lundi 2 novembre 2009

Moments cruciaux : Se préparer pour la nuit et attendre...

L'attente en pyjama est très angoissante



Maman choisissait souvent de "régler ses comptes" au moment du coucher. Entre le retour de l'école ou du collège, le goûter à prendre, les devoirs à faire, le dîner à préparer et à prendre, la douche ou la toilette des enfants, la préparation des affaires pour le lendemain, etc, les soirées étaient assez minutées. Alors, s'il y avait de la fessée dans l'air, elle avait tendance à jouer la montre et à retarder jusqu'au moment plus calme du coucher. Comme la future punie n'était pas du genre à réclamer son dû, préférant toujours s'accrocher à l'espoir que la sentence change, la fautive se tenait à carreau et finalement c'était un bon calcul...
Mais, lorsqu'à la fin du dîner, Maman nous envoyait dans nos chambres, il y avait des petites phrases que nous redoutions... Comme : "Allez, Christine, monte faire ta toilette et te mettre en pyjama, vérifie aussi que tes affaires sont prêtes pour demain. Je viendrai après avoir couché tes soeurs. Tu sais qu'on a un compte à régler..."
Ou plus expéditif : "Allez, Christine, file dans ta chambre et mets-toi en pyjama... Et ne fais pas cette tête là, tu sais ce qui t'attend... Alors, prépare tes fesses, ma fille..."
Il était trop tard pour plaider ma cause. Protester alors que Maman était en train de ranger la cuisine n'aurait fait que l'énerver davantage...
Je montais avec le moral dans les socquettes, marchant comme une condamnée qui va vers l'échafaud. Un brin de toilette et je me mettais en pyjama, me déshabillant puis me rhabillant pour la nuit avec des gestes rapides comme si je voulais cacher chaque centimètre de mon corps à tous les regards, même si j'étais seule dans ma chambre.
Mes affaires prêtes, je n'avais pas le coeur à lire et je n'avais en tête que les menaces maternelles... Je m'allongeais sur le lit, la mine défaite, l'air triste, la peur au ventre. Le coton frais de mon pyjama à peine enfilé me faisait frissonner, et je me sentais vulnérable à peine protégée par un vêtement de nuit que Maman à coup sûr dégagerait pour accomplir sa besogne correctrice...
Je guettais les bruits, sachant que Maman prendrait le temps que tout soit en ordre, puis irait éteindre à mes soeurs dans la chambre d'à côté, avant de venir me rejoindre.... J'étais là, méditant sur ma conduite, sur ce qui me valait d'être ainsi à quelques minutes d'une nouvelle punition...
Je savais que rien n'y ferait plus, que Maman tiendrait sa promesse, j'étais là prête à recevoir ma fessée...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire