mercredi 23 mai 2012

Chronique d'un redoublement : 38. Une tannée exemplaire hélas méritée

SUITE 37

 Je m'étais mise en pyjama au sortir de la douche, et je n'avais guère eu le temps de réfléchir davantage à ce qui m'attendait. Peut-être était-ce un bien d'ailleurs ,

A peine retournée dans ma chambre, que Maman nous appela pour dîner. Il était 19 h 20 environ, et mes soeurs descendirent les escaliers quatre à quatre, alors que je trainais davantage les pieds...

Le dîner fut surtout animé par les petites, qui racontèrent leur après-midi, insistant sur le fait que c'était dommage que je ne sois pas venue au moment du goûter. Maman ne manqua pas de rappeler que j'étais punie, et qu'une gamine qui chahute en classe et ment pour cacher son forfait, cela ne mérite pas de participer à une fête, mais plutôt une bonne fessée...

Non sans ajouter pour qui n'aurait pas compris : "Et votre grande soeur ne perd rien pour attendre. Je vais bientôt m'occuper de son cas..."

Huit heures moins le quart approchait quand le dîner s'acheva, avec une gorge nouée pour moi qui avait du mal à avaler même mon yaourt préféré.

Aline se proposa pour aider Maman à débarrasser la table, comme si elle était pressée de voir la soirée se poursuivre...

Diane prit un livre et alla dans le salon. Le film n'était qu'à 20 h 30 et Maman avertit les petites : "Occupez vous calmement si vous voulez que je vous laisse regarder le Walt Disney".
   


Je m'étais éclipsée sans rien dire, montant dans ma chambre, pour y "attendre Maman", imaginant bien que plus que ma mère, c'est une fessée, c'est ma fessée qui viendrait à moi...
Allongée sur le lit, je chignais et ne pouvais me résoudre à faire quoi que ce soit...

Huit heures venait de sonner, et c'était toujours le grand calme en bas, quand Maman s'écria : "Christine, où es-tu ?"
Je répondis : "Bah, dans ma chambre, M'man", comme si c'était une évidence, comme si je lui disais : "Je suis prête, je t'attends"...

Mais, elle rétorqua : "Je ne t'ai pas demandé de monter, Christine. Viens ici, s'il te plait..."

Je grimaçai sur mon lit, et restai prostrée durant une à deux minutes. La voix se fit plus forte : "Christine ! Tu veux que je vienne te chercher ? Descends, et plus vite que ça !!!"  

Je compris au ton de la voix qu'il valait mieux obtempérer et je pris l'escalier descendant comme une automate vers la cuisine. Maman n'y était pas, et elle insista : "Je suis au salon, Christine. Dépêche toi..."

J'entrai dans la pièce et ce que je craignais le plus prenait forme. Sur le canapé, mes deux soeurs, un livre sur les genoux, avait relevé la tête, et regardais leur aînée avancer vers Maman qui venait de prendre une chaise pour la placer presque au centre du salon...



Le décor était planté. Sans même qu'elle ait dit un mot, chacun avait compris l'intention maternelle...
Christine l'indisciplinée, Christine la cachotière, Christine collée à nouveau, allait recevoir le prix de son inconduite devant la petite famille réunie !

"Maman, non, je t'en prie, non, pas ici, viens dans ma chambre, s'il te plait", suppliai-je en reculant vers la porte du couloir.

Ma protestation n'avait même pas emprunté mon sempiternelle supplication "Pas la fessée, pas la fessée". Je savais tellement ce qui m'attendait que je n'en étais arrivée à ne contester que le lieu... La fessée, c'était comme un acquis dans ma tête, et je me surprenais à n'en vouloir négocier que les conditions pratiques. Mais, rien n'était négociable, apparemment...

