vendredi 3 mai 2019

Chronique d'un redoublement : 144. Quand l'orage qui gronde laisse place à une éclaircie inespérée

SUITE 143 

La main droite de Maman semblait pianoter sur ses genoux, comme si elle me montrait la voie, m'invitait à venir m'y allonger, y présenter mon bas du dos qu'elle allait, sans nul doute, déculotter pour me donner la première fessée de cette année scolaire, la première fessée de ma classe de Quatrième...
Et, le raisonnement maternel, comme les promesses répétées depuis des semaines, tout était fait pour me convaincre que mon heure était venue...
J'entamai donc une sorte de plaidoirie de la dernière chance... Sans trop d'illusion, ce qui fit que je m'exprimai pour une fois plutôt calmement...
"Alors, Christine, explique-moi voir ce 4 sur 20, s'il y a quelque chose à expliquer... Tout ce que je vois, moi, c'est que tu n'avais pas appris ta leçon, un point c'est tout. Et tu vas le payer par une bonne fessée, comme je te l'ai promise, voilà tout", annonça Maman, visiblement pressée d'agir...
"Mais, Maman, j'avais appris mes leçons, mais je me suis juste trompée de matière. J'ai révisé l'histoire, alors que c'était une interro de géo", plaidais-je pour une fois sans bafouiller. "Qu'est-ce que tu me racontes là ? Tu crois me faire passer ça ? N'aggrave pas ton cas ma fille. Ce n'est pas en rajoutant un mensonge que tu vas échapper à ce qui t'attend" , répliqua Maman.


Maman était exaspérée et prête à me corriger.  Perdue pour perdue,
je me lançai dans une plaidoirie sans trop d'illusion,
mais en essayant de garder un semblant de calme et d'être persuasive...


J'insistai : "Mais si Maman, mais si, rappelle toi, c'était lundi soir, et tu m'as même fait réciter ma leçon d'histoire et dis que je la savais bien. Toi qui regardes toujours mon cahier de textes, tu n'as pas fait attention comme moi, et pourtant c'était bien marqué dans les devoirs à faire : "revoir la géographie pour interrogation mardi". Regarde, M'man, regarde, c'est écrit"  lui montrai-je en brandissant le cahier de textes.
Maman jeta un oeil et prit un air perplexe, commentant : "C'est bizarre que je ne l'ai pas vu... Mais il n'en reste pas moins que cette erreur de matière t'a valu la plus mauvaise note de la classe. Et, ça, ça mérite une fessée, je t'ai assez prévenue, Christine. Et, depuis le temps que tu y échappes, cela va te remettre un petit peu de plomb dans la cervelle, crois-moi"!
Je protestai : "Mais, c'est pas juste, Maman, c'est pas un manque de travail, puisque je savais bien la leçon d'histoire. C'est juste une étourderie. Et puis, regarde, je viens d'avoir 15 en maths, ça mérite une récompense, dis... Pas une fessée quand même... La prof de maths a même écrit : "Bon travail, continuez" ! Et, regarde, je me suis bien appliquée à rendre une copie propre. Tu ne vas pas me donner la fessée, hein Maman..."


"Pas la fessée, non, Maman, pas la fessée !"
Je suppliais Maman qui considérait que, depuis le temps que j'y échappais,
cela allait me remettre un peu de plomb dans la cervelle... 


Elle prit le temps de regarder le devoir de maths, soupirant : "Ah, Christine, tu vois que tu peux bien faire quand tu veux". Je répondis : "Oui, Maman, oui, tu verras, je vais ramener des bonnes notes, crois-moi. Mais, s'il te plaît, ne me punis pas..."
Je voyais que sa main droite se remettait à pianoter sur ses genoux qui semblaient m'attendre, Maman n'ayant pas bougé de sa position assise, à cet endroit précis où j'avais été maintes fois déculottée, les souvenirs me tournant dans la tête...
Cette main, ces cuisses où je m'imaginais déjà, me fascinaient... Je ne pouvais en détacher mon regard... Comme si j'étais sûre de ne pas y échapper... Et les larmes me montèrent aux yeux, pendant que je suppliais : "Maman, non, pas la fessée, pas la fessée".
Je ne bougeais plus, tête basse, reniflant entre deux sanglots, persuadée que Maman allait m'ordonner de venir m'allonger sur ses genoux....




