samedi 10 octobre 2009

Moments cruciaux : un constat douloureux...

Oser regarder le résultat...





Que j'ai reçu ma fessée dans ma chambre, ou qu'elle m'ait été donnée dans une autre pièce de la maison, les premiers gestes que je faisais dès que Maman me relâchait, c'était bien évidemment de me rhabiller tant bien que mal, de remonter ma culotte dans la précipitation, de cacher ce bas du dos copieusement claqué et de filer pleurer sur mon lit, d'aller verser mes larmes dans le moelleux de mon oreiller, recroquevillée et sanglotante, me voilant la face comme pour fuir tous les regards, même s'il n'y avait personne dans ma chambre...
J'étais honteuse, bouleversée, toute retournée et profondément émue, non sans être comme soulagée que cela soit fini... J'étais remuée, touchée dans ma fierté d'ainée qui venait d'être une fois encore punie comme une gamine, et j'avais besoin de pleurer longuement pour aller au bout de mon émotion et comme pour vider mes nerfs...
Car, aussi éprouvante fut-elle, j'avais conscience que cette fessée n'était pas moins méritée que les précédentes... Elle avait en ce sens un aspect curatif, une sorte de pouvoir d'effacer les fautes et de passer à autre chose...
Il n'empêche que la claquée maternelle m'avait copieusement rougi le bas du dos, m'avait tanné les rondeurs jumelles, m'avait intensément chauffé la lune...
Quand j'avais déversé mes plus grosses larmes la tête enfoncée dans l'oreiller, je reprenais mes esprits doucement. Il allait falloir revenir à la vie quotidienne, soit se coucher ce qui était le moins stressant et permettait de continuer à chigner dans le noir, soit descendre bientôt diner, soit repartir au collège, soit je ne sais quoi encore.
Je devais alors me refaire un visage présentable, effacer les traces de larmes, rajuster mes vêtements, etc. L'image que me renvoyait la glace de mon armoire était difficile à voir. Elle me renvoyait le portrait d'une demoiselle venant d'être punie, d'une donzelle plus du tout fière d'elle...
Parfois, quand je me savais vraiment tranquille, quand Maman n'était plus à l'étage, quand mes soeurs n'étaient pas dans la chambre d'à côté, je me regardais devant la glace et cherchait en me retournant à voir mes fesses rougies...
Je le faisais avec l'angoisse d'être surprise. Avec la crainte que Maman ne me voit faire, imaginant qu'elle aurait alors mal réagi... Mais, j'étais un peu curieuse de voir le résultat de la tannée reçue...
J'avais le coeur qui battait la chamade en voyant mes fesses encore écarlates... Je posais la main dessus et ressentais leur chaleur... Le seul contact de ma paume me faisait frissonner et remonter quelques sanglots... Un moment d'émotion secrète que je m'empressais de stopper là, tant il me renvoyait le souvenir, les images, les bruits, les sensations de la fessée que je venais de recevoir... Vite, je me devais de me rhabiller et de tourner la page...

4 commentaires:

  1. Votre texte me rappelle ma propre curiosité après que mon père m'a puni la première fois du martinet...Je n'ai pu m'empêcher, quelques minutes après avoir surmonté mes larmes et ma douleur, d'aller dans la salle de bains "contempler", si je puis dire, le résultat. Il avait été sévère et les stries étaient bien là pour en témoigner. J'étais mortifié.

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  2. voilà des récits fort bien détaillés, qui me rappelle bien des choses.... je peux en témoigner, on sent le réel vécu derrière chaque mot ou pensée.
    merci bcp Christine

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  3. Je suis comme Philippe,apres chaque correction avec le martinet j'allais regarder les traces laissees par celui;en effet ma mere me fouettait les cuisses(je devais etre en culottes courtes)et apres cette correction tout le monde pouvait voir que je venais d'etre fouette et souvent je devais accompagner ma mere en courses ,vous dire la honte!

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  4. Bjr Christine. Fort bien raconté. Moi aussi, après une bonne fessée (surtout quand j'avais été déculotté), il m'arrivait, en étant encore en pleurs, de me re-déshabiller dans ma chambre pour regarder mes fesses, qui étaient évidemment en feu.
    louis3901
    gallie050753@yahoo.fr

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