vendredi 14 octobre 2011

Chronique d'un redoublement : 6. Des lendemains pas faciles à vivre

SUITE 5


Epuisée par cette deuxième fessée reçue sans que je m'y attende, je me suis endormie avec des idées noires et la sensation que je m'étais mise toute seule dans un sale pétrin. Ce redoublement, j'en avais sous-estimé la probabilité, pensant que je serais sauvée, mais la réalité était toute autre... Avec la perspective de devoir faire une année sérieuse, car j'avais bien compris que les menaces maternelles n'étaient pas que des mots, et la rougeur de mes fesses en témoignait...
Le lendemain, il fallut reprendre le cours de ma vie, et sortir de ma chambre où j'aurais aimé rester jusqu'à ce que tout cela soit oublié...
Mais, Maman n'était pas du genre à tourner la page en vitesse. Et, ce redoublement fut le sujet principal de conversation maternelle dans les jours suivants. Tout le monde put savoir que Christine allait redoubler, et que ce n'était pas pour un problème de capacité intellectuelle, mais bien de discipline...
Et la confidence incluait presque toujours ce que cela m'avait valu...
Tata, Mamie, la voisine, la boulangère, M. le curé, le garagiste, la caissière du supermarché, dès que quelqu'un demandait à Maman si ça allait, elle répondait que oui, mis à part des soucis avec les filles...
Et les commentaires de Maman allait du très soft : "Ah, mais Christine a déjà été punie comme il se doit", qui n'était pas très explicite, mais facile à deviner en voyant que je me mettais à rougir instantanément aux détails, comme ceux donnés à Tata Jacqueline : "Ah, mais tu sais, ta chère nièce a intérêt à changer d'attitude en classe. Sinon, elle sait ce qui l'attend... Je lui en ai déjà donné un échantillon vendredi. Christine a pris une bonne déculottée devant ses soeurs et je ne l'ai pas ménagée. Et comme je me suis aperçue qu'en plus Mademoiselle m'avait menti, elle a terminé la soirée sur mes genoux, pour une nouvelle fessée bien méritée..."
Moi, je baissais la tête, je cachais mon trouble, je savais que dire le moindre mot n'aurait fait que permettre à Maman de renchérir. Je restais donc autant que possible dans mon coin et tâchais d'éviter de croiser le regard de nos visiteurs ou de qui nous rencontrions.





Mes soeurs jubilaient, sans oser bien sûr ricaner devant Maman, mais je les entendais rire sous cape ou se raconter ce qu'elles avaient entendu.
Un moment, samedi après-midi, dans le jardin où était étendue une grande couverture pour qu'elles lisent et s'amusent en profitant du beau temps, je les ai vues profiter du fait que Maman m'avait demandé de les garder un quart d'heure, le temps qu'elle aille faire une course à l'épicerie du quartier, pour se moquer de moi.
"Allez, si on jouait à la Maman et la redoublante", dit Aline en essayant d'attraper Diane qui riait aux éclats en se débattant à peine. "Non, non, pas encore la fessée, Maman, non", faisait-elle semblant de supplier, alors qu'Aline cherchait à baisser son pantalon en jouant la Maman : "Mais si, mais si, je vais te déculotter, et rougir tes fesses... Si, si tu auras deux fessées comme Christine, hihi..."
Je les aurais étripées, mais elles surent stopper net quand elles entendirent la porte d'entrée s'ouvrir. Je n'osai rien dire à Maman, pensant qu'elle ne m'aurait pas crue et qu'elle m'aurait fait comprendre que si je ne voulais pas que mes soeurs se moquent de mes fessées, je n'avais qu'à pas en mériter... 



