mardi 22 novembre 2011

Chronique d'un redoublement : 11. Les signes avant-coureurs s'accumulent...

SUITE 10

"Maman, Maman, Christine m'embête." Depuis qu'elle avait reçu la fessée à son tour, Diane m'accusait de tous les maux. Il est vrai que nous avions, Aline et moi, ricané en douce et su lui faire comprendre que nous savions parfaitement ce qui lui était arrivé...
Alors, vexée, notre cadette cherchait à nous provoquer des ennuis...
Maman n'était pas complètement dupe et comprenait la manoeuvre, mais en même temps nous étions tentées de chercher à agacer Diane et ses accusations n'étaient pas toutes exagérées...

"Aline, Christine, ce n'est pas le moment de m'énerver, sinon cela pourrait aller mal pour vous deux aussi", avait d'abord lancé Maman.
Un peu plus tard dans la soirée, de nouvelles plaintes de Diane m'avaient valu une menace directe, malgré mes dénégations énergiques. "Christine, si tu étais dans ta chambre, Diane ne pourrait pas dire que tu l'embêtes. Alors, restes-y et ferme ta porte. Sinon, c'est toi qui va crier, mais pour une bonne raison cette fois".



Le ton maternel était plus que sérieux, et je me suis repliée dans ma chambre, agacée d'être ainsi consignée à cause des caprices de Diane, mais consciente qu'il valait mieux ne pas abuser de la situation...  Je comprenais bien que la chance avait été avec moi depuis le début des vacances et m'avait plus ou moins permis de "passer mon tour" en quelque sorte...
Chaque jour supplémentaire était un peu une victoire. Vacances aidant, les motifs de tension étaient déjà moindres, et puis comme l'attention de Maman se focalisait surtout sur cet objectif de remettre Aline à niveau, j'arrivais en faisant attention à ne pas provoquer l'irréparable. Même si chaque jour amenait son lot de petits indices rappelant que mon sort ne pourrait s'éterniser ainsi...
A bien faire ce qui m'était demandé, à éviter de répondre aux provocations de mes soeurs, à jouer profil bas, je désamorçais nombre de conflits, j'écartais des risques d'orage, mais il n'empêche que cette période était forcément émaillée de petites remarques, de griefs mineurs certes, sauf qu'ils s'accumulaient et que je n'étais pas à l'abri d'une goutte de trop qui ferait déborder le vase... qui justifierait une reprise en mains à la manière maternelle que je connaissais si bien...


"Maman, Maman, Christine lit au lieu de faire ses devoirs", une fois encore Diane avait joué les rapporteuses. Et, j'avais vu Maman débarquer dans ma chambre. Entre temps, j'avais réussi à planquer la bande dessinée que je lisais sous mon matelas et à me recomposer une image de fille studieuse. Au passage, Maman avait certes remis Diane à sa place, en lui disant que ce n'était pas à elle à faire la police dans cette maison.
Mais, Maman n'était pas dupe et se doutait que Diane n'avait pas inventé ce qu'elle avait dit...
Le contrôle de mon travail montra quand même que je savais ma leçon, et l'incident en resta là. Toutefois, Maman me toisant de haut, bras croisés, fut claire : "Ca passe pour cette fois, Christine, mais je t'ai à l'oeil, crois-moi. Tu as eu de la chance, ces derniers temps, mais je me méfierais à ta place. Ne cherche pas les ennuis, sinon tu vas les trouver, et plus vite que tu ne crois... Et, alors, gare à tes fesses, ma fille, gare à tes fesses..."






L'avertissement avait été sans équivoque et il confirmait mes craintes. La "chance" ne dure pas toujours, et j'avais des frissons en bas du dos en pensant que mon tour pourrait bien arriver...
De retour au salon, un peu plus tard, j'ai croisé le regard de Diane, qui était allongée sur le tapis. Elle avait un sourire moqueur qui en disait long. J'y lisais : "Gare à toi, grande soeur. Gare à tes fesses... On va bientôt t'entendre chanter une drôle de chanson..."
Mieux valait pour moi faire semblant de ne pas voir ses moqueries, d'éviter tout conflit... Mais, quelque chose me disait au fond de moi que Diane avait raison....

A SUIVRE

4 commentaires:

  1. Chère Christine,

    A force de jouer avec le feu, on se brûle un jour et visiblement la petite perfide de Diane semble maîtriser parfaitement le jeu du chat et de la souris, pour provoquer des situations fâcheuses à votre égard ou celui d'Aline, d'autant plus qu'elle était celle à qui Maman faisait référence pour vous remettre dans la bonne direction et avez donc, sans aucun doute, un sentiment de vengeance envers ses 2 sœurs (témoins auditifs) en souhaitant les entendre chanter sous l'effet de la mélodie cuisante, qu'elle venait de connaître.

    Tout comme vous je pense que Diane à raison et je crois que vos fesses où celles d'Aline vont connaître à nouveau, dans un avenir proche, les foudres maternelles et ceci à la grande satisfaction de la petiote et j'en suis désolé, quoique.... ! Hihi.....

    Amicalement, Dominique

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  2. Très bon épisode, on sent la pression monter.
    Maman aux aguets de la moindre bêtise pour vous gratifiez d'une déculottée qui je n'en doute pas sera sans doute mémorable...
    On sent aussi la résignation de Christine, très bien illustrée par la première photo où la jeune fille semble attendre sa punition qui sait pertinemment que la période d'accalmie ne va pas durer. Peut-être inconsciemment le souhaite-t-elle?

    Nicolas

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  3. Je sens Dominique et Nicolas impatients de connaître la suite... Merci de ces commentaires. Que je puisse inconsciemment "souhaiter" cette suite, ce n'est pas aussi simple à dire. Ce que je ressentais quand la menace grandissait, c'était un malaise qui, lui aussi, augmentait. La peur, l'angoisse, l'imagination qui travaille, cela me minait. Et il est vrai qu'une fois la fessée reçue, cette pression retombait. Donc, j'avais envie d'en finir avec cette peur, donc d'être après en cas de fessée, mais je n'avais nullement un quelconque souhait de la fessée en elle-même.

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  4. Chère Christine,

    Je comprends tout à fait ce sentiment de malaise alimenté par les menaces très claires de votre mère accroissant la peur et l'angoisse, l'imaginaire fonctionne alors à vitesse grand V générant en effet une pression terrible (que j'ai connu, ainsi que mes sœurs et cousines), on sent que la fessée couve et les neurones sont en ébullitions, cet aspect psychologique était aussi dure à vivre que l'aspect physique de cette punition, pourtant redoutable.

    Comme vous même, je pense que l'on ne pouvait « souhaiter » ce moment fort désagréable du pendant que nos mères ou tantes savaient rendre mémorable, mais une fois passé cette épreuve on se sentaient en effet libérés de cette tension qui nous rongeaient l'esprit et nous permettaient de passer à autre chose.

    Je pense que vous comprenez mon point de vue, même si ce commentaire est un confus, celui-ci n'étant que la traduction de mon ressenti de l'époque.

    Mise à part cela, mon impatience n'a d'égale que mon plaisir de lire vos récits, que je dévore sans retenue et une certaine compassion pour vos petites fesses, tout de même, enfin quoique... ! Hihi...

    Amicalement, Dominique

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