vendredi 18 janvier 2019

Chronique d'un redoublement : 137. Des vacances pour l'instant sans heurts, mais pas sans promesses...

SUITE 136

 Trois jours sont passés, sans incident notable. Côté coups de soleil, la pommade de Tata m'avait entièrement guérie, d'autant qu'elle avait tenu à m'en remettre matin midi et soir deux à trois jours durant, en faisant toutefois attention à ce que nous soyons à l'abri des regards extérieurs, dont ceux de Diane que cela aurait amusée de m'entrevoir les fesses à l'air, me faisant badigeonner les parties sensibles par Tata.
Côté ambiance familiale, c'était assez détendu, Maman n'ayant pas à s'occuper seule de sa progéniture, la présence de Mamie qui préparait les repas et nous régalait, et celle de Tata, qui s'occupait souvent de tout ou partie de ses trois nièces, cela allégeait d'autant les tâches de chacune. Et comme il n'y avait quasiment pas de devoirs de vacances à faire (sauf un peu pour Aline), les sources de conflits étaient bien amoindries.
Voilà comment la première des deux semaines s'est déroulée sans que Maman n'ait à sévir, hormis une vague menace à l'encontre d'Aline et une ou deux réflexions en direction de Diane, qui était toujours aux aguets de nos moindres faits et gestes...
Quant à moi, je profitais pleinement de ma complicité avec Tata qui me traitait vraiment comme une grande et faisait la différence avec "les petites".
C'était valorisant pour moi, et on était presque toujours ensemble, Tata jouant, très complice, un peu la grande soeur que je n'avais pas eue.
Nous allions à la plage ensemble, nous allongeant côte à côte, et papotant quasiment comme des copines.

Par deux fois en trois jours d'intervalle, nous nous étions trouvées à côté de la voisine un peu trop curieuse à mon goût. La première fois, elle s'adressa directement à moi en demandant : "Alors, comment ça va aujourd'hui ? Toujours aussi sage, la grande fille ? Ta Maman n'a pas eu à sévir, j'espère ?"
Interloquée, j'avais tenu à répondre du tac au tac, comme si je devais me justifier, et prenant ma Tante à témoin, j'avais lâché : "Non, pas du tout. Maman ne m'a pas donné la fessée. Hein, c'est vrai, Tata ?"
Tata Jacqueline en avait ri, en confirmant : "Oui, Christine dit la vérité. Ses fesses n'ont pas rougi depuis le début des vacances. En dehors des coups de soleil..."  
Je m'en étais voulue d'avoir répondu aussi promptement à la question de la voisine, comme si je me glorifiais de ne pas avoir reçu de fessée depuis quelques jours. Ma dénégation paraissait ainsi comme quelque chose de notable, que je tenais à souligner, alors que j'aurais surtout aimé que l'on n'aborde pas le sujet...





Je m'en étais voulue d'avoir répondu du tac au tac à la voisine de plage,
affirmant que "Oh, non, Maman ne m'a pas donné la fessée"
comme si c'était un exploit notable de ne pas en avoir reçu 
depuis le début des vacances. Cela ne faisait que confirmer à ses yeux
que c'était monnaie courante dans mon éducation... 
Ce que j'aurais voulu tellement cacher...

 
La seconde fois, nous avions rejoint Maman et les petites, parties cinq minutes avant Tata et moi. Nous retrouvâmes les nôtres installés juste à côté de la fameuse dame. La dernière me voyant arriver commenta : "Ah, voilà votre grande fille ! Ne la voyant pas arriver, je me demandais si elle n'était pas punie ou privée de plage", lança-t-elle à Maman.
Celle-ci répondit avec un air amusé : "Oh vous savez, si j'avais à punir mon aînée, j'ai des moyens plus efficaces qu'une simple privation de plage, n'est-ce pas Christine ?" 

