pas gâcher cette cérémonie et là ma cousine eu une réaction aussi idiote que malencontreuse, en répondant à sa mère de lui « foutre la paix », déclenchant aussitôt un aller-retour de ma Tante qui s'était levée d'un bond de sa chaise, Brigitte pleura, mais compris surtout qu'elle venait de commettre une énorme boulette, en voyant sa mère faire le tour de la table et venir vers elle.

    Prise de panique, ma cousine se leva aussi de sa chaise, mais il était trop tard, ma Tante le regard noir de colère attrapa Brigitte par les cheveux qui morte de peur et craignant la suite, pleurnichant comme une gamine, supplia sa mère « Nooooon!!!, noooon!!! Mamaaan!! pardooon!!!! pardoooon!!, pas çaaaa, snif, snif , pas çaaaa!!!», qui lui répondit « Oh que si ma petite fille, tu n'y couperas pas, je t'ai assez prévenue et je vais t'apprendre à parler correctement à ta mère, crois moi, tu vas t'en souvenir!!!», tous les yeux étaient braqués vers elles et le silence régnait autour de la table.

    Ma Tante, tira alors en arrière la chaise de sa fille prenant sa place et l'attira au travers de ses genoux, ma cousine se m'y à hurler « Noooon!!! Nooon!!!Pas ici!!! pas ici!!! Maman je t'en supplie!!!», pour toute réponse Tata très déterminée retroussa la robe et déculotta, Brigitte, qui anéantie par la honte se m'y à brailler, fondant en larmes, avant même les premières claques.

    Amicalement, Dominique.

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  11. Chère Christine,

    Suite 3 et fin,

    Motivée et en colère comme jamais après sa fille, ma Tante lui servit alors une raclée publique exemplaire, déployant une énergie peu commune sans aucun temps mort impressionnant toute l'assistance, les fesses nues de ma cousine étaient sous un déluge de claques qui la faisait hurler de douleur et déverser des torrents de larmes, sans aucune retenue et malgré cela, Tata continuait sa besogne correctrice avec une volonté de marquer l'esprit de sa fille sur la notion de respect vis à vis des parents, quelque soit son âge.

    Ma Tante (incité par un regard de mon oncle) m'y fin à cette correction de ma cousine qui restât un petit moment sur les genoux de sa mère (qui remonta sa culotte), afin de reprendre ses esprits, une fois remise sur pieds celle-ci affichait un visage déconfit empli de larmes, les joues quasiment aussi rouges que ses fesses, honteuse d'avoir été corrigée comme une gamine et en public, à plus de 17 ans, allât se réfugier au fond du parc, pleurer sur son sort.

    Brigitte, après un certain temps revint parmi nous et s'excusa auprès de sa mère, comprenant qu'elle avait largement dépassé les bornes, méritant cette volée (douloureuse et déplaisante) pour l'insolence dont-elle avait fait preuve devant tout le monde et Tata la pris alors dans ses bras, pour la consoler.

    Pour l'anecdote, comme vous le savez, j'explore votre blog depuis quelques mois et durant mes dernières vacances, au cours d'un repas chez mon frère (qui a repris la ferme), mes cousines et mes sœurs étant présentes, je me suis hasardé à évoqué quelques souvenirs dont celui-ci durant la conversation familiale et là j'ai vu le visage de Brigitte (58 ans aujourd'hui), rosissant, signifiant qu'elle se souvenait parfaitement de cette journée mémorable, pour ses fesses.

    Amicalement, Dominique.

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  12. Intéressant récit, bien mené. Je reste quand même perplexe quant à l'âge (17 ans) de la punie, qui aurait été fessée publiquement en pleine salle à manger, chez autrui qui plus est... Je me permets de douter, voire de ne pas approuver. Je tiens à le dire, sans vouloir vexer le narrateur.

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  13. Chère Christine,

    Vous ne vexer nullement le narrateur, mais vous froissez sa probité, celui-ci ayant simplement voulu vous délivrer une tranche de vie (un peu romancée, certes) dont il a été témoin, que vous en doutiez je le conçois, mais sachez que nos parents n'ont jamais eu de retenue, quant à l'âge de leur progéniture pour les punir, l'une de mes sœurs (Sylvie) pourrait d'ailleurs en témoigner (ayant reçu une fessée par son père, la veille de son mariage, alors qu'elle était âgée de 22 ans).

    Néanmoins, je vous remercie d'avoir validé mon récit, vos suspicions étant légitimes.

    Amicalement, Dominique, à bientôt peut-être !

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  14. Chère Christine,

    Après réflexion, constatant avec plaisir que vous avez validé mon dernier post, malgré son coté légèrement péremptoire et pour lequel je tiens à vous présenter mes excuses, mais l'ancien (Lieutenant de vaisseau) que j'étais à parfois du mal à retenir ses réactions.

    Ceci dit, le milieu rural donc je suis issu fonctionnait selon des règles simples concernant l'éducation des enfants vivant sous le toit familial, quelque soit l'âge ou le sexe, les préceptes parentaux étant amour, affection, respect et sanction si nécessaire, se traduisant par l'application d'une bonne vielle méthode (claques sur les joues ou sur les fesses), qu'eux mêmes avaient connus.

    Fidèle à votre blog, je commenterais vos récits et vous adresserais certains de mes souvenirs si vous le souhaitez, tout comme Louis.

    Amicalement, Dominique.

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