lundi 23 janvier 2012

Chronique d'un redoublement : 22. Retrouvailles avec des sensations étranges...

SUITE 21

Il n'était guère que 17 h 45, et j'étais dans ma chambre, pleurnichant sur mon malheur, contrainte à attendre le bon vouloir maternel, ne sachant qu'une chose, c'est bien que j'allais recevoir la fessée...
Un mois et trois semaines et demie après l'épisode de la culotte jaune, je me retrouvais au summum de l'angoisse, même si celle-ci ne m'avait jamais quitté, sachant bien que j'étais seulement en sursis, que les fessées reprendraient, de plus belle même...



J'ai tourné et retourné la situation dans ma tête, consciente qu'il n'y avait pas d'issue autre que de préparer mes fesses...
Restait à savoir, quand, comment, partagée entre l'envie d'en avoir fini, et celle de profiter encore un peu du calme qui régnait sur mon bas du dos...
Une heure, elle m'a laissée mijoter une heure, avant de me redonner signe de vie. Je n'allais surtout pas bouger de ma chambre, ni me montrer avant son signal... Mais, chaque minute me semblait bien longue.
"Christine, tu peux descendre, s'il te plait ?", lança Maman du bas de l'escalier. J'aurais préféré qu'elle monte, mais je n'avais pas le choix et suis descendue la mine défaite, l'air suppliant d'une coupable demandant pardon...
Maman était assise dans le salon, lisant une revue, comme si de rien n'était. J'imaginais qu'elle allait poser sa lecture, déplier les jambes et me demander d'approcher...



J'étais devant elle, comme dansant d'un pied sur l'autre, gênée, le ventre noué. Elle releva la tête au bout de quelques secondes qui me semblèrent des minutes interminables.
"Peux-tu aller mettre la table ? On va bientôt dîner.", dit-elle simplement. J'avais l'impression d'avoir mal compris, je ne bougeai pas et grommelai un "Euh... Tu veux que, euh.." hésitant.
Elle rétorqua : "Oui, rends-toi utile, va mettre la table, au lieu de rester plantée là. A moins que tu ne préfères que je te donne ta fessée tout de suite..."
J'ai rougi comme une pivoine et tourné les talons, me sentant honteuse d'avoir ainsi tendu une perche m'amenant ce rappel qui confirmait la détermination maternelle...
Nous sommes passées à table à 19 h, sans que Maman n'en ait dit davantage. Le repas fut plutôt calme, j'en connaissais trop l'ambiance pré-orageuse quand on sait que cela va tomber bientôt...
Maman parla plus avec mes soeurs, leur demandant si les devoirs étaient faits, faisant comme si j'étais dans mon coin, déjà punie. Quelques allusions ne manquèrent pas d'être glissées sur ce qui m'attendait, mais rien de plus que d'ordinaire, j'oserais dire...
J'avais en effet l'impression que Maman agissait comme si l'événement que je craignais n'en était pas un, comme si c'était une péripétie de plus dans mon éducation, et non une chose exceptionnelle.
Et, à bien y réfléchir, retrouver le chemin des genoux maternels était évidemment pour moi un choc, une angoisse importante, surtout après une longue pause inespérée. Mais, pour Maman, je pense, c'était simplement l'application des règles établies, la concrétisation d'un fonctionnement annoncé et maintes fois répété : sa fille allait être encore plus surveillée qu'avant, mauvaises notes, punitions ou mensonges seraient sanctionnées par la fessée. Celle de ce soir était la première de l'année, certes, mais il y en aurait d'autres assurément et Maman n'était pas dans le même cheminement intellectuel que lorsque j'avais ramené mon annonce de redoublement. Bref, j'angoissais là où Maman maitrisait la situation. C'était quelque part "la première" (de l'année) pour moi, c'était pour Maman une fessée de plus pour son ainée, comme le retour à un rite presque ordinaire...