Je grommelai : "Mais, euh, Maman, ça n'intéresse personne, euh...". Elle me coupa : "Voyons, Christine, la dame sait bien de quoi je parle. Elle a bien compris que tu recevais encore la fessée quand il le fallait... Si tu ne veux plus qu'on en parle, tu n'as qu'à plus la mériter." Avant de soupirer profondément, et de conclure en s'adressant à la dame : "Mais, hélas, mon aînée n'a pas encore la sagesse que l'on attend d'elle, ni la constance dans l'effort... Il peut y avoir des périodes plus ou moins longues où Christine est sage et disciplinée, ramenant même des notes qui montrent qu'elle a les qualités pour figurer parmi les meilleures. Et puis, d'un seul coup, elle va se relâcher, mal faire son travail, être indisciplinée en classe, m'obligeant à sévir de la seule manière qui fonctionne bien avec elle..." La voisine avait compris, j'en suis sûre, mais elle n'en a pas moins relancé Maman en posant la question : "La seule manière qui fonctionne ? Vous voulez parler de la fessée, si j'ai bien suivi...?"
Maman confirma devant un auditoire qui n'était pas limité à elle et la voisine, mais en poursuivant cette discussion que ne manquaient pas Tata, mes soeurs, et trois ou quatre personnes à portée de voix, entendant ma chère mère expliquer : "Oui, la fessée, bien sûr, la fessée. C'est bien la seule chose qui calme Christine. Et je vois bien qu'après une bonne déculottée, ma grande fille file doux, au moins pendant quelque temps..."


Cherchant à justifier le bien-fondé de sa méthode,
Maman avait expliqué que la fessée était la meilleure façon
de faire filer doux son aînée... Et comme elle n'oubliait pas
de préciser que c'était évidemment une bonne déculottée,
je devinais que les témoins de la conversation me regardaient
en imaginant la scène avec moi sur les genoux maternels...

J'avais envie de me cacher dans un trou de souris, en voyant tous les yeux tournés vers moi, observant une toute jeune fille se donnant des allures de petite demoiselle, mais qui devait encore parfois s'allonger sur les genoux maternels pour se faire rougir les fesses...
Heureusement, c'est encore Tata qui profita d'une pause dans la conversation, pour changer de sujets, en interrogeant la voisine sur les balades à faire dans les environs. Elle me sauvait la mise, et Aline et Diane quittèrent aussi leur coin de sable pour aller se baigner, le nouveau sujet de conversation étant bien moins passionnant à leur goût.


J'étais reconnaissante à Tata Jacqueline, et  il est vrai que, partageant sa chambre, et trouvant quelqu'un qui plaidait souvent ma cause, je passai l'essentiel de mon temps, les deux ou trois jours suivants, avec ma tante qui, elle, me traitait comme une grande, et surveillait les manoeuvres des petites, et surtout de Diane qui cherchait visiblement à m'attirer des ennuis.

Plusieurs fois, elle protesta en faisant croire que je l'avais poussée, ou lui avait fait une grimace, ou caché ou emprunté son livre, cela visiblement pour faire que Maman s'énerve contre moi.
Si j'eus droit à deux ou trois avertissements verbaux, du style : "Arrêtez, sinon ça va mal finir", cela n'alla pas plus loin, Tata rétablissant la vérité, ou dissuadant Maman de se fâcher.

Cela dit, Diane me poussant à bout, j'eus un soir le mauvais réflexe de donner une mini-gifle à ma petite soeur, qui m'avait tiré les cheveux, et qui força le trait en se mettant à pleurer et crier. Maman, très énervée ce soir-là bondit en criant : "Ca suffit. Christine, tu n'as pas à te faire justice toi-même. Je vais t'apprendre moi..." 

Le ton était monté de suite et je voyais venir, grosse comme une maison, une fessée sur le champ, voire l'envoi dans ma chambre pour y attendre ma déculottée...


Diane m'avait tiré les cheveux et je lui avais donné une mini-gifle
en retour, ce qui avait fait bondir Maman, ne supportant pas
que je me fasse justice moi-même. Je crus bien que c'en était fini
de ma trêve fessière... Et que j'allais y passer...
Heureusement Mamie et Tata intervinrent et Maman renonça... 
Non sans garder ce grief contre moi au fond de sa tête...
Et je me doutais bien que j'en entendrais à nouveau parler un jour prochain...
 

Par chance, Mamie venait de rentrer des courses, et Tata confirma que Diane m'avait bien tiré les cheveux sans raison. Et devant cette double défense de l'accusée Christine, Maman n'insista pas, se contenant de menacer Diane et moi : "Que je n'ai rien à vous dire de la soirée, sinon ça ira mal".

