vendredi 27 novembre 2009

Moments cruciaux : se sentir espionnée...

Mes soeurs tendaient l'oreille



La fessée publique, celle donnée devant mes soeurs, était l'exception. Suffisamment rare pour être marquante, pour servir d'exemple, pour bien impressionner la punie comme les témoins. Les plus courantes nous étaient données à l'abri des regards, dans la chambre de la fautive ou dans celle de Maman.
Mais, nul n'ignorait ce qui allait se passer ou venait de l'être. Maman annonçait ses intentions avant de les mettre en pratique, et ne manquait pas de faire savoir qu'une de nous avait été punie, pourquoi et même comment.
Je cherchais donc à éviter, non seulement bien sûr la fessée publique mais aussi de la recevoir quand mes soeurettes étaient à la maison. Hélas, la plupart du temps, elles étaient bel et bien là et guettaient l'événement...
Quand Maman refermait derrière elle la porte de ma chambre pour s'occuper de mon cas, les jeux ou les activités dans la pièce d'à côté, la chambre des petites, baissaient d'intensité, voire cessaient...
Elles étaient aux aguets... Parfois même, enhardies, elles venaient à pas de loup coller leur oreille derrière la porte pour capter le moindre détail de la scène...
Je les imagine ainsi et je le ressentais presque...
Elles n'allaient pas forcément jusqu'à regarder par le trou de la serrure, mais l'explication entre Maman et moi était tout sauf silencieuse... De quoi renseigner les petites curieuses avant même que plus tard, Maman ne rappelle que Christine avait fait telle bêtise et avait encore reçu "une bonne fessée"...
J'avoue avoir moi-même quelquefois cédé à la tentation de faire pareil quand une des petites était concernée. Je savais donc combien les bruits caractéristiques de la claquée maternelle traversaient les murs et, qui plus est, une simple porte...
Mes protestations, le sermon maternel, mes gestes de protection vite écartés par Maman, mes gémissements et mes supplications quand Maman baissait ma culotte, le bruit des claques sur une peau nue, tout pouvait être deviné sans l'image...
Et le fait de le savoir me donnait l'impression que mes soeurs étaient aux premières loges et voyaient mes fesses rougir... J'en avais comme une indicible honte...

1 commentaire:

  1. Troublant récit, on s'imagine bien dans votre situation... embarassante.
    Et la photos est magnifique également. Comme j'aurais aimé être l'une de vos soeurs à ces moments là.

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