L'envie de faire demi-tour, de m'enfuir dans ma chambre, de bousculer le cours du destin, me titillait, mais la voix de Maman m'en dissuada :

"Christine, si tu sors de la pièce, ça ira encore plus mal, ma fille, crois-moi... Arrête de faire ton cinéma. Viens ici tout de suite..."

Je comprenais que j'avais perdu la partie, et qu'il valait mieux obéir. 


 
Son ordre, sa menace, agissaient sur moi comme un aimant. Il fallait juste faire ces quelques pas, aller vers ma fessée...
Mon coeur se mit à battre encore plus vite, et je tentai de fixer mon regard juste sur les genoux maternels, de ne pas croiser celui de Maman, de ne surtout pas faire attention à celui de mes soeurs, de faire comme si j'avais des oeillères pour ne pas m'imprimer dans la tête cette marche cauchemardesque...
Je me suis donc approchée lentement de Maman qui s'était assise sur la chaise.
Arrivée à sa droite, par réflexe, j'ai levé les mains pour qu'elle ne m'attrape pas par le bras, mais elle m'agrippa par la taille et me fit basculer en travers de ses cuisses... Drôle de sensation de plongeon, de déséquilibre, de changement de sens, de changement de statut presque...



Je me retrouvai en position alors qu'elle veilla à bien m'équilibrer, tapotant doucement mon fond de pantalon, me provoquant un frisson, tant je savais que cette sorte de caresse était comme une manière de dire : "Allez, passons aux choses sérieuses, ma fille... Tu vas voir comme je tiens mes promesses, moi..."




 Elle se mit immédiatement à descendre mon bas de pyjama, alors que j'essayais de protester. Sans espoir, bien sûr. Comme par convention...
Je sentais le pantalon de coton descendre et une sensation d'avoir les jambes entravées et déjà une partie de mon anatomie à l'air.





Je bougeai et me cabrai comme pour me dégager, sans y mettre toutefois ma force, comme une sorte de protestation symbolique, respectueuse de l'autorité...
Cela me valut deux ou trois tapes sur le fond de la culotte. Pas fortes non plus, sorte de façon de dire : "Arrête de bouger, Christine. Tu n'es plus en position de stopper le cours du destin".

Ces "claquettes", pour ainsi dire, étaient amorties par ma dernière protection, et ne "sonnaient" pas comme une paume sur un épiderme nu, mais elles annonçaient la suite, réveillant mes terminaisons nerveuses, sans faire mal, mais me permettant aussi de ressentir combien juste une culotte changeait tout, tant du point de vue sonore, que de la sensation, et de la honte bien sûr...




Je ne voulais surtout pas surjouer cette entrée en matière, sachant que si j'avais crié, je n'aurais pas été crue... Je serrai les dents, consciente que protester n'améliorait pas mon cas, espérant encore au fond du fond de moi qu'une subite grâce maternelle m'éviterait la déculottée...

On peut croire aux miracles et je ne disais plus rien, voyant en tournant la tête combien Aline et Diane étaient aux premières loges, comme au spectacle...

Je m'en voulais presque de tourner ainsi la tête et d'enregistrer par là leur position, leur expression à ce moment ô combien crucial, des images qui peupleraient sûrement de futurs cauchemars...

Maman avait arrêté aussi son bras, et elle posa sa main sur l'élastique supérieur de ma culotte... Elle resta un minuscule instant posée ainsi, le temps de prendre une respiration, deux ou trois secondes, mais elles mirent mes sens en alerte, m'annonçant ma défaite, me laissant le temps d'appréhender pleinement ma déculottée...

Je ne pus retenir un cri, un long "Noooooon", mais le dernier rempart glissait déjà vers le bas, devant deux paires d'yeux de gamines aux anges...




A mon "Nooon", Maman avait répondu : "Oh que si, Christine... Une bonne fessée déculottée, puisqu'il n'y a que cela que tu comprennes..."

