lundi 6 juin 2011

Un accueil glacial pour un retard doublé d'un mensonge... (SUITE)

SUITE
Quelle nuit ! Je ne vais pas faire croire que je n'ai pas dormi : ce serait un mensonge à un moment du récit où le fait d'avoir menti me mettait justement dans une fâcheuse position...
J'ai fini par m'endormir après avoir longtemps tourné et retourné dans mon lit, me refaisant le film de cette soirée, pas celui du cinéma, mais de ma rentrée peu glorieuse...
Je m'en voulais de m'être mise toute seule dans une telle situation dont je connaissais déjà l'issue... Christine allait recevoir la fessée. Dit ainsi, cela faisait comme si c'était une autre personne, mais dans la réalité, c'étaient mes fesses que je devais préparer, et je me refusais mentalement à endosser à nouveau ce rôle...
J'entretenais le faible espoir que Maman change d'avis : la nuit porte conseil, dit-on... Mais, de fait, 90 % de mon être n'y croyait pas. Le regard et le ton de Maman ne me laissaient aucun doute sur sa détermination...


J'ai dormi par intermittence, me réveillant en sursaut parfois, me sentant prête à pleurer à d'autres moments. Comme si le moindre bruit dans la nuit m'annonçait l'arrivée de Maman, le moment fatidique... Je ne me souviens pas de mes rêves, mais je suis sûre qu'ils tenaient du cauchemar, qu'ils devaient être cuisants...
Le plus dur était de trouver une position où je me sentais bien. Si je dormais sur le dos, j'avais l'impression d'avoir chaud au bas du dos au bout d'un moment, et mon imagination prenait le dessus. Si je me mettais sur le ventre, la position fesses en l'air m'amenait à me croire déjà sur les genoux maternels.
C'est sur le côté que je me sentais finalement le mieux, remontant les genoux pour me mettre en boule, et me calant bien le dos contre le mur qui était à droite de mon lit. Comme si je me protégeais...


Au petit matin, je me suis réveillée un peu embrumée. J'avais envie de faire pipi et je suis allée soulager mon besoin naturel à pas de loup, pour ne réveiller personne.
Ayant soif, je me suis dirigée vers la cuisine, descendant les escaliers, mais je suis remontée bien vite, toujours sans bruit. Maman était déjà levée. Il est vrai qu'il était 7 h 45, une heure où l'on est largement levées les jours d'école.
Elle devait profiter du calme de la maisonnée pour faire un peu de ménage, s'occuper de mille choses qu'une Maman doit faire. Et tant qu'on n'a pas trois enfants sur les bras, la tranquillité est appréciable.
Je ne voulais surtout pas me retrouver en face d'elle...
Je suis allée boire quelques gorgées au robinet de la salle de bains, et je me suis recouchée le plus discrètement possible.
Elle avait dit qu'on dormirait jusqu'à 9 h. Je n'allais pas hâter la manoeuvre. Surtout ce matin-là !
Il restait plus d'une heure à attendre. Je savais que j'aurais du mal à me rendormir. Cela aurait été bien pourtant, car je ne serais pas retombée dans mes angoisses qui grandissaient à mesure que les aiguilles de mon réveil matin tournaient...
Vers 8 h 30, cela commença à bouger dans la chambre des petites. Elles étaient réveillées et je les entendais papoter à voix basse. Puis, les minutes passant, elles parlaient et riaient de moins en moins discrètement.
Je pestais intérieurement contre elles. Je n'avais pas envie que Maman vienne plus tôt que l'heure prévue...
Mais, le manège de mes soeurs éveilla l'attention maternelle. Notre mère monta donc, ramenant une pile de linge qu'elle venait de repasser, pour le ranger dans nos armoires respectives.
Elle entra dans la chambre de mes soeurs : "Déjà réveillées, les filles ? Il est presque neuf heures moins le quart, et vous avez bien dormi. Allez, vous pouvez vous lever et ouvrir les volets. Le petit déjeuner est prêt dans la cuisine. Mais, rangez-moi donc tout ce qui traîne. Je passerai l'aspirateur tout à l'heure, et je ne veux rien par terre, ni sous les lits".


Maman ressortit et vint vers ma chambre.Elle y entra sans frapper, j'étais sous les draps, jouant celle qui dormait à poings fermés...
"Allez, debout, Christine. Réveille-toi...", lança-t-elle, avant d'aller déposer quelques pièces de linge repassé dans ma penderie.



