dimanche 20 septembre 2009

"Christine, je t'avais prévenue..."

LES ARGUMENTS MATERNELS...

"Maman, Maman, non, je t'en prie, pas la fessée, pas la fessée". J'avais beau en recevoir plus souvent qu'à mon tour, je ne pouvais me faire à cette idée, je ne pouvais me faire une raison... Quel qu'en fut le motif, que je m'y attende ou non, je ne pouvais m'empêcher, une fois sur les genoux de Maman de protester, de supplier, de l'implorer, de lui demander d'arrêter.
Même déculottée, le derrière exposé à la (juste) colère maternelle, alors que les claques rougissaient mon bas du dos, je tentais d'inverser le destin, je promettais d'être sage, de ne plus recommencer, j'étais prête à tout promettre pour que Maman arrête...
Peut-être aurais-je dû prendre mon mal en patience ? Peut-être aurait-il mieux valu que je me taise, que j'accepte la punition, que je serre les dents en retenant mes larmes et mes cris, bref que je prenne ma fessée sans broncher... Mais, jamais je ne m'y suis faite, et jusqu'au bout je gardais l'espoir d'amadouer Maman, de la convaincre, jusqu'au bout, je croyais possible un miracle...
Evidemment, de miracle, il n'y avait pas, et même si un événement extérieur (une arrivée à l'improviste, un coup de téléphone, ou autre) pouvait interrompre la fessée, ce n'était que partie remise, que rémission, et pas l'absolution...
Mes protestations n'entamaient pas la détermination maternelle. Elle avait une fessée à donner, elle la donnerait jusqu'au bout. Peut-être même que mes supplications, mes promesses à foison, ne faisaient-elles que renforcer la volonté de Maman de me donner mon dû ?
Et plus je l'implorais, plus je psalmodiais mes plaintifs "Non, Maman, non, pas la fessée, pas la fessée" et plus elle continuait en me répondant à son tour : "Mais si, Christine, mais si..."
Par moments, elle arrêtait son bras en pleine fessée, pour me répondre de façon plus posée. L'index levé comme lorsque l'on dispute, elle reprenait en quelques mots son propre argumentaire : "Arrête tes jérémiades, Christine. Je t'avais prévenue... Si tu recommençais à me mentir (ou si tu me ramenais encore un zéro, ou si tu récoltais à nouveau deux heures de colle, ou si tu me répondais mal, ou je ne sais quels autres motifs, selon les circonstances), tu pouvais préparer tes fesses... Ne fais pas l'innocente, tu le savais pertinemment, et malgré cela tu as recommencé... Alors, ne te plains pas, cette fessée je te l'ai promise et, moi au moins, je tiens toujours mes promesses... Ah, tu n'es pas prête de l'oublier cette déculottée... Je vais t'apprendre moi à mentir à ta mère (ou autres motifs) et, sache que si tu recommences, ce sera pareil... Une fessée, Christine, une bonne fessée puisqu'il n'y a que cela que tu comprends... Tiens, tiens, tiens et tiens !!!"

Et le bras maternel que ce petit intermède avait reposé reprenait son cuisant va et vient, et sa main claquait de plus belle ma lune toute exposée, alors que je pleurais de plus belle, sous l'avalanche de claques sonores et sous le coup de l'émotion du raisonnement maternel imparable et de ses menaces annonçant un avenir qui risquait d'être à nouveau orageux pour mon bas du dos...

5 commentaires:

  1. Merci une nouvelle fois pour ce texte.
    Voilà une maman qui sait tenir ses promesses et qui va juqu'au bout des choses. Fessée promise, pas d'échappatoire possible, la fessée est donnée quoi qu'il arrive.On ressent bien dans votre récit toute sa détermination et on devine aussi la pauvre Christine qui fait tout pour attendrir maman ,mais elle sait que ca ne sert à rien .. et qu'elle a certainement largement mérité cette fessée.
    Et juste avant ? Ca se passait comment ? vous deviez aller dans votre chambre ? vous "préparer" vous même ?
    amicalement
    herge

    RépondreSupprimer
  2. Merci pour vos recits qui me rappellent mon enfance,votre mere avait elle un martinet ou etait ce toujours des fessees manuelles?Vous a t'elle menace d'acheter un martinet?

    RépondreSupprimer
  3. Magnifique, cette description de l'attente de la fessée, on frémit avec vous devant l'inéluctable, on veut vous lire encore et encore, Christine

    RépondreSupprimer
  4. Merci de ces compliments. Je préférerais pourtant qu'ils ne soient pas "anonymes"... Merci de mettre au moins un pseudo, que je sache si c'est le même anonyme ou pas...
    Pour la question sur la "préparation", lorsque j'étais envoyée dans ma chambre, je n'avais qu'à attendre, mais c'était déjà éprouvant car mon imagination travaillait, sachant exactement ce qui m'attendait. Si je ne le faisais pas physiquement, c'est dans ma tête que je "préparais" mes fesses...

    RépondreSupprimer
  5. Bonjour,
    ma soeur s'occupait de moi et j'avais volé des gateaux chez le boulanger : quand elle l'appris;convoqué par le boulanger, elle lui dit qu'elle allait me donner une fessée. J'avais douze ans et je n'en avais jamais reçu. Il sourit et ils finirent par tomber d'accord sur le fait que j'allais la recevoir en sa présence. C'est ainsi qu'elle me saisit de force et qu'avant que j'ai eu le temps de protester, elle m'avait allongé sur ses genoux. Je pensais m'en tirer avec une petite tape, mais soudain elle me descendait la culotte et je me retrouvait nue jusqu'au cheville et alors, elle me fessa sans s'arrêter. Quelle honte ! Merci pour votre blog, ainsi je comprends ne pas avoir été seule à subir cette honte catherine lamotte

    RépondreSupprimer