lundi 16 janvier 2012

Chronique d'un redoublement : 20. Le retour à la case Cinquième...

SUITE 19

Ces derniers jours de vacances sont donc passés bien vite, et malgré les quelques rappels de l'enjeu de l'année scolaire qui s'ouvrait, et de la détermination maternelle, j'échappai à toute nouvelle déconvenue... Du moins pour mon bas du dos. Finalement, ces vacances que je craignais s'étaient déroulées au mieux pour moi. Hormis bien sûr la double scène de l'arrivée du bulletin, j'avais passé un été quasiment sans être punie, si l'on excepte l'histoire où j'avais aidé Aline à faire ses devoirs à l'insu de Maman...


Diane avait eu son caquet bien rabaissé après ses exploits sur la plage, et Aline avait été la plus vissée de l'été, les interventions maternelles cherchant à la faire travailler et rattraper le niveau souhaité avant la rentrée.
Bref, comme je redoublais et n'avais guère à réviser puisque j'allais reprendre tout à zéro, mes vacances avaient été plus calmes que je n'aurais pu le craindre...
C'est d'ailleurs Aline qui clôt la série estivale... Maman ayant vérifié que ses trois filles avaient bien toutes leurs affaires pour la rentrée du lendemain, voulut profiter de la dernière fin d'après-midi pour une révision rapide des devoirs de vacances de sa cadette.
Aline rechigna, fit la mauvaise tête, et montra ensuite quelques lacunes sur des notions pourtant rabâchées pendant ces deux mois.
Et comme le ton montait, à Maman qui lui répétait qu'elle devait travailler si elle ne voulait pas, elle aussi, avoir à redoubler, Aline répondit un "je m'en fiche" dont elle comprit immédiatement que c'était le mot de trop.
Ma soeur se retrouva, en moins de temps qu'il n'en faut pour l'écrire, étalée sur les genoux maternels, pantalon de jogging rouge aux mollets, puis culotte largement baissée, et elle prit sous nos yeux en plein salon une belle fessée, énergique et très appliquée, plutôt rapide mais qui montrait une détermination maternelle très affutée...
Nous eûmes droit, quand Maman la lâcha à un commentaire valable pour nous trois : "Eh bien, les filles, vous voyez que je ne rigole pas. Et que cette fessée d'Aline vous fasse réfléchir. Cette année, vous avez intérêt à vous tenir à carreau et à bien travailler, sinon je vous promets que cela bardera..."
J'avais regardé les fesses de ma soeur rougir comme hypnotisée par le spectacle et l'avertissement de Maman m'avait fait grimacer. Elle l'avait remarqué et compléta à mon intention : "Oui, Christine, tu peux faire la grimace, cela te concerne au premier chef. C'est particulièrement vrai pour toi, tu le sais bien... Ne me déçois pas cette année, sinon, ma chérie, sinon je ne voudrais pas être à la place de tes fesses..."

Au dernier soir, nous nous couchâmes tôt, puisque c'était la rentrée le lendemain. Maman vint nous border et nous embrasser. Elle était redevenue douce et calme.
J'eus droit à quelques phrases qui se voulaient rassurantes : "Allez, ma chérie, dors bien. Il faut reprendre les bonnes habitudes pour être en forme le matin. Surtout en cette année où il va falloir bien travailler".
J'avais acquiescé, laissant Maman finir son petit sermon du soir : "Mais, je sais que tu peux bien faire, Christine. Regarde, ces vacances se sont en général bien passées. Tu as été plutôt sage et gentille. J'espère que tu as compris qu'il faut grandir dans ton comportement. Je ne demande que cela. Tu sais bien que ce n'est pas de gaieté de coeur que je te punis quand il le faut. A toi de me montrer que tu fais les efforts nécessaires. Sinon, je n'aurai pas le choix. Cette année, c'est trop important. Je t'aurai assez prévenue..." 


Inutile de dire que j'ai eu un sommeil agité, mêlé des menaces maternelles et sur fond d'images fraiches de ma soeur déculottée et piaillant sous les claques d'une fessée méritée...
Ma lune à moi était reposée, depuis un bon mois maintenant, un sursis presque inespéré qui ne faisait que monter mon angoisse de le voir s'achever...
L'arrivée au collège le matin de la rentrée me fit mal au coeur. J'allai tout naturellement vers mes copines de l'année précédente, mais déjà elles me regardaient presque de haut. Les plus sympas étaient au contraire compatissante, me plaignant, et cela me vexait tout autant.
Quand la cloche sonna, il fallut bien que je me range dans la partie des Cinquième, alors que "mon" ancienne classe se mettait côté Quatrième.