Elle avait une voix étonnamment posée,  calme, et s'employa à dégager parfaitement ma lune, à présenter au mieux sa cible... Autant parfois, j'avais souvenir d'une culotte baissée sans ménagement pour une averse tombant au plus vite, autant j'avais l'impression, certainement grossie dans mes souvenirs, mais prégnante encore, que Maman se mettait en condition à l'image d'un joueuse de tennis au service. Comme si elle vérifiait la bonne position, soupesait la balle, se motivait, attendait que le public n'ait d'yeux que pour elle et retienne sa respiration...

On aurait presque pu commenter : "Sur le court central, c'est le tournant du match. Christine mène trois bêtises à zéro, et c'est Madame Spaak qui est au service, très concentrée et avec l'intention de bien rappeler la hiérarchie mondiale en s'imposant largement au final !"



  
Ma culotte descendue à mi-cuisses, la veste de pyjama qui remontait dans le dos, je devais offrir une vision totale d'un fessier tremblant dans l'attente de l'inéluctable.
J'avais senti la main maternelle presque caresser ma peau en glissant l'étoffe vers le bas, Mais je savais que ce contact doux allait contraster avec les claques à venir. Comme un rappel que la main qui caresse les enfants sages est aussi celle qui fesse les désobéissantes de mon espèce...


"Alors, comme ça, on tire la langue derrière le dos de sa prof d'anglais, on cherche à faire l'intéressante, à faire rire ses camarades, et bien, je vais t'en ôter l'envie, Christine..."

Et la dextre maternelle tomba dans un claquement mat, celui tellement craint, tellement connu aussi, des fessées déculottées...
Je poussai un petit cri, alors que la deuxième claque atterrissait déjà, réveillant un épiderme plutôt tranquille depuis bien des jours...
Les vagues claques distribuées avant, sur la culotte, n'étaient évidemment rien à côté de celles qui arrivèrent. Maman y mettait tout son coeur. Cette fessée, que j'avais imaginée dès que Mlle Paule m'avait prise sur le fait et collée, prenait corps enfin...

J'en avais cauchemardé, je l'attendais et l'imaginais, mais là, la réalité dépassait la fiction. Ces premières vraies claques résonnaient comme un tambour, touchant une peau encore blanche qui prenait de suite des couleurs. La chaleur se propageait à chaque impact, réchauffant une lune qui y était comme préparée, qui angoissait depuis des jours de connaitre ce retour d'une tannée hélas familière...




 "Ah, on a encore récolté deux heures de colle, malgré mes avertissements, malgré la fessée reçue l'autre fois. C'est qu'elle n'a pas suffit, Christine... Et bien, en voilà une autre, et j'espère que tu comprendras la leçon cette fois... Car, sinon, je recommencerai, Christine, sinon tu pourras encore préparer tes fesses, ma fille"

Maman accompagnait ses claques de mots en forme de sermon, qui semblaient lui redonner de la force, l'aider à accomplir son devoir, à donner la fessée, certes, mais à bien la donner, à la rendre exemplaire...





Elle faisait parfois une pause comme pour juger du degré de cuisson de mes fesses, devenues écarlates. Puis, elle reprenait, infatigable, en égrainant les motifs de cette volée.

"Et puis, on cache son cahier, on ment pour gagner du temps, comme si cela servait à quelque chose, Christine... Quand seras-tu franche enfin ? Quand oseras-tu avouer tes bêtises, te comporter enfin comme une grande ? J'en ai assez, et plus qu'assez, d'avoir une fille aussi menteuse, moi..."

Le raisonnement était imparable, il remettait mes actes en situation, justifiait à sa manière la méthode maternelle, et la fessée en était la marque, l'aboutissement.

Je tentais entre deux sanglots, entre deux "aïe, ouille, arrête", de répondre à Maman, de plaider ma cause, de promettre monts et merveilles, même si j'avais l'impression que cela desservait en fait ma cause, puisque Maman souvent arrêtait son bras pour me laisser finir ma phrase, mais repartait de plus belle ensuite, comme motivée davantage.