Je continuai à jouer la mal réveillée, baillant et n'ouvrant qu'à peine mes yeux. "Mais, il n'est pas encore 9 h, M'man. Je suis fatiguée, je voudrais dormir encore un peu".
Maman rétorqua : "Non, Christine. Tes soeurs sont déjà debout. Allez, bouge-toi. Tu serais moins fatiguée si tu t'étais couchée plus tôt, ma chérie..."
Je n'avais pas envie du tout de me lever. Je savais qu'elle n'était pas placée sous une bonne étoile pour ma petite personne...
Maman était ressortie pour aller dans sa chambre ranger le reste du linge. Je n'avais toujours pas bougé d'un pouce : "Christine, allez, j'ai dit debout. Ouvre les volets et aère ta chambre. Tu rangeras aussi ce qui traine avant de descendre petit-déjeuner", lança-t-elle en retraversant le couloir.
De fait, je n'avais pas envie de partager le petit-déjeuner, sachant fort bien que mes frasques y seraient évoquées en famille... Ainsi que leurs conséquences annoncées...
Dans la chambre d'à côté, mes soeurs n'étaient pas pressées de descendre non plus. En rangeant les jouets et livres qui trainaient, Aline avait retrouvé des pièces de puzzle et s'était mise à tenter de les replacer sur leur réceptacle. Diane, pour sa part, avait rouvert un album de bande dessinée et en poursuivait la lecture.
Sa pile de linge remise dans les armoires, le petit-déjeuner prêt qui attendait les enfants, Maman ne chercha pas à faire s'activer les petites qui venaient de bien ranger leur chambre. Tant qu'elles étaient sagement occupées, cela ne servait à rien de précipiter la manoeuvre. Le catéchisme était à 10 h 30, et ce calme allait permettre de vaquer à d'autres occupations, hélas plus sérieuses...
Je pense que Maman s'était mise dans l'idée qu'elle s'occuperait de mon cas dans la matinée, à un moment propice, peut-être quand Aline serait partie au presbytère et que Diane aurait fait ses devoirs.
Mais, puisque Christine n'avait pas envie de quitter sa chambre, n'était-ce pas l'occasion d'aller tenir avec elle une "petite discussion" comme promis ?
Je le compris avant de voir Maman arriver. Quittant mes soeurs, elle leur dit : "Bon, si vous n'avez pas bien faim, je vous laisse encore lire et jouer. Mais, que je n'entende rien. J'ai une petite affaire à régler avec Christine. Je n'ai pas envie d'être dérangée..."
Les mots maternels furent suivis d'un grand silence. Aline et Diane avaient certainement des questions au bord des lèvres, mais elles se gardèrent bien de paraître trop curieuses. Elles comprenaient bien que ce n'était pas le moment...
De mon lit, j'avais tout entendu et mon petit coeur se mit à battre très vite... "L'affaire à régler", moi je savais bien ce que c'était, et comment cela allait se terminer...
Maman rentra donc à nouveau dans ma chambre, la traversa, et alla ouvrir les volets. Il faisait un beau soleil, et assez doux. Elle laissa ma fenêtre, qui donnait sur le jardin, grande ouverte.
"Euh, attend, Maman, j'allais le faire. Je me lève, promis", dis-je pour faire bonne impression. Mais, je restai sur mon lit, me reculant vers le mur.
Elle revint vers la porte donnant dans le couloir, et elle la repoussa d'un geste assez lent, la refermant bien, et vérifiant qu'elle était bien clenchée, avant de se retourner vers moi. Le geste avait été fait méticuleusement, comme pour bien montrer que nous étions maintenant tranquilles, seules, elle et moi, face à face.



"Mais, euh, Maman, tu as dit que le petit-déjeuner était prêt...", balbutiai-je en cherchant une porte de sortie à cette situation compromise...
Elle répliqua de but en blanc : "Le petit-déjeuner attendra, Christine. Tu avais sommeil, et maintenant, tu veux te lever tout de suite. Nous avons autre chose à faire toutes les deux, ma fille, et tu le sais bien..."
Elle pointait son doigt accusateur. Je plaidai : "Dis, on peut en parler plus tard. Je t'expliquerai tout, tu sais."
Son ton monta : "Il n'y a rien à expliquer, Christine, RIEN !!! Tu traines une heure après le cinéma, seule dans la rue avec ta copine. Je me fais un sang d'encre, et tout ce que tu trouves à dire en rentrant, ce sont des mensonges éhontés. Tu n'as même pas le courage de tes actes. Alors, ma chérie, l'explication, c'est moi qui vais te la donner. Et pas plus tard que maintenant..."