Des trois redoublantes de l'année dernière, il ne restait que moi et une autre fille, pas très fûtée et que je n'aimais guère. La troisième redoublante avait été envoyée dans une pension catholique par ses parents.
Je retombai dans la Cinquième I, et je découvris mes nouvelles camarades, des filles qui étaient en Sixième l'année dernière et que nous snobions ou prenions de haut, nous qui n'étions plus dans cette première classe de collège.
Comme j'avais un an et quelques mois d'avance l'année précédente, ce redoublement me mettait finalement avec des filles de mon âge, mais dans ma tête, c'étaient des petiotes et il allait falloir s'y faire.



Autre souci, à deux exceptions près, je retombais sur les mêmes enseignants, dont mes deux bêtes noires, la pire étant la prof d'anglais, Mlle Paule que j'allais devoir supporter une année de plus, en m'arrangeant pour qu'elle ne soit pas, comme elle l'avait été les deux années précédentes, ma plus grande pourvoyeuse de colles et de mauvaises notes... Et cela me chagrinait déjà, tant j'avais de mauvais souvenirs de cette prof dont les mots à faire signer à la maison étaient devenus pour moi comme des sortes de convocation à me présenter le soir même sur les genoux maternels pour m'y faire déculotter et fesser à coup sûr...

Pleine de sages résolutions, je commençai d'ailleurs par être très attentive à chaque cours, et particulièrement en anglais, où je levai le doigt à chaque question de Mlle Paule, pour bien lui montrer ma bonne volonté. La prof en sembla satisfaite, mais elle interrogeait plus volontiers les nouvelles de la classe, considérant que c'était normal que les redoublantes sachent au moins les premières leçons.

J'avais moi aussi conscience que si les premiers jours étaient faciles, il allait falloir tenir, avec un double écueil, celui de devoir me tenir à carreau et faire semblant d'être attentive, même quand j'entendais une leçon bien acquise l'année précédente. Mais aussi de veiller à bosser les sujets que j'avais délaissés l'an passé, ne les travaillant pas ou ne m'y intéressant pas.


 Le cinquième jour, en sortant du cours d'anglais, Mlle Paule s'adressa à moi en aparté : "Alors, Christine, tu vas faire des efforts cette année ? Je constate un mieux dans ta participation en cours, mais j'espère que cela va durer... Tu donneras le bonjour à ta Maman. Elle m'a demandé de la prévenir si quelque chose n'allait pas. Pour l'instant, je dois dire que je n'ai pas à me plaindre de toi. Elle peut être rassurée, mais je ne manquerai pas de lui donner des nouvelles, s'il le fallait..." 

J'ai hésité le soir-même à passer ce fameux "bonjour" à Maman. Je craignais que la conversation ne dérape... Toutefois, je ne voulais pas que Maman rencontrant Mlle Paule par hasard puisse croire que j'ai voulu lui cacher quelque chose en cette année où cela allait être la chasse au mensonge...
Me voyant tourner autour du pot, Maman crut même que j'avais déjà une mauvaise nouvelle à annoncer. Je me lançai donc et répétai les mots de la prof d'anglais. Maman me posa plusieurs fois la question de savoir si je disais tout, si je ne cachais rien, méfiante qu'elle était de me voir retomber dans un de mes travers favoris.
Je réussis à la convaincre et elle me félicita : "Si Mlle Paule n'a pas à se plaindre de toi, c'est une bonne chose, ma fille. Tu as eu assez de problèmes avec elle l'an passé. Et avec moi par la même occasion, je pense que tes fesses s'en souviennent... Alors, mieux vaudrait en effet que cela dure, ma chérie, sinon il y a quelques bonnes déculottées qui t'attendent, tu peux en être sûre..."
 
Oui, oui, oui, je le savais, Maman, et j'en avais presque assez de me l'entendre dire et redire. Du calme, Christine, me disais-je, ce ne sont que des menaces, des rappels, de la mise en condition. Cela me faisait grimacer, cela entretenait mon angoisse, mais en même temps, le cap de la première semaine de cours était passé et tout allait encore très bien... Je croisais les doigts et commençais à me dire qu'avec un peu d'attention et sans trop me forcer, j'arriverais certainement à réussir une année tranquille. Du moins pas trop agitée, surtout pour mon bas du dos...

J'en devenais petit à petit quasi-optimiste, moins stressée par l'enjeu, presque confiante. Mieux valait pourtant se méfier car, qui disait chez moi retour de confiance, avait tendance à glisser vers un relâchement progressif que je ne percevais pas forcément à temps...

Ma bonne conscience aurait d'ailleurs dû me glisser dans l'oreille : "Attention, Christine, attention, ce serait vraiment dommage de montrer des signes de relâchement. Il en est une qui te connait par coeur, qui te devine, et qui ne pourra pas ne pas les voir ces signes... D'autant qu'elle les guette... Attention donc, Maman veille..."

