jeudi 10 novembre 2011

Chronique d'un redoublement : 8. Des vacances bienvenues quand même...

SUITE 7

La fessée reçue par Aline, à l'avant-veille des vacances, m'avait à la fois donné du baume au coeur et inquiété... Aline déculottée devant moi, cela montrait que je n'étais pas la seule à mériter la foudre maternelle. Cela donnait aussi une autre référence dans les conversations. Ma double volée n'était pas le dernier exemple à citer.
En même temps, cette réaction maternelle qui, à deux jours des vacances, flanquait une fessée à Aline pour une poésie non apprise, cela me montrait la détermination maternelle. Comme elle n'avait pas hésité pour mon mensonge de me corriger à nouveau le même soir qu'une première déculottée mémorable, l'épisode Aline donnait le ton de ce qui nous attendait. Maman était bien décidée à être intraitable, vexée de mon échec d'une part, et fatiguée de voir Aline demeurer toujours à la limite des mauvais résultats.



J'avoue que j'ai mal vécu les dernières 48 heures de cette année scolaire. Le fait d'être encore avec mes camarades, en sachant que j'étais l'une des trois élèves qui ne passerait pas en classe supérieure me rendait grognonne. J'avais beau jouer la blasée, j'assumais difficilement ce coup de massue, surtout que, même si j'avais leur âge, j'allais me retrouver avec les Sixième de cette année, les filles dont on s'était souvent moqué en les snobant du haut de notre statut de "grandes" de Cinquième. Encore heureux que, durant ces deux derniers jours, aucune copine n'ait eu vent, de par des confidences de mères ou de ce que mes frangines auraient pu dire à des soeurs de filles de ma classe, de ce que m'avait valu cette décision de redoublement...



C'est donc soulagée que je quittai le collège le dernier soir, ramenant mes cahiers et livres, ainsi que mes devoirs de l'année, ceux-là même que Maman était décidée à me faire refaire durant ces vacances...
Comme nous ne partions à la mer que deux semaines en août, le mois de juillet allait être mis à profit pour faire des devoirs à un rythme soutenu.
D'un côté, je n'étais pas si fâchée de devoir rester à la maison, n'ayant pas trop envie de fréquenter des copines qui allaient se retrouver dans une classe supérieure. Et puis, il faut bien dire que si Aline avait un programme pénible pour elle, car son retard était manifeste, le fait pour moi d'avoir à réviser les cours de l'année était plus facile. C'est donc ma soeur qui mobilisait les énergies de Maman plus que moi. Dès l'instant où j'avais compris qu'il fallait réviser tranquillement sans se moquer du monde, je savais que Maman serait moins sur mon dos.



La première semaine se passa sans heurt, et si je n'appréciais guère de devoir travailler tous les jours, sauf le dimanche, je faisais montre de bonne volonté, n'ayant pas envie de défier l'autorité maternelle.
C'est le vendredi de la deuxième semaine de vacances qu'eut lieu le premier orage. Connaissant Maman parfaitement, surtout dans ce domaine-là, je sentais bien qu'elle allait vouloir remettre les pendules à l'heure, et les remarques persistantes faites à Aline accusée de ne pas faire assez d'efforts commençaient à s'accumuler...
Nous ayant donné des exercices à faire de 15 à 16 h, Maman qui avait laissé Diane aller à la piscine pendant que nous travaillons, contrôla notre travail à l'heure dite. Je m'étais appliquée, comprenant que la météo était à l'orage, mais Aline, elle, très en froid avec le calcul, n'avait fait que la moitié des opérations, et encore avec quelques grosses fautes...

Il n'en fallait pas plus pour provoquer la foudre maternelle. "J'en ai assez, Aline... Si tu ne veux pas comprendre, je vais employer un moyen plus radical... J'ai été assez patiente ces derniers jours, et je crois qu'une bonne fessée va te faire le plus grand bien...", lança-t-elle en mettant sa menace à exécution sur le champ...
Basculée en travers des genoux de Maman, Aline eut beau piailler avant même d'avoir pris la première claque, elle se retrouva pantalon de jogging et culotte baissés pour une fessée magistrale, claquante et rougissante à souhait.
J'étais cette fois encore en première ligne, et même la seule témoin en l'absence de Diane, et je n'en manquai pas une miette, avec comme toujours cette drôle de sensation qui me faisait à la fois plaindre ma soeur et ressentir une espèce de demi-joie d'être du bon côté de la scène...
Maman tout en achevant et peaufinant cette claquée de la lune de soeurette, me lança un regard noir en forme de défi : "Quant à toi, Christine, j'espère que tu as réussi tes exercices, sinon tu peux aussi préparer tes fesses, ma grande..."
J'avais beau être assez sûre de mon travail, j'assistai à la fin de la fessée d'Aline avec un sentiment moins rassuré... Ces genoux où était étalée ma soeur, cette main de Maman qui claquait de bon coeur une lune rougissante, j'avais conscience que cela pourrait bientôt être mon tour de les retrouver...


A SUIVRE

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