Je ne tentai pas le diable, et fus sage comme une image durant le dîner et en lisant calmement avant de dormir.
Maman couchant les petites, j'allai même sans qu'on me le demande me mettre au lit dans la chambre de Tata, pendant que celle-ci et Mamie discutaient encore au salon. Maman vint donc me dire bonsoir, se retrouvant seule avec moi dans la pièce. Et, elle en profita pour ré-évoquer l'altercation de la soirée, en me disant : "J'espère que tu vas bien dormir et te calmer, Christine. Je n'ai pas apprécié que tu aies giflé ta soeur tout à l'heure".
Je protestai : "Mais, elle avait commencé en me tirant les cheveux".
Maman fut claire : "Ce n'est pas à toi à faire la police. Tu aurais dû me le dire, et j'aurais sévi. Franchement, tu as eu de la chance que Tata et Mamie étaient là, et que je n'aie pas voulu faire de scène devant elles. Mais, je te préviens, Christine, ne recommence pas sinon tu peux préparer tes fesses... Et tu sais que je tiens mes promesses".
Je gémis : "Oh Maman, non, mais c'est Diane qui m'embête tout le temps..."

Maman reprit : "Si je la vois t'embêter, ce sera elle qui aura la fessée. Mais, c'est à toi, l'aînée de donner le bon exemple... Et j'ai vraiment l'impression que tu cherches les ennuis... Fais attention, Christine, tu y as échappé de peu à plusieurs reprises, ça ne durera pas... Et Tata ou Mamie ne seront pas toujours là pour te défendre... Ca fait longtemps que tu n'y as pas eu droit, alors je serais à ta place je me méfierais. Si j'ai encore à me plaindre de ton comportement, on n'attendra pas le retour à la maison pour régler nos comptes. Et, crois-moi cela bardera pour tes fesses... Allez, sur ce, bonne nuit, et pense bien à ce que je viens de te dire... Tu sais que c'est un sujet avec lequel je ne plaisante pas..." Elle m'embrassa en me souhaitant bonne nuit, alors que Tata entrait dans la chambre...


En venant me dire bonsoir, Maman m'avait reparlé des incidents du jour... Et elle avait été claire : je n'avais pas intérêt à me distinguer, sinon cela
barderait pour moi. Et cela même sans attendre le retour à la maison...
Ce qui me faisait craindre qu'elle en veuille me donner la fessée
si nécessaire ici même dans la location de vacances...
Mais aussi qu'elle prévoyait déjà que certains comptes se régleraient
quand nous serions rentrées chez nous...

Ma tante remarqua que je paraissais soucieuse. Il est vrai que la tirade maternelle avait de quoi m'inquiéter. La menace était claire et précise. J'allais devoir faire attention, sinon je pouvais préparer mes fesses...
Tata vint s'asseoir au bord de mon lit me souhaitant bonne nuit en me passant la mais dans les cheveux. Elle me fit parler un peu, et je lui expliquai que Maman était encore fâchée de l'histoire de la tape donnée à Diane. "Tu aurais dû te retenir, tu sais. Je comprends la réaction de ta mère. C'est toi la grande et tu dois agir comme telle. Mais, heureusement que Mamie et moi étions là, pour calmer la situation, sinon cela aurait pu mal aller pour toi", commenta ma tante.

Je la remerciai en disant : "Oui, j'ai vu que Maman était vraiment fâchée, d'ailleurs elle me l'a redit tout de suite. Elle a même dit que si elle avait encore quelque chose à me redire, j'aurais la fessée. Elle ne rigolait pas du tout, et j'ai peur parce qu'elle n'oublie jamais ses promesses..." 
Tata me dit de ne pas m'inquiéter comme ça, que je n'avais qu'à faire un peu attention à mes réactions, mais que tout devrait bien se passer jusqu'à la fin de ce séjour qui s'achevait dans trois jours. Cela ne me rassura qu'à moitié, car j'avais dans la tête l'expression maternelle disant qu'on n'attendrait pas "le retour à la maison pour régler nos comptes", ce qui laissait entendre qu'elle avait sûrement l'intention de reprendre la main dès que ll'on serait rentrées...