Mais, chaque nouveau jour qui passait sans encombre me semblait aller de soi, alors que ce n'était pas forcément le cas...

A SUIVRE

9 commentaires:

  1. Chère Christine,

    Voilà donc notre narratrice satisfaite de ces vacances idylliques pour elle, résultant essentiellement de son aptitude à se comporter comme pré-adolescence responsable, faisant la fierté de sa Maman et confortant au passage, les bonnes valeurs de sa méthode éducative.

    Aline ayant pourtant été au centre de la tourmente estivale, semble avoir oublié celles-ci et se retrouve, suite à une réaction stupide, aussitôt sur les genoux de Maman pour une fessée aussi vive qu'efficace (illustration judicieuse), donnant l'occasion à votre mère de réaffirmer sa détermination à la fratrie « je ne rigole pas » et plus particulièrement à Christine, qui connaît les enjeux de son année à venir.

    D'ailleurs, à la veille de la rentrée, Maman consciente de ses responsabilités se charge de rappeler à sa fille que malgré son bon comportement durant ces vacances, celle-ci doit confirmer ce changement d'attitude et assumer pleinement ses écarts, pour lesquels, Madame SPAAK ne fera qu'accomplir son devoir de mère aimante mais stricte sur l'éducation de ses filles.

    Le retour au collège pour notre conteuse n'est pas des plus faciles, snobée par ses anciennes camarades de classe, découvrant les nouvelles qui sont des 'petiotes' à ses yeux et retrouve les mêmes professeurs dont deux responsables de bien des désagréments pour son bas du dos, ce qui l'angoisse à l'avance.

    Afin de conjurer le sort, la demoiselle s'efforce donc d'être la plus studieuse possible lors de cette reprise scolaire simplifiée par son statut de redoublante, mais comprenant qu'elle va devoir maintenir cet effort dans la durée et ce que lui rappelle la terrible Mlle Paule lors d'une aparté, confirmant bien l'étroite relation qu'elle entretien avec Madame SPAAK au sujet de sa fille.

    Précision au combien salvatrice, le soir même pour notre héroïne à nouveau titiller par ses démons, suscitant le sixième sens de Maman qui méfiante tire les vers du nez de Christine pour s'assurer de son honnêteté et tout en la félicitant, lui rappelle qu'elle a en réserve quelques bonnes déculottées à sa disposition.

    Bouleversée par cette détermination maternelle qu'elle comprend, notre narratrice s'angoisse tout en constatant que son ciel est sans nuage pour le moment et pense pouvoir maintenir celui-ci sans trop se fatiguer, sauf que trop confiante, la demoiselle a tendance à s'endormir sur ses lauriers et retomber dans des travers que Maman connaît parfaitement et dont elle sait déceler le moindre indice, la conduisant alors à s'occuper de vos rondeurs jumelles à votre plus grand désarroi.

    En conclusion, je pressent malheureusement pour vous Christine, que ce 'beau temps ne durera pas éternellement' et que se profile à l'horizon, quelques rendez vous détestables pour vos fesses et votre amour propre.

    « Petit aparté » : j'ai rédigé un post le 15 suite à votre réponse du 14 sur 'la suite 19', mais je ne me souvient pas l'avoir transmis ?

    Amicalement et compatissant, Dominique.

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  2. Pas vu le message en question, Dominique.
    Sinon, l'analyse que vous portez est fort judicieuse. Il est évident que ce début d'année qui se passe trop bien, en quelque sorte, ne peut être que propice au relâchement dû à une trop grande confiance.
    Dans les matières où cela allait bien l'année précédente, je peux aisément jouer les bonnes élèves et me distinguer. A ceci près qu'entendre une fois de plus des leçons déjà apprises et acquises, peut devenir lâssant, et m'amener à rêvasser voire à me dissiper.
    Et puis, à l'inverse, dans les matières où j'avais des difficultés, soit par manque de travail, soit par conflit avec les profs, il me faut donc me remettre à travailler des domaines ou sujets qui ne me plaisaient pas l'année d'avant et que je n'ai donc aucun enthousiasme à retrouver.
    Un double risque donc de me voir tentée par mes travers favoris, dans des conditions où Maman, déjà attentive l'an passé, l'est encore bien plus en cette année de redoublement...
    D'ailleurs le petit épisode me rappelant le rapport étroit entre Maman et la prof d'anglais par exemple, n'est pas du genre à apaiser mes peurs. Bien au contraire. Ce pressentiment que je peux commencer à préparer mes fesses est de plus en plus fort...

