jeudi 20 janvier 2011

Moments cruciaux : de la durée de l'effet...

Un récent commentaire me demandait : "Combien de temps éprouve-t-elle de la difficulté à s'asseoir ? Et surtout, combien de jours avant que le souvenir cuisant ne s'estompe et que Christine ne repense à faire des bêtises ?"
Comme s'il y avait une règle, une habitude. Peut-être pourrait-on parler de moyenne ? Mais cela ne m'intéresse pas. Chaque épisode est unique dans ma tête.
La difficulté à s'asseoir, elle est surtout ponctuelle, un rien psychologique quand la douleur picote ou se réveille du fait d'un mouvement ou d'une station assise plus longue.


Ce que je retiens en descendant retrouver la famille, c'est ma gêne, ma honte personnelle, ma peur du regard de mes soeurs et de celui moralisateur de Maman. J'ai honte même si les petites n'ont rien vu, mais je lis dans leurs regards ce qu'elles imaginent et j'ai l'impression qu'elles me déshabillent à nouveau...
Tout à l'heure quand je montais pour aller attendre ma fessée, c'était l'angoisse qui me taraudait, j'avais une trouille bleue des minutes à venir, maintenant, c'était le contraire, je voulais être plus tard, mettre du temps entre ma tannée et ce que je vivais, je voulais tourner la page.
Mais cela passait quand même par ce retour à la vie normale, cette réintégration parmi la famille, et l'obligation de passer donc par ces regards des autres, et les explications de Maman en forme de leçon de morale et d'avertissement pour l'avenir...
Penaude, cherchant à couper court à toute conversation, à changer de sujet dès que l'on évoquait mon cas, je n'avais envie que de retourner dans ma chambre à l'abri des regards.
J'étais prête à promettre d'être sage à vie, à jouer les anges, pour peu que l'on ne me fasse pas repenser à ce qui venait de se passer.



Une fois au lit, il y avait encore le bonsoir maternel, la petite causerie de Maman au coin du lit, consolant sa fille en lui disant qu'elle n'avait qu'à s'en prendre à elle-même, qu'elle n'avait eu que ce qu'elle méritait...
J'avais droit à un gros et long câlin qui signifiait que j'étais pardonnée, que mes fesses rougies avaient effacer ma mauvaise conduite, et que je pouvais dormir tranquille puisque je ne recommencerais plus... Ce qui m'irritait un peu quand même car cela voulait dire aussi que si je recommençais, les conséquences seraient du même ordre...
Mais, je m'endormais vite, d'un profond sommeil, les nerfs à plat après tant de stress... C'est bête à dire, mais la fessée calme et calme bien (sauf quand le sentiment d'injustice domine).
Je dormais pour oublier, sans forcément y arriver, car je pouvais me réveiller en pleine nuit en ayant fait un cauchemar souvent en rapport avec une fessée imaginaire.
Cependant, je me réveillais sereine, sans le poids de la peur des jours où je craignais d'être punie.
Cela m'amenait à une période plus calme, où j'étais aussi plus attentive, plus studieuse, plus encline à chercher à gagner des points.

L'effet fessée était sensible notamment dans le fait que j'étais très réactive aux moindres remarques de Maman. La moindre menace, la moindre allusion à ce qui s'était passé ou à ce qui pourrait à nouveau arriver, me voyaient filer doux...


C'était presque du non-verbal. Maman qui pointe son index, ou qui lève la main pour montrer une paume menaçante, suffisaient dans ces heures et ces premiers jours d'après fessée pour que je baisse le ton, que j'aille faire mes devoirs, que j'accepte de ranger la table, ou je ne sais quoi encore...
Le fameux "souvenir cuisant" en effet, celui qui donne le titre à mon blog, et qui faisait partie de la méthode maternelle.
Je repensais à l'autre jour, à mon attente dans la chambre, à ma plongée en travers des genoux de Maman, à ma culotte qui dévoile ma lune, et à cette fessée qui m'a tiré larmes et cris, alors que la maisonnée devait résonner du bruit des claques sur mes rondeurs jumelles toutes déculottées...
La moindre allusion, la moindre menace me faisait frissonner à nouveau, m'entrainait dans une angoisse, dans un refus qui me faisait répéter dans mon for intérieur : Non, non, non pas encore...
Même si mes fesses étaient redevenues blanches, toutes blanches, la claquée précédente faisait encore son effet...
Plus ou moins longtemps, jamais éternellement, car bien sûr, un jour...

4 commentaires:

  1. Coucou je visite votre blog depuis un petit moment et vraiment j'adore ! Les textes sont bien écris et les illustrations sont vraiment bien choisies ! je passe souvent pour voir s'il y a des nouveautés Continuez comme ça !! je viendrais mettre d'autres commentaire
    Bisous !

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  2. Voilà un texte qui touche à la quintessence même de votre blog (n'en rappelle-t-il pas le titre ?) et de la fessée elle-même.
    Vous vous attardez avec bonheur sur les conséquences positives qu'entraînent les fessées chez Christine : une stricte obéissance, l'évitement obsessionnel de toute récidive dans la faute, ce qui prolonge l'effet de la "claquée précédente". Vous rappelez bien le rôle correctif du châtiment, qui n'est pas administré par plaisir, mais dans un but éminemment punitif. Maman Spaak n'a fait que son devoir, et le câlin qu'elle prodigue a sa fille le lui rappelle : non, votre mère n'est pas un monstre qui frappe sa fille par plaisir, mais bien au contraire une mère attentive et aimante qui ne fait que son devoir, et, je me plais à l'imaginer, à contre-cœur.
    Je me demande si ce compte-rendu global et intemporel s'arrêtera là, ou si vous allez nous servir une autre longue histoire circonstanciée, du cru de "La malade imaginaire". Si tel est le cas, je me demande quelle thématique encore neuve vous aller aborder. J'ai bien quelques idées, mais je les garde pour moi, afin de ne pas vous influencer dans un sens ou dans l'autre.
    Merci encore pour le plaisir que vous nous procurez, et à bientôt j'espère !

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  3. Belle analyse qui comprend bien l'aspect "attentif et aimant" de cette éducation.
    Si vous avez des "idées", exprimez-les. Je n'y verrai pas de tentative d'influence. Je ne réagis et n'écris que lorsque cela colle avec mon vécu et mon imagination.
    Je ne vais quasiment jamais revoir les écrits antérieurs pour garder ma spontanéité dans l'expression. Mais, parfois, des remarques, des questions, des idées exprimées dans un commentaire ravivent un souvenir, m'entrainent dans un récit, une confidence, que ce soit sur le champ ou des semaines après.
    Je ne réagirai jamais à la commande, soyez rassuré. Comme vous devez voir que je ne relance pas certains commentaires qui évoquent des comportements ou des faits différents de ceux que j'ai vécus.
    Dans l'attente de vous lire donc...

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  4. Ciel, je m'aperçois trop tard que mon dernier post contient une affreuse redondance : j'ai martelé à deux reprises "qui n[e] fait que son devoir". Impossible d'y remédier car je n'ai pas vu d'onglet "éditer". Cela nous pousse à d'autant plus de rigueur (mais n'est-ce pas là l'esprit du blog ?) lorsque nous rédigeons nos commentaires. L'erreur ne sera pas pardonnée ! Relisons bien notre copie avant que de la rendre, avec la même anxiété étreignant Christine lorsqu'elle met la touche finale à son contrôle d'anglais.^^
    Pour mon "idée", je l'avais déjà évoquée : le récit d'une fessée en public, mais à l'impossible nul n'est tenu, chère conteuse.

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