mercredi 25 novembre 2009

Un lieu insolite : la cuisine

Cuisson minute près du four...


Si ma chambre a été le cadre privilégié des fessées que j'ai reçues, si le salon fut parfois le lieu de punitions exemplaires, il n'est guère de pièces de la maison familiale qui n'ait retenti des bruits caractéristiques accompagnant une tannée méritée...
Comme ce soir-là, où je voulais obtenir de Maman la permission d'aller au cinéma avec une camarade de classe. Tout était bien programmé et sa mère avait même prévu de passer me prendre après le dîner et de me ramener après la séance.
Mais, pour Maman, il n'en était pas question. Le carnet de notes mensuel reçu le samedi précédent s'était soldé pour mon compte par une bonne fessée et deux semaines d'interdiction de sortie.
Croyant que je réussirais à faire changer d'opinion Maman, j'avais dit d'accord à ma copine et elle et sa mère allaient passer me chercher à 20 h 45.
Préparant notre dîner familial, Maman ne voulait rien entendre malgré mes promesses et mes supplications. "Non, non et non, Christine. Tu perds ton temps. Tu ne sortiras que lorsque tes notes remonteront, c'est dit et je ne changerai pas d'avis", affirmait-elle avec force.
J'insistais pour ma part : "Mais, Maman, je t'en prie, Martine et sa mère viennent me chercher et on rentre directement après. En plus, il n'y a pas d'école demain et je te promets de travailler toute la journée".
C'était mal connaître Maman que d'imaginer que mes simagrées la feraient changer d'avis. Je sentais bien que je ne sortirais pas, mais j'avais une sorte de colère rentrée, de sentiment d'injustice.
"Je ne veux plus t'entendre récriminer, Christine. Mets plutôt la table, ce sera plus utile...", ajouta Maman.
Elle avait sorti quatre assiettes et une pile de quatre verres pour le diner de moi, elle et mes soeurs. Je consentis à placer les assiettes sur la table de la salle à manger et revins vers elle pour prendre les couverts et la pile de verres. Maman ajouta : "Quant à la maman de Martine, si elle passe, je lui expliquerai le pourquoi du comment, et je suis sûre qu'elle me comprendra..."
Cette perspective me mettait en rage. Etre privée de cinéma, c'était déjà dur, en rendre publique la cause me hérissait le poil à l'avance.
Je haussai les épaules et fis un grand geste avec les mains, en maugréant : "C'est pas juste !" Hélas, mon mouvement de bras atteint la pile de verres qui bascula sur le carrelage où trois des quatres verres se brisèrent. Ce n'était que du verre ordinaire, d'un service de table de tous les jours, mais le mal était fait.
Maman criait alors que je reculais vers le couloir : "Ne bouge pas d'un poil, Christine, tu vas marcher sur les éclats de verre". Je m'immobilisai alors qu'elle avait sorti pelle et balayette et ramassais les débris avec application.
Elle les mit à la poubelle, rangea pelle et balayette dans le placard et se planta en face de moi, les mains sur les hanches : "Ah, Christine, tu n'en rateras pas une ! Ce n'est pas possible. Tu cherches vraiment les ennuis... Ah, je vais te montrer moi ce qui est juste..."
Et avant que j'ai eu le temps de protester, elle m'avait attrapée par le bras et attirée vers la chaise placée près de la cuisinière, où elle s'est assise, avant d eme basculer en travers de ses genoux...
Maman, non, non, je t'en supplie, non...", mes protestations ne servirent à rien. Vite ma jupe fut retournée sur mon dos, alors que Maman faisait glisser ma culotte en bas de mes cuisses... Il n'y eut pas le moindre sermon et la fessée tomba comme une pluie d'orage, dense et forte.
J'avais copieusement énervé Maman et cela lui donnait une énergie décuplée. J'étais moi-même sur les nerfs et cette déculottée soudaine, non préméditée et terriblement cuisante, me calma sur le champ. Je pris ma volée en versant de grosses larmes et en promettant d'être sage... Maman sur sa lancée ne fit pas les choses à moitié me délivrant une tannée mémorable.
Je dus affronter les sourires en coin de mes soeurs quand vint l'heure du diner que j'avalai sans faim et en retenant encore quelques sanglots.
Heureusement, Maman n'attendit pas que Martine et sa mère passent me prendre, m'évitant de devoir croiser leurs regards... Elle appela en revanche la maman de ma copine pour la prévenir de ne pas se déranger. J'étais en train de monter dans ma chambre à ce moment là. Guettant l'oreille, je n'ai pas pu comprendre toute la conversation, mais du peu que j'ai entendu, Maman parlait de "Christine punie", de privation de sortie, et de "bonne fessée"...
Cela suffisait pour raviver ma honte. J'imaginais déjà que la prochaine fois que je croiserais la maman de Martine, je serais mal à l'aise, sachant ce qu'elle sait...

3 commentaires:

  1. Bonjour Christine et encore bravo pour ce recit si vivant:a la maison j'ai moi aussi recu des fessees dans chaque piece,et parfois dans le jardin donc tout le monde pouvait en profiter meme si la haie et le mur cachaient la vue,par contre le bruit caracteristique permettait a nos voisins quand je les croisais de me regarder goguenards et moi rougissant.Une voisine prenait unmalin plaisir a me demander et parfois devant sa fille(une copine de jeux)"alors Paul on a encore ete fesse?"ta maman a raison d'etre severe avec toi,tu es tres desobeissant;et moi de partir sans demander mon reste sous les regards moqueurs de ma copine.

    RépondreSupprimer
  2. J'adore, Christine, quand vous dépassez le stade habituel de l'attente angoissée et qu'enfin, vous racontez votre déculottage et votre fessée !

    RépondreSupprimer