Dimanche, c'était la fête de l'école des petites où Maman tenait un stand avec Mme Aumont et une autre mère. Les années précédentes, je me faisais une joie d'y participer, là j'en avais plutôt la hantise.
Je prétextai être patraque et demandai à Maman de pouvoir rester à la maison. Cela l'arrangeait plutôt car en tenant le stand elle ne pouvait nous surveiller en permanence. Pour les petites, c'était moins grave car elles étaient dans leur école et sous l'oeil de leurs insitutrices. Maman, comprenant sûrement un peu ma gêne, accepta, mais préféra que j'aille passer l'après-midi chez Tata Jacqueline. 
J'étais assez heureuse d'éviter la kermesse, ne doutant pas qu'en un après-midi au côté de Mme Aumont, Maman ne pourrait guère tenir sa langue... Les mésaventures de ma lune allaient encore entretenir les conversations...


A SUIVRE

13 commentaires:

  1. Chère Christine,
    Comme je comprends votre désarroi face à l'éloge qu'à pu faire votre mère sur votre redoublement, vis à vis de tierce personnes (intimes ou pas), même si certaines divulgations étaient voilées, sauf pour vous bien entendu et ma cousine à également vécue cette situation, oh combien désagréable pour elle, néanmoins sans les moqueries de son entourage proche (soeur, cousins et cousines) plus enclins à la compassion pour Monique.
    Sincèrement, j'aurais volontiers déculottés vos 2 soeurs pour leur ingratitude et devant vous, afin qu'elle comprennent qu'on ne se moque pas de la grande soeur, malgré sa position délicate de redoublante prévisible et inéluctable, malgré la détermination de Maman SPAAK, au cours de l'année.

    Amicalement, Dominique, la suite arrive.

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  2. Bonjour Christine.

    Si Dominique (tout comme moi) estime qu'Aline et Diane mériteraient elles aussi parfois quelques bonnes fessées pour moquerie envers leur grande soeur, j'ai souvenir de pareille situation. Je vous raconterai cela quand j'aurai du temps. Sachez simplement que maman avait horreur de voir ses enfants ou neveux et nièces se moquer de celui qui avait été puni. Le moqueur devenait l'arroseur arrosé.

    A bientôt. Amicalement.
    Fesseusement vôtre, mais pas moqueusement vôtre.

    Louis3901
    gallie050753@yahoo.fr

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  3. Chère Christine,

    Une fois le repas terminé, Maman demanda aux filles (sauf Monique) de l'aider à débarrasser la table afin de faire la vaisselle et préparer le café, Tata expliquant les causes du redoublement de sa fille, à mon oncle, plus en apparence (ma cousine étant scotchée sur sa chaise, du fait des regards de son père).
    Papa, accompagné de mon frère, m'emmena au salon pour me parler de la journée que j'allais passer avec lui, en récompense de ma bonne conduite, sauf que j'entendais (comme tout le monde), mais sans comprendre, les paroles qui venaient de la cuisine.
    Maman revint au salon, avec le café, alors que Tata et mon oncle, nous rejoignaient accompagné de Monique, qui avait le visage décomposé et larmoyant.
    Ma tante, pris place à côté de Maman, alors que mon oncle resté debout attrapa ma cousine par l'oreille, l'attirant vers lui et la soulevant la fît basculer sur sa la cuisse de sa jambe qu'il avait mis à l'équerre, en posant son pied sur le coffre à charbon.
    Monique, cria aussitôt "Non, non , papa, non pas toi", mon oncle sans répondre baissât la culotte de pyjama et commença à claquer très fort les fesses de sa fille, qui se mît à hurler et à pleurer comme jamais, nous étions tous impressionnés par cette magistrale correction, moi le premier.
    Cette déculottée, fût moins longue, que celle de Tata, mais certainement plus insupportable pour Monique qui une fois remise sur ses pieds, se mît à danser sur place, en agitant les bras et déversant des torrents de larmes tout en braillant.
    Après un moment, mon oncle, s'adressa à ma cousine et lui dit "Voilà ma fille, j'espère que tu as bien saisi la notion du mot redoublement et tu peut maintenant aller dormir, afin d'y réfléchir".
    J'étais tremblant d'émotion, suite à cela, Papa me pris alors dans ces bras et allât me coucher!......A suivre.
    Amicalement, Dominique.