"Non, Maman, arrête, je te promets, je ne mentirai plus, je serai sage, j'ai compris, je te le jure, je te dirai tout. Mais, arrête, j'ai mal, arrête..."

J'étais sincère bien sûr en disant cela. J'aurais promis la lune, promis n'importe quoi pour que cela cesse.

Et la réponse de Maman ne pouvait être qu'incrédule, car fondée sur mes actes...

" Je voudrais bien te croire, Christine, mais ce ne sont que des paroles. Tu me promets à chaque fois que c'est la dernière, mais tu recommences  aussitôt. Ta première colle, ce devait être la dernière, la seule, tu me le promettais déjà en recevant une bonne fessée, mais tu oublies vite, ma fille. En voilà une deuxième, que tu me caches en plus, en me mentant, et je devrais te croire". Et la claquée avait repris de plus belle, comme pour faire entrer chacun de ses mots par autant de claques sur ma lune écarlate...




"Mais, Maman, je te promets, je te jure. Je travaille mieux cette année déjà. J'ai des bonnes notes. J'ai compris..."

L'argument aurait pu convaincre quiconque, mais pas une Maman qui connaissait si bien sa fille. Et il se retournait contre moi, justifiant la méthode maternelle rappelée fermement en incendiant mon bas du dos...

"Heureusement encore que tu as quelques bonnes notes alors que tu redoubles. Et crois-moi, cette année, je ne te laisserai pas multiplier les colles et les mauvaises notes comme l'an passé. Ce n'est pas moi qui céderai, ma fille. Tes promesses, je veux les voir dans les faits. Alors que ce que je vois, c'est que tu chahutes en cours, que tu es punie au collège, que tu me mens... Tout ce que tu gagnes, c'est de recevoir encore une bonne fessée, ma fille, une bonne déculottée. Et devant tes soeurs en plus. Pour qu'elles sachent ce qui arrivent aux menteuses de ton espèce !!! Et ne t'avise pas de recommencer.... Parce que je ne céderai pas, Christine, je ne cé-de-rai pas !!!"

 Alors que les premières claques, prenant possession d'une lune fraiche et d'un épiderme reposé, avaient réchauffé mes fesses en profondeur, les averses suivantes avaient rendu ma peau électrique, avec une douleur plus superficielle, plus insupportable comme si cela me brulait, me piquait de mille aiguilles. J'avais alors gigoté, tenté de me soustraire, en vain, à la dextre maternelle...

Puis, ce nouveau cap passé, la fessée s'abattait sur une lune épuisée, et mes cris de la deuxième phase avaient laissé place à une douleur plus sourde, à des vrais pleurs d'une Christine vaincue. Maman pouvait alors me gratifier d'une salve finale, d'un feu d'artifice d'ultimes claques juste accompagnées d'un "Tiens, tiens, tiens, et tiens, c'est tout ce que tu mérites..." avant de me relâcher enfin...

A SUIVRE

6 commentaires:

  1. Ouah la fessée déculottée devant les deux petites la grand honte Christine

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  2. Chère Christine,

    Le temps est venu, petite sotte, de présenter des fesses bien propres, douces et fraîches au toucher que Maman va s'employer à rendre brûlantes et douloureuses, après un passage au travers de ses cuisses tout à fait mérité pour la « gamine » qui ne comprend que cela.

    Alors fît de toutes les anecdotes familières ne faisant qu'accroître l'angoisse d'une jeune fille qui se prépare à une correction maternelle méritée, laissant des traces physiques et psychologiques inoubliables.

    Physiquement insupportable, la fessée fait mal, surtout qu'en elle servie méthodiquement avec application, ce qui est le cas présentement, Maman considérant que ces avertissements précédents n'ont pas étés compris et qu'il est donc de son devoir, de faire mieux, pour endiguer une éventuelle récidive, au détriment des fesses de sa fille qui n'oublieront pas ce rendez-vous.