J'avais les yeux figés sur les genoux maternels, persuadée
que Maman allait m'ordonner devenir m'y allonger,
sûre et certaine que j'étais bonne pour une déculottée magistrale...

Mais, le "Viens ici, Christine !" l'ordre tant redouté ne vint pas. A la place, Maman émit un long soupir et dit : "N'en fais pas trop, Christine. Garde tes larmes pour quand tu en auras vraiment besoin... Tu as de la chance d'avoir eu cette bonne note en maths, et que ton loupé en géo ne soit pas dû à un manque de travail ou de la fainéantise. C'est quand même idiot de se tromper de matière, et je pense que cela aurait bien mérité une bonne fessée quand même... Mais, bon, je vais faire une exception pour cette fois-ci..."
Je croyais rêver, ou plutôt sortir d'un cauchemar, et je répétai : "Oh, merci, merci, merci Maman. Tu verras, je vais bien travailler..."
Elle répliqua : "Ah, ça, tu as intérêt, ma fille, tu as intérêt vraiment, car au prochain faux-pas, ce sera sans discussion" et, montant sa main droite, paume ouverte, Maman ajouta : "Tu la vois celle-là ? Si tu y échappes ce soir, tu n'y échapperas pas la prochaine fois. Tu as intérêt à bien travailler, sinon tu peux préparer tes fesses, crois-moi !"



Maman me promettait que la prochaine fois je n'y échapperais pas...
Mais je n'arrivais pas à croire que je n'allais pas recevoir
cette fessée tellement crainte et promise... 

Je repris mes copies et mon cahier de textes, presque incrédule, et remontai dans  ma chambre. J'en étais presque à me pincer pour savoir si je ne rêvais pas... J'étais descendue persuadée que j'allais recevoir cette fessée tant redoutée, mais tellement promise depuis avant même la rentrée, que c'était comme si c'était écrit d'avance, comme si c'était inévitable... Détail important aussi : le fait que mes soeurs étaient parties à la danse, avait eu en moi l'effet que je m'en sortais bien, et m'avait amenée à accepter ce qui paraissait le moindre mal...
Alors, dans ces conditions, échapper finalement à la fessée, m'apparaissait comme un cadeau, et j'avais d'ailleurs dit trois fois "merci" à Maman, de façon vraiment sincère, ce que je ne me souvenais pas d'avoir jamais fait auparavant.

Je restai dans ma chambre en repensant sans arrêt à ce à quoi j'avais échappé, en revoyant la main droite de Maman pianoter sur ses genoux et me faisant trembler de peur...
Rentrées du cours de danse un peu plus tard, mes soeurs cherchèrent à savoir ce qui s'était passé, Diane surtout se demandant pourquoi j'étais dans ma chambre à la porte fermée... "Dis, Maman, Christine a été punie ? Tu lui as donné la fessée, hein ?", demanda-t-elle.
Mais, la réponse la déçut visiblement, Maman rétorquant : "D'abord, cela ne te regarde pas, petite curieuse. Mais non, Christine n'a pas reçu la fessée... Elle a eu une mauvaise note, mais Maman lui laisse une chance de se rattraper... Par contre, elle n'a pas intérêt à recommencer, sinon ça va barder vraiment..."

A la fin de la soirée, quand Maman vint nous coucher, j'eus droit à la même leçon de morale, Maman insistant que j'avais "eu de la chance" et me rappelant que j'avais intérêt à bien travailler, sinon je n'y couperais pas...


Ma nuit suivante fut agitée... J'avais tellement eu peur de la fessée
que je me voyais culotte baissée pleurant et suppliant
sous la tannée maternelle qui n'en finissait pas...

J'en fis encore quelques cauchemars, et bien qu'y ayant échappé je revins au collège le lendemain soucieuse d'affronter les moqueuses. Je pus toutefois nier sincèrement et bien affirmer que je n'avais pas reçu la fessée... Brigitte et Babette ne voulaient pas trop me croire le jour même, mais n'insistèrent guère dès le surlendemain, sans doute renseignées par l'intermédiaire de Diane indirectement.
Toutefois, ma petite soeur avait dû bien retenir que Maman avait été claire sur ce qui m'arriverait si je recommençais à ramener mauvaises notes ou heures de colle... Et, très vite Babette et Brigitte se remirent à guetter mes notes, en faisant des allusions à ce qui m'attendait en cas de nouveau faux pas... Elles reprenaient même l'expression maternelle : "Alors, ça va barder", preuve s'il en était besoin qu'elles étaient bien renseignées... Ce qui me faisait d'autant plus apprécier d'avoir échappé à la déculottée promise, mais ne faisait que rendre encore plus forte la peur de ce qui risquait de m'arriver un jour prochain...