D'ailleurs, avant même l'épisode de la gifle à Diane, je me souvenais d'une réflexion faite par Maman en pleine discussion avec sa voisine de plage. Cette dernière avait relancé Maman en disant : "Il faut être sévère, mais en même temps on peut laisser un peu la bride sur le coup durant les vacances, en étant moins strictes. C'est comme çà chez vous, je suppose". Ce à quoi Maman avait acquiescé tout en poursuivant le raisonnement : "Oui, vous avez raison. Je suis moins derrière leur dos durant ces vacances. La preuve, aucune n'a eu de fessée depuis dix jours maintenant. Mais, mes filles savent que cela pourrait tomber si elles exagèrent. Pour le reste, on remettra les pendules à l'heure dès le retour à la maison. La rentrée scolaire ne sera plus très loin et il va falloir reprendre les bonnes habitudes."La voisine avait ironisé : "Autrement dit, si elles y ont échappé durant les vacances à la mer, je devine que vos trois filles vont devoir se méfier de la fessée de rentrée..."
Ce que Maman avait confirmé : "Surtout que je tiens à ce qu'elles commencent l'année scolaire sur de bonnes bases. Je suis bien décidée à être ferme dès le début. En particulier pour Aline, qui a du mal à suivre, et aussi pour Christine, qui vient de redoubler sa Cinquième. Elle n'a pas trop eu à se forcer pour refaire le programme de l'année précédente, mais là, en montant en Quatrième, pas question de se relâcher. Je ne laisserai rien passer".
En jetant un oeil vers moi, la voisine avait ajouté : "Voilà qui promet quelques chaudes explications avec votre grande fille alors..." 
Maman se voulut rassurante : "Mais, j'espère qu'elle comprendra d'elle même. Christine a toutes les capacités pour figurer parmi les meilleures. Elle le sait et je l'ai prévenue que je serais intransigeante. Pas question de tolérer le moindre zéro ou la moindre heure de colle ou mauvaise appréciation, Christine sait parfaitement ce qui l'attendrait à la maison..."
Et la voisine conclut : "La fessée, je suppose, la fessée sur les genoux de Maman. Je comprends que cela fasse peur..."
J'avais suivi la conversation en grognant intérieurement. Seule Diane, qui tendait l'oreille, avait souri à la dernière réplique de la voisine, qui l'avait remarquée et dit : "Au moins cela fait sourire votre plus jeune fille". Maman s'en apercevant avait fusillé ma soeurette du regard en menaçant : "Si cela te fait rire, Diane, je pourrais m'occuper aussi de tes fesses, et pas plus tard que maintenant. Ne te moque pas de ta soeur, si tu ne veux pas que je te déculotte devant tout le monde..." Diane n'avait pas insisté et était allée retrouver Aline qui faisait un château de sable un peu plus loin...
C'était ce bout de conversation qui me revenait en boucle dans la tête, et qu'avait confirmé le message transmis par Maman avant de me souhaiter bonne nuit...
D'un côté, je pouvais me réjouir de la présence de Tata et de Mamie, dont les interventions, surtout de ma tante, semblaient à n'en pas douter m'avoir évité une nouvelle fessée. Mais, en même temps, j'avais de plus en plus conscience que ce n'était que du temps de gagné, comme si Maman, à chaque fois qu'elle renonçait à donner une fessée, se gardait les motifs dans un coin de sa tête, pour "régler nos comptes" plus tard...

Or, j'avais la nette impression que les motifs me concernant s'accumulaient, sans être graves, mais constituant ces fameuses "gouttes d'eau" qui font déborder le vase de la patience maternelle, patience qui n'était guère forte envers moi, Maman n'ayant pas complétement digéré l'épisode de la fausse signature...
J'arrivais même à me demander si j'allais pouvoir arriver à la fin de ce séjour en Bretagne indemne, du moins sans nouvelle fessée... Et j'étais déjà dans l'anticipation, en imaginant que les quelques tout derniers jours de vacances où l'on allait retrouver la maison, allaient être une occasion pour Maman de "remettre les pendules à l'heure", pour que la rentrée se passe au mieux...


Je ne savais pas où, ni quand, mais la détermination maternelle
me semblait telle que je pressentais, comme une sorte de passage obligé,
que j'allais bientôt retrouver les genoux maternels...
Et, mentalement, j'y préparais mes fesses...