    Psychologiquement déstabilisant, une pré-adolescente qui se retrouve étendue sur les genoux de Maman déculottée sous les yeux de ses petites sœurs, pour être fessée comme une fillette ne pouvant contenir ses émotions et ses réactions face à une douleur envahissante qui l'épuisera au final et lui laissera un sentiment de regret.

    Tant d'énergie dépensée, pour finir avec des fesses écarlates, douloureuses, pleurante comme une madeleine sur son sort, s'en voulant à soi-même et non à Maman qui fidèle à ses principes d'éducation applique la seule méthode comprise par ses filles et notamment son aînée.

    Dés lors, une fessée qui plus est déculottée, n'a rien d'anodin pour notre héroïne (pudique) qui redoute ce châtiment pourtant efficace à son égard et constitue pour elle une défaite éprouvante, la ramenant à une condition de petite fille, dont on fait glisser la culotte vers le bas pour faire rougir ses fesses en cas de bêtise.

    Voilà donc une mère en présence d'une grande fille sur le plan physique, mais dotée d'une innocence juvénile l'amenant à des actions idiotes propices aux sanctions infantiles, que Maman considère comme seul remède efficace et cela fonctionne.

    Bien entendu, Christine, n'apprécie absolument pas d'avoir à s'offrir de cette façon (surtout devant témoins) sans défense pour ses rondeurs (dénudées) qui vont être consciencieusement claquées par la dextre maternelle, afin de lui faire comprendre son erreur.

    Notre conteuse, en la circonstance, va alors tenter de garder un semblant de dignité résistant aux assauts de la championne qui patiemment et calmement imposera sa suprématie, laissant à son adversaire la vaillance de son combat.

    Surprise par une entame presque caressante sur la culotte, les fesses sans protection de notre conteuse ressentes très vite la différence annonçant une suite bien plus difficile à supporter, malgré une solide expérience en la matière et commence à émettre quelques plaintes.

    Christine, submergée par la volée qui se prolonge, menée d'une main de maître par Maman implore l'arrêt des hostilités, comme une fillette ne supportant plus la claquée magistrale et publique qu'elle mérite.

    Ah, quelle petite gourde, cette Christine !

    Amicalement, Dominique.

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  3. COMMENTAIRE DE MARDOHL (1ère partie)

    En effet Christine, vous me m’en voyez pas déçu, c’est du Spaak de grand cru que vous nous servez-là, et ce n’est pas en vain que vous avez fait mijoter votre lectorat : l’intensité de ce chapitre se révèle largement à la hauteur de l’attente.

    Je peux donc à présent disserter sur cet aboutissement d’anthologie. Le châtiment, comme on pouvait le deviner, est administré devant les deux petites sœurs, assises « aux premières loges », et se voyant gratifiées d’un spectacle qu’elles jugeront sans doute encore plus gratiné que le Disney qui suivra (et dont Christine se verra sans doute privée, comme pour les bonbons d’Elsa).

    Toutes vos marques de fabrique figurent dans la narration : la pleine réalisation par notre héroïne de ce qui va lui arriver, cette pertinente réflexion sur ce que, du point de vue sonore, tactile et surtout moral, implique la protection d’une culotte, la multiplication et la description détaillée des actions secondaires, parallèlement appariées aux impressions inhérentes de la punie, et, plat de résistance, la fessée elle-même, graduée par des paliers de douleur sur lesquels vous vous attardez savamment. Vous sollicitez également votre goût de la métaphore filée, par l’analogie avec un match de tennis, ou celui des digressions didactiques, avec l’évocation de cette dextre ambivalente, susceptible de caresser comme de claquer.

