lundi 17 janvier 2011

Moments cruciaux : bruits, douleurs et sentiments mêlés

Et tombait donc la fessée sur ma lune toute exposée,bien mise en place, solidement maintenue, et pleinement à portée de la main correctrice d'une Maman qui pris le temps de respirer, qui est totalement motivée et décidée à me donner ce qui m'est dû, ce que j'ai mérité...

Les phases précédentes m'avaient vue plaider ma cause, m'accrocher jusqu'au dernier instant à l'hypothèse d'un sursis, d'une amnistie, d'un pardon.
Mais, dès la première claque, je voudrais déjà être dans l'après, que ce soit fini, que ce ne soit qu'un mauvais souvenir...
Or, l'ennui dans une fessée, et ce qui fait que l'on angoisse tellement, que l'on y pense à l'avance, c'est qu'il n'y a pas qu'un avant et qu'un après, mais aussi un pendant...
Et Maman s'employait à le rendre mémorable, à en faire un chapitre majeur de cette histoire...
Sur ma peau encore blanche, les premières claques piquaient et réveillaient mes sensations. C'était immédiatement très sonore, avec ce bruit clair et mat de la paume maternelle s'écrasant contre mon postérieur rebondi.
Et j'en haletais, en poussant des cris aigus...


Et Maman continuait, s'aidant de la voix, me promettant que j'allais "voir" ce qu'elle réserve comme sort aux chahuteuses, que j'allais "m'en souvenir" de celle-là, etc...
Les claques tombaient, je poussais des cris, elle élevait la voix, et d'un coup, je pensais au raffut que cela faisait dans la maison, à mes soeurs qui devaient tendre l'oreille...
J'essayais donc de me mordre les lèvres, de jouer les stoïques, de retenir mes cris...
Mais cela ne durait que quelques instants, et je n'en entendais que plus le bruit caractéristique de la fessée déculottée...


Maman, par moments, arrêtait son bras, le reposant, jaugeant la couleur de ma lune, avant de repartir de plus belle. J'essayais dans ces mini-pauses où elle desserrait son étreinte, de dégager mon bras, de tenter de l'interposer, de protéger ma lune, que je sentais déjà si chaude sous ma main...


Mais, force restait à la loi maternelle. J'étais à nouveau ceinturée, et la tannée de mon bas du dos reprenait comme un nouveau mouvement de la symphonie...
J'étais définitivement vaincue, je ne pouvais que laisser Maman poursuivre son oeuvre, déverser cette volée magistrale qu'elle m'avait promise...
"Ah, Christine, j'espère que tu auras compris cette fois... Quand arrêteras-tu de te moquer du monde ? On va en classe pour travailler, pas pour amuser la galerie... Tiens, tiens, tiens et tiens...", ses sermons étaient une manière pour elle de se re-motiver.
Et la fessée se poursuivait, se fignolait pour ainsi dire... Ce n'était pas, et de loin, la première fois que je ramenais deux heures de colle pour un chahut ou un motif disciplinaire. La fessée avait déjà sanctionné mes précédents exploits, à chaque fois, la dernière étant déjà avec cette même prof, il y avait à peine deux ou trois semaines...
Alors, il y avait dans la tête de Maman une idée comme : "Ah, Christine, si tu n'as pas bien compris, si la fessée de la dernière fois n'a pas suffi pour te calmer, je vais faire mieux encore..."
 

Ma lune était écarlate, la douleur devenait plus sourde, plus interne, je ne pouvais que tendre mon dos à chaque claque supplémentaire, et gémir, puis pleurer, pleurer, pleurer à chaudes larmes, déjà épuisée et bien calmée par cette dégelée maison. Dans ma tête à moi, je redevenais penaude, toute bouleversée, et repentante. Je le disais en suppliant Maman d'arrêter, mais je le pensais aussi vraiment (sur le moment), que je ne recommencerais plus, que je serais sage, que plus jamais je ne mériterais la fessée, cette fessée qui se prolongeait avant un final comme en feu d'artifice...


Et, c'est toute ruisselante de larmes, toute émue et sincèrement repentante que je quittais enfin les genoux maternels, les jambes encore empêtrées par une culotte que je n'avais qu'une hâte de remonter...

4 commentaires:

  1. Quelle apothéose, chère Christine ! Cette description de l'avalanche mérite bien la patience qu'il nous a fallu pour l'attendre. Qui n'a jamais reçu une vraie fessée déculottée ne peut imaginer une telle séquence. Vous savez magnifiquement rendre l'importance du bruit, ce bruit des claques que la victime entend presque avant d'en sentir l'impact. J'adore aussi cette manière à la fois enfantine et si délicate de désigner le lieu géométrique de la fessée : votre "lune" .... lune pâle d'avant, lune rougeoyante du "pendant" et lune encore rousse de "l'après". Continuez, Christine, soyez encore turbulente à l'école, pour mériter d'autre fessées dont le récit nous ravira encore !

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  2. Votre narration s'apparente pour moi à un morceau de jazz : rythme et variation sur un thème connu. Voici donc le swing palpitant du "pendant", avec son cortège de syncopes et standards, sa sonorité, son phrasé qui laissent une place à l'improvisation. Au final, votre lectorat ne peut qu'applaudir. Dans cet épisode, comme l'a souligné Eloge, vous sollicitez avec acuité notre sens de l'ouïe en nous laissant entendre "ce bruit clair et mat [...] caractéristique de la fessée déculottée". Dites-moi Christine, ce bruit est-il mortifiant ?
    Eloge nous parle d'"apothéose", mais est-ce vraiment la fin de la séquence ? J'espère que non ma foi. Le remontage de la culotte, la remise en place de la jupe, la rectification de la tenue, pourraient nous être grossies à la loupe. D'autant plus que ces phases n'ont pas été me semble-t-il encore profondément traitées dans votre blog. (Je me souviens que l'on voit Christine réajuster ses vêtements avant de taper du pied dans une corbeille et de se voir fessée à nouveau, mais ce fut furtif.) Là encore, je suis curieux de savoir dans quel état d'esprit Christine se rhabille après le châtiment. Le contact du coton sur ses fesses rougies est-il douloureux ? Pour combien de temps éprouve-t-elle de la difficulté à s'asseoir ? Et surtout, combien de jours avant que le souvenir cuisant ne s'estompe et que Christine ne repense à faire des bêtises ?^^ C'est avec la même avidité que j'attends la suite de vos péripéties. Bravo encore !

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  3. Bonjour Christine.

    J'imagine les deux chipies de petites soeurs, l'oreille collée à la cloison pour ne pas perdre une miette (auditive) de la dérouillée de leur aînée. Les moqueries allaient sans doute bon train. Les ricanements aussi, mais suffisament discrets pour ne pas que maman entende...

    Mais j'espère, chère Christine, que 2011 nous donnera aussi l'occasion de découvrir quelques récits de bonnes fessées infligées également à vos soeurs. Et ne faites pas comme la dernière fois, ne vous faites pas prendre en train de regarder !

    Amicalement.
    Fesseusement vôtre.

    Louis3901
    gallie050753@yahoo.fr

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  4. Gros bisous et bonne année 2011

    laurent

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