A SUIVRE

15 commentaires:

  1. Mes commentateurs préférés seraient-ils tous en vacances ? Ou trop occupés ? Ou pas intéressés, snif, snif ?

    RépondreSupprimer
  2. Bonjour Christine,

    De mon coté, je ne suis pas en vacances et c'est ce qui m'handicape un peu, car le boulot, les deux gamins de mon fils, notamment Ophélie (en classe de 6ème) qui me donne beaucoup de fil à retordre notamment pour les devoirs et leçons, je ne vous dis pas le travail...

    En tous cas pour en revenir à ce nouvel épisode, Maître Christine a assuré sa défense comme un chef. mon petit doigt me disait qu'il n'y aurait pas de déculottées si elle s'y prenait bien, il y avait matière à bien se défendre, ce qu'elle a fait avec brio, mettant même Maman Spaak dans l'embarras, puisqu'elle même ne pouvait que confirmer les dires de son aînée surtout qu'elle avait même contrôlé les devoirs et avait même fait réciter la leçon d'histoire qui avait bien été apprise. Elle même n'avait pas remarqué l'erreur commise par Christine de réviser l'histoire ou lieu de la géographie. Cependant, malgré tout, je pense que s'il n'y avait pas eu cette bonne note en maths, notre héroïne en était quitte pour une bonne fessée pour ce fameux 4/20 obtenu en histoire.

    Enfin, Christine s'en sort avec des avertissements et menaces de fessées qui pourraient par la suite se confirmer si elle ne fait pas attention, non seulement au collège, mais dans les réparties qu'elle entretient avec sa mère. La concentration qu'elle devra avoir sera dure à conserver ; notre petite demoiselle rentrant petit à petit dans l'adolescence, moment critique en général de la vie ou les conflits entre parents et enfants se font jour.

    Il ne faut pas oublier non plus, Babette et Brigitte bien alimentées par la petite Diane et qui semblent être bien informées des faits et gestes de Christine avec sa Mère. Là encore, Madame Spaak devrait prêter l'oreille et ne rien dévoiler à sa benjamine qui a la langue bien pendue.

    Voilà Christine, mon premier commentaire sur ce nouvel épisode et encore une fois bravo à Maître Christine pour sa défense.

    RépondreSupprimer
  3. Merci Sylvie de ce "premier" commentaire, qui en promet donc d'autres que j'espère lire bientôt.
    Christinette prend avec plaisir vos félicitations pour sa brillante plaidoirie qui a permis d'obtenir d'échapper à la fessée promise...
    J'avoue que j'ai le souvenir d'avoir été convaincante quasiment parce que je n'y croyais plus, persuadée que je n'y échapperais pas, apeurée par la vision des genoux maternels et de sa main qui pianotait sur ses cuisses comme pour me montrer le chemin... Je m'y voyais déjà, et comme le disait l'expression maternelle, je "préparais mes fesses" à la déculottée tant redoutée...
    Il est vrai que la bonne note en maths a aidé aussi...

    RépondreSupprimer
  4. Ici l'anonyme avec un peu trop de compassion.
    Je suis content que la p'tite ait échappée à une trempe qui aurait été injuste :-)

    RépondreSupprimer
  5. Bonjour Christine,
    Je profite d'une accalmie dans les commentaires pour vous livrer une petite analyse sur la plaidoirie de notre avocate en herbe. Certes, elle n'y croyait pas trop, mais il s'avère que cela a marché.

