vendredi 30 octobre 2009

Moments cruciaux : L'annonce faite devant Anne

Maman tenait le courrier du collège dans sa main...


Je recevais peu de copines à la maison. Surtout dans mes périodes "difficiles"... Je préférais aller jouer chez elles, mais bien sûr cela se faisait quand même dans les deux sens.
Un soir, Anne, une camarade de classe, qui habitait à quelques rues de chez nous, était venue pour un exposé que nous devions préparer à deux. Nous étions dans ma chambre en train de travailler quand Maman est rentrée après avoir relevé la boite aux lettres...
Il y avait un courrier de la prof d'anglais qui se plaignait de ma conduite en classe. J'avais chahuté une fois de plus au lieu d'écouter et le contrôle surprise fait en fin de cours avait bien prouvé que je n'avais rien retenu. D'où un zéro pointé avec un courrier de cette terrible Mlle Paule qui m'avait déjà valu beaucoup d'ennuis...
Maman est entrée dans la chambre en tenant la lettre du collège : "Christine, peux-tu m'expliquer ce qui s'est encore passé avec Mlle Paule ?"
J'ai balbutié : "Euh, Maman, euh, oui je t'expliquerai, mais pas maintenant. On est en train de finir notre exposé. On en reparlera tout à l'heure..."
De fait, nous avions fini et Anne qui avait compris que cela sentait le roussi dit : "On a juste à relire et c'est terminé."
Maman acquiesça : "Bon, je vous donne cinq minutes, et après, Anne, tu rentres chez toi, j'ai à parler avec Christine".
J'essayai de gagner du temps : "Euh, Maman, je voulais montrer à Anne mes nouveaux livres aussi".
Elle haussa le ton : "Christine, ta copine reviendra un autre jour. Ce soir, ce n'est pas le moment. On a un compte à régler toutes les deux..."
J'avais le visage blême, cette menace maternelle devant Anne me paralysait. J'aurais tant voulu que ma copine ne comprenne pas...
J'insistai : "Maman, s'il te plait, encore un petit quart d'heure, et Anne repart après".
Je n'aurais pas dû car la réponse de Maman ôta toute équivoque : "Non, non Christine, je connais trop tes manoeuvres. Je comprends que tu n'aies pas envie que l'on se retrouve toutes les deux pour discuter de ta conduite en classe. Mais cela ne sert à rien d'essayer de gagner du temps. Je vous laisse cinq minutes pour que vous relisiez votre exposé, puis Anne va gentiment rentrer chez elle et nous allons avoir notre petite discussion ma chérie... Et je te prie de croire que tu vas avoir ce que tu mérites, ma fille..."
Maman est ressortie et nous avons vaguement relu notre brouillon, mais je n'avais plus la tête à travailler. Anne non plus qui était curieuse de savoir ce qui m'attendait... "Elle va te disputer, dis ?" me demanda-t-elle, mais je ne voulais pas répondre.
Cinq minutes plus tard, Maman est revenue : "Allez, Anne, rentre chez toi". Ma copine a rangé ses affaires et m'a dit au revoir. Avant de sortir de ma chambre pour raccompagner Anne jusqu'à la remise du jardin où elle avait garé son vélo, Maman vit les livres et cahiers éparpillés sur le lit et me lança : "Puisque tes devoirs sont finis, range-moi tes affaires. Je veux que tout soit en ordre quand je reviens. Ce n'est pas le moment de me fâcher davantage, Christine. Tu sais très bien ce qui t'attend, alors n'en rajoute pas. Allez, je reconduis Anne à son vélo et je remonte m'occuper de tes fesses..."
Si Anne n'avait pas encore compris, cette fois, elle n'avait plus le moindre doute et je suis passée de pâlotte à pivoine... Avant que, quelques minutes plus tard, je ne rougisse également du bas du dos !!!

4 commentaires:

  1. Délicieux. Incorrigible Christine ! Vous n'auriez pas du insister, Anne n'aurait quand même pas pensé que vous avez, à votre âge... non, quand même pas, ce n'est pas possible !

    Méfiez-vous ! Car la prochaine fois cela pourrait être la fessée devant votre copine. La honte suprême.

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  2. Bjr Christine. Avec ma mère, le copain ou la copine n'aurait pas été renvoyé chez lui. J'aurais reçu la fessée immédiatement, donc devant lui ou elle. Je n'avais donc pas le temps d'angoisser.
    louis3901
    gallie050753@yahoo.fr

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