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  4. Bonjour Christine.

    Sainte Aline aujourd'hui, bonne fête à votre soeur. Simple suggestion : peut-être pourriez-vous nous conter une anecdote, où justement votre maman faisait la fête à Aline à sa façon, car je crois que ses fesses ont chauffé largement autant que les vôtres. Ca donnerait une impression de petite revanche pour la grande soeur.

    A bientôt. Amicalement.
    Alinement vôtre.

    Louis3901
    gallie050753@yahoo.fr

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  5. bien des validations, sans reponses, ce qui signifie que vous avez bien lus les commentaires, sans pour autant y repondre , comme vous ne validerez pas celui ci, puisque j'ai raison, mais bon, en ne le validant pas, vous me donnez raison, sur ce, merci ma chère :)

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  6. Mais si, je validerai ce message grognon. Désolée de vous décevoir, mais je gère ma vie et mon blog comme je l'entends. Avec des périodes très productives, d'autres moins, je ne suis pas une machine, je n'écris que lorsque j'en ressens l'envie.
    Nul n'est obligé de fréquenter cet endroit virtuel. Je préfère rendre certains lecteurs impatients que d'écrire sans inspiration. Pardonnez moi d'être authentique. J'ai un gros avantage maintenant, celui de me sentir libre, sans craindre ni profs, ni Maman, hihi...

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  7. Bonjour Christine,
    Je partage tout à fait votre avis sur la gestion de votre vie et de votre blog, surtout face à un ou (une) anonyme qui ne signe pas son message.
    Ceci dit, j'avoue que je remplacerais volontiers Maman SPAAK, afin de vous redonner une certaine motivation, si vous voyez ce que je veux dire? hihi...
    Amicalement et au plaisir de vous lire,
    Dominique

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  8. Voui, voui, hélas, je vois ce que vous voulez dire... Il est vrai que je suis en période flemmarde pour ce qui est de mes textes... Je l'avoue, et je vous accorde volontiers que si j'étais encore la Christine collégienne, j'aurais quelques craintes pour mon bas du dos... Et, même, je pense que déjà, depuis belle lurette, ma lune aurait pris l'air, avant de prendre une claquée magistrale...

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  9. En effet, chère Christine, même si vous n'êtes plus collégienne et soumise aux traitement cuisants de Maman (que vous méritiez,sans aucun doute et qui vous motivait), vous pourriez néanmoins faire un petit effort pour vos chers lecteurs qui aiment vous lire et apporter quelques commentaires, comme Louis et moi-même, à moins qu'une bonne fessée déculottée ne vous remette sur rails? hihi....

    Amicalement, Dominique, qui ferait volontiers prendre l'air à votre lune, pour une claquée aussi magistrale que méritée, n'est ce pas? Chère Christine?

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  10. Ah, ah, il va quand même falloir que je me remette au clavier, si je comprends bien... Sinon, je risque gros, hihi...

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  11. En effet, chère Christine, je pense que ce serait un bonne résolution de votre part, à moins que vous n'ayez besoin (comme le disait Maman) d'une bonne déculottée (virtuelle, aujourd'hui) pour vous permettre de revenir à de meilleurs dispositions, durant un certain temps.
    Néanmoins, j'avoue que moi-même, je ne suis pas très productif sur la suite du redoublement de ma cousine et que je mériterais, tout comme vous, une bonne fessée pour ce manque d'activité.
    Amicalement, Dominique, qui lui aussi à connu quelques bonnes claquées cuisantes et honteuses!