En disant ces mots, Maman s'était assise sur le côté de mon lit. Comme dans mes cauchemars de cette nuit, comme dans tant de souvenirs encore vivaces...
Par réflexe, je m'étais levée, sortant du lit en quatrième vitesse, et reculant pour me retrouver dos à la porte, à trois pas des genoux maternels.
"Où vas-tu donc, Christine ?" ironisa Maman. "Tu veux ouvrir la porte ? On peut appeler tes soeurs aussi, tant que tu y es ?"
J'étais tremblante et je comprenais que rien n'y ferait. Je tentai tout de même une supplique : "Maman, non, s'il te plait. Je ne recommencerai plus. Promis. Je rentrerai à l'heure, je ne dirai plus de mensonges. Pardonne-moi, s'il te plait".
Mais, j'étais à bout de nerfs, épuisée par ma nuit courte et en pointillés. Maman, elle, était d'un calme impressionnant, et tapotait ses genoux, en disant : "Allez, Christine, viens ici... Ne fais pas l'étonnée. Tu le sais depuis hier soir. Je te l'ai bien dit que tu méritais une bonne fessée. Et si tes soeurs n'avaient pas été endormies, je te l'aurais donnée sur le champ. Allez, ne m'oblige pas à me relever pour aller te chercher, viens ici, que nous réglions nos comptes..."



J'avais effectivement passé la nuit à craindre ce moment, à angoisser devant ce qui m'attendait. Je pouvais presque m'estimer heureuse que la scène ne se passe qu'entre nous deux, loin de tout regard, même si à côté des oreilles devaient trainer...
Gagner quelques secondes n'aurait servi à rien, et en sanglotant nerveusement, je me suis rapprochée à tout petits pas de mon lit.
Maman continuait à tapoter ses genoux : "C'est bien, ma chérie. Allez, sois courageuse, viens ici..."
Une fois à la portée de sa main, elle me happa le bras et me fit basculer en travers de ses genoux... Elle s'attaqua immédiatement à baisser mon pantalon de pyjama. Je tentai de le retenir en geignant : "Non, Maman, non, non, non, nooooon !"
Elle m'attrapa le bras qui s'agrippait à ce fragile rempart. "Lâche ça, Christine. Ne fais pas d'histoires. Tu sais très bien que je vais baisser ton pantalon, et que je vais baisser aussi ta culotte, parce que les bonnes fessées, Maman les donne déculottée. Et tu es bien placée pour le savoir... Alors, lâche ça, tout de suite..."
J'ai obtempéré à contre coeur, mais Maman a immédiatement bloqué mon bras au milieu de mon dos, dégageant le pyjama, avant de faire glisser aussi la culotte vers le bas.
Ma lune était toute dégagée, offerte à la main correctrice. Je sanglotais, submergée par l'émotion. Pas encore du fait des claques maternelles, mais ce n'était qu'une question de quelques secondes... L'orage allait enfin tomber.


J'y avais tellement pensé, les heures précédentes, que la fessée arrivant, j'étais en partie soulagée, avec le poids de l'angoisse en moins.
Maman avait la situation parfaitement en mains et ses claques tombaient à rythme régulier. Il n'y avait pas cette hâte ressentie parfois, ces accélérations désordonnées qui caractérisaient certaines phases de nervosité maternelle.
Non, la fessée était cette fois vraiment "appliquée", comme une véritable leçon. De mon côté aussi, je la prenais presque calmement, sans trop gigoter, sauf par de rares moments.
Maman n'était plus sous le coup de l'énervement de la veille au soir, et elle avait eu, elle aussi, la nuit pour y repenser, pour forger sa détermination que ma conduite méritait une fessée magistrale...
En poursuivant sa claquée longue et méticuleuse, elle reprenait en litanie les griefs qui m'étaient reprochés : "Ah, je vais t'apprendre à être en retard. Tiens, tiens, tiens ! Ah, je vais t'apprendre à me mentir..."
Mais, il y avait aussi des phrases qui révélaient le fond de la pensée maternelle : "Ah, tu m'as fait une de ces peurs... Tu n'imagines pas ! Qu'est-ce que je deviendrais si il vous arrivait quelque chose... Ne t'avise pas de recommencer, tiens, tiens, tiens !"
Et les claques redoublaient prolongeant une volée mémorable qui ne semblait jamais vouloir finir. J'avais les fesses écarlates, bouillantes, et je n'avais plus de force pour gigoter, laissant la main maternelle aller au bout de ce qui était une sorte de "tannée" au sens premier du terme.
Je pleurais à chaudes larmes, en me sentant toute chose, comme toute bête. Je comprenais que Maman avait eu peur qu'il me soit arrivé quelque chose. Je comprenais que sa réaction était à la hauteur de l'affection qu'elle portait à ses filles. Cette fessée magistrale était quelque part comme le témoignage de son amour.
J'avais envie de crier : "Maman, pardon, pardon, pardon de t'avoir fait peur".
Je n'en étais pas encore à dire que je méritais cette fessée, mais lorsqu'elle finit enfin, je n'étais pas en colère contre Maman, comme parfois quand je me sentais punie à tort. Je n'étais pas à l'inverse jusqu'à vouloir la remercier. Mais, j'avais un sentiment mêlé, d'une part, celui de la punie honteuse d'avoir pris une déculottée mémorable, et d'une autre, celui de savoir que, même en lui en faisant voir de toutes les couleurs, j'avais une Maman qui tenait à moi et à mes soeurs plus que tout.