    Déjà au départ, Christine sait qu'avec un 4/20 dans une matière dont il consiste plus à apprendre qu'à réfléchir, il y avait de très fortes chances qu'elle se retrouve allongée, culotte baissée sur les genoux de Maman Spaak. Mais cette fois-ci, elle considère qu'il y a plus que jamais matière à se défendre et qu'elle a de bons arguments à faire valoir. Alors, après quelques petites hésitations, Maître Christine se lance dans une première plaidoirie qui laissera, cependant, Maman Spaak stoïque. Pourtant notre avocate en herbe a donné des arguments bien convaincants et des preuves irréfutables (révision d'histoire au lieu de géographie. De plus, chose que vous n'aviez pas précisé dans le paragraphe précédent, Madame Spaak avait consulté le carnet de texte de son aînée et même fait réciter une leçon que Christine connaissait sur le bout des doigts). Malgré cela, Maman Spaak, qui reconnait n'avoir pas fait attention à ce petit détail aux conséquences néfastes pour notre héroïne, reste sur sa position et s'apprête à corriger sa fille. Mais dans un dernier sursaut, Maître Christine qui se voit ainsi acculée, met en évidence le 15/20 ainsi que l'appréciation du professeur , "cela mérite une récompense" avance même-t'elle, faisant Maman Spaak revenir sur sa position et réprimander sa fille au lieu de la déculotter. Maître Christine gagne donc cette première bataille, car jusqu'à présent toutes tentatives de défense de notre protégée se sont avérées infructueuses.

    Voilà Christine, ma petite analyse sur cette plaidoirie qui vous a sortie d'une inévitable déculottée qui, certes aurait été très injuste comme vous l'avez dit à votre Maman.

    Dans un prochain commentaire je reviendrais sur l'effet provoqué à votre benjamine Diane sur votre non fessée de cette soirée-là, le temps que je mettes mes idées en place>.

    RépondreSupprimer
  6. Merci Sylvie de ce deuxième commentaire qui en annonce en plus déjà un autre. Je suis gâtée, d'autant que vos commentaires sont intéressants et décortiquent bien comment Christinette s'est révélée une bonne avocate, alors même qu'elle croyait avoir perdu d'avance, et qu'elle préparait ses fesses à ce qui aurait été sa première fessée de Quatrième...

    RépondreSupprimer
  7. J'ai l'u avec attention ton histoire ta mère est une femme bien sévère et elle a eu raison pour ma part la mienne l'était aussi un jour je raconterais mon enfance dans l'attente de la suite a plus

    RépondreSupprimer
  8. Bonjour Christine,

    Après quelques jours d'absence dues en partie aux problèmes scolaires rencontrées par ma petite fille (qui visiblement à beaucoup de mal à supporter la maladie de son père), voici ma petite analyse promise sur la réaction de Diane vis-à-vis de Christinette après la mauvaise note qu'elle a obtenue au contrôle de géographie.

    En effet, Diane qui avait bien assisté à la conversation entre Madame Spaak et son aînée et les promesses de fessées qui s'en suivaient était persuadée que notre petite demoiselle n'allait pas y échapper. Elle glissa même aux oreilles d'Aline que Christine allait recevoir la fessée. Elle aurait même aimé manquer le cours de danse pour pouvoir assister à l'explication finale. Malheureusement pour elle tout ne s'est pas passée comme elle l'aurait souhaité.

    En effet, Maître Christine a su tirer son épingle du jeu et ainsi éviter la déculottée promise au grand désespoir de Diane qui, à son retour de son cours de danse, constatant que sa grande sœur s'était enfermée dans sa chambre, était persuadée que la sentence avait été exécutée. D'ailleurs, la question qu'elle pose à Maman Spaak en est une preuve flagrante. La réponse apportée par cette dernière l'a déçue visiblement : "non, Christine n'a pas reçu de fessées". De plus, la phrase prononcée par Mme Spaak "D'abord cela ne te regarde pas" a du la vexer un peu plus.

    Cependant, je suppose qu'elle n'a pas tardé à raconter toutes ces péripéties à sa copine Charlène puisque les deux pestes semblent être bien au courant des derniers événements survenus pour Christinette.

    Décidément, Diane qui à la langue bien pendue, ne changera pas de sitôt et ce malgré la déculottée qui lui a été administrée par Maman Spaak pour ces raisons et ce, dans la chambre et en présence de sa grande sœur.

    Voilà Christine, j'ai essayé de faire une petite analyse sur le comportement de Diane vis-à-vis de son aînée. En plus, je remarque que lorsque c'est elle qui est au centre de l'action (fessée qu'elle a reçue et dont Charlène a eu écho), elle minimise la chose et cherche à se défendre. Mais elle n'hésite pas à enfoncer sa grande sœur.