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  3. Chère Christine,

    En effet, que d'éléments négatifs pour Christine : Relâchement, confiance, aisance, lassitude et dissipation dans certains domaines, ou manque de plaisir et d'enthousiasme entretenus par des conflits larvés que notre narratrice immature (à l'époque) ne peux (ou ne veux) pas surmonter.

    La voici donc titiller par ses mauvais démons d'antan, sachant pourtant le risque qu'elle prend face à Maman vigilante et déterminée comme jamais envers sa fille, décidée à ne rien laisser passer, cette année.

    D'où, l'angoisse, la peur et l'inquiétude grandissante de la demoiselle qui n'a plus aucune illusion sur son avenir fessier, qui passera forcement par la case genoux de Maman pour des moments que j'imagine (désolé) encore plus intenses et plus forts en émotions pour notre narratrice.

    Néanmoins, à titre de consolation, je compatis sincèrement à votre futur sort et la douleur qui l'accompagnera.

    Vraiment pas gentil avec la conteuse, ce Dominique....! Comme les petites sœurs de celle-ci, il en mériterait une bonne pour lui rabattre son caquet....! Hihi....!

    Amicalement, Dominique

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  4. Voui, l'est pas très compatissant avec la pauvre Christine, ce Dominique. Mais, c'est vrai qu'avec des raisonnements d'adultes que je ne pouvais comprendre à cet âge, la méthode maternelle se justifiait et, les jours passant, la probabilité de voir ma lune se remettre à rougir ne manquait pas de croître...
    Si l'on redouble, c'est pour ne pas faire les mêmes erreurs que l'année précédente, et je pouvais donc espérer en corriger un bon nombre.
    Mais si je redoublais, c'est bien que ces erreurs, ces manques, ces fautes et entourloupes de ma part avaient été nombreux l'année d'avant et qu'il n'était donc pas évident de tous les éviter à nouveau... Et j'étais cette fois bien plus sous pression qu'avant, ayant en tête la détermination maternelle dont je savais qu'elle n'était pas que menaces verbales et qu'elle saurait le moment venu, pour ne pas dire dès la première occasion, se transformer en réalité claquante pour mes pauvres fesses, ravies d'être pour ainsi dire au repos depuis plusieurs semaines, mais conscientes qu'elles ne le resteraient pas éternellement...

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  5. Chère Christine,

    Rassurez vous chère conteuse, ce n'était qu'une petite taquinerie de ma part, car au fond je compatis sincèrement au sort futur de vos fesses et je conçois parfaitement que le temps passant, vous soyez de plus en plus angoissé à l'idée que Maman n'hésiteras pas à saisir la moindre occasion pour vous démontrer sa volonté de maintenir sa chère fille sur les rails de la bonne conduite et cela par la seule manière qui fasse de l'effet, à savoir une bonne fessée bien déculottée et cuisante à souhait.

    J'en suis désolé par avance, pour vos rondeurs jumelles, mais je pense que ce moment ne saurait tarder et je suis avide de découvrir sous qu'elle forme à suspens, vous nous livrerez la suite de cette saga qui ne semble passionnée qu'un seul de vos lecteurs actuellement ?

    Bien entendu, j'imagine aisément que vous ne ressentez pas le même empressement que moi, à vous retrouver dans une posture inconfortable et vivre une épreuve aussi redoutable que mortifiante, mais je ne voudrais pas que l'absence de commentaires émousse votre motivation à poursuivre l'élaboration de ce blog très sain et de grande qualité.

    Amicalement, Dominique

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  6. Je m'y emploie en ce moment même. Rassurez-vous aussi, les lecteurs sont assez nombreux. Dommage en effet qu'ils ne soient pas aussi prolixes que vous. Merci encore.
    Christine

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  7. Chère Christine,

    Que voulez vous, ma situation me permet cette abondance de commentaires et je suis ravi qu'ils vous convienne, attendant avec sérénité votre prochaine livrée dont je me réjouis à l'avance de sa teneur et qui me fera, sans aucun doute, rebondir pour votre plus grand plaisir et le mien.

    Amicalement, Dominique

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  8. Je livre une première suite. Vous allez en effet pouvoir "rebondir", et même si vos commentaires ne manquent pas de sagacité et devinent souvent mes pensées et les intentions maternelles, je préfère largement ce genre de "rebondissements", que ceux qui me sont promis de la main de Maman...

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  9. Chère Christine,

    Avant de me jeter sur ce nouvel épisode et vous servir des commentaires dont la teneur vous convient davantage que la main maternelle, ce que je conçois et vous en accorde volontiers la préférence, mais c'est justement cette paume pleine de 'rebondissements' qui suscite les miens moins 'marquants' pour vos rondeurs jumelles, je l'admets et je vais donc lire la suite.

    Amicalement, Dominique

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