    Cependant, si vous confinez à l’excellence, vous n’atteignez cependant pas (encore) le sublime. Tout en étant conscient que l’art est difficile mais la critique, aisée, je vais me permettre quelques remarques sur les points qui, à mon subjectif et humble avis, auraient mérité affinement, rectification, approfondissement. Je me place certes dans la position du prof pète-sec détaillant à son premier de classe les explications selon lesquelles le 18 de son dernier travail rendu n’a pu être arrondi à 20. Je vous supplie néanmoins de ne pas encaisser les commentaires subséquents comme le persiflage aigri d’un pisse-froid, mais bien comme l’anagogie exigeante et exégétique d’un thuriféraire perfectionniste et constructif.

    1. Diffuser l’enregistrement

    Christine l’hypermnésique évite craintivement de regarder les visages de ses sœurs, afin de ne pas, dit-elle, se les « imprimer dans la tête », que leur expression ne revienne pas peupler ses cauchemars, mais voila qu’elle ne peut s’empêcher de la tourner (la tête) pour les voir assister au crucial instant

    du déculottage. Ceci dit, que nous rapportez-vous de cette vision mortifiante ? « Deux paires d’yeux de gamines aux anges. » C’est évocateur, mais passablement mince. Sachant que les mimiques moqueuses de vos cadettes stigmatiseront comme au fer rouge votre conscience, vous auriez pu vous montrer moins avare en détails. On aurait apprécié un petit arrêt sur image, du genre : « Diane ouvre des yeux comme des soucoupes afin de n’en pas perdre une miette, Aline ne peut refréner un gloussement émerveillé en la poussant du coude. « Didi ! Elle lui baisse même la culotte ! » lui chuchote-t-elle à l’oreille. Diane ne répond rien, sa bouche s’entrouvre en une expression émerveillée, ses yeux pétillent, sa mine rayonne de fierté satisfaite. Ce n’est certes pas tous les jours que maman leur sert de si près la féerie si peu disneyenne pourtant de ma lune intégralement dévoilée. » Enfin, vous voyez ce que je veux dire ?

    SUITE CI DESSOUS

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  4. COMMENTAIRE DE MARDOHL (2ème partie)

    2. Saisir les novations

    En observant les photos avant de lire le texte, je fus attiré par la troisième, dans laquelle on voit la maman saisir à deux mains et des deux côtés la taille de la punie, portant elle-même les mains relevées derrière la nuque. Je me suis demandé quelle variation inédite dans l’immuable rituel préparatoire ce cliché allait illustrer. Je me suis imaginé, par exemple, que Christine montrant trop de mauvaise volonté à se laisser basculer sur les genoux, sa mère, afin qu’elle ne gêne plus les opérations, l’aurait laissée debout, lui aurait fait relever ses mains sur sa tête, en une humiliante posture, le déculottage s’ensuivant dès lors, particularité sans précédente dans vos chroniques mais ô combien vexante pour l’héroïne, en position verticale.

    Las, il n’en a rien été. Selon votre interprétation, si Christine lève les bras, c’est par pur (et dérisoire) réflexe défensif, non sur ordre maternel, et si Madame Spaak l’agrippe à la taille, c’est pour l’appréhender, non pour la défrusquer, le protocole expiatoire se poursuivant dès lors sans dévier d’un iota de l’étiquette.

    J’estime que, même au prix de quelques légères entorses à la précision de vos souvenirs, vous pourriez davantage vous permettre quelques variantes dans le cérémonial et ne pas le figer dans l’immuabilité des mêmes séquences. Dans la lignée de la commedia dell’arte, dégagez-vous un peu du texte et jouez-nous « all'improvviso ». S’il me semble avoir discerné et décerné à votre plume quelques accents de tragédie, ne nous la guindez pas pour autant comme du Racine !