5 commentaires:

  1. Une fois de plus vous vous surpassez, chère Christine. Vous savez nous faire découvrir, ou redécouvrir que la fessée maternelle est AVANT TOUT un acte d'amour, une preuve d'amour de la part de votre maman. EN même temps, vous décrivez parfaitement bien cette attente, ces espoirs qui n'en sont pas, cette certitude que la fessée va tomber... Et une fois de plus les illustrations sont parfaites... Avec pour ma part, vous le comprendrez, une préférence pour la dernière, celle de la lune déculottée ....

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  2. Très bel épisode, nanti de cet « effet de réel » qui nous rend vos récits si vivants. La cruelle matinée de Christine nous est détaillée, minutée même, jusque dans ses détails les plus intimes, ses impressions les plus fugaces. Angoisse de petite bête traquée, qui se roule en boule dans son demi-sommeil effaré. Réveil embrumé, besoin naturel, évitement de la cuisine où s’affaire la redoutable maman. Douces instructions d’icelle rangeant le linge aux petites sœurs déjà réveillées. Valse hésitation de notre narratrice qui feint le sommeil (pour rester au lit) puis l’appétit (pour sortir de la chambre). Arrivée de Madame Spaak et véritable danse du scorpion qui s’ensuit, Christine cherchant à s’échapper du cercle de feu qui l’encercle et se referme sur elle, retenue par l’argument que sa mère sait imparable : la suggestion d’appeler Aline et Diane en spectatrices. Encouragement de la correctrice face à sa pupille : « Sois courageuse ». Le classique déculottage. Et la fessée qui se distingue d’autres par son côté méthodique et appliqué, ainsi que par l’impression laissée sur la punie qui la comprend, révélation fondamentale de l’un de ces principes inébranlables sous-tendant l’esprit de votre blog, comme un acte d’amour, consacrant Madame Spaak comme une mère exemplaire.

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  3. Bonjour Christine.

    Bonne fête à votre petite soeur, c'est sa fête aujourd'hui. A ce propos, peut-être avez-vous en tête le souvenir d'un jour où, à sa manière, votre maman lui avait "fait sa fête" après une grosse bêtise ?

    Quant à votre situation de collégienne que vous évoquez, vous n'étiez pas la seule. Pour ma part, même si mes plus nombreuses fessées maternelles m'ont été infligées lors de mon école primaire, j'ai aussi souvenir de quelques "fessées cuisantes de collégien". L'une d'entre elles, j'avais 13 ans, j'étais en 4 e, je vous l'avais racontée il y a quelques mois : maman m'avait déculotté devant mon cousin et ma cousine, à qui elle donnait des cours de soutien chaque jeudi après-midi, parce qu'elle s'était aperçue que je venais dans la pièce à chaque fois que le cousin ou la cousine se prenait une fessée. Elle avait en quelque sorte puni mon voyeurisme.

    La dernière que j'ai reçue, j'étais en fin de 3 e, c'était quelques jours avant mes 15 ans, il faut dire que je lui avais vraiment manqué de respect. Et ça, avec maman, ça ne passait pas. Se retrouver, à presque 15 ans, avec le pantalon et le slip blanc baissé, je pleurais à la fois de douleur et de honte. Je n'ai pas le temps aujourd'hui, je vous raconterai tout cela en détails, si vous le souhaitez, une autre fois.

    Pour vos lecteurs ou lectrices qui seraient sceptiques quant à la vérité de mes propos, qu'ils sachent que c'était dans les années 60, c'était la sévérité, c'était une autre époque.

    A bientôt, amicalement.
    Déculottement vôtre.

    Louis3901
    gallie050753@yahoo.fr

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  4. Bonjour Christine,

    même si je suis depuis longtemps maintenant en dehors absent, non du web, mais du web sur la fessée, dont je suis retiré, il est toujours aussi agréable de vous lire.

    Cordialement

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