Les conversations avec la dame de la plage l'avaient clairement dit. En tout cas, je ne pourrais pas dire que je n'avais pas été prévenue. Mais, ce soir là, j'avais beau me sentir bien, câlinée par ma tante, je n'arrivais à m'ôter de la tête que j'avais comme une sorte d'épée de Damoclès au dessus de mes fesses...


A SUIVRE

10 commentaires:

  1. Je viens de mettre deux commentaires sur l'épisode précédent, pour rebondir sur les commentaires de Mardohl et de Sylvie. En attendant qu'ils ne s'emparent de cet épisode-ci, toujours en forme de transition, mais qui laisse présager le retour à l'action dans les prochains...
    A vos plumes cher(e)s commentateurs (trices).

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  2. Bonjour Christine,
    J'admire sincèrement la façon dont vous gérez les chapitres de transition entre deux épisodes claquants, faisant monter graduellement la tension et la communiquant du même coup au lecteur. Christine semble peu à peu perdre le duel qu'elle mène face à sa cadette. Diane a sur elle l'avantage de l'âge, le fait d'être plus jeune étant toujours considéré comme une circonstance atténuante. Elle paraît également plus rompue que son aînée à l'art de la manipulation. Lorsque Christine avait essayé de lui attirer des ennuis, à la boulangerie, elle s'était fait prendre illico presto et la punition avait immédiatement suivie. Ici, Diane provoque à de multiples reprises, se fait surprendre par sa grand-mère ou sa tante mais s'en tire les fesses toutes blanches. De mon point de vue de lecteur, je ne peux m'empêcher de ressentir un certain sentiment d'injustice. Certes, l'ainée doit montrer l'exemple mais elle ne doit pas non plus devenir le souffre-douleur de la benjamine. Il y a autre chose qui ne va pas non plus dans le sens de Diane. Dans les récits que vous nous proposez, on voit souvent que Christine s'attire des ennuis par étourderie (oubliant de se montrer attentive en classe ou parlant quand elle ferait mieux de se taire) ou par crainte, quand elle cherche à dissimuler ses frasques à sa maman par peur des représailles. Ces deux mobiles n'excusent rien, mais je les comprends. Ils font écho à ma propre histoire d'adolescent, même si je n'étais pas puni aussi sévèrement que vous. Diane, quand elle raconte les déboires de sa soeur à ses amies ou quand elle la provoque dans le but de provoquer une nouvelle scène, a des intentions beaucoup moins excusables. En exagérant, on dirait même qu'elle agit par méchanceté. Peut-être est-ce du au fait qu'elle craint moins Maman Spaak que vous? Même lorsque celle-ci la menace d'une déculottée en public, elle n'obtient qu'une brève accalmie. Diane sait aussi bien que vous que sa maman ne fesse pas hors du cadre familial. A sa décharge, Maman Spaak parle beaucoup des fessées données à son aînée devant une étrangère. Diane entendant cela doit se dire qu'elle a été punie injustement pour avoir raconté les mêmes choses à Corinne et Charline. C'est un peu comme si sa mère en se prêtant à ses bavardages venait lui dire 'fais ce que je te dis, ne fais pas ce que je fais'. Elle est effectivement beaucoup trop jeune pour comprendre qu'il y a une différence fondamental entre parler pour se moquer comme elle l'a fait elle-même, et parler pour partager la tension que suscite le fait d'être parent comme le fait maman Spaak.
    A la lecture de cet épisode, j'avais l'impression de lire une "chronique d'une défaite annoncée" de Christine et je vous en plaignais par avance. Mais peut-être la suite me donnera tout à fait tort. J'ai en tout cas hâte de la lire.
    Amitiés.
    Pierre.

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  3. Merci Pierre de cette analyse très fine. Il y relève bien la différence de traitement des frasques de Diane et des miennes. Mais, l'age y est pour beaucoup, l'aînée devant, par définition donner l'exemple, et la petite, qui plus est petite dernière, et donc naturellement un peu la chouchoute, étant soumise à un traitement plus souple, plus compréhensif de la part de Maman.
    Et puis, quelque part, un caprice ou une bêtise de Diane qui lui valait une fessée, c'était comme juste normal, comme l'application de la discipline familiale, alors que lorsque c'était la grande soeur qui y passait, c'était forcément un tout autre événement. Maman avait naturellement tendance à en faire quelque chose d'exemplaire...
    Pour évidemment me faire comprendre qu'elle tenait ses promesses et que c'était à moi à éviter d'en mériter d'autres...
    Mais aussi, pour passer le message aux plus jeunes, en leur montrant ce qui arrive quand on désobéit ou lorsque l'on fâche Maman.