    RépondreSupprimer
  9. Merci Sylvie de ces remarques et analyses. Effectivement, Diane était persuadée que j'allais retrouver les genoux maternels, et sa curiosité était telle qu'elle aurait bien aimé zapper son cours de danse pour jouer les curieuses et, à défaut de regarder, d'au moins tendre l'oreille pour ne rien perdre de l'explication entre Maman et son aînée...
    Cela aurait fait encore plus de choses à raconter à ses copines et directement ou indirectement aux moqueuses de ma classe...
    Ce qui a dû vexer Diane d'ailleurs, c'est bien que jusqu'à maintenant ses confidences s'étaient toujours avérées exactes... J'avais même sans le vouloir, mais en me défendant trop vite, plus ou moins confirmé ce que Diane avait raconté...
    Pour une fois donc, son annonce faite à Charlène et peut-être Corinne ne s'est pas réalisée, et ma petite soeur était bien déçue, là où j'étais de mon côté presque incrédule d'y avoir échappé...
    Au moins cela lui aura évité de raconter les moindres détails de ce qui me serait arrivé...
    Car, on imagine bien que la copine à qui Diane a raconté sous le sceau de la confidence : "Tu sais, pendant qu'on est à la danse, ma grande soeur est en train de prendre une bonne fessée de Maman. Je suis sûre que ça va barder, car elle lui a promis depuis longtemps..."
    On imagine aisément que la copine, le lendemain à l'école, est venue à la rencontre de Diane, toute curieuse : "Alors, raconte, est-ce que ta Maman a donné la fessée promise à Christine ? Tu sais où ça s'est passé ? Tu es sûre qu'elle a déculottée ta grande soeur ?"
    Pour une fois, Diane a dû se trouver bête de ne pouvoir que dire le contraire de ce qu'elle avait annoncé...
    Mais, connaissant ma soeur, je me demande si elle n'a pas inventé un motif comme si Maman avait été dérangée et avait juste différé la sanction, en me promettant que je ne perdais rien pour attendre, ce qui aurait fort bien pu être une menace très plausible dans la bouche de Maman.

    RépondreSupprimer
  10. UN COMMENTAIRE DE MARDOHL
    Notre fidèle commentateur m'a envoyé par mail le commentaire suivant, me promettant la suite pour bientôt. Je ne doute pas qu'il tiendra promesse.

    MARDOHL ECRIT :
    Cet épisode reprend ce motif littéraire que j’ai souvent relevé dans mes lectures enfantines : celui de la « fessée évitée ». Pensez à l’espiègle Charles de « Un bon petit diable » qui échappe au fouet de la mégère Mac’Miche (puis du maître Boxear) en se collant des diablotins sur les fesses. Ou au petit William Gilbreth dans « Treize à la douzaine » qui se soustrait à une fessée pourtant clairement annoncée en reprenant un mot d’esprit qui fait rire son père. Dans un registre plus littéraire, le jeune Châteaubriand des « Mémoires d’outre-tombe » qui esquive la férule en proférant au moment opportun une citation latine suscitant l’indulgence du prêtre qui s’apprêtait à le corriger. Je me souviens encore d’un roman à l’eau de rose appelé « L’orpheline », où un père renonce à administrer une déculottée à son fils par crainte de se brouiller avec sa femme.

    Je vous l’avoue de vous à moi, chère Christine, ces issues lénifiantes me frustraient terriblement, j’en pestais contre l’auteur, que je taxais de facilité, de faiblesse, d’excessive complaisance. Pourtant, sous votre plume, ce canevas, en ce qu’il fait figure d’exception et non de norme, recouvre à mes yeux tout son intérêt. En effet, je ne me souviens pas d’une précédente occurrence à l’issue de laquelle Christine esquive une fessée explicitement notifiée. Aussi, en n’usant de ce schéma, ailleurs éculé, qu’avec parcimonie, lui conférez-vous dans l’économie de votre blog un caractère renouvelé.

    RépondreSupprimer
  11. Mardohl souligne justement combien cette clémence maternelle, renonçant à me donner une fessée pourtant annoncée et promise était rare.
    C'est un point important en effet qui montre que j'avais réussi à convaincre Maman, surfant sur une sorte d'énergie du désespoir, alors que moi-même je n'y croyais guère, pour ne pas dire que je n'y croyais pas du tout...
    J'avoue volontiers que, plaidant ma cause, à deux pas des genoux de Maman, qui semblait pianoter de la main droite, comme pour m'indiquer la voie, je m'imaginais déjà culotte baissée, les fesses à l'air, sous l'averse maternelle...
    Maman m'avait trop habituée à "tenir ses promesses", comme lorsque je ramenais des heures de colle, et où, si je m'évertuais à préparer ma défense, si je plaidais ma cause jusqu'au dernier moment, je n'avais aucune illusion, ne sachant que trop bien que rentrant à la maison, c'était comme si j'apportais mes fesses sur un plateau pour recevoir la fessée promise et hélas méritée...

