lundi 9 janvier 2012

Chronique d'un redoublement : 18. Le dernier bain

SUITE 17

Le séjour à la mer prenait fin. Le dernier après-midi à la plage, j'étais contente de pouvoir porter mon maillot neuf et Maman nous avait promis, si nous étions sages de faire des crêpes pour le diner.
Quand vint l'heure de rentrer, Maman appela les petites qui pataugeaient dans les vaguelettes. Elles demandèrent de rester encore cinq minutes. Il faisait tellement bon, que Maman leur accorda.
Du bord de l'eau, nous les surveillions, Maman et moi, tranquilles en ces derniers instants.
Maman en profita pour me parler comme à une grande : "Alors, c'était bien ces deux semaines, ma chérie ?". J'acquiesçai évidemment et elle poursuivit son raisonnement : "Tu vois, Christine, qu'il suffit de peu de choses pour que tout aille bien. Si seulement cela pouvait être souvent ainsi à la maison..." 



Je répondis que oui, je ne savais pas quoi ajouter. Maman, elle, avait envie de prolonger son message : "Ce serait bien que tu comprennes. J'espère que ton redoublement t'aura servi de leçon et que tu vas repartir sur de bonnes bases. C'est tellement simple quand tu m'écoutes et que tu agis comme une grande. J'ai déjà assez à faire avec les petites pour ne pas que tu en rajoutes".
Bien sûr que je comprenais, ces deux semaines en étaient un bel exemple, et ma bonne conduite avait été récompensée, mais je n'ignorais pas non plus que vacances et période scolaire n'ont pas grand chose à voir, et que les exigences maternelles seraient différentes...
Maman termina son petit speech en me le confirmant : "Je compte sur toi, Christine. Tu sais bien que cette année sera particulière et qu'il va falloir montrer tes vraies capacités. Cela peut être une chance de bien repartir. Il n'est pas question de retomber dans les travers de l'an dernier. De toute manière, je ne le laisserai pas faire et ça bardera comme jamais, tu en as bien conscience, j'espère. Tout est entre tes mains, ma grande, tout.... Allez, appelle tes soeurs, on va rentrer."

L'avertissement maternel me faisait bien comprendre que le chapitre vacances se tournait. Que le marché était clair pour la rentrée. Que tout était "entre mes mains", comme disait Maman.
Dans mon petit maillot de bains, à côté d'elle, je me sentais tout à coup fragile et vulnérable. Je ressentis un frisson en bas de mon dos...
Oui, tout était entre mes mains... Si je travaillais bien... Sinon, je le savais, c'est entre les mains de Maman que mon destin passerait. Et je pouvais préparer mes fesses...

A SUIVRE

8 commentaires:

  1. Bonjour Christine !
    Ciel, tel le prisonnier qui se hisse à grand effort au soupirail de sa cellule et parvient à jeter un bref coup d'œil à la lumiere du jour, avant de replonger dans les ténèbres de sa geôle, voila que je peux m'offrir une incursion inespérée sur votre blog.
    En effet, les PC à disposition dans l'Auberge de Jeunesse où je dors ce soir, sont miraculeusement pourvus de proxys, qui me permettent, pour cette unique occurrence, de contourner la censure locale et de me rendre subrepticement sur votre blog. (Ah, dire qu'on me l'interdit depuis ce pays ennemi des droits de l'homme, alors que je peux sans malaise me rendre sur le site français d'Amnesty International...)
    Je n'aurai pas le temps de me fendre d'un long commentaire, mais simplement de vous dire que non, je ne vous oublie pas. Un contact européen continue à me transmettre vos mises à jour et je m'en délecte, sincèrement. Je lui ai transmis quelques critiques, mais ces derniers temps mon planning s'est vu quelque peu trop chargé pour que j'en produise d'autres. N'importe, je vois que les commentaires pertinents d'autres lecteurs assidus fleurissent, à tel point que je les jalouse et crains quelque peu que vous m'en ayez oublié.^^ Mais moi je ne vous oublie pas et je vous prodigue en coup de vent félicitations et encouragements. Continuez Christine, c'est du tout bon.
    Amicalement, votre dévoué Mardohl

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  2. Sympa ce retour de Mardohl, que je n'oublie pas, bien sûr. Même si je préfère lire de vrais comentaires en espérant des suites qui puissent contourner les interdits de son pays d'exil actuel.
    Merci de cette rapide contribution, et à bientôt j'espère.

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  3. Chère Christine,

    Alors que je rédigeais une réponse à la 'Suite 17' livrée ce midi par vos soins, Mardohl (dont j'apprécie l'analyse et la reformulation de vos écrits, même s'il à tendance à mettre en avant son érudition) a devancé ma réactivité et je l'en félicite, mais je constate avec une petite pointe d'amertume (amical) que votre écho à son post laisse entrevoir, une certaine faiblesse dans les commentaires (avec 2 M, anecdote) des autres lecteurs fidèles et non exilés, à ce jour.

    Je vous prie de bien vouloir excuser (ainsi que Mardohl) ce coté 'grognon' de ma part, mais tout comme vous étant libérée du joug parental, des ailes de rébellion poussent dans mon dos.

    Amicalement et sans animosité, Dominique.

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  4. Dominique, effectivement, j'ai tapé trop vite et oublié un m à commentaire, mais vous vous trompez gravement. Je ne dis pas que les autres sont faibles, je reproche plutôt à Mardohl de ne revenir que pour expliquer qu'il ne peut pas écrire davantage. Ca part d'un bon sentiment, mais je préfère le concret aux promesses, et je ne critiquais nullement les autres, dont vous qui êtes devenu l'un des plus fidèles et des plus intéressants à lire. Continuez. Merci d'avance.

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  5. Chère Christine,

    J'ai un peu honte de m'être trompé sur le sens de votre réponse et d'avoir exprimé aussi maladroitement ma mauvaise humeur qui m'aurait valu, à une certaine époque, une bonne reprise en 'main' de la part de Maman.

    Néanmoins j'apprécie ce compliment et constate qu'à l'instar de Maman SPAAK ( à l'image de St Thomas) vous préférez les actes aux vaines promesses non tenues, qui conduisent à une position plutôt inconfortable, ci vous voyez ce que je veux dire, hihi.......!

    Amicalement, Dominique

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  6. Chère Christine,

    Comme promis voici mon post sur la suite 17,

    Comme c'est touchant, de voir une mère et une 'presque' grande fille (dans son maillot tout neuf) échanger de simples banalités sur ces vacances agréables et gratifiantes pour tous, à l'image des petites sœurs qui réclament un temps de jeu supplémentaire.

    Mais voilà que Maman consciente de son devoir d'éducation envers ses filles (qui lui a été délégué) en profite, pour réaffirmer à Christine le message de bonne conduite qu'elle peut suivre et lui valoir les grâces d'une mère, très occupée avec les petites, ce dont notre narratrice à bien conscience.

    Suite à cela, Maman SPAAK n'oublie pas de confirmer à sa fille le challenge qui l'attend à la rentrée (les objectifs étant clairement fixés) Christine a donc les cartes entre ses mains dont elle peux faire bon usage, après ses vacances idylliques ou bien choisir celles de Maman, plus cuisantes et moins conciliantes.

    Amicalement, Dominique

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  7. Un challenge en effet, dont je ne peux ignorer les tenants et les aboutissants, sachant où il risque de me faire aboutir si je ne fais pas enfin une excellente année qui soit à la hauteur de mes capacités.

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