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  12. Malgré cette double déculottée mémorable, la punition de ma cousine n'était finie, dans la mesure où ma Tante aux cours des jours suivants ne se priva pas d'évoquer le redoublement de sa fille et ses conséquences cuisantes, auprès d'amis, voisins, commerçants et ceci le plus souvent en présence de Monique, qui baissait alors la tête en rougissant, les yeux embués de larmes.
    Etant un garçon, assez docile, à l'inverse de mes 2 soeurs très espiègles et souvent insupportables, Maman n'avait pas nécessairement besoin d'agir, celle-ci se contentant de menaces très claires à mon égard, qui suffisait à me remettre dans le droit chemin, sauf qu'un jour.........!
    Amicalement, Dominique

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  13. (mardhol)« Tata, Mamie, la voisine, la boulangère, M. le curé, le garagiste, [je souligne] la caissière du supermarché »

    Ciel ? Ai-je bien lu ? Mais non, je ne rêve pas ! Miracle ! Noël ! Inédit ! Inouï ! Sensationnel ! Stoppez les rotatives ! Pour la première fois dans ce blog apparaissent des adultes de sexe masculin !

    Certes, leur mention ne doit rien au hasard. Il s’agit bel et bien en premier lieu de Monsieur le curé, notable provincial que l’on devine appartenir au cercle relationnel de votre mère, dont vous avez dejà évoqué la foi catholique (voire ultramontaine). En outre, comme vous nous la décrivez toujours partante lorsqu’il s’agit de s’investir dans la vie locale (Nous l’avons vue ainsi tenir une bibliothèque municipale ou un stand à la kermesse de fin d’école.) je la suppose également, par exemple, appartenir à la chorale de l’église ou participer à diverses activités paroissiales. Aussi n’est-il pas étonnant de voir cet ecclésiastique, en directeur de conscience avéré, soucieux du bien-être de ses ouailles, entrer dans les confidences de Madame Spaak, et peut-être que Christine, lors des prochaines confessions, se verra dûment sermonnée par Monsieur le curé, qui une fois encore lui rappellera ses frasques et justifiera les conséquences claquantes des colères maternelles. (Cela me rappelle un épisode de « La petite maison dans la prairie » dans lequel on voit le Révérend Alden enjoindre Madame Ingalls à tenir fermement ses fillettes et à ne pas faillir dans les punitions qu’elle leur inflige.)

    C’est ensuite le garagiste qui se voit instruit de ce redoublement. Sa présence dans la liste me surprend davantage, mais peut également se justifier. Vous n’avez pas poussé la distorsion contextuelle jusqu’à prétendre que le garagiste était une femme. (Ce qui, dans les années 60-70 et la ville de la France profonde où l’on situe temporellement et spatialement vos histoires, eût été moyennement crédible.) Rassurez-vous, je ne vais pas m’engouffrer dans la brèche et vous demander avec une obséquieuse complaisance si ledit mécano roulait grand les yeux et bavait de plaisir en recueillant de telles confidences. (Je suppose plutôt que de telles révélations se trouvaient pour lui anodinement noyées dans le flot des anecdotes que lui servait sa clientèle à longueur de journée et que c’étaient plutot des racontars d’une tout autre nature, mais qui n’ont de loin pas leur place sur votre blog, qui réveillaient sa concupiscence.)

    Enfin... voilà pour les témoins masculins, qui ne font que s’ajouter au long chapelet des personnes mises au parfum des mésaventures de Christine, qui elle-même traverse là une période peu engageante, se voyant, cible bien involontaire des conversations maternelles, ressasser sans cesse son redoublement et sa double fessée, alors qu’elle désirerait plus que tout se terrer dans sa chambre et ne plus en entendre parler.

    Même vos petites soeurs s’y mettent, dans une nargante saynète, et l’on comprend aisément que vous ne vouliez pas participer à la fête de l’école des petites. On appréciera au passage la mansuétude de votre mère, qui « comprend votre gêne » alors qu’elle aurait pu au contraire vous forcer à venir et à vous faire entendre à longueur de journée le rabâchement à qui veut l’entendre de votre redoublement pour cause d’indiscipline.

    Christine va donc pouvoir passer un tranquille après-midi chez sa tante qui mettra tout en oeuvre pour la consoler, meme si je ne doute pas que pendant ce temps ses oreilles siffleront.

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