dimanche 9 mai 2010

Moments cruciaux : L'angoisse et la peur d'être surprise...

Oser aller regarder dans son tiroir,
mais avec le coeur qui bat la chamade...



Après quelques récits à épisodes, il faut aussi revenir par petites touches sur des instants particuliers, des moments cruciaux, des réflexions ou des anecdotes ponctuelles. Comme ce que me rappelle cette image assez expressive. Même si, bien sûr, Maman ne m'aurait jamais laissé porter une micro-robe de ce genre.
Le regard de la demoiselle ressemble à celui que je pouvais avoir quand j'essayais de contourner un interdit, de ruser pour découvrir quelque chose.
Cela pouvait être le cas en me glissant dans la chambre maternelle pour satisfaire ma curiosité... Maman avait en effet l'habitude de classer divers papiers et courriers dans un petit meuble à dossiers ou sur le petit bureau à deux tiroirs qui se trouvaient dans sa chambre.
Bien sûr, les courriers qui arrivaient à la maison et nous concernaient étaient le plus souvent mis en évidence sur le guéridon de l'entrée ou dans la cuisine, sur la table ou sur le réfrigérateur. Je reconnaissais une enveloppe du collège à dix mètres et Maman ne tardait pas à en parler...
Mais, parfois, comme cette fois dont je me souviens précisément, Maman ne montrait pas tout, et aussi faisait la plupart du temps son propre courrier au calme de sa chambre.
Ce jour-là, elle m'avait dit qu'elle avait l'intention d'écrire à ma prof principale pour répondre à un de ces mots qui m'avait valu quelques ennuis deux jours auparavant.
J'avais tenté de savoir ce que Maman voulait lui dire, mais elle ne m'avait pas répondu évidemment.
La curiosité me taraudait l'esprit. Je voulais savoir et je cherchais le moment opportun pour braver l'interdit. La chambre de Maman n'était pas un terrain de jeux et s'il n'était pas défendu d'y aller, il fallait un motif valable...
Mes soeurs étant à leur cours de danse, j'espérais que Maman sortirait pour aller les chercher, ou je ne sais pour quelle raison, mais j'étais à l'affût...
Le moment propice est arrivé. Elle est sortie avec une bassine vide pour ramasser le linge étendu sur le fil dans le jardin, et j'ai traversé le couloir à pas de loup, pénétrant dans la chambre de Maman, avec le coeur qui battait la chamade...
Je savais que je n'avais que quelques toutes petites minutes, et mes yeux furetaient à toute vitesse, cherchant ce qui ressemblait à une lettre, ouvrant le sous-main, regardant dans le classeur à côté du pot à crayons...
Je ne trouvais rien...
Peut-être était-ce dans un des petits tiroirs du bureau ? Mais, je savais qu'ils étaient fermés à clé, même si la clé était en place sur chacun d'eux...
J'hésitais... Pouvais-je prendre le risque ? Aurais-je le temps de les refermer, de tourner la clé et de m'éclipser sans être vue si le moindre bruit témoignait du retour de Maman au rez-de-chaussée ?
J'étais écartelée entre deux attitudes, la prudence et la tentation d'aller au bout...
Je prenais conscience du risque, mais je pensais qu'il n'y aurait peut-être pas d'autres moments, que cela était bête de reculer au milieu du gué...
J'avais la respiration qui s'accélérait alors que j'avais les oreilles aux aguets, que le moindre craquement m'aurait faite sursauter...
Ma peur croissait à chaque seconde et me tétanisait presque dans cette attitude d'hésitation : l'ouvrir ou pas l'ouvrir. Filer ou tenter le diable...
A quinze pas derrière moi, de l'autre côté du couloir, il y avait le refuge de ma chambre, le lieu de retraite où je pouvais courir et faire semblant de rien, et Maman n'aurait jamais su ce que j'avais tenté de faire...
Mais à 15 centimètres devant moi, il y avait ce tiroir qui devait contenir ce courrier que j'aurais tant voulu lire avant que Maman ne l'envoie... C'était trop tentant, j'avais trop envie de savoir... Le seul problème, et il était de taille, c'est la conscience que j'avais que je faisais quelque chose d'interdit, que si j'étais surprise, j'allais être mal, très mal...
Je voulais croire en ma bonne étoile, mais au vu du contexte, à un moment où Maman n'était guère satisfaite de ma conduite et de mes résultats, ma peur je la ressentais presque physiquement... Par des frissons d'angoisse dans le corps, et au bas du dos... J'avais conscience de ce que je risquais. C'était réussir ou sinon...
Sinon... sinon, je pouvais préparer mes fesses...

3 commentaires:

  1. Ce qui s'appelle "jouer avec le feu"

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  2. Sinon... sinon, je pouvais préparer mes fesses...

    que de sourires me viennent en tête... fille ou graçon ont a tous conuu ces moments délicats... et la suite...

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  3. a l'epoque jaurais tenter le coup, peu m'importais de me retrouver cul nu sur les genoux de maman,tant que je reussissais.

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