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  4. Quand j’avais l’âge de Christine, j’appréciais beaucoup une série télévisée anglaise appelée « Les Tripodes ». Dans un futur proche où la civilisation avait technologiquement régressé au niveau du Moyen Age, notre planète était dominée par de mystérieux robots géants à trois pattes. Or, le téléspectateur ne les voyait – brièvement – qu’un épisode sur deux ou trois. La rareté de leurs apparitions contribuait à les rendre plus effrayants.
    Il en est de même dans votre chronique : de nombreux épisodes de transition espacent les fessées que vous recevez (ou auxquelles vous assistez) : elles n’en deviennent que plus marquantes pour le lecteur. Comme le souligne judicieusement Pierre, vous savez de votre art consommé « faire monter la tension ».
    Pierre dont je salue la critique avisée : elle mentionne avec finesse le sournois travail de sape de Diane, abusant perfidement de son statut de benjamine, et rappelle à bon propos cet ancien épisode de la boulangerie, ou cet autre plus récent qui l’a vue punie pour avoir raconté à ses amies les fessées de son aînée. Il relève également ce détail qui ne m’a pas échappé : votre mère, sur la plage, la menace d’une déculottée publique (pour avoir témoigné d’une joie excessive à l’évocation de vos fessées). Pour autant, Diane peut-elle être assurée de pouvoir échapper à une fessée devant tous les plagistes ? Peut-être que le « privilège » des corrections en privé dont jouit Christine, sans doute en raison de son statut de pré-adolescente, ne s’applique pas aux plus petites dont votre mère se soucie moins de ménager la pudeur.
    Pudeur qu’en début d’épisode, votre tante vous préserve en s’appliquant à vous pommader les fesses « à l’abri des regards extérieurs ». Vous nous partagez d’ailleurs avec pertinence la relation de complicité qui vous lie à Jacqueline, qui vous comprend, vous accorde du temps et de l’attention, vous valorise en vous traitant non comme une petite fille mais avec les égards dus à votre âge, joue le rôle, à la fois de la grande sœur, bienveillante, gratifiante, protectrice, que vous n’avez jamais eue, et de celle d’une copine, remplissant le vide laissé par vos camarades de qui vous vous trouvez momentanément séparée. Vous bénéficiez à vos côtés, rare privilège, d’une adulte bien présente, à l’écoute et désaffectée envers vous de tout impératif éducatif.
    Mais revoilà cette voisine fort indiscrète, qui vous demande bien inopportunément si vous avez été punie. Comme en d’autres occasions, piquée au vif, vous déniez avec une véhémence exagérée, appuyant maladroitement sur un sujet que vous auriez préféré taire, révélant implicitement la relative fréquence des fessées que vous recevez, ainsi que la crainte et la honte qu’elles vous inspirent.
    La photo illustre à merveille l’embarras dans lequel vous vous enfoncez et vous dépêtrez, avec cette adolescente qui tire nerveusement sur le bas de son maillot, sans s’apercevoir que le haut dévoile partiellement son galbe.