A la fin du repas, je me proposai pour débarrasser. Maman dit que ce n'était pas la peine. Elle nous envoya toutes les trois dans nos chambres, annonçant qu'elle viendrait contrôler les devoirs des petites. "Mais, avant, vous faites votre toilette et vous vous mettez en pyjama. Et, pas de chahut, vous savez, ce n'est pas le soir...", leur dit-elle, avant de se retourner vers moi.
"Christine, tu attends qu'elles aient fini pour prendre la salle de bains. Et puis, idem, toilette et pyjama. Ensuite, tu m'attendras dans ta chambre. Je viendrai m'occuper de tes fesses..."

J'étais presque heureuse d'être renvoyée dans mon antre, dans mes quatre murs, même s'ils me rappelaient tant de mauvais souvenirs. J'avais craint que Maman ne veuille faire de cette première fessée de l'année scolaire pour sa redoublante un exemple, une démonstration publique en famille...
Il n'en était donc rien. J'échappais à la fessée dans le salon, je revenais à mes classiques, à la fessée au coucher, à la déculottée de la punie en pyjama, à la claquée sonore dans une maisonnée prête à dormir, et résonnant aux oreilles de deux soeurettes imaginant leur ainée avec une lune rougissante longuement tannée.
Mais, encore allait-il falloir patienter, guetter les bruits, anticiper l'arrivée de Maman, en ayant à chaque seconde en tête que l'on prépare ses fesses...

A SUIVRE

1 commentaire:

  1. Chère Christine,

    Alors là, Christine, quel épisode !!!, je suis certain qu'un Mardhol en ferait une analyse didactique aussi subtile que passionnante grâce à son érudition, n'ayant pas cette faculté, je vais néanmoins faire de mon mieux pour commenter ce développement qui m'inspire.

    Voilà quasiment 8 semaines (fameux bloomer jaune) qu'un 'cessez le feu' règne entre les fesses de notre conteuse et la dextre maternelle, qui a pu s'exercer sur celles de ses sœurs pendant cette période et offrant ainsi une trêve à sa grande fille, consciente qu'elle n'était que sursitaire.

    Notre narratrice au sommet de son angoisse, rumine seule dans sa chambre sur son devenir fessier qu'elle sait inéluctable, Maman la laissant savamment mitonner avant de l'inviter à la rejoindre et là c'est un coup de massue pour Christine qui déconfite et tremblante descend vers sa destinée, comme d'autres montent à l'échafaud, imaginant l'issue fatale en voyant Maman.

    Et là, Christine flageolante, apeurée dévoile tous les signes du futur condamné devant Maman qui va alors entamer le jeu du chat et de la souris avec sa fille, non par machiavélisme, mais pour affirmer son autorité et assouvir la demoiselle à sa volonté, qui honteuse change de couleur et s'éclipse comme un petit animal soumis.

    Maman montre alors tout l'étendue de son pouvoir auprès de la fratrie, conversant sur divers sujets et banalisant ce qui attend l'une d'elle après le repas, considérant qu'il s'agit simplement d'une application normale de la seule méthode que sa fille comprenne vraiment et dont elle usera, sans rémission, lors de cette année charnière pour Christine qui ne peux qu'angoissée à cette perspective.

    Au final, Maman confirme sa place de meneuse de troupe et son autorité renvoyant tout le monde dans leurs chambres, précisant aux petites d'êtres calmes et donnant un ordre précis sa grande fille, sur ce qu'elle doit faire, mais de façon très infantile pour notre narratrice et qui retrouvant son havre de paix, ne peux qu'attendre en pyjama (tenue de nuit en principe, mais aussi de punition dans le cas présent) l'arrivée de Maman et de sa main généreuse, qui la fera pleurer et pailler comme une petite fille, copieusement corrigée.

    La seule consolation pour notre conteuse, est que cette tannée aura lieu entre les quatre murs de sa chambre, refuge sacré de la demoiselle qui reçoit ses confidences, mais est aussi le 'témoin' de ses malheurs lorsque celle-ci se trouve au travers des genoux de Maman pour une bonne déculottée.

    J'espère que vous ne m'en voudrez pas, mais je crois que la tannée que se profile à l'horizon sera plus que mémorable, Maman étant déterminée à vous servir la première volée de votre année de redoublante, afin de bien marquer votre esprit et surtout vos fesses.

    Amicalement, Dominique.

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