    3. Sortir de l’ornière

    Si de l’ensemble de l’épisode émane une incontestable aura de fraîcheur, le dialogue final ne m’en a pas moins laissé une assez nette impression de déjà-vu. Les répliques de part et d’autre ne font que paraphraser, en termes éculés, convenus, interchangeables même, une situation fort bien connue des lecteurs comme des acteurs. Sempiternels (et rasants) rappels de Maman Spaak à l’ordre : « Tu pourras encore préparer tes fesses », « Quand seras-tu franche enfin ? », « Tu oublies vite », etc. redondantes (et attendues) protestations de Christine : « Je serai sage », « Arrête », « Je te promets, je te jure », etc. qui l’une et l’autre s’en remettent toujours aux mêmes propos, aux mêmes arguments, comme perpétuellement diffusés après rembobinage. (Il ne reste que les consolations avisées de tata Jacqueline pour que la réminiscence soit totale.) Vous me suscitez le dommageable pressentiment de passer en certains moments en « pilotage automatique », et vous devriez dans ces cas, quitte à retarder la parution d’un chapitre, persévérer dans la verve et l’originalité afin que chaque fessée soit pour ainsi dire plus unique que la précédente.

    J’espère que vous prendrez en bonne part cette modération, qui ne procède que de la haute estime que je porte à votre blog, et attends évidemment l’opus 39.

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  5. Mardohl voudrait que je brode davantage, que j'invente, que j'en rajoute, et que mes dialogues soient moins pauvres. Désolée, cher ami, mais j'écris comme je me souviens, comme j'imagine, et surtout sans jamais relire les textes précédents, contrairement aux exégètes de ma pensée.
    Qu'il y ait des redites, c'est inévitable, mais je reste dans des choses fondées sur du vécu, et si j'avais pas mal d'imagination en anticipant ce qui allait m'arriver, en essayant d'y échapper, en cauchemardant à ce propos, quand la sanction tombait, Christine se trouvait souvent sans voix, et Maman était du genre à rabâcher ses phrases qui l'auto-motivait. Dommage, si cela vous "rase". Je ne suis pas sûre que je change ma façon d'écrire pour autant.
    Et si j'ai déjà un 18, c'est bien. Espérer un 20, c'est aussi se dire qu'ensuite, plus rien ne sera mieux.
    Donc, Christine, un rien tête de mule, je l'accorde, et qui préfère les encouragements aux critiques, risque bien de continuer à écrire comme elle l'entend.

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  6. MARDOHL REPOND A MA REPONSE :

    Oh là là Christine, comme vous y allez ! Loin de critiquer gratuitement votre production, je désirais simplement, en prenant mille pincettes, vous suggérer gentiment quelques pistes à défricher, en tant que lecteur assidu et bénéficiant par-là même d’une vue d’ensemble sur votre œuvre. Las, il faut que vous vous dressiez sur vos ergots en m’accusant de m’en prendre à votre fraîcheur, votre spontanéité.

    Je vous assure que tel n’était pas le cas, je n’ai jamais prétendu vous empêcher d’écrire comme vous l’entendez, ni vous inciter à me complaire en caviardant vos récits de détails et péripéties inauthentiques.

    Je vous promets donc que vos « redites », qui participent d’ailleurs de l’essence même de votre blog (chaque récit reprenant et jouant sur des motifs connus, tel un standard de jazz) ne nuisent aucunement à mes heureuses impressions de lecture, et que puisque vous recevez en si mauvaise part mes critiques, pour prudentes et pondérées que j’ai cru vous les formuler, je tâcherai de m’en abstenir à l’avenir, faisant fi, puisque je vous trouve si chatouilleuse en l’occurrence, de la formule de Beaumarchais : « Sans la liberté de blâmer, il n'est pas d'éloge flatteur. »
    Enfin, si toute appréciation demeure nécessairement subjective, je n’en reste pas moins persuadé que, même si l’un ou l’autre de vos épisodes se voit à mes yeux attribuer un 20, cela ne signifie pas pour autant qu’à mon avis la performance demeure inégalable ! Continuez donc sans complexe à nous combler de votre excellence, chère Christine, d’ailleurs l’opus 39 m’attend.

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