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  5. Cette voisine, décidément obnubilée par les révélations de votre mère, revient à la charge deux jours plus tard, en demandant à votre mère, en véritable fouineuse, si vous avez été punie. La conversation, à votre grande confusion, revient sur le terrain des pratiques éducatives. Votre mère, devant vos exaspérations, vous lance que vous recevez « encore » la fessée. Cet adverbe met cruellement en évidence l’infantilisation manifeste que vous implique cette punition corporelle, vous qui y êtes « encore » soumise à l’âge où, dans d’autres familles sans doute, les autres filles y échappent désormais. De même, il aiguise l’attention de cette voisine, que l’on sent quelque peu surprise de voir une pré-adolescente se faire « encore » claquer les fesses. Pour obtenir une confirmation sans équivoque, elle verbalise, sous la forme d’une question bien inutile, le mot « fessée », que votre mère confirme devant un auditoire élargi (comprenant vos sœurs), en précisant bien qu’il s’agit de « déculottées ». On imagine la honte profonde que vous en ressentez, vous, traitée comme une adulte par votre tante, vous qu’un œil extérieur, se basant sur votre silhouette et votre habillement, pourrait à bon droit considérer comme une « petite demoiselle », mais vous que pourtant, à cet instant, tout le monde peut imaginer, traitée comme une gamine, piaillant, jupe relevée, culotte aux genoux, les fesses écarlates en travers des genoux maternels. Mais votre tante encore une fois, en éternelle alliée, vient à votre secours et détourne la conversation.
    De même, elle interviendra plus tard (avec l’aide de votre grand-mère) pour vous sauver d’une fourberie supplémentaire de Diane, qui ne cesse de vous provoquer pour vous susciter une réaction pénalisante. Vous vous en tirez à bon compte cette fois encore, sans pour autant échapper, à l’heure du coucher, à un sermon maternel en bonne et due forme, qui vous ramène à vos devoirs d’aînée et vous rappelle bien clairement ce qui vous attend à la moindre incartade. Votre mère semble vous suspecter de prendre vos aises à mesure que s’estompe le souvenir de vos dernières mésaventures.
    A trois jours de la fin des vacances, vous pouvez donc encore craindre une fessée administrée à la location même, mais aussi une cuisante « remise à niveau » dès le retour à la maison, en préambule de la rentrée qui s’annonce. Car les propos que vous lui avez entendu tenir sur la plage semblent indiquer que votre passage en Quatrième ne préservera pas pour autant (du moins pas « encore ») votre bas du dos.
    Pour autant, peut-on lire cet épisode comme « chronique d’une défaite annoncée » pour reprendre les termes de Pierre ? Vos fessées relèvent-elles vraiment d’une implacable fatalité, d’une inexorable mécanique vous ramenant sans rémission sur les genoux maternels ? L’attitude, pourtant prudente, de Christine, va-t-elle systématiquement et progressivement susciter le courroux de votre mère, qui n’envisage pas « encore » de vous recadrer autrement ? Voilà les questions ouvertes pour le prochain chapitre.

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  6. Encore une belle analyse mardohlienne, copieuse et judicieuse, de cet épisode, effectivement de transition, mais qui laisse présager une suite agitée...
    Mardohl, qui répond à Pierre aussi (j'aime ce genre de débat entre lecteurs), analyse bien combien je me défends souvent de façon prompte et trop rapide pour répondre aux questions de tiers, ce qui, au lieu de prétendre ne pas être touchée, montre bien au contraire que la fessée fait bien partie de ma vie au quotidien.
    Et c'est vrai que voir que des tiers m'imaginent culotte baissée sur les genoux maternels, cela touche ma pudeur extrême... Tout cela aussi car les mêmes images, rappelant mes propres fessées, tournent alors dans ma tête et me font angoisser.
    Cela dit, à propos de ma pudeur, cela me rappelle un épisode datant déjà de 2010, et que commentait déjà Mardohl. C'est beau la fidélité !

    https://christinespk.blogspot.com/2010/09/mon-extreme-pudeur-rendait-la-fessee.html

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  7. Bonsoir,
    Merci beaucoup, Mardohl et Christine, de l'accueil bienveillant que vous donnez à mon commentaire. Je lis les textes de Christine et les analyses de Mardohl depuis plusieurs années et cette gentillesse me fait vraiment plaisir.
    Je voudrais reprendre ici un point soulevé par Mardohl: "Diane peut-elle être assurée de pouvoir échapper à une fessée devant tous les plagistes ?". Bien entendu, seule vous, Christine, pouvez répondre de manière factuelle à cette question. De mon point de vue de lecteur, j'avoue ne pas avoir de doute pour cette raison: je n'ai encore jamais lu que Christine, du fait de son âge, bénéficiait d'un statut privilégié eu égard aux punitions. Au contraire, celui-ci constitue plutôt un facteur aggravant qui conduit Maman Spaak à faire de ses fessées un exemple devant ses deux soeurs. D'autre part, Christine a plusieurs fois mentionné que si les menaces de fessées devant des étrangers étaient humiliantes, en ce qu'elles leur faisaient savoir de quelle manière elle était punie dans l'intimité familiale, elle-même n'a jamais craint que sa mère mette immédiatement sa menace à exécution. J'en déduis que Christine n'a jamais été punie hors du cercle familial (contrairement à d'autres enfants de la même génération) et donc il me semble logique que Diane bénéficie du même traitement.
    Amicalement.
    Pierre.