    RépondreSupprimer
  12. Bonjour Christine,
    Avant que vous ne dévoiliez la suite des événements de Christinette, je voudrais vous faire part d'un fait qui m'a profondément marquée.
    Comme je vous l'ai déjà raconté, l'entente entre mon frère Eric et moi n'était pas, mais vraiment pas des meilleures. Notre frérot aimait, ma sœur Sonia et moi, nous faire des coups vaches pour lesquels nous avons, toutes les deux été souvent punies. Mais cette fois-ci, Eric à été très loin.
    En effet, j'avais à l'époque 12 ans (en classe de 5e), nous avions comme dernier cours en cette fin de journée sport. En cette période hivernale, le cours étais donné au gymnase. Certaine fille passait à la fin du cours à la douche, mais moi, lorsque je le pouvais j'évitais de le faire, car l'année précédente, certaines camarades avaient caché mes vêtements et ne m'avaient laissée que ma serviette de bain.
    C'est donc en rentrant à la maison que je me précipitai dans la salle de bain en refermant bien derrière moi la porte, mais pas à clé car Maman (présente ce jour-à) l'interdisait.
    Cela faisait 5 minutes environ que je me douchais, complètement dévêtue, lorsque mon frère Eric, ricanant, pénétrait dans la salle de bain et écartait le rideau, en se moquant de moi. Afin d'attirer Maman, je poussai alors un grand cri, gênée que j'étais de lui dévoiler mon intimité, mais cette dernière, très certainement occupée, ne réagit pas. Alors, retournant le pommeau de la douche dans sa direction en prenant bien le soin de mettre l'eau froide, je l'arrosait abondamment, provoquant de ce fait une inondation dans la salle de bain. Maman, au cri poussé par Eric, accourue rapidement. Malheureusement, à ma grande surprise tout me retombait dessus. Mon frère qui avait rencontré Maman entre temps, s'est plaint que je l’avait arrosé, qu'il était rentré par inadvertance, qu'il s'était excusé, mais que malgré cela je l'avais arrosé avec de l'eau froide et que j'avais inondé la salle de bain.
    Maman, malgré mes protestations, très en colère se précipita sur moi, m'administrant quelques très fortes claques avec sa sandale, sur mes fesses et cuisses nues qui me firent crier.
    Vu la douleur ressentie, je ne vis même pas mon frère, qui avait suivi Maman, partir en éclatant de rire (que ne releva d'ailleurs pas Maman). C'est Sonia qui m'informa de la réaction d'Eric, visiblement heureux de la tournure des événements.
    Mais toutes bonnes choses à une fin, nous avons su, Sonia et moi, prendre notre revanche par la suite. Je vous raconterai comment lors d'un prochain commentaire.
    Voilà Christine, en attendant la suite de la vie de pré-ado de Christinette, un fait qui m'a marqué, d'ailleurs, j'ai eu dernièrement l'occasion de l'évoquer avec Eric, actuellement en vacances chez moi.

    RépondreSupprimer
  13. Merci de ce récit qui pourrait s'appeler l'arroseuse arrosée, puisque Sylvie prend une "averse" de claques sur ses fesses. Pour avoir mouillé son frère, mais dont on retiendra surtout que le frère en question s'en sort bien, en étant même le premier témoin de la fessée de sa soeur, alors que c'est lui qui l'aurait méritée...

    RépondreSupprimer
  14. MARDOHL ME FAIT PASSER LA SUITE DE SON COMMENTAIRE. IL ECRIT :

    En effet, si la logique maternelle s’avère, selon vos termes « imparable » quand il s’agit d’éventer vos fallacieuses allégations et de démontrer votre culpabilité, elle ne l’est pas moins pour établir votre innocence, sur la base d’indications objectives. Cet épisode, s’il aboutit à une conclusion pour le moins inhabituelle, ne démontre pas moins que les autres la rigoureuse impartialité de votre mère, sachant (nonobstant les vaines supplications de la fautive) punir quand la situation l’exige, mais sachant tout aussi bien, et en toute justice, s’abstenir quand l’innocence de la prévenue est démontrée.