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  8. L'analyse de Pierre n'est pas fausse. Si elle continue à se confier sur ses méthodes d'éducation de ses filles à l'entourage familial, et les proches aussi, voire les voisins de plage, Maman a tendance à garder l'exécution des fessées un caractère privé, surtout en grandissant.
    Pas question, même si elle menace ses filles d'une fessée, de la donner devant des inconnus. A une nuance près c'est que je parle là de "vraies" fessées, de déculottées promises, de punitions marquantes.
    Pour ce qui est de mes petites soeurs, le risque existait mais pour des sanctions immédiates, sur le champ, ne nécessitant pas un grand sermon.
    Ainsi j'ai un souvenir de plage de Diane à 6 ou 7 ans, qui ne voulait pas rentrer, et que Maman attrapa pour lui mettre une gifle. Colérique, soeurette décocha un coup de pied dans le mollet de Maman. Ce n'était pas grand-chose, mais Maman n'allait pas se laisser frapper, qui plus est en public.
    Elle attrapa Diane, la bloqua contre elle, lui abaissa sa culotte de bain, et lui flanqua une dizaine de fortes claques qui la firent crier.
    Diane, choquée et surprise, fut vite calmée, et ne fit plus de caprice pour rentrer. Elle avait été fessée en public, mais c'était plus comme un échantillon, sur le coup de la colère, si j'ose dire. Je ne pense pas que Maman aurait agi ainsi vis à vis de moi, qui aurais dû attendre le retour dans l'intimité de la maison pour me faire déculotter... Mais, cela n'aurait pas été que pour une dizaine de claques...
    Et je crois même que si c'était moi qui avais donné un coup de pied à ma mère, Aline et Diane auraient certainement été conviées à assister à ma fessée, sur le principe de faire passer le message de ce qui arrive en tel cas...

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  9. En effet Christine, mon premier commentaire sur votre blog remonte à plus de huit ans. (Pour autant, ma fidélité ne s’est pas révélée constante, puisque pendant certaines périodes plus ou moins longues, j’ai négligé de discourir sur plusieurs séquences d’épisodes.)
    Effectivement, il est amusant que, dans mon texte initial, je ne mentionne déjà la thématique de la pudeur, que je pointe également dans le chapitre ci-dessus (mais que vous avez déclinée à maintes autres reprises depuis). De même, quelle curieuse coïncidence, toujours dans ma glose originelle, j’évoque tout de go une « fessée en public » (qui évidemment jamais n’adviendra) et même une « fessée sur la plage » correspondant parfaitement au cadre de ce tout dernier épisode : la boucle est bouclée par-delà les années. Enfin, j’allègue « une mise au coin les fesses à l’air », qui elle échut réellement, il y a un peu plus d’une année, dans le fameux épisode 126 de la présente chronique.
    Quant au judicieux raisonnement de Pierre réfutant gentiment le point que j’ai soulevé (la possibilité pour Diane d’être punie en public), vous y avez répondu, Christine, mieux que je n’aurais su le faire moi-même : comme vous, je ne m’imaginais pas vos petites sœurs recevoir une « vraie » fessée devant des inconnus, mais plutôt une claquée rapide et spontanée.

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  10. Mardohl apporte là des précisions utiles. Et il peut témoigner en tant que fidèle analyste s'il en est, que la fessée en public n'est pas une pratique de Maman Spaak. L'annoncer, la promettre, le dire publiquement était une manière pour elle de montrer son autorité, d'affirmer qu'elle savait réagir à nos bêtises et autres actions répréhensibles.
    Mais, effectivement, jamais elle n'a donné une de ses fessées magistrales en public, c'est à dire devant des témoins autres que le cercle familial intime, de mes soeurs, Mamie, et autre Tata.
    La claquée rapide avec déculottée furtive donné à Diane entrait elle dans un autre cadre, celui de la punition de gamine, celle pour calmer une coléreuse, juste pour la remettre à sa place, quitte à remettre une autre couche, au retour à la maison, mais de façon plus appliquée cette fois !

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