    En l’occurrence (et pour une fois), votre plaidoirie (même si, ou peut-être parce que, vous la dispensez sans trop y croire) se révèle convaincante. Vous produisez la preuve écrite que cette mauvaise note ne résulte pas d’un manque de travail, mais d’une faute d’inattention, puisque vous avez appris (et bien appris) la leçon d’« histoire » au lieu de « géographie » alors que la matière était correctement notée dans votre carnet. Une inadvertance à laquelle votre mère a par ailleurs sa part de responsabilité, puisqu’elle n’a pas pensé à vérifier le cahier de textes. D’autre part, vous présentez une bonne note en maths, assortie d’un commentaire appréciatif de votre professeur.

    Voilà des arguments solides qui amènent votre maman à réfléchir, tandis que, toujours debout devant elle, hypnotisée par ses genoux sur lesquels vous êtes persuadée d’avoir à vous étendre sous peu, vous sanglotez et la suppliez de vous épargner.

    Mais la scène tant redoutée ne se produit pas, et votre mère, qui ne sévit jamais gratuitement et vous donne par-là même l’exemple de la modération et de la réflexion, votre mère, convaincue de votre (relative) innocence, suspend ce soir le châtiment annoncé. Une issue si exceptionnelle que vous-même, pour qui cette fessée apparaissait comme inéluctable, n’en croyez pas vos oreilles. Vous vous épanchez en remerciements, tandis que votre mère, tenant à ce que vous ne preniez pas sa mansuétude pour du laxisme, vous fait clairement comprendre que vous n’avez ce soir éludé la fessée que de peu, et qu’au moindre motif répréhensible, vous ne bénéficierez plus d’une pareille complaisance.

    Pour ce soir, votre petite sœur, comme de coutume avide de vos déconvenues, restera donc sur sa curiosité. Frustrée, elle ne pourra jouer les intéressantes auprès de ses copines, et vos rivales ne se délecteront d’aucun compte-rendu compromettant. Du moins pour cette fois… car comme s’en doutent Brigitte et Babette, le moindre faux-pas vous sera fatal et vous vaudra fessée comme moqueries.

    Je remarque aussi que le cauchemar que vous commettez au terme de ce chapitre compose une intéressante symétrie par rapport à un épisode antérieur. Ayant aujourd’hui honnêtement échappé à la fessée, vous vous voyez pendant la nuit subissant une déculottée magistrale. Tandis qu’après avoir imité la signature de votre mère, et en conséquence échappé, mais frauduleusement cette fois-là, à la fessée, vous aviez paradoxalement rêvé être épargnée par votre mère qui se ravisait avant de remonter votre culotte sur des fesses restées blanches. Si ce dernier rêve anticipe l’« éclaircie inattendue » de ce dernier épisode, considérerons-nous le cauchemar qui le clôture comme une prémonition ?

    RépondreSupprimer
  15. Merci Mardohl de ces remarques judicieuses. Comme d'habitude, dirais-je.
    J'avoue qu'à ce moment de l'histoire, du moins au début de l'épisode, j'étais persuadée de ne pas échapper à la fessée promise. Cela aurait été le retour annoncé sur les genoux maternels, la première fois depuis le passage en Quatrième, ce qui ouvrait forcément un nouveau volet de mes souvenirs claquants...
    J'avoue que j'étais totalement résignée, que Maman ayant été on ne peut plus claire, et que rien ne s'était encore passé au détriment de mes fesses depuis la rentrée, que donc je ne pensais pas un instant échapper à une déculottée magistrale que j'acceptais presque, ou du moins que j'imaginais déjà en me sentant comme attirée par les genoux maternels...
    Effectivement, comme suggère Mardohl, c'est sûrement parce que je me sentais perdue d'avance, que ma plaidoirie a dû paraître sincère et a convaincu Maman de me gracier, pour ainsi dire.
    Mais, forcément à l'inverse, le fait d'échapper à une fessée que je croyais inéluctable, ne pouvait que renforcer mes cauchemars, et me faire m'imaginer fessée pour de bon, et à plus ou moins brève échéance, tant les avertissements de Maman étaient clairs et nets en la matière